L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Poubelle girl ou l’ingratitude

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C’était ce mardi soir. Je marchais de la Porte de Versailles à Corentin Celton parce que sortant du Palais des Sports (où j’avais écouté chanter Bernard Lavilliers pour qui j’ai depuis toujours un petit faible), j’avais vu sur mon téléphone que le bus, qui de Corentin Celton me ramènerait chez moi, ne passerait que dans 18 minutes. J’avais donc tout le temps de faire à pied la distance séparant les deux stations de métro. C’est presque arrivée à destination que je suis tombée sur ce morceau choisi déchu de sa vitrine et déclassé au rang d’ordure ménagère.

Photo copyright Martine Sonnet

Montparnasse monde du jour au lendemain

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Si vous n’écoutiez  pas la radio à 23h30 hier soir, grâce à nos moyens modernes de communication qui m’émerveillent tous les jours, vous pouvez néanmoins écouter l’émission d’Alain Veinstein consacrée à Montparnasse monde ou l’engranger pour quand vous aurez le temps, c’est à dire 34 minutes. J’étais dans mes petits souliers (donc pas ceux avec lesquels j’explore le monde) lors de l’enregistrement et les premières minutes ça s’entend  ; mais je prends un peu plus mes aises quand on entre dans le vif du sujet. Et pour tout vous dire c’était particulièrement important pour moi d’être invitée une deuxième fois à cette émission pour un livre aussi différent du premier, d’où cette sensible tension initiale.

Filed under Montparnasse monde

Obsolescence des caractères

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Frappée ces temps derniers, à quelques jours d’intervalle et en différents lieux (oui, c’était dans des gares), par des inscriptions de service, comme on dirait d’une note, dont la typographie m’en rappelle une autre. Et si la teneur du premier message dépasse mon entendement, ce n’est pas trop grave puisque celui-ci ne m’est pas adressé et  prend sens, du moins je l’espère, pour  ses destinataires.

Les lettres ont été  – assez grossièrement pour ne pas être alignées – tracées à l’aide d’un instrument d’écriture que j’assimilerais, toutes proportions gardées, au normographe avec lequel nous nous acharnions à calligraphier certaines pages de titre de cahiers, de matières plutôt scientifiques, au temps du collège ou du lycée. Dans cette règle large de plastique jaune orangé, l’alphabet, capitales et minuscules, les chiffres et quelques signes de ponctuation étaient prédécoupés : à charge pour nous d’encrer les échancrures pour dessiner les caractères attendus. Il me semble que normographe, porte-plume et encre de chine en petits flacons oblongs allaient ensemble. Toute la difficulté consistait à soulever le normographe, une fois la lettre tracée, et à le replacer en  bonne position pour écrire la suite du mot, sans provoquer de bavure… Avoir la patience nécessaire à la propreté de l’écriture.

Un souci dont ne s’est pas embarrassé l’auteur du dernier message, dont c’est moins l’obsolescence que l’indécision caractérielle qui est remarquable : lettres d’imprimerie (romain ou léger italique) et écriture cursive se mêlent  en joyeux désordre pour annoncer que le train ne partira pas. Lointain écho à de bien plus sévères mises en gardes à propos de PARTIE DE TRAIN RESTANT EN GARE.

Il n’est pas dit si le CHEF DE SERVICE, lui-même décalé par la pause cigarette du scribe entre le I et le C  de sa pancarte personnelle, a apprécié cette liberté de ton.

Une des inscriptions à l’ancienne prétextes à ce billet a été photographiée dans le Montparnasse monde : j’en profite pour rappeler la diffusion, sur France Culture mercredi 18 mai à 23h30 de l‘émission Du jour au lendemain d’Alain Veinstein consacrée au livre ainsi que la rencontre samedi 21 à 16 heures organisée à la médiathèque Buanderie de Clamart.

Filed under variétés

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

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Grand bonheur le week-end dernier à Dax où je participais aux Rencontres à lire organisées par Serge Airoldi de pouvoir faire l’acquisition d’une précieuse plaquette “La deuxième fois”, Pierre Bergounioux sculpteur, texte de Jean-Paul Michel et photographies de Baptiste Belcour, publiée aux éditions William Blake & Co. il y a longtemps – le prix est encore en francs.

Jean-Paul Michel, à la table Willian Blake & Co., me convertit les 58 francs en 8 euros et me précise que la plaquette était parue à l’occasion de la deuxième exposition de l’écrivain “en soudeur” – là je m’autorise la formule dont Bergounioux en personne usait récemment lors de sa discussion avec Charles Juliet et Dominique Viart au Petit Palais (à écouter absolument en cliquant sur le lien : c’était magnifique).

