L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for par monts et par vaux

Deux araignées sur un parquet néerlandais

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Depuis que je les épingle ici à chaque fois que j’en croise une (*), c’est notre septième rencontre, et cette fois elles sont deux, mère et fille, araignées de bronze sculptées par Louise Bourgeois en 2003. Celles-ci m’attendaient la semaine dernière au Kunstmuseum de La Haye, musée magnifique, autant par son architecture comblant mon goût pour la brique (signée Berlage, 1934),  que par ses collections faisant la part belle (et bellement présentée) à Van Doesburg et à Mondrian.

J’ai en outre découvert dans ce musée, et recroisé quelques jours plus tard au Stedelijk Museum d’Amsterdam, le peintre Peter Alma (1886-1969) dont j’ignorais tout avant ce petit voyage aux Pays-Bas. Malheureusement peu de choses à glaner sur lui, là où nous cherchons en premier lieu désormais les réponses à toutes nos questions, mon lien est maigrichon.

Pour vous donner néanmoins une idée de son travail, je vous montre ses grévistes peints en 1927, à voir au Stedelijk Museum.

Le passage à Amsterdam, vide de ses touristes habituels, m’a aussi permis de visiter, juste à côté de la grande baignoire du Stedelijk, le “nouveau” musée Van Gogh. C’était donc la troisième fois que je m’arrêtais devant ses Tournesols : la première c’était à l’exposition de l’Orangerie au printemps 1972 (j’étais en 1ère, expo vue avec l’ami du lycée, j’ai toujours l’affiche dans un carton à dessin sous mon lit) et la deuxième c’était en 1979 à Amsterdam dans l’ancien musée Van Gogh, un petit voyage que j’avais organisé avec les amis retrouvés chaque été sur les chantiers de fouilles normands.

J’aime toujours l’éclat saisissant des Tournesols.

Mais comme aucune reproduction, jamais, quelqu’en soit le pointu technologique ne rendra la luminosité du bouquet offert par Van Gogh, je préfère vous montrer, moins attendu, son portrait d’un contrebassiste que je crois n’avoir jamais rencontré auparavant. Je suis sortie du musée en ayant bien envie de revoir le film de Pialat et de lire la correspondance des deux frères, Vincent et Théo.

Et à propos des deux frères Van Gogh il y a ce projet de monument leur rendant hommage du sculpteur Ossip Zadkine que l’on peut voir dans une niche du jardin de sa maison-atelier de la rue d’Assas à Paris, qui m’émeut follement. L’enlacement fraternel, le bronze si tendre.

(*) Pour retrouver les autres araignées de Louise prises dans la toile de L’employée aux écritures, il suffit de saisir “araignée” dans le module de recherche en haut à droite de l’écran, et vous irez vous promener avec elles à Washington, Bilbao, Beacon… Bon voyage.

juil 13, 2021

Signalétique en voie d’effacement

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Trouver le chemin de la plage était chose plus aisée le 25 février 2016

qu’aujourd’hui 29 mai 2019

heureusement,  je m’en souvenais

je l’ai retrouvée la plage

à 350 m.

mai 29, 2019

E pericoloso sporgersi – ou pas ?

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Le rituel séjour familial alpin de fin août début septembre, c’était cette année en Suisse, dans le canton de Vaud, un village perché que l’on rejoint par un antique train à crémaillère. Un train dont les fenêtres s’ouvrent – on avait oublié que c’était possible, tégévéifiés que nous sommes – aussi les voyageurs sont-ils mis en garde et trois fois plutôt qu’une. Mais, curieusement, dans ce pays dont l’italien est pourtant l’une des langues officielles, ils oublient complètement qu’il e pericoloso sporgersi. Moi pas et la formule magique me manquait.

sept 10, 2017

Des jours et des jours

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A ne savoir qu’en faire

à la sortie du musée collés au grand portail

leurs mardis, mercredis, jeudis, vendredis, samedis, dimanches.

Attention : fermé le lundi.

