L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

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Face à cet arrêt de bus “Salle Polyvalente”

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où nous attendons, sur un banc à l’ombre, la navette des Escartons qui relie entre eux les villages du Queyras, une mince vieille dame solidement permanentée, vêtue bien repassé et chaussée ville, portant sac à main et valise (qui pourrait rouler mais qu’elle tient par la poignée en la soulevant bien), descendue du car en provenance de la gare de Montdauphin, se précipite sur nous.

“Je cherche un hôtel, mon docteur m’a prescrit des anti-dépresseurs, mais vous comprenez je ne veux pas les prendre et je viens ici, je préfère, dites-moi où est l’hôtel”. Nous lui répondons que l’air léger de ces montagnes lui profitera certainement et lui indiquons l’office de tourisme du village, ouvert heureusement en ce dimanche après midi.

La regardant s’éloigner, sa mise inhabituelle dans ce décor et sa valise toujours haut soutenue, comme si elle ne voulait surtout pas risquer de l’abîmer, nous restons assez interloqués par sa confidence, qui semblait lui être impérieuse, à propos de la raison de sa villégiature. Un peu perplexes aussi, à nous demander si elle ne confondrait pas un établissement local aux pensionnaires parfois un peu décalés de la vie ordinaire avec un hôtel.

Au creux de l’après-midi, l’un d’eux, était venu nous exposer ses préoccupations incompréhensibles, juste comme on s’asseyait à une terrasse pour y déjeuner enfin, à 15 h, après une longue marche en forêt, au cours de laquelle nous nous étions un peu perdus : des descentes de bois ayant brouillé les sentiers et leurs bifurcations. Mais la bonne surprise du surgissement, tout près, d’un chevreuil.

Quelques kilomètres plus loin, à un autre arrêt où nous changeons de navette pour continuer à remonter, mon oeil – et l’objectif qui le prolonge et qui tombera en panne le lendemain – irrésistiblement attirés par la trace autocollante  laissée sur le panneau d’affichage par le passage de quelque collègue.

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août 26, 2009

Vert chemin de fer sans wagon

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L’employée aux écritures vous met sur la voie : celle recyclée à destination des cyclistes, sur deux roues à côté des rails, et des “vélo-raillistes“, sur quatre roues et sur les rails. Six kilomètres entre Ambrières-les-Vallées et Saint-Loup-du Gast, dans le nord de la Mayenne, aux confins de l’Orne.

De Céaucé, les anciennes voies ferrées, relayées par un chemin de halage, permettent de descendre vers le sud, à pied, à cheval ou à vélo, jusqu’à Laval. Vers le nord, au départ de Domfront on peut atteindre le Mont-Saint-Michel.

Malheureusement ces deux itinéraires ne se raccordent pas : à hauteur de Céaucé, longtemps qu’on a perdu dans les champs de maïs la trace de l’ancienne voie, bien avant qu’on songe à les réutiliser sur le mode loisir. Juste ici et là une maisonnette de garde-barrière pour nous rappeler qu’on arrivait jusque-là autrefois en train.

Avec C., à la fin des années 1980, nous avions caressé l’idée d’acheter la maisonnette de la route des Aunais qui était à vendre – malheureusement pas dans nos prix et ça ne s’était pas fait.

Pédalant vers Saint-Loup-du-Gast, en pensant à un autre Saint-Loup – bien que la selle de mon vélo ne soit pas une selle Proust homologuée par la Poste et le notulographe (le 16 août dernier) – j’ai bien aimé les assemblages fer des rails/bois des traverses avec tout ce qui poussait entre, dont une étrange figure, motus et bouche cousue. Et la touche ajoutée, violette et poison, des digitales.

