L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for Montparnasse monde

Montparnasse monde à messages évolutifs

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Traversant la gare en ses nouveaux atours – que j’apprécie en eux-mêmes et pour la valeur d’archive précieuse que la rénovation récente confère à mon entreprise d’écriture de la gare -, je constate une nouvelle évolution des affichettes nous dissuadant de nous installer dans certaines voitures. Petit rappel historique 2008-2023.

Nous avons d’abord connu les potences dont nous étions les malheureux gibiers.

Quand celles-ci ont commencé à rouiller, un rajeunissement s’est imposé et j’avais souligné ici même en son temps l’aggiornamento du support faisant entrer le message dans l’ère si non numérique du moins d’un format tablette en trompe l’oeil.

Un nouvel avatar de l’affichette croisé récemment se caractérise, à la fois par le passage du format “paysage” au format “portrait” des paramètres de nos imprimantes et par la formulation inédite de son message que je cherche à lire entre les lignes.

Mon hypothèse. La Partie de train restant en gare n’informait que d’une immobilité : libre à quiconque cherchant à simplement se poser, sans prétention au voyage, de s’y installer : une invitation faite aux casaniers de la gare sans aller toutefois jusqu’à leur souhaiter la bienvenue. La Partie de train (qui) ne prend pas de voyageurs est susceptible de partir mais sans nous, à notre nez et à notre barbe, ce qui change la donne. Et me fait penser à ces autobus de la RATP qui nous narguent d’un “SANS VOYAGEURS” affiché au fronton, en passant à vive allure devant les abribus (mal nommés car si peu protecteurs contre les éléments qu’ils soient pluvieux ou venteux) près desquels nous attendons vainement que l’un d’eux s’arrête et condescende à nous emmener. On ne veut décidément plus de nous nulle part, ni dans les trains ni dans les bus.

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avr 20, 2023

Montparnasse monde prêt à planter

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Place de Catalogne

là où coulait (mais n’avait pas coulé longtemps hélas) le miroir d’eau, rond, incliné, apaisant

Creuset du temps du sculpteur Shamaï Haber

est annoncée une forêt urbaine

qui commence petite et en pot

pas de quoi perdre un petit Poucet

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fév 25, 2023

Montparnasse monde qui s’écaille

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Je n’aime pas l’expression, usée jusqu’à la corde, “trous dans la raquette” et pourtant j’y pense immédiatement quand je prends conscience, marchant droit dans son axe au milieu du terre-plein central du boulevard Edgar-Quinet, du nombre d’écailles manquantes en façade de la tour Montparnasse. Je ne vous en montre qu’un échantillon mais croyez moi il en manque partout. Détachées spontanément, envolées, décrochées préventivement quand elles commençaient à s’écorner, qui sait. Pas beau à voir, ce qu’il y a en dessous : la tour banalement isolée comme vous et moi à la laine de verre vieillissant mal ? J’ignore s’il est prévu de remédier aux défaillances du revêtement avant la mise en oeuvre du grand projet de rénovation annoncé, prometteur d’une végétalisation de l’édifice. Je ne demande qu’à voir la tour bourgeonner, verdir, fleurir et nous rafraîchir de ses fruits mais, en attendant, les taches jaunâtres se multiplient et ce laisser aller au Montparnasse monde me consterne.

Pour mémoire : la série Montparnasse monde existe sur ce blog depuis septembre 2008, le livre Montparnasse monde est paru en janvier 2011.

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fév 16, 2023

Soit Jean-Paul Belmondo

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casquetté lunetté en Michel Poiccard par Jean-Luc Godard, couché sur le bitume, sensiblement là où il tombe, et c’est dégueulasse,  au débouché de la rue Campagne Première sur le boulevard Raspail

tel qu’en lui même le 8 décembre 2018 à 13h30

et le 24 septembre 2021 à 19h17

(parce que je suis routinière, je repasse souvent par les mêmes chemins au Montparnasse monde, mais pas forcément aux mêmes heures).

Force est de constater qu’il a repris des couleurs et je peux dire que c’est récent, croyez-moi sur parole parce que si je suis routinière je ne suis pas pour autant obsessionnelle, et je ne le rephotographie pas systématiquement à chacun de mes passages.

J’en déduis que cette revitalisation est un effet secondaire, rare, de la mort récente de l’acteur. Mort qui me rappelle cette étrange rencontre faite en octobre 2008, il était alors bien vivant,  dans le cimetière du Montparnasse, je copicolle le récit que j’en avais fait ici même dans mon feuilleton du samedi qui deviendrait trois ans plus un livre :

l’autre jour, je traversais de mon bon pas le cimetière, un de mes raccourcis favoris, et cette femme qui venait de très loin, disait-elle, pour voir la tombe de Jean-Paul Belmondo, m’arrête brutalement et me demande avec insistance où la trouver. Je lui suggère un autre nom de comédien, bien mort, lui, récemment, et qui repose tout près, je crois qu’elle confond, mais rien n’y fait. C’est Jean-Paul Belmondo et personne d’autre qu’elle cherche. J’ai beau lui asséner, et plusieurs fois, que non vraiment, Jean-Paul Belmondo, n’est pas mort, je ne parviens pas à la convaincre et la renvoie vers les gardiens. Je poursuis, troublée, ma traversée, elle reste, désemparée, au milieu de l’allée, et puis je ne la distingue plus quand je me retourne.

