L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

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Montparnasse monde délocalisé à Rouen

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Ajout du 24 mars : Emmanuel Delabranche sur son beau site à peine perdu(e) a évoqué ma journée rouennaise. Merci à lui.

Elle est si belle, l’affiche, pour cette lecture au Café perdu de Rouen, lundi 18 mars à 19 heures, que je vous la montre. Pas pour me vanter de la photo – la gare se laisse faire aisément et surtout le hall Pasteur si souvent désert quand je le traverse – mais pour l’heureuse alliance graphique du texte et de l’image. Merci Marie Laure, merci Emmanuel et merci à la librairie Polis.

Avant, dans l’après-midi, à l’Ecole d’architecture il sera question d’Atelier 62, vu du logement de ses ouvriers plus que de leur boulot à l’usine. Je prépare donc un montage de textes extraits du livre dans lequel je suis heureuse que les noms de Robert Auzelle et de Paul-Henri Chombart de Lauwe apparaissent à propos de la cité de la Plaine où j’ai grandi entourée de tant d’autres enfants de Renault.

Il ne me reste qu’à retrouver ma voix d’ici le 18 parce que ce week-end je suis légèrement aphone !

Illustration archive : un bulletin de 1959 de l’Association Générale des Familles de la cité de la Plaine de Clamart conservé dans le fonds Chombart de Lauwe des Archives de Paris.

Filed under Montparnasse monde
mar 10, 2013

Les gars du 62 ne sont pas épuisés – et additif

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Ajout du 9 mars : Georges Monti m’écrit qu’il envoie la palette de réassort à la SODIS mardi 12 mars. Espérons que le livre rejoindra très vite les librairies. C’était bien long cette pause obligée pour un livre qui va son petit bonhomme de chemin.

Si vous tentez ces temps-ci d’acheter Atelier 62, en franchissant le seuil d’une librairie physique ou en cliquant sur celui d’une librairie virtuelle, vous risquez fort de vous entendre répondre ou vous lisez sur votre écran que le livre est épuisé, manquant ou indisponible, et qu’on ne sait pas s’il sera réimprimé (hier encore de vive voix dans une librairie du Ve arrondissement de Paris).

En vérité il n’en est rien : sur les 3000 exemplaires de l’édition en collection de poche “Corps neuf” imprimés en octobre 2009, après épuisement réel de l’édition originale grand format, il en reste si mes calculs sont exacts près de 1200. Donc nul besoin de le réimprimer.

Le problème aujourd’hui est que la SODIS qui distribue Atelier 62 aux libraires n’est plus approvisionnée, ce qui empêche bien évidemment celle-ci de le distribuer. Je ne sais pas combien de temps encore cette situation va durer. Donc en attendant, si vous souhaitez acheter le livre et ne résidez pas à proximité d’une librairie qui l’aurait encore en stock, commandez le directement par courrier* à l’éditeur.

* Le répondeur téléphonique ne prend pas les messages.

Filed under à chaud
fév 24, 2013

Pantoufle à essayer (souillon s’abstenir)

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Ne cherchez plus, je sais où elle est, la pantoufle de verre dont on prétendait nous faire gober que ce n’était pas du  VERRE mais du  VAIR.

Sornettes cette histoire de fourrure d’écureuil. Le doute n’est plus permis : la pantoufle est de verre. Cassante. Translucide, reflets bleutés – je dirais bleu dragée. Pas des plus discrète (bien qu’invisible) ni facile à assortir. Mais ce n’est pas grave : j’ai tout de suite vu, de l’extérieur du magasin, que ce n’était ni ma pointure, ni ma hauteur de talon – et ne parlons pas du prix. Je ne suis pas entrée demander si, dans le même esprit, mais mieux adaptée à ma morphologie, au terne nuancier de ma garde-robe et à mes habitudes de longue marcheuse, un modèle un peu ressemblant existerait – une fin de série laissée pour compte ? J’ai compris d’emblée que je ne serais guère mieux accueillie dans la boutique qu’un Amand, que j’ai bien connu, cherchant sa paire de sans-gênes quand plus personne ne se souvenait de ces souliers si confortables.

Mais si quelqu’une, moins terre à terre, souhaitait essayer la pantoufle de verre – dans l’espoir de tout le bonheur qui s’en suit et de beaucoup d’enfants –  je lui communiquerais volontiers l’adresse du bottier. Moi, l’âge venant, les contes de fées… Encore qu’une bonne paire de bottes de sept lieues, même de seconde main, ça je ne dirais pas non.