Ce ne sont donc pas des oeuvres récentes qui y sont reproduites, mais aucune importance, ce qui comptait pour moi c’était d’en découvrir, enfin, quelques unes de plus*. Je ne connaissais guère que le Kafka de François Bon – révélé un jour d’inventaire de table de travail – et celles reproduites (en petit format) dans les marges de Pierre Bergounioux, l’héritage : rencontre avec Gabriel Bergounioux, livre d’entretiens de Messieurs Bergounioux frères paru chez Argol.

Aussi, pour ne pas égoïstement satisfaire ma curiosité que je sais partagée par d’autres lecteurs des oeuvres de papier, je  me permets de dévoiler ces quelques fortes figures toutes de tirefonds, riblons, pièces de brabants et de herses, chaînes d’attache, redondes de jougs, fers de boeufs à deux onglons, pentures de granges, coins et merlins détaille Jean-Paul Michel dans son beau texte de compagnonnage.

Et j’ouvre le Carnet de notes, le tome 2, 1991-2000 (parce que l’exposition et la publication sont de 1997), à la recherche de vacances en Corrèze, sûre que la sculpture occupera une large part de l’emploi du temps de l’homme de Gif-sur-Yvette dans sa villégiature. Je trouve sans peine. Ce sont des vacances scolaires de printemps, lundi 31 mars 1997 :

Debout à cinq heures. Courses à Meymac. L’âpre vent du nord-est est tombé. C’est une belle et tiède journée. A l’atelier à neuf heures. Je soude une chaîne d’attache torsadée en “dragon”, des personnages rectangulaires avec des chutes de chaudronnerie, dont une maternité avec un émerillon accroché au col en guise de nourrisson, des spirales de limes tiers-point, une copie d’antilope bambara dont le cou est fait d’un quadrant de charrue cranté, un concert baroque de soupapes. A quatre heures, je m’arrêterai pour éviter, comme hier, d’atteindre l’épuisement.

Nous redescendrons à Brive, avec Mam, demain matin. (page 826).

Au risque de me répéter : j’attends avec impatience de pouvoir lire la suite du Carnet de notes. Je me suis inquiétée de la date de parution du tome 3 lors du dernier Salon du livre, au stand Verdier : il est annoncé pour le début 2012, ce qui nous changera fort heureusement les idées d’une actualité lourdement électorale.

Ajout du 18 janvier 2012 : le Carnet de notes 2001-2010 est paru, c’est ma lecture en cours, je l’évoque ici.

* Les expositions sont rares mais j’en trouve néanmoins trace à Eguzon en 2006 et à Romorantin-Lanthenay en 2008.

Ajout du 15 mai : exposition Pierre Bergounioux, sculptures/Jean-Pierre Bréchet, peintures, à Nantes, aux Ateliers et chantiers de Nantes, du 9 mai au 14 juin 2011. On accède à la plaquette (illustrée) de présentation par le site de l’Université permanente de Nantes.

PS : si vous cherchez d’autres articles sur ce blog à propos de Pierre Bergounioux, ses ferrailles et ses écrits, voyez par ici :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

Filed under variétés

Injonction signalétique contradictoire

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Etonnant comme ce panneau apposé là pour dissuader d’avancer plus loin

produit  précisément l’effet inverse

donne grande envie de suivre sa flèche

d’y aller voir de plus près

dans le petit bois.

Rêveuse au bord du terrain

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Je sais très bien, maintenant, pourquoi ce rêve, cette nuit, qui m’a tellement étonnée au réveil, du bord du terrain de hand ball où je me trouvais attendant qu’une des deux équipes disputant le match (toutes les deux maillots très sombres à peine distincts)  fasse appel à moi comme remplaçante. Mon tour viendrait et là était bien la source d’angoisse teintant le rêve d’une ombre cauchemardesque. Je suis en effet la dernière personne à qui faire appel dans un sport collectif avec ballon. Même à dimension ludique, comme une simple partie de balle au prisonnier dans une cour d’école ou de volley ball sur une plage. A supposer que je rajeunisse et/ou que je m’expose au soleil sur une plage et à la compagnie de joueurs potentiels situations aussi improbables l’une que l’autre sorties de  ma vie onirique.

Le ballon du rêve, c’était celui (mis à part sa matière évidemment) qui avait circulé de main à main dans mon wagon d’Intercités Flers-Paris hier au soir. Wagon inconfortable : ces engins nous secouent par moment à tel point qu’il est même simplement impossible d’y écrire sur un clavier, et complet – et d’autant plus inconfortable que complet, car n’offrant aucun repli.