PS du 29 septembre : passer chez l’ami “Pendant le week-end” pour un point de vue complémentaire.

sept 25, 2021

Montparnasse monde à l’étude (ou : Vasarely au travail)

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Donc tout avait commencé par des traits tracés bien droits, au crayon noir, sur du papier millimétré comme vous et moi en achetions une pochette à chaque rentrée scolaire, avant que se déploient les recherches de couleurs – l’exposition Vasarely Le partage des formes qui se tient en ce moment à Beaubourg (et jusqu’au 6 mai 2019) nous en fournit la preuve -

pour finalement s’appliquer aux deux extrémités du hall Maine de la gare Montparnasse : Victor V. avait trouvé la bonne formule, dominantes rouge/violet d’un côté, dominante vert/bleu en réplique de l’autre. J’ai aimé revenir ainsi au Montparnasse monde se cherchant avec l’artiste. Dans mon fonds de photos, je n’en retrouve qu’une sur laquelle son oeuvre apparaisse, mais je reste fidèle au principe respecté quand je m’adonnais à mes exercices de gare  : pas de photos faites exprès, toujours de la saisie au vol.

Pour ce qui est de la dominante gris régnant partout ailleurs, j’avais, à l’époque où je tenais chronique des lieux, écrit :

Gare grise, mais de toute la gamme chromatique des gris. Unis le plus souvent, plus ou moins dégradés par l’usure générale, mais aussi granités des bordures de quais ou des marches des grands escaliers à l’ancienne du hall Maine – qui tremblent sous nos jambes par moment sans qu’on comprenne pourquoi, par quelle loi mécanique de déformation nécessaire à cette imbrication complexe d’escaliers et d’escalators suspendus dans un grand vide. Ailleurs, gris mats ciment, luisants béton, brillants métal ; sans oublier l’anthracite crasse toujours prête à rajouter sa couche ni le gris souris des souris qui traversent les traverses. Montparnasse monde gris répétitif (comme certaines musiques que je goûte assez). Nuancier de la gare dicté sans nuance par celui des matériaux qu’on ne s’est pas amusé à peindre – une surface pareille et puis, des goûts et des couleurs, allez mettre tout le monde d’accord ! Il y a juste ces deux murs en vis à vis, aux deux extrêmités, du hall Maine confiés, a fresca, à un artiste cinétique bien dans le goût assez pompidolien de l’époque à laquelle on avait reconstruit la gare en lui faisant prendre un certain recul.

Mais, tout ce gris, n’en parlez pas à Jean Echenoz, il lui fait froid dans le dos.

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avr 5, 2019

Montparnasse monde à aiguiller

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A la gare du Montparnasse monde que l’on s’active à transformer en centre commercial

(je préfère ne pas y penser, je préfère ne plus y passer)

côté Départ

la ronde des heures nouvelle attend qu’on l’aiguille.

Pour mémoire : la série Montparnasse monde existe sur ce blog depuis septembre 2008, le livre Montparnasse monde depuis janvier 2011.

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nov 19, 2018

Petite typologie illustrée des butoirs : un additif

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Du temps où rien ne m’échappait du Montparnasse monde, fréquentation bi-quotidienne aidant, j’avais dressé une typologie des butoirs visant, en bout de chaque quai, à empêcher la répétition d’un accident photogénique en diable mais fatal pour Augustine Aguilard qui remplaçait ce jour là (22 octobre 1895)  son mari vendeur de journaux place de Rennes. Paix à son âme. Je n’y reviens pas (accident raconté page 81 dans le livre).

Ce qui me fait repenser aux butoirs dans toute l’étendue de leur gamme, c’est celui-ci, depuis peu en vitrine, avec tout un attirail ferroviaire miniature un peu en vrac (et même des cheminots couchés comme on dirait des gendarmes ralentisseurs) de la boutique d’antiquité/brocante du boulevard. Si je n’ai jamais repéré ce modèle à Montparnasse, je le trouve néanmoins des plus intéressant, couleur forme et matière, et surtout ses délicats petits ressorts garantissant une certaine douceur au contact d’arrêt. Respectueux égard pour la locomotive qui justifie à mes yeux que ce butoir fasse l’objet d’un additif délocalisé à ma typologie des butoirs montparnassiens. Et qui sait, d’ailleurs à quoi ressembleront les butoirs quand la rénovation de la gare sera achevée : étaient-ils inclus dans le cahier des charges ?)