Filed under utopiques
fév 5, 2012

Résistance du trapèze

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Ne dites surtout pas au service cartographique de la RATP que l’usine a fermé il y a près de 20 ans, qu’ils sont tous partis (même si certains reviennent tourner autour), que les ateliers ont été dépecés, démolis (qu’on en a fait des livres en mots et en images), qu’il n’en reste plus rien et que l’on construit autre chose à la place : ils croient la forteresse ouvrière toujours dressée. Pas la peine d’aller désespérer les cartographes

qui ne savent pas que même le grand portail noir a disparu

(un jour

j’ai posé ma main dessus

il était grand temps).

août 14, 2011

Preuves tangibles du Montparnasse monde

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Quand je vous disais les “plafonds composites souvent mal raccordés” et les “vagues déferlantes pour couvrir le hall Maine, mais le souffle océanique escompté n’y est pas” (ici ou p. 15 du livre)

quand je vous disais “le déhanchement immanquablement éprouvé sur nos banquettes, un peu avant l’entrée en gare de nos trains de banlieue” (ici ou p. 85 du livre)

quand je vous disais qu’au jardin “dès que les lavandes sortent de terre, le carré de gauche, quand on se tient dos tourné à la gare le regard portant sur Perpignan, prend de l’avance sur celui de droite et garde celle-ci jusqu’au terme de la floraison (ici ou p. 86-87 du livre)

quand je vous parlais de mon bureau, la pièce 2071 s’ouvrant sur un couloir courbe (ici ou p. 81 du livre)

j’avais raison, vous le voyez bien. Hissez-vous au 56e étage de la tour et vous en aurez le coeur net.

Dire que j’ai attendu d’être dans ma 56e année pour y aller voir, au 56e, saisissant l’occasion de ce salon du livre sur Paris dressant là, les 10 et 11 juin derniers, une librairie éphémère. Si je n’étais pas trop peinée de ne pas être du nombre des 56 auteurs invités à dédicacer* leurs oeuvres capitales, je souffrais quelque peu en revanche de constater que Montparnasse monde avait échappé à la vigilance des bibliographes ayant composé les tables. Le libraire associé à l’opération à qui je faisais part de mon désappointement, navré, désolé, confondu de l’oubli, m’a promis qu’il me revaudrait cela.

* Je venais de lire La signature d’Allain Glykos parue à L’escampette, une savoureuse auto-analyse de l’auteur en situation de (ne pas) signer ses livres un 17 août derrière sa table de formica à l’invitation de la librairie d’une rue piétonne vouée aux transhumances plagistiques en pleine île d’Oléron. De quoi me souvenir que dans cette île, j’avais été invitée, moi, pour Atelier 62, un samedi 16 août. D’Allain Glykos, j’avais déjà évoqué sur ce blog son subtil  A proprement parler, paru chez le même éditeur.

Filed under Montparnasse monde
juin 26, 2011

Invité : Matthieu Duperrex, 26 rue du Départ

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Dans le cadre des échanges de lieux d’écriture entre blogueurs, dits vases communicants, du premier vendredi du mois, L’employée aux écritures est heureuse d’accueillir Matthieu Duperrex, fondateur et animateur régulier, avec Claire Dutrait, du site Urbain, trop urbain, à qui rien de ce qui respire dans la ville n’échappe. Il me rend la pareille et nous avons convenu d’un thème commun pour nos billets échangés : Montparnasse. Donc à lire ci-dessous son 26 rue du Départ et chez lui ma Petite typologie illustrée des butoirs montparnassiens. Merci à lui.

26 rue du Départ

Le 26 rue du Départ, un petit immeuble précaire, pour un Mondrian qui s’y installe en 1921, l’année de son traité sur Le néoplasticisme. L’appartement du 26 entre vite dans la légende de l’angle droit, l’éphémère éternel à contourner, dont il est l’hymne pictural et la réalisation plastique et spirituelle. Michel Seuphor : « C’était une assez grande pièce, très claire et très haute de plafond, que Mondrian avait irrégulièrement divisée, utilisant à cette fin une grande armoire peinte en noir, elle-même partiellement masquée par un chevalet hors d’usage couvert de grands cartons rouges, gris et blancs. Un autre chevalet était placé contre le grand mur du fond, lequel changeait souvent d’aspect, Mondrian exerçant sur lui sa virtuosité néoplastique.