 

 

 

 

 

 

Filed under variétés
août 22, 2009

Sortie de ville

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Pas mal pédalé pendant mon séjour normand ; longtemps que je n’avais pas emprunté la petite route d’Olivault qui relie celles de Loré et de Cigné, j’avais oublié comme le paysage dans ces fonds ne ressemble pas à celui qui l’entoure

 

 

regagnant le bourg par celle de Cigné, frappée par cette clôture dont les piquets donnaient l’impression d’être si faciles à assembler pour replanter l’arbre dont ils étaient tous issus,

 

 

sur la petitre transversale (dont j’ignore le nom) entre les routes de Saint-Fraimbault et de Torchamp, je me suis amusée du quadrillage rigoureux d’un potager protégé des oiseaux par des CD-rom obsolètes ou qui n’ont jamais servi à rien au jardinier 

 

 

à l’entrée de Melleray, la paille formait un mur impressionnant au bout du champ

 

 

et toujours sur le bord de la grande route, en allant vers Ambrières, juste avant le départ du chemin du Rouillon, ce tombereau abandonné, dont je me demande s’il est sorti des mains et de la boutique paternelle

 

 

boutique le long de laquelle j’ai, cette année encore, garé plusieurs fois mon vélo.

 

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août 17, 2009

Questions d’été : pas de 15 août pour les braves

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L’employée aux écritures séjourne dans un bocage charmant mais parcimonieux en connection internet, malgré souscription à une prometteuse Option Voyageur Illimité. L’an dernier, du même endroit, à la même période et avec la même logistique je parvenais à mettre en ligne des photos de vacances qui ennuyaient tout le monde comme il se doit.

Cette année, vous y échappez (mais pas pour longtemps) puisque mon External Modem me trahit, mais ma conscience professionnelle me fait néanmoins expédier quelques réponses à des internautes qui n’ont pas besoin qu’on leur fasse un dessin et constateront ainsi la bonne continuité du service.

C’est précisément le souci de mes semblables qui m’incite en premier lieu à mettre en garde la ménagère maniaque en quête d’unecireuse pour sol inégal : un sol inégal est intrinsèquement casse-gueule, n’allez pas en plus le cirer, croyez-moi, vos invités ne vous en voudront pas.

Au coeur de l’été, la sécurité reste la règle et j’appliquerai le même principe de précaution face à deux autres requêtes. Confectionner soi même un filet de hamac : dans le registre des travaux manuels, de belles réalisations auxquelles on ne penserait pas spontanément sont possibles, nos chers bambins nous le rappellent tous les ans à l’occasion de la fête des mères. Mais le macramé, s’il a, dans les années 1970, soigné bien des vagues à l’âme, assure-t-il pour autant la solidité attendue d’un hamac ? Que l’internaute qui rêve d’une balustrade de terrasse en béton d’occasion réfléchisse bien également avant de bricoler son installation. Les gardes-fous ne supportent pas l’approximation et un accident domestique est si vite arrivé.

Mon expérience personnelle est très limitée, quant à savoir si une dent de sagesse à extraire est-ce mieux l’hiver ou l’été ?  Les deux dont on m’a délestée l’an passé, ont été délogées l’une au printemps, l’autre en été, et je n’ai pas vu grande différence si ce n’est qu’en été la glace fond plus vite. Pas la peine d’y revenir : j’en ai fini avec toutes mes sagesses et leurs comparaisons saisonnières. 

Comment se présente sur une cape de vampire la couture du col. Moi qui me rentre, les soirs d’été, au vol de la première chauve-souris, je serai bien en peine de vous en fournir le patron. Allez plutôt louer ou emprunter le DVD d’un Nosferatu (Murnau ou Herzog, au choix) et faites des arrêts sur image pour étudier l’assemblage du col quand vous visionnerez le film.

La vitesse de lecture d’une page 21/29,7 me paraît varier d’un individu et d’un texte à l’autre, je ne me hasarderai donc à avancer aucun score. Et ce d’autant moins que les temps changent et que le format A4 n’est plus, loin de là, le seul qui se dévore des yeux. Dans le même ordre d’idée, on me demande comment plier une feuille a4 pour CV question à laquelle Thierry Beinstingel qui s’y connaît en CV roman serait bien mieux à même de répondre que moi.