Moi c’était mercredi : petit saut dans la si belle Piscine (en cours d’agrandissement) de Roubaix avant de donner ma conférence.

jan 7, 2017

Photographie de grand jour pour célébrer son jour

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Twitter m’apprend qu’aujourd’hui c’est la #JournéeMondialeDeLaPhotographie autrement dite #WorldPhotoDay. Soit. C’est aussi la veille de mon départ en vacances tardives mais avant de boucler mon sac à dos montagnard je ne demande pas mieux que de célébrer cet art que j’apprécie chaque jour de l’année. Et je ferai d’une pierre deux coups, rendant du même mouvement hommage à la sculptrice Louise Bourgeois avec cette photo que j’ai prise à Bilbao le 16 juillet dernier quand je suis allée visiter l’impressionnante exposition que lui consacre jusqu’au 4 septembre le non moins impressionnant musée Guggenheim que je découvrais à cette occasion.

Donc une photo de l’araignée dite Maman, de Louise Bourgeois (oeuvre qui, elle, est à demeure à Bilbao) à l’ombre du ventre de laquelle, par cette journée de soleil ardent, chacun, chacune, cherchait protection.

Et Maman de porter si bien son nom que Louise, de les voir tous, en aura malicieusement souri.

août 19, 2016

Arts croisés de l’encadrement et du trompe l’oeil

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Dans cette chambre d’hôtel où, de mercredi à jeudi cette semaine, je passais la nuit, occasion de découvrir ainsi la belle ville ancienne de Nîmes, une insolite fenêtre donnant sur un couloir et faisant face à un miroir s’ornait d’une peinture en trompe l’oeil côté chambre, se dissimulait derrière un autre miroir côté couloir. Je n’ai pas trop bien compris le pourquoi de tous ces agencements/dissimulations/reflets mais m’en suis joué (ou jouée ? je ne sais jamais pour ce genre d’accord et un peu la flemme d’ouvrir Grévisse ce soir). A Nîmes, j’étais invitée à l’initiative d’Annalisa Bertoni par Arnaud Vasseux à parler de l’écriture d’Atelier 62 et de ses matériaux dans le séminaire “Parlons travail” de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts dans laquelle tous les deux enseignent. Merci à eux pour cette invitation : heureuses rencontres et riches échanges d’où il ressort qu’entre écriture comme je l’ai pratiquée, un peu de bric et de broc, dans ce livre et visual arts auxquels se destinent les étudiants qui étaient là, les ponts ne manquent pas. Et ce n’est pas du trompe l’oeil.

jan 31, 2016

L’homme qui danse seul (à Porto encore)

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Des choses vues au cours de mon bref et récent séjour à Porto, il y a encore ce travail photographique sur lequel le Centro Português de  Fotographia (installé dans l’ancienne prison de Relaçao de sinistre salazarienne mémoire) donnait un aperçu malheureusement très succinct et sur le web je ne trouve guère plus d’informations sur le projet. Si j’ai bien compris, la jeune photographe Simone Almeida, dans sa série “Rosa Santos”, partant de petites photos de famille comme on en a tous au fond de nos tiroirs, remet en scène, vingt ans après, leurs personnages, dans leurs attitudes mêmes et dans leur décor. Sont ainsi “dupliquées” les images d’une femme lisant allongée dans un canapé, de deux femmes tricotant assises côte à côte dans une cuisine et d’un couple dansant dans son intérieur. Sauf que maintenant l’homme danse seul. Le dos plus droit, les mains vides, sans plus personne vers qui s’incliner.

Une photographie d’absence qui m’en évoque une autre, bien plus ancienne puisque signée August Sander, dans son recueil des Hommes du XXe siècle, celle du Veuf, entouré de ses deux fils, dont les tristes présences rendent criante celle qui manque. Chandelier pour voir passer l’absente / Comme je m’en servirais ! écrit Henri Michaux dans ses Passages.