PS : Une boutique d’antiquités/brocante décidément branchée transports air/fer/mer que j’ai déjà vu proposer à la vente des rangées de sièges de boeing, un grand plan ancien du métro parisien en provenance d’une station, cet engin de marine dont j’ignore le nom que je vous avais montré, et même une antédiluvienne petite cabine d’ascenseur en bois .

juin 13, 2018

Montparnasse monde mis à nu

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La gare nouvelle qu’ils nous fabriquent – puisque toujours ils nous disent “votre gare ceci” “votre gare cela” voulant nous faire oublier notre pauvre condition d’usagers non propriétaires – commence par la mise à nu de l’ancienne. Et c’est intéressant quand on s’est toujours posé la question de ce qu’elle pouvait bien avoir dans la peau, sous les écailles céramique dont ils la dépouillent aujourd’hui précautionneusement, travaillant avec filet, côté Mouchotte. Du béton : rien d’étonnnant, élémentaire même mon cher Watson, et j’aurais bien parié que le Montparnasse monde c’était béton et rien d’autre. Parié et perdu. Parce qu’il y a aussi de la brique, et ça c’est une bonne surprise. Je n’imaginais pas la gare s’édifiant, du moins en petite partie, brique après brique, cimentées à la truelle ; fil à plomb régulièrement sorti de la poche pour ne pas rejouer le mauvais tour de Pise. J’aime la brique, j’ai grandi dans la brique et il m’en reste quelque chose, aussi suis-je sensible à ce dessous découvert de la gare. Je ne dirai rien des parpaings conjoncturels jouxtant l’empilement des briques. Ceux-ci ne ressortissent pas – à mon avis – au bâtis originel mais se trouvent là à titre de bouche-trou nécessaire à ce stade des travaux pour interdire le chantier à la curiosité du public. Si tant est que le public, L’employée aux écritures mise à part, soit tenté d’y aller voir.

Pour mémoire : la série  Montparnasse monde existe sur ce blog depuis septembre 2008, le livre Montparnasse monde depuis janvier 2011.

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déc 16, 2017

Montparnasse monde rhabillé (juste un essayage)

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Moins concernée par cette gare qu’à l’époque où je travaillais dans un bureau de l’immeuble Nord-Pont situé au-dessus du hall Pasteur, habitais une ville desservie par l’omnibus Sèvres-Rive gauche et disposais d’une résidence secondaire (des plus modeste) accessible (malheureusement sans de quoi franchir les 30 derniers kilomètres) depuis une gare de la ligne Paris-Granville, je reste néanmoins sensible à tout ce qui se passe par là et donc à sa campagne de rénovation annoncée. Sensible et pour ainsi dire moralement tenue d’en rendre compte eu égard à mes antécédents familiaux, personnels et littéraires avec la gare du Montparnasse monde.  Je ne sais pas si les explications du projet de rénovation promises pour septembre sont disponibles à l’intérieur – je n’y suis pas rentrée depuis mon retour de vacances – mais j’ai compris ces jours derniers, allant faire quelques courses à Inno devenu Monoprix, que l’écorchage de façade qui m’avait intriguée avant l’été – pourquoi ces seuls bureaux, ceux-là précisément, côté départ – et fait espérer que leurs occupants avaient été prévenus avant de prendre leur pause estivale, avait valeur de test.

La surface dépecée est désormais revêtue d’un nouvel habillage, verre et matériau indéfinissable, destiné à nous faire oublier tous les carreaux de faïence noire qui n’étaient de longtemps plus remplacés quand ils se décollaient et c’était un crève-coeur. Si le petit plissé qu’ils leur substituent est plus seyant et tombe bien : je vous laisse juge.

Pour mémoire (et il en faudra) : la série  Montparnasse monde existe sur ce blog depuis septembre 2008.

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sept 13, 2017

Montparnasse monde Léger (Fernand)

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Il y aurait donc le Mont de Parnasse au Montparnasse monde ?  Je l’ai reçue comme un amical clin d’oeil, cette lithographie de Fernand Léger extraite d’une série “La ville” commandée au peintre en 1952 par l’éditeur Tériade, destinée à accompagner des textes de Blaise Cendrars. Mais la mort de Fernand Léger en 1955 coupe court à la réalisation de l’ouvrage et textes et gravures ne paraîtront ensemble qu’en 1987. Ce qu’explique le cartel qui jouxte la série des tirages de 1959 présentée, avec beaucoup d’autres oeuvres du peintre, dans l’exposition que lui consacre jusqu’au 30 octobre 2017 le centre Pompidou de Metz. Je l’ai visitée hier, c’était la deuxième fois que je me rendais dans ce musée (après y avoir vu en 2015 les expos Michel Leiris et Warhol undergroud) et décidément j’aime beaucoup cet endroit bien charpenté et aux volumes de belles et justes proportions.

Montparnasse monde c’est une série sur ce blog depuis 2008 et aussi un livre discrètement paru en 2011.

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juil 16, 2017

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