Rue du départ, j’enquête sur un hypothétique numéro 26 qui a disparu. Invariablement, mon chemin rebroussé après m’être trop avancé dans la triste promenade couverte des Galeries Lafayette, rue du Départ, et je me plante là, devant la pierre tombale de deux-cent-dix mètres. Je ne croise pas Mondrian en imper, au 26 rue du Départ inexistant, comme tu as pu croiser Pessoa. En face, l’Artisan-Boulanger-Pâtisserie, l’air un peu logé dans un « autrefois », lui seul. Les autres bâtiments reluisent d’un « demain » des années soixante. Le dur carambolage accidenté de volumes embrassés d’escaliers sales aux rambardes graisseuses que c’est devenu, le beau projet de la nouvelle gare, des hôtels, des commerces, des logements et des bureaux, et puis de l’esplanade au-dessus du centre commercial avec la Tour. Je souris. Je sais que l’Ordre des Architectes y a installé désormais ses bureaux, sans doute dans un état d’esprit voisin de Maupassant allant déjeuner au restaurant de la tour Eiffel : « Eh ! Quoi ! Il n’y a qu’ici que je ne la vois pas ! ».

Paris futuriste, Paris de l’urbanisme souterrain et de la construction sur dalle, à la Défense et à Maine Montparnasse, qui s’est étalé là, comme pour mourir en gare, avec un front bâti irrégulier, un feuilleté précaire de géométries raides qu’au débouché de la rue de Rennes j’approche encore, frissonnant au vent, comme d’un rempart bleu de béton. Je me cogne d’ailleurs dans des angles droits pour tourner fictivement autour du vieil immeuble cerné de boîtes de jazz. Je tourne derviche, cercle Dada en roue carrée, homme pythagoricien, surréaliste écorné, cubiste en débord, suprématiste baroque, architecte athénien, thuriféraire de l’Esprit nouveau, constructiviste en orbite, là, sur le plan des rues de Paris, à Montparnasse monde, où il y a Arrivées/Départs et rues qui vont avec.

Derrière le grillage des travaux Boogie-Woogie, il y a le grid de New York où il s’envolera, depuis le 26 rue du Départ, son Home éternel, qu’il voulait étendre — élastique et plastique — à la Rue puis à la Cité. Le Corbusier y donnait rendez-vous, au 26 rue du Départ, qu’il avait baptisé « Poème de l’angle droit ». Dix ans après la mort de Mondrian, l’atelier devient élégie, l’architecte publie le Poème de l’angle droit :

« On a

avec un charbon

tracé l’angle droit

le signe

Il est la réponse et le guide

le fait

une réponse

un choix

Il est simple et nu

mais saisissable

Les savants discuteront

de la relativité de sa rigueur

Mais la conscience

en a fait un signe

Il est la réponse et le guide

le fait

ma réponse

mon choix. »

Le Poème sort au moment où les politiques se prennent à rêver d’un nouveau Maine Montparnasse, tout d’angles droits. Ce sera la fin du 26, rue du Départ, son dernier souffle abstrait et géométrique, qui est aujourd’hui une grande tour ancienne de cinquante-neuf étages, 10.340 € le prix moyen du mètre carré, angle droit dévalué.

Filed under Les invités
juin 3, 2011

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

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Grand bonheur le week-end dernier à Dax où je participais aux Rencontres à lire organisées par Serge Airoldi de pouvoir faire l’acquisition d’une précieuse plaquette “La deuxième fois”, Pierre Bergounioux sculpteur, texte de Jean-Paul Michel et photographies de Baptiste Belcour, publiée aux éditions William Blake & Co. il y a longtemps – le prix est encore en francs.

Jean-Paul Michel, à la table Willian Blake & Co., me convertit les 58 francs en 8 euros et me précise que la plaquette était parue à l’occasion de la deuxième exposition de l’écrivain “en soudeur” – là je m’autorise la formule dont Bergounioux en personne usait récemment lors de sa discussion avec Charles Juliet et Dominique Viart au Petit Palais (à écouter absolument en cliquant sur le lien : c’était magnifique).