Enfin, la proximité de septembre et de ses rituels est bien sensible au travers de certaines de vos préoccupations. Comme celle consistant à s’enquérir d’un cartable à roulettes lumineuses, à laquelle je réponds deux fois non : non au cartable à roulettes et non aux roulettes lumineuses. Ou celle relative aux petits fours à la fête de l’huma : je me réjouis d’être invitée au village du livre cette année comme l’an dernier, mais je n’ai personnellement aucun souvenir d’y avoir vu circuler des plateaux de petits fours. A la Fête de l’Huma, les petits fours, là n’est pas la question.

août 15, 2009

Montparnasse Monde, réminiscence 2

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Samedi dernier, je venais de rater d’une poussière de seconde un train qui me ramènerait chez moi après être allée voir Sogni d’oro de Nanni Moretti, le temps d’attendre le suivant quinze minutes plus tard, j’ai rejoint et traversé le jardin, en pensant très fort à la tôle larmée (c’est le nom du motif finalement) et à

Voie 1 Voie 2. Butoirs repoussés par l’escalier d’accès au jardin Atlantique : huit volées de marches étroites sans alternative mécanique. Six volées inférieures en métal à motif grains de riz en quinquonce – récurrent au sol de la gare – et les deux dernières en bois rainuré, plus douces, absorbantes, comme une invitation au jardin. Escalier dans lequel on se croise peu, conformément au principe de dissuasion des rencontres. Essentiellement fréquenté, contre leur gré, par des voyageurs fourvoyés, valises balottées à leur suite, dans une gare qu’ils ne comprendront jamais : Montparnasse 1 main station– Montparnasse 2 Pasteur des TGV – Montparnasse 3 Vaugirard des diesels. Il existe un autre escalier, plus secret, pour monter au jardin.

Et qu’un jour j’irai filmer dans l’escalier secret (en essayant de trembler moins).

Chez Radio Marelle, j’en dis plus sur Montparnasse Monde, et Pierre Ménard propose un atelier d’écriture qui s’en inspire.

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août 1, 2009

“Le coffre-fort de ma mère” de Pierre-Jean Amar, ouvrez-le

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Vous y verrez, magnifiquement photographiées, ces collections d’objets usuels à quoi se réduit la vie d’une mère, tout à la fin, quand l’appartement est livré au regard du fils. Un fils unique, tard venu dans le couple parental, orphelin de père depuis ses 15 ans et dès lors capté par une mère absolue, comme on disait des monarques.

La pile de valises dans une encoignure (se tenir prête à partir, elle le savait d’expérience), les quatre sacs à main alignés sur une étagère – les mères de ce temps-là ne jetaient pas leurs sacs à main -, les services à café dépareillés dont les cafetières ont perdu leurs couvercles, les casseroles aux fonds percés mais qu’on ne jette pas non plus, aussi bien que l’accumulation débordante des boîtes de médicaments périmés, les boules Quiès et le vieux dentier dans le tiroir ouvert de la table de chevet.

Et puis l’usure des ans posée partout, les empreintes, les traces, les écaillures, les fils électriques, leurs vieilles rallonges et leurs prises multiples comme on ne les fait plus qui pendent.

Photographe et historien de la photographie, Pierre-Jean Amar vient de publier Le coffre-fort de ma mère aux éditions Le temps qu’il fait, un livre de photographies doublement émouvant : par ce qui nous y est montré comme par la confiance qui nous est faite de partager cette intimité-là. Ces images nues et pudiques qui rendent sensible l’écoulement du temps nécessaire à leur auteur pour en réchapper, trouver sa distance.

Dans un court texte introductif l’éditeur, Georges Monti, restitue les mots de Pierre-Jean Amar lui confiant l’enveloppe qui renfermait ses clichés ; les histoires d’une mère et d’un fils si tardivement démêlées.

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juil 30, 2009

Métro Muette (et presque sans parole)

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Les noms sur les affiches de spectacles auxquels se raccrocher, qui disent encore quelque chose, comme Gaby Morlay ou Maurice Baquet,

et puis un peu plus loin sur le même quai, l’affichette qui permet de dater la peau sous la peau du métro, retourner en été 1963.

