L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Honneur aux fondeurs

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C’est un lecteur d’Atelier 62 rencontré il y a peu dans un Comité d’entreprise qui m’y a fait penser. Flérien, fils de fondeur, il me disait sa fierté de lire autour des plaques d’égouts les inscriptions QUERUEL LORFEUVRE FONDEUR FLERS ORNE parce que c’est le travail de son père que ces mots portaient jusqu’à nous.

Aussi aujourd’hui, dans le cadre du rodage de la fonction appareil photo de mon nouveau téléphone qui fait des choses prodigieuses, j’ai fait le tour du pâté de maison en quête de plaques d’égouts. Et j’ai bien fini par en trouver une  qui venait de Flers.

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Gares à 4 mains

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Dans le cadre des “vases communicants” voyant chaque premier vendredi du mois blogueuses et blogueurs échanger leurs espaces d’écriture le temps d’un billet, Fenetres open space et L’employée aux écritures ont décidé, elles, un “partage/échange”.

C’est à dire que nos deux blogs proposent aujourd’hui simultanément la mise en ligne, via un Calaméo réalisé par Anne (merci à elle pour ce travail), du texte que nous avons lu ensemble au 104 le 28 juin dernier, intitulé Paris Nord – Paris Montparnasse, montage d’extraits du livre Franck d’Anne, qui paraîtra en 2010, et d’extraits de Montparnasse Monde paru en 2009 chez publie.net.

Gare du Nord et gare Montparnasse : main dans la main

Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.
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Montparnasse Monde 41

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Dans la gare, au risque de perdre un jour le Nord, je circule sans boussole. Mais mon sens de l’orientation relativement fragile m’oblige à réfléchir, arrêtée au calme, quelques minutes avant de parvenir à situer mes quatre points cardinaux. Ce qui ne se pourrait en aucun cas un vendredi soir quand le flux des partants, qui n’ont plus rien à faire de cette semaine ni de cette ville, me réduirait à boule de flipper cognée d’une valise l’autre, jusqu’à ce que game is over. En période bleue, l’obstacle principal à la position de mes repères réside dans la croyance spontanée mais trompeuse que les rails, billes en tête, pointeraient l’Ouest dès le départ. La superposition mentale d’un plan de Paris sur l’emprise de la gare, pour demander un certain effort, ne laisse aucun doute : les voies partent plein sud et s’ajusteront à leur destination sorties de Paris seulement, la ligne des forts franchie. J’en déduis que me plaçant derrière les butoirs, donc face aux voies, j’ai Brest à main droite, Strasbourg à main gauche, je regarde Marseille et tourne le dos à Lille.

Epigraphie de la gare. ESSANRAPTNOM ERAG  : énigmatique verso des belles lettres de façade*. Je relève l’inscription, en recopiant avec application ses lettres capitales dans mon carnet du moment, noir. Photographie intégrale du texte malaisée : il faudrait se tenir à niveau constant sur un escalator le temps de la saisir. Je ne maîtrise pas cet art acrobatique de l’arrêt sur marche roulante – et voir mes enfants en faire un jeu quand ils en avaient l’âge me rendait anxieuse. Reste à décrypter le subliminal de l’inversion. ESSANRAPTNOM ERAG. Hypothèse audacieuse : le fronton crypterait assez grossièrement un message relatif à une affaire de RAPT et le NOM de la voyageuse qui en savait trop - d’origine scandinave probablement -, enlevée dans la gare, serait ERAG. Une espionne venue du froid capturée dans une nasse, maladroitement retournée en cet ESSAN initial ne servant qu’à noyer le poisson. Je ne suis pas capable de démêler plus avant les fils de cette intrigue. Pas plus que d’imaginer ce que serait le monde entier Montparnasse à l’envers :  il faudrait que je lui tende un miroir.

*Voir Montparnasse Monde 16

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Forum Libé sans parité (mais avec toilettes sèches)

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Merci à Fabienne Swiatly de nous avoir fait partager sa colère : au Forum Libé qui se tient à Lyon jusqu’à demain, on compte 10% de femmes parmi les intervenants. Rien à ajouter : si ce n’est qu’en se forçant un peu, ils auraient pu faire l’économie du côté DAMES de leurs toilettes sèches dont ils sont si fiers (et que je me retire de la société des lecteurs).