Ce ne sont donc pas des oeuvres récentes qui y sont reproduites, mais aucune importance, ce qui comptait pour moi c’était d’en découvrir, enfin, quelques unes de plus*. Je ne connaissais guère que le Kafka de François Bon – révélé un jour d’inventaire de table de travail – et celles reproduites (en petit format) dans les marges de Pierre Bergounioux, l’héritage : rencontre avec Gabriel Bergounioux, livre d’entretiens de Messieurs Bergounioux frères paru chez Argol.

Aussi, pour ne pas égoïstement satisfaire ma curiosité que je sais partagée par d’autres lecteurs des oeuvres de papier, je  me permets de dévoiler ces quelques fortes figures toutes de tirefonds, riblons, pièces de brabants et de herses, chaînes d’attache, redondes de jougs, fers de boeufs à deux onglons, pentures de granges, coins et merlins détaille Jean-Paul Michel dans son beau texte de compagnonnage.

Et j’ouvre le Carnet de notes, le tome 2, 1991-2000 (parce que l’exposition et la publication sont de 1997), à la recherche de vacances en Corrèze, sûre que la sculpture occupera une large part de l’emploi du temps de l’homme de Gif-sur-Yvette dans sa villégiature. Je trouve sans peine. Ce sont des vacances scolaires de printemps, lundi 31 mars 1997 :

Debout à cinq heures. Courses à Meymac. L’âpre vent du nord-est est tombé. C’est une belle et tiède journée. A l’atelier à neuf heures. Je soude une chaîne d’attache torsadée en “dragon”, des personnages rectangulaires avec des chutes de chaudronnerie, dont une maternité avec un émerillon accroché au col en guise de nourrisson, des spirales de limes tiers-point, une copie d’antilope bambara dont le cou est fait d’un quadrant de charrue cranté, un concert baroque de soupapes. A quatre heures, je m’arrêterai pour éviter, comme hier, d’atteindre l’épuisement.

Nous redescendrons à Brive, avec Mam, demain matin. (page 826).

Au risque de me répéter : j’attends avec impatience de pouvoir lire la suite du Carnet de notes. Je me suis inquiétée de la date de parution du tome 3 lors du dernier Salon du livre, au stand Verdier : il est annoncé pour le début 2012, ce qui nous changera fort heureusement les idées d’une actualité lourdement électorale.

Ajout du 18 janvier 2012 : le Carnet de notes 2001-2010 est paru, c’est ma lecture en cours, je l’évoque ici.

* Les expositions sont rares mais j’en trouve néanmoins trace à Eguzon en 2006 et à Romorantin-Lanthenay en 2008.

Ajout du 15 mai : exposition Pierre Bergounioux, sculptures/Jean-Pierre Bréchet, peintures, à Nantes, aux Ateliers et chantiers de Nantes, du 9 mai au 14 juin 2011. On accède à la plaquette (illustrée) de présentation par le site de l’Université permanente de Nantes.

PS : si vous cherchez d’autres articles sur ce blog à propos de Pierre Bergounioux, ses ferrailles et ses écrits, voyez par ici :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

Filed under variétés
mai 8, 2011

100 ans et une semaine en Bretagne

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La semaine dernière mon père Amand Charles Sonnet né le 13 avril 1911 dans la ferme de la Broutière, au bord de la Varenne, sur la commune de Céaucé dans l’Orne, aurait eu 100 ans. Un siècle qu’il n’a vécu qu’aux trois-quarts et dont je n’ai partagé que 30 années avec lui.

Le jour du centenaire virtuel du forgeron normand, je me trouvais justement à parler de lui à des apprentis horticulteurs du CFA d’Hennebont dans le Morbihan, haut-lieu métallurgique puisque les forges d’Hennebont (implantées sur la commune limitrophe d’Inzinzac-Lochrist) ont produit pendant plus d’un siècle notamment du fer blanc, de celui dont les conserveries locales de poissons étaient grandes consommatrices.

Mais la production de boîtes en fer des forges d’Hennebont s’est aussi diversifiée, du fait que celles-ci abritaient également la première imprimerie sur métal française. Les dessinateurs des forges créaient donc aussi bien les motifs appelés à décorer des boîtes destinées aux sardines locales que ceux des boîtes commandées par les confiseurs nancéens pour leurs bergamottes.

Je passais ma deuxième semaine à Hennebont, après celle de janvier, à l’invitation de la ville, de la médiathèque, de la DRAC, de l’écomusée des anciennes forges, et de l’EPLEFPA St-Jean-Brévelay/Hennebont. Merci aux équipes enseignantes mobilisées, aux personnels de l’Ecomusée et de la médiathèque pour leur accueil, à Pascale libraire venue de Lorient et, bien sûr, à Bernard Molins, initiateur et maître d’oeuvre du projet hennebontais inscrit dans un ensemble plus largement breton.