Devant les images de Simone Almeida, souvenir revenu aussi, plus joyeux, d’une re-création photographique à laquelle je m’étais livrée il y a une vingtaine d’années, respectant jour et heure de la scène – dimanche soir avant le dîner – et presque son lieu – même ville mais dans un autre appartement. Il s’agit d’une partie de Nain Jaune à trois joueurs sur table de salle de séjour. Sur la photo originelle, début des années 1960, je la dispute avec ma soeur J. et notre père ; sur sa reproduction, une génération plus tard, milieu des années 1990, autour du même plateau à casiers de bois clair garnis de jetons de plastique de couleurs franches (verts, bleus, jaunes, rouges, ronds valant 1, petits rectangles valant 5, grands rectangles valant 10), je la dispute avec nos deux fils. Je parle de ces deux photos sans les avoir sous les yeux, il faut que je les retrouve, je crois que sur la plus ancienne j’avais bougé.

sept 27, 2015

Murmure, rues de Porto

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Soit cette image saisie au vol ce début de semaine sur un bout de mur à Porto. Au vol vraiment parce qu’un cyclone dont on apprendrait plus tard qu’il se prénommait Henri commençait à faire des siennes – il irait, d’ailleurs, un peu plus tard dans la journée, jusqu’à me faire acheter une paire de bottes en caoutchouc pour parvenir à atteindre la Casa de Musica et assister au concert pour lequel nous  avions acheté nos places au retour du cimetière d’Agramonte. Soit donc cette image que je reconsidère aujourd’hui au moment de trier les photos de ce court séjour dans une ville d’une épatante vitalité créative. Et je me demande si la composition n’est pas trop belle et trop riche de regards pour résulter d’une succession de collages/arrachages fortuite. Je ne sais plus qu’en penser.

Comme je ne sais trop quoi penser de la juxtaposition dans la rue où nous logions agréablement, rua da Almada, des vitrines fourre-tout des boutiques-ateliers propres à la traditionnelle spécialisation laborieuse de la rue – petite métallerie, plomberie, serrurerie, tuyaux en tous genres et matériaux, électricité – toujours en activité, avec celles, tellement clean, des bars, restaurants, galeries, concepts-stores, agences de com’ ou de design, dans une alternance quasi rigoureuse. Je me demande combien de temps les occupants traditionnels des lieux s’y maintiendront et si la ville, soucieuse de la rénovation de ses anciennes magnifiques maisons, les aide d’une façon ou d’une autre à s’y maintenir. A longer ces vitrines et façades contrastées, naît le sentiment que dans cette rue un serpent se mord un peu la queue : un magasin “nouveau” expose joliment et vend de la vaisselle en tôle émaillée que l’on trouverait sans aucun doute “dans son jus” en fouillant dans l’arrière boutique de l’échoppe d’en face.

sept 20, 2015

Là où Manoel de Oliveira repose (Porto)

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C’est, dans la ville de Porto, au bout d’une courte rue qui porte bien son nom et le portait mieux encore avant, quand elle s’appelait Rua do Cemiterio, mais sans doute que ceux de l’hôtel, seul édifice un peu conséquent dans cette rue sans façons, n’appréciaient guère cette adresse à tête d’enterrement.

Alors on a débaptisé la rue, préféré comme enseigne la Méditation qui laisse entendre qu’on y dort bien. Ce que les occupants du bout ne démentiront pas, eux qui ne font pas qu’y passer et au service desquels fleurit  l’inévitable petit commerce de la dernière heure.

Manoel de Oliveira (1908-2015) repose là, à quelques pas de l’entrée du cimetière d’Agramonte, auprès de quatre des siens, à l’abri d’un toit qui pourrait en abriter un de plus. A moins que Manoel ne soit le dernier : les autres sont là depuis si longtemps. Un homme sans plus de contemporains à force de vivre.

Ce qui surprend un peu, et fait sourire, ce sont les qualités qu’il revendique, pour finir, du haut de ses 106 années accomplies. Cet homme-là, n’allez pas croire qu’il n’y avait que le cinéma qui l’intéressait dans la vie.
Tout autour de lui, la vie rangée des morts suit son cours.
Chacun son petit ménage.
Pour visiteurs, des chats, des mouettes, et nous ce dimanche 13 septembre 2015, juste avant la fermeture à 17h30.
sept 18, 2015

Photogénie d’une flaque

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C’était sur le chemin qui monte au col des Prés de Fromage, au dessus de Molines-en-Queyras,

une petite flaque de rien.

sept 6, 2015

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