P.S. Parce que ces temps-ci L’employée aux écritures manque d’image, n’ayant toujours pas eu le temps de régler son problème d’Olympus, ajout d’une photo, sans autre rapport avec le sujet que d’avoir été prise à Lyon et qu’on peut toujours dire que  puisqu’elle n’est pas au forum Libé, la concierge est sans doute dans l’escalier.

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Cinq jours ouvrables, façon Libé du samedi

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Lundi. Toute la journée au bureau avec visites récurrentes de guêpes par le vélux et ponctuelle d’un informaticien (par la porte) qui réinitialise mon imprimante qui ne répondait plus depuis le retour des vacances.  J’attaque la semaine par l’écriture de l’article “Geneviève Randon de Malboissière”  destiné au Dictionnaire des femmes d’Ancien Régime à paraître chez Champion. Je complète ma documentation livresque par quelques interrogations internet (je m’intéressais au sujet bien avant Google) et m’aperçois que le livre de Dena Goodman est paru. Verdict des statistiques Word quand je boucle : 9000 signes  pour  7500 TTC alloués ; j’élagaguerai demain. Déjeuner d’un sandwich au délicieux soleil de 14 h dans le jardin de l’Ecole – va et vient des nouveaux élèves qui prennent possession de leurs chambres ; parents de province qui accompagnent – origines dévoilées par les plaques minéralogiques des voitures dont les coffres se vident de cartons de livres, bouilloires électriques et un peu de  linge. Je regarde les mères. Remontée au labo sous les toits, je découvre qu’une main providentielle – je ne sais à qui elle appartient -a disposé une assiette de mirabelles mûres à point  près de la machine à café : riche idée. Echange de mails avec mes compagnes et compagnon de la fête des livres à La Ferté-Vidame hier pour nous réjouir de cette agréable journée champêtre et nous promettre de bientôt travailler ensemble. Je m’apercevrai plus tard qu’elles et il ont tout raconté sur leurs blogs. Rien à ajouter. J’aime l’idée qu’une semaine après cette insertion sur les terres du duc de Saint-Simon je foulerai les pelouses de la fête de l’Huma.

Mardi. Dans la cuisine, premier geste au matin : France Info. Je prends en marche une énumération des villes dans lesquelles des classes de collèges ou lycées sont fermées qui me laisse perplexe. Une classe de collège ou de lycée ça circule dans l’établissement pour rejoindre des salles spécialisées et ça se recompose au fil des heures au gré des options et des langues, quant aux profs, ils n’en ont pas qu’une de classe… Fermer une crèche je comprends, une classe de lycée nettement moins, surtout compte tenu de la virulence qu’on nous dit somme toute banale du virus dans l’état actuel des choses. La chaleur de retour ces jours-ci me semble bonne à prendre et je marche sur le large trottoir, côté numéros impair, du boulevard du Montparnasse, pile dans l’axe du soleil, entre la ligne droite grise de l’ombre des toits et celle, moutonnante, de l’ombre des frondaisons. On me dit toujours que je devrais couper par le Luxembourg pour aller de la gare à l’Ecole, mais je ne suis pas du tout fanatique de ce jardin, précisément parce qu’il est impossible à traverser en droite ligne. A l’approche du bassin, pas moyen de ne pas se dérouter. Assez mauvais souvenirs aussi de la fréquentation – les rares fois où c’est arrivé – des aires de jeux, balançoires, toboggans, poneys, petits bateaux, guignol et marchands de glaces ou gaufres quand les enfants étaient petits. Prénoms extravagants qu’on y entendait et parents insupportables qui allaient avec. Mon article sur Geneviève Randon de Malboissière, respectueux cette fois des normes typographiques, est parti, après que par un dernier acquis de conscience j’ai saisi sur Google le titre de son seul écrit publié. Une courte pièce Ilphys et Zulie que son maître d’allemand Michaël Huber a  intégrée anonymement à un Choix de poésies allemandes publié en 1766. L’ouvrage que je n’ai jamais réussi à voir à la BnF, existe numérisé par Google  : j’en suis toute retournée – mais je ne le retrouve pas au moment d’insérer, j’y reviendrai quand j’aurai le temps .