A côté de moi entre L’Aigle et Dreux, sur les genoux de son père au bel accent portugais,  une petite fille de 3 ou 4 ans avec ballon cadeau de quelque enseigne ou de pochette surprise, dont j’aurais été prête à parier qu’il éclaterait avant la fin du voyage, ce qui n’a miraculeusement pas été le cas.  Quelques rangs devant nous, en face, une mère et un bébé encore au sein, pleurant souvent, que ma petite voisine allait régulièrement observer. Elle voulait absolument lui donner son ballon pour calmer ses pleurs et plusieurs fois l’a donné, puis repris, puis redonné, puis repris. Le bébé bien incapable de le tenir en main lui-même, et le ballon encombrant sa mère. Mais personne, d’un côté ni de l’autre, n’expliquant à la fillette que le ballon ne convenait pas à un si jeune enfant, ce qui aurait peut-être calmé le jeu (un peu fastidieux pour le voisinage).

Voilà une partie du pourquoi, après ce voyage fatigant, je me suis rêvée cette nuit joueuse de hand ball remplaçante. Il faudrait sans doute creuser par ailleurs la question du bord du terrain, comme celle de l’état de  joueuse remplaçante, mais cela nous entraînerait trop loin.

Sur ma tablette, j’avais déposé, comme désormais pour tout voyage au départ ou à l’arrivée de Paris Montparnasse ou de son malheureux avatar Paris Vaugirard, un exemplaire de Montparnasse monde bien en évidence, avec toujours l’espoir qu’un jour une contrôleuse ou un contrôleur un peu curieux… espoir jusqu’à présent déçu.

Mais ce qui a été particulièrement appréciable pendant ces trois jours de campagne, c’est que les haies d’aubépines étaient en fleurs, moment propice chaque année à la plus heureuse complicité paysagère avec le cher pays du nom de Combray.

Filed under la vie tout venant

100 ans et une semaine en Bretagne

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La semaine dernière mon père Amand Charles Sonnet né le 13 avril 1911 dans la ferme de la Broutière, au bord de la Varenne, sur la commune de Céaucé dans l’Orne, aurait eu 100 ans. Un siècle qu’il n’a vécu qu’aux trois-quarts et dont je n’ai partagé que 30 années avec lui.

Le jour du centenaire virtuel du forgeron normand, je me trouvais justement à parler de lui à des apprentis horticulteurs du CFA d’Hennebont dans le Morbihan, haut-lieu métallurgique puisque les forges d’Hennebont (implantées sur la commune limitrophe d’Inzinzac-Lochrist) ont produit pendant plus d’un siècle notamment du fer blanc, de celui dont les conserveries locales de poissons étaient grandes consommatrices.

Mais la production de boîtes en fer des forges d’Hennebont s’est aussi diversifiée, du fait que celles-ci abritaient également la première imprimerie sur métal française. Les dessinateurs des forges créaient donc aussi bien les motifs appelés à décorer des boîtes destinées aux sardines locales que ceux des boîtes commandées par les confiseurs nancéens pour leurs bergamottes.

Je passais ma deuxième semaine à Hennebont, après celle de janvier, à l’invitation de la ville, de la médiathèque, de la DRAC, de l’écomusée des anciennes forges, et de l’EPLEFPA St-Jean-Brévelay/Hennebont. Merci aux équipes enseignantes mobilisées, aux personnels de l’Ecomusée et de la médiathèque pour leur accueil, à Pascale libraire venue de Lorient et, bien sûr, à Bernard Molins, initiateur et maître d’oeuvre du projet hennebontais inscrit dans un ensemble plus largement breton.

En janvier, j’avais passé tout mon temps dans deux établissements publics d’enseignement horticole, avec de futures fleuristes et des apprentis en travaux paysagers dont j’ai la grande tristesse d’apprendre que l’un d’eux, Kevin, participant à l’atelier d’écriture qui nous avait réunis, a depuis perdu la vie dans un accident de la route.

Cette semaine d’avril, je l’ai pour partie consacrée à l’Ecomusée des anciennes forges, où, après une rencontre le jour de mon arrivée avec d’anciens travailleurs et enfants de travailleurs des forges, j’ai pu  au cours de la semaine, revenir travailler sur le registre du personnel conservé par le musée.

Magnifique registre comme j’en ai rarement vus, moi pourtant familière du vieux papier. Celui là a été fabriqué à Nantes, par les frères Guéneux, imprimeurs papetiers spécialistes en fournitures de bureau. J’en ai soigneusement recopié la liste des ouvrières et tout ce qui les concernait, avec l’intention d’écrire d’une part (en historienne) sur la main d’oeuvre féminine des forges, d’autre part (en non-historienne) sur le registre lui même (ou plus exactement à propos du registre, sur je ne me le permettrais pas !), extraordinaire support d’écritures passé en plusieurs mains.

Quand je n’étais pas à l’Ecomusée d’Inzinzac-Lochrist, on me trouvait à la médiathèque Eugène Guillevic d’Hennebont, où avaient lieu des rencontres avec classes de bac pro horticoles et de collégiens, à propos du monde ouvrier et d’Atelier 62, et une dernière, publique, vendredi soir au cours de laquelle étaient évoqués à la fois Atelier 62 et Montparnasse monde. Occasion rêvée pour parler d’écritures au pluriel.