Blog d’été, blog imagé.

juil 25, 2009

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

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L’autre soir, comme s’organisait, sur Twitter, entre Pierre Ménard, instigateur/animateur, du blog Page 48, notamment, et Joachim Séné, auteur, entre autre, de Roman bien connu, la lecture de la page 48 de Montparnasse monde, désormais en ligne - et même deux pour une puisque selon le support de lecture, dans les livres numériques il peut y avoir deux pages 48 différentes -, je me suis mêlée de la discussion en me portant candidate à la lecture de la page 48 du Carnet de notes tome 2 de Pierre Bergounioux.

Parce que son nom manquait dans la liste des auteurs dont l’écoute d’une page 48 est proposée sur ce blog, anthologie audio de pages 48, en une judicieuse mise en application/amplification d’un remember de Joe Brainard : Je me souviens d’avoir projeté de déchirer la page 48 de tous les livres que j’emprunterais à la bibliothèque publique de Boston mais de m’en être vite lassé. Pierre Ménard, lui, ne se lasse pas de recueillir et offrir en partage des pages 48 lues par des voix amies de leurs textes.

Et amie de l’oeuvre de Bergounioux, je n’en fais pas mystère, je le suis, depuis la première fois que j’ai ouvert un de ses livres, il n’y a pas si longtemps mais tout de même dans une vie antérieure. C’était La Toussaint, logiquement choisi pour des vacances de Toussaint en Normandie, en 2005.

Que la seule page 48 d’un livre se prête à extraction et garde tout son sens, ou mieux encore porte du sens de toutes les autres, n’est jamais évident. Mais il me semble que celle du tome 2 (1991-2000) du Carnet de notes de Pierre Bergounioux s’y prête merveilleusement, en ce qu’elle reflète (presque) tout l’univers du quotidien de l’auteur, trame de ses Carnets, dont j’attends avec impatience la parution du tome 3.

La famille (nucléaire) est là, par ordre d’entrée en page : Pierre, Paul (fils cadet), Jean (fils aîné), Cathy (épouse de Pierre, mère de Paul et Jean). La scène se passe à Gif-sur-Yvette, mais des photos récupérées nous transportent aux Bordes et à Brive. On est dans la cuisine dont Pierre vide le lave-vaisselle – tâches domestiques bien partagées chez les Bergounioux – mais aussi au collège, et dans la voiture pour emmener un enfant à sa leçon de musique. Pierre corrige des copies, fait travailler ses fils, lit, écrit, s’active à nettoyer le terrain entourant la maison, trouve un oeuf d’oiseau (à défaut de Grand Sylvain) qui retient son attention. Pierre est fatigué, touche le fond, mais goûte aussi la lumière de cette fin mai 1991. Il fait chaud à Gif, mais sur les photos Les Bordes sont sous la neige…

Tout cela en une seule page, au bas de laquelle Pierre va se coucher. Mon seul petit regret : qu’il ne trouve pas le temps de tordre et façonner en figure humaine un rebut de métal qu’il aurait glané dans une casse corrézienne aux dernières vacances et rapporté dans le coffre de la R21 qui aurait fait entendre un bruit bizarre à partir d’Orléans, mauvais signe. (On notera aussi qu’il n’a pas le temps d’aller à la pêche).

Que ma lecture de cette page 48 de Bergounioux ne vous empêche surtout pas de lire celles qui la précèdent, celles qui la suivent et toutes les autres dans tous ses autres livres – j’aurais alors été contre-productive et ne m’en remettrais jamais. Il y a tellement de choses de nos vies à tous qui s’y lisent formulées au plus juste.