Mercredi. Un peu en creux, pile au milieu de mes cinq jours ouvrables et troisième consécutif entièrement passé au bureau. Au vélux, outre les apparitions des guêpes qui continuent à entrer pour ressortir illico, visite du chat qui se promène sur les toits de l’Ecole, je le dissuade d’entrer malgré ma profonde sympathie pour la gente féline ; pas trop content d’être éconduit, il aurait tôt fait de mordre. La BnF fermée pour son grand ménage annuel, les historiens se replient dans leurs quartiers, s’occupent d’affaires organisationnelles, de programmes, de calendriers, de réservation de salles, de demandes de moyens pour 2010. Autant de choses dévorant de plus en plus de temps. La satisfaction tout de même, et profonde, de voir si bien reçue ma proposition d’écriture en réponse à une sollicitation reçue hier soir et qui m’a fait particulièrement plaisir. Affaire rondement menée et deadline au 28 septembre, soit bien proche pour quelque chose d’aussi nouveau… Tous ces jours à venir, donc, avancer de deux heures mon réveil. Notre bachelier de l’année, travailleur saisonnier dans une librairie-papèterie du quartier latin, pas fâché d’arriver samedi au terme de son contrat, rentre à 20h50 claironnant : “Plus que deux jours !”. Rude premier contact avec le monde du travail que d’éprouver à 17 ans la fatigue de journées longues de sept heures passées impérativement debout dans un sous-sol non climatisé, en août-septembre, à recharger des piles de paquets de copies, doubles, simples, perforées, non perforées, à petits carreaux, à grands carreaux, et j’en passe, 21X29,7 ou 29X32.

Jeudi. “Retour de la grouse” proclame la pancarte du restaurant au coin de la rue de la République à Vanves vue du bus 189. Je sais peu de choses de la grouse, que je classe néanmoins parmi les volatiles. L’annonce tend à me faire penser que celui-ci est saisonnier, mais j’ignore absolument où la grouse peut bien se nicher quand elle n’est pas dans une casserole à Vanves. Reçue de 12 à 14 heures par la bibliothèque d’un Comité d’établissement banquier pour y parler d’Atelier 62 avec des lecteurs, dans le cadre du prix littéraire inter-CE, j’y suis fort bien accueillie et en ressors avec un chouette bouquet de fleurs. Merci à tous. Sur le chemin du retour, je tente par deux fois de me procurer – enfin, depuis le temps que j’y pense – un iphone : rupture de stock. Je recharge donc une fois de plus mon compte mobicarte en attendant des jours meilleurs. Le iphone est appelé à résoudre d’une pierre deux coups mon problème de ipod (35 minutes, montre en main, d’autonomie de batterie, pourtant changée déjà une fois) et d’appareil photo qui a rendu l’âme. Il y a donc relative urgence (surtout pour les saisissements images du réel). Depuis peu, les gens des monuments nationaux m’invitent volontiers quand ils inaugurent quelque chose : aujourd’hui le carton est pour une expo “Splendeur de l’enluminure : le roi René et ses livres”, qui se tiendra bientôt à Angers, RSVP avant le 18 septembre. Mais désolée, ce sera non : un petit peu trop loin Angers, un petit peu trop à faire ici.

Vendredi. Journée au bureau, c’est ma “journée Hardy”, je travaille sur l’index des lieux du Journal de ce libraire parisien du XVIIIe siècle : un vrai bonheur la promenade “virtuelle” dans les rues du Paris de l’époque et tout ce qu’on y rencontre. L’école qui abrite mon bureau (mais dans laquelle je n’enseigne pas) s’anime chaque jour un peu plus. Rentrée pédagogique la semaine prochaine. N’étant pas ancienne élève du lieu, son monde et ses conditions protégées d’étudier me restent un peu étrangers. La fermeture de la BnF (encore une semaine) commence à me peser, parce que je voudrais jeter un oeil sur des journaux de mode des années 1950/60, un peu trop futiles pour l’érudite bibliothèque de l’Ecole. Je programme pour la semaine prochaine des expéditions à Marguerite-Durand et Forney (Forney je ne n’y suis jamais allée, ça m’en fera une de plus). La lettre des impôts, trouvée à mon retour à la maison, m’épate par sa parfaite bonne conscience. Alors que leurs services rectifient une erreur en ma défaveur qui leur est imputable à 100 % – oubli de saisie d’un chiffre  - ils ont le culot de m’écrire IL VOUS A ETE ACCORDE UN DEGREVEMENT DE 448 EUROS. En capitales et pas question d’erreur ni encore moins d’excuses… Et encore heureux que je les avais calculés de mon côté mes impôts, parce qu’autrement j’étais bonne pour les payer les 448 € que je ne leur dois pas et DONT JE LES REMERCIE DE ME FAIRE GRACE DANS LEUR GRANDE BONTE… Je me couche tôt pour être en forme à la fête de l’Huma demain.