Archéologie aquatique industrielle et commerciale

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Dans Lochrist, la cheminée des anciennes forges est omniprésente

jusqu’au creux des eaux du Blavet

cheminée de briques

alors je pense à Lucien Suel et à son livre briqué

(j’y pense d’autant plus que, comme lui à Fives, ici je réside mais plus brièvement)

de briques aussi à Lochrist les murs du Shopi

majestueux Shopi.

Si vous passez par là, rendez-vous vendredi soir 15 avril à la médiathèque Eugène Guillevic d’Hennebont qui m’accueille pour une rencontre, à 20 heures,  autour des livres Atelier 62 et Montparnasse monde.

Montparnasse monde printanier

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Dans la gare, le printemps a commencé petitement : au jour dit, ils nous ont distribué une jonquille. La bonne idée c’est que la distribution avait lieu le soir, donc sur le chemin du retour ; la fleur n’a pas eu à pâtir de nos trimballements ni de nos occupations de la journée. C’est quelque chose qui nous arrive, à nous usagers quotidiens des lieux, de temps en temps on nous fait des cadeaux. Très rarement des fleurs, le plus souvent il s’agit d’inventions nouvelles des géants de l’agro-alimentaire (comme on dit en page économique) qu’il faut bien tester sur le quidam. Barres de céréales, variétés de pseudo-yaourts buvables en petits flacons, mini canettes de boissons indéfinissables, souvent des produits dits de grignotages. Ils s’imaginent qu’arrivant de nos banlieues, dans nos bureaux parisiens toute la journée on grignote, ce qui fait de nous des coeurs de cibles sur lesquels lancer leurs produits.

Mais les fleurs à l’occasion du printemps, c’était du commercial mode SNCF, transilien plus précisément, et distribué en grand uniforme. Juste pour nous montrer comme ils nous aiment. J’ai posé ma jonquille sur un de ces éléments du mobilier urbain ferroviaire des quais, du type à base enrichie de rondelles, qu’elle tienne toute seule pour que je la photographie in situ.

Je sais maintenant que Régine Robin appelle tire-bouchons, ces mêmes empilements de rondelles. Régine Robin vit au plein coeur du Montparnasse monde quand elle est parisienne et rien ne lui échappe. Installées au Sélect, nous échangions hier nos points de vues de spécialistes à l’égard de la gare et je prenais des leçons d’autres villes, de ces mégapoles que son don d’ubiquité lui fait maîtriser comme moi mon pâté de maisons.

Aujourd’hui, comme je revenais à pied de Denfert-Rochereau par la rue Froidevaux j’ai constaté que le printemps était maintenant bien installé partout dans le quartier et jusqu’au cimetière.

Filed under Montparnasse monde

Micro (ondes) sur trottoir

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De loin et sous un certain angle, l’objet au rebut, avec ses gros boutons (dont certains se révéleraient être des pieds) et son couvercle soulevé, tenait du tout ou partie de la chaîne haute fidélité et de l’antique fierté d’en acquérir une en “prêt à écouter” quand on ne savait pas la composer soi-même à partir d’éléments dépareillés négociés chez des fournisseurs sans vitrines, à des adresses qu’on ne donnait pas, et d’exposer les amis à son saisissant effet stéréo – mets toi plutôt là, juste entre les deux enceintes (et l’étrangeté de ce nom d’enceintes). Alors, des basses aux petits oignons Tamla Motown ou les premiers accords d’un Nouveau monde, sauce, un peu trop relevée, Karajan, vous décollaient à la verticale du tapis poils de chèvre blanc jauni non nettoyable. Fierté jamais éprouvée : au delà de mes moyens comme de mon souci, demeuré approximatif, du réglage des graves et des aigus.

Mais de plus près, il fallait se rendre à l’évidence que  ce dont on cherchait à se débarrasser sur le trottoir de la rue des Feuillantines (Paris, Ve), avait équipé une cuisine ou une kitchenette, vu le prix du mètre carré, puisqu’il s’agissait d’un four – à micro-ondes : précision que j’avance en marchant sur des oeufs (qu’on n’y fera pas cuire crois-je savoir) n’en ayant jamais davantage possédé que de chaîne haute fidélité mais pour d’autres raisons, comparables à celles qui, une génération plus tôt, avaient tenu à prudente distance de notre cuisine l’arrogance vaporeuse des cocotte-minute. Le pan soulevé ne procédait pas d’un dessus fonctionnellement amovible, mais attestait une certaine maltraitance exercée sur le flanc de l’appareil, pour voir si, des fois, avec l’aide d’un tournevis, cruciforme au besoin, ou d’un fer à souder emprunté au beau-frère, la panne serait domptable. Sans doute que non cette fois-ci.

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