En janvier, j’avais passé tout mon temps dans deux établissements publics d’enseignement horticole, avec de futures fleuristes et des apprentis en travaux paysagers dont j’ai la grande tristesse d’apprendre que l’un d’eux, Kevin, participant à l’atelier d’écriture qui nous avait réunis, a depuis perdu la vie dans un accident de la route.

Cette semaine d’avril, je l’ai pour partie consacrée à l’Ecomusée des anciennes forges, où, après une rencontre le jour de mon arrivée avec d’anciens travailleurs et enfants de travailleurs des forges, j’ai pu  au cours de la semaine, revenir travailler sur le registre du personnel conservé par le musée.

Magnifique registre comme j’en ai rarement vus, moi pourtant familière du vieux papier. Celui là a été fabriqué à Nantes, par les frères Guéneux, imprimeurs papetiers spécialistes en fournitures de bureau. J’en ai soigneusement recopié la liste des ouvrières et tout ce qui les concernait, avec l’intention d’écrire d’une part (en historienne) sur la main d’oeuvre féminine des forges, d’autre part (en non-historienne) sur le registre lui même (ou plus exactement à propos du registre, sur je ne me le permettrais pas !), extraordinaire support d’écritures passé en plusieurs mains.

Quand je n’étais pas à l’Ecomusée d’Inzinzac-Lochrist, on me trouvait à la médiathèque Eugène Guillevic d’Hennebont, où avaient lieu des rencontres avec classes de bac pro horticoles et de collégiens, à propos du monde ouvrier et d’Atelier 62, et une dernière, publique, vendredi soir au cours de laquelle étaient évoqués à la fois Atelier 62 et Montparnasse monde. Occasion rêvée pour parler d’écritures au pluriel.

Filed under par monts et par vaux
avr 17, 2011

Archéologie aquatique industrielle et commerciale

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Dans Lochrist, la cheminée des anciennes forges est omniprésente

jusqu’au creux des eaux du Blavet

cheminée de briques

alors je pense à Lucien Suel et à son livre briqué

(j’y pense d’autant plus que, comme lui à Fives, ici je réside mais plus brièvement)

de briques aussi à Lochrist les murs du Shopi

majestueux Shopi.

Si vous passez par là, rendez-vous vendredi soir 15 avril à la médiathèque Eugène Guillevic d’Hennebont qui m’accueille pour une rencontre, à 20 heures,  autour des livres Atelier 62 et Montparnasse monde.

Filed under par monts et par vaux
avr 12, 2011

Art de la perruque à Billancourt

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Aujourd’hui arrive chez nous ce cartable retrouvé à l’été 2008 dans le grenier de la vieille étable faisant office de cave quand nous avons vidé la maison de nos parents (pour reprendre l’expression de Lydia Flem). Mon frère aîné (et seul garçon de la fratrie) se souvient de ce cartable et pour cause : il est allé à l’école avec, au début des années 1950.

Il se souvient surtout que ces cartables tout cuir étaient fabriqués à la Régie Renault, à Billancourt dans l’atelier de sellerie, par un ouvrier originaire de Céaucé (comme nous) qui fournissait ses copains pères de famille. Parmi eux, notre père qui lui travaillait aux forges. (Et il va sans dire que pour aller de Céaucé à Billancourt, passage obligé par la gare Montparnasse, la dernière fille comme le père)

Excellente qualité des matériaux du cartable qu’un petit coup de cirage ravigote (j’aime bien les petits fermoirs métalliques), excellentes finitions. Les coutures n’ont pas lâché. Juste l’usure d’une bonne cinquantaine d’années au rebut.

En langue d’usine, c’est de la perruque, ces objets à usage personnels fabriqués avec les matériaux et l’outillage de l’atelier, sur le temps de travail. Et cela fait partie de ces petits arrangements pris avec le système pour rendre les choses supportables, forme d’appropriation matérielle de la raison d’être là, rivés à l’usine. Histoire de reprendre un peu la main.

Et aujourd’hui, avec nos façons nouvelles de travailler, c’est quoi la perruque se demande très justement Christian Fauré ?

Filed under la vie tout venant
mar 27, 2011

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