PS : si vous cherchez d’autres articles de ce blog consacrés à Pierre Bergounioux, en voici quelques uns :

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

Couleurs Bergounioux (au couteau)

PS bis : et si vous ne connaissez pas les études bergouniennes de Jean-Claude Bourdais, “Bergounioux et moi”, courez-y

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juil 18, 2009

Un petit air de vacances (qui n’en étaient pas, en fait)

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Un billet aller lundi 5 juillet Paris/Ollioules Sanary, un billet retour Cannes/Paris samedi 11 et entre les deux cinq « soirées-étapes » dans des centres de vacances de bord de mer dont le programme d’activités accueillait en « tournée culturelle auteur » une rencontre/lecture Atelier 62. J’avais vécu la même expérience l’été dernier dans le Jura et en Alsace, ce qui changeait un peu la donne paysagère et météorologique et, par voie de conséquence, la réceptivité des vacanciers…On a beau parler chaque mois de juin de lectures de vacances et de livres pour la plage, quand on y est, dans ces villégiatures pieds dans l’eau, l’alliance des livres et du sable n’est plus si évidente.

Néanmoins, soir après soir, avant ou après le dîner, il se trouvait quelques estivants à qui les affichettes péalablement apposées sur les arbres du camping ou sur les panneaux à la réception des maisons familiales avaient donné envie d’en savoir un peu plus. Un mot du bref résumé du livre, un nom de lieu, de métier ou d’usine, résonnant en écho à un parcours personnel ou familial.

Alors à quelques uns on conversait autour de cette histoire partagée du milieu du XXe siècle, de ces années dites glorieuses nous ayant poussé en si grand nombre des campagnes vers les villes, leurs cités et leurs usines.

J’avais réuni en portfolios des pages imprimées de la rubrique Atelier 62 du site et des photos, qui circulaient pour illustrer et prolonger la lecture d’extraits et la discussion. Pas de wifis dans ces centres et quelle frustration quand on vit avec en permanence, de ne pas pouvoir, parlant d’un livre, rebondir sur tel ou tel site familier ayant à voir avec.

Ce tout petit cercle d’échanges que nous formions, en dépit de la belle mobilisation de certains responsables et animateurs (comme Pauline, en master pro de médiation culturelle dont le passage par ce type de structures fait partie intégrante de la formation) laisse quelques regrets – avivés par le fait que celles et ceux qui participaient prenaient aussitôt leur tour pour lire l’un des exemplaires d’Atelier 62 disponibles en principe dans la bibliothèque du centre. 

Pose des questions aussi – qu’on partagera à la rentrée entre auteurs ayant ainsi tourné – sur les circuits et les outils à mettre en oeuvre pour faire une place à la littérature dans le sac de plage, au Livre de sable ou à un autre. 

juil 12, 2009

Tolstoï, de Montparnasse à Vaugirard

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Je rentrais de ce déplacement d’une semaine (dont je reparlerai avec quelques images bientôt) et dans mon métro ligne 12 – j’avais pris la 14 jusqu’à Madeleine, échappée de la gare de Lyon dès le milieu du quai par un escalier à hauteur de mon wagon m’évitant la traversée des halls encombrés – à Montparnasse Bienvenüe est montée une vieille dame élégante et bossue à la fois, joliment chignonnée, appuyée sur une canne en bambou.

Vêtue d’hiver encore, veste chamarrée sur longue jupe épaisse et sombre, gants noirs à étonnants revers motifs panthère : la main gauche, gantée, tenant serré le deuxième gant et les anses de trois petits sacs, deux en papier, le troisième en toile, posés sur ses genoux. L’autre main, nue donc, portait haut et droit, bien face à ses yeux, un mince folio à 2 euros. C’était Le réveillon du jeune tsar de Tolstoï, un texte que je ne connais pas.

Elle s’était assise en face de moi et je pensais qu’à ma place Cécile Portier lui aurait certainement demandé l’autorisation de photographier ses mains et Philippe Didion aurait été heureux de ne pas avoir à se contorsionner pour décrypter le titre du livre, généreusement offert à la vue.

Moi, infidèle à ma gare en ce samedi, j’aimais bien que cette lectrice un peu étrange ait surgi du Monde Montparnasse. Elle est descendue quatre stations et quatre pages plus loin, à Vaugirard, quand je continuais jusqu’à Corentin Celton.

 

juil 11, 2009

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