PS : je rassure tout de suite les fidèles du blog : ceci n’est pas un nouveau feuilleton du samedi (c’est juste parce que Libé ne me le demande pas)

Filed under la vie tout venant

Ce qui brûle, du Hilton/Montréal ou du Bridge/Dreux

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François Bon  qui laisse ouvertes bien des lucarnes sur son atelier – et on lui en sait gré -, a évoqué, ici et , la genèse de son dernier livre L’incendie du Hilton, son temps, ses lieux et ses chemins d’écriture. Un texte tombé sur le paletot de l’auteur – celui qu’il n’a pas le temps d’enfiler, ni ses chaussettes d’ailleurs -, à 1h47 le samedi 22 novembre 2008 quand il est sommé d’évacuer AU PLUS VITE MAIS DANS LE CALME l’hôtel Hilton qui l’héberge le temps de sa présence au salon du livre de Montréal – salon dont les tables couvertes des sacro-saintes et vaines piles sont elles-mêmes dressées dans les sous-sols de l’édifice.

L’incendie du Hilton recompose les 4 heures que durent l’évacuation et ses déambulations, les rencontres et les interrogations de celles et ceux qu’on a tirés du lit sans rien leur expliquer, pour prendre fin quand on les y reconduit en bon ordre mais par les boyaux du building. Il se lit dans la même unité de temps (ou un peu moins) de préférence en continuité, histoire d’être synchrones.

Sauf que le temps de tout ça, le Hilton n’a pas brûlé, ou alors juste un tout petit peu dans les cuisines et dans les têtes – 11 septembre passé pas loin -, des écrivains, des footballeurs et de leurs supporters (aux footballeurs, pas aux écrivains) réunis dans l’hôtel par les hasards du calendrier événementiel de la ville.

La ville évidemment est là, mais sans tain, perçue par ses dessous, ses espaces vides pas forcément nickel, où stationnent (en dessous des camions de pompiers) les 800 clients du Hilton privés de sommeil : une patinoire – c’est là que l’auteur attend la suite des événements qui n’en sont pas -, des couloirs d’accès à la gare centrale et vers le Tim Hortons, seul bar ouvert.

Par deux fois l’auteur rejoint ce Tim Hortons, en quête de gobelets réconfortants (un café, un thé), qu’il rapportera dans son igloo géant, et par deux fois il y noue conversation. La première avec un vieil écrivain rasoir et imbu qui le harponne et l’assomme, mais avec lequel il joue aussi en double. Et  la deuxième avec les frère Rolin, Jean et Olivier, de passage dans la contrée : un bonheur d’hommage à la fraternité façon Rolin.

Au milieu de tout cela, pile au milieu du livre, ce fort chapitre réminiscence de l’hôtel où l’auteur a passé deux jours la semaine précédente, le Bridge à Dreux, moins étoilé que le Hilton, pour y suivre un stage de récupération de points de permis de conduire. Là aussi “parqué” malgré lui avec des compagnons d’infortune pas choisis, tous un peu mis à nu (mais pas que des pieds) par la dynamique de groupe et la sécurité routière réunies. Des pages essentielles pour donner l’échelle, des villes et de leurs hôtels comme des préoccupations de ceux qu’on y croise “accidentellement” ou de la reconnaissance relative des écrivains pourtant connus.

Le Bridge, loin des salons du Hilton, sans librairie éphémère dans ses sous-sols, mais bien au contact du monde. Comme disait le vieil écrivain rasoir (p.65) sans que François Bon ne le contredise : La littérature, oui, mais à l’endroit où elle heurte à la représentation du monde. On y est. Et c’est peut-être bien là que le feu couve.

Filed under coin lecture

Billancourt, le roi chasse

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Poursuivant la relecture du journal que le libraire parisien Prosper Siméon Hardy a si heureusement titré Mes Loisirs ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance en vue de son édition (j’en ai déjà parlé), je ne saurais rester indifférente à la petite nouvelle que celui-ci consigne à la date du lundi cinq septembre 1774

Le Roi chasse avec les deux princes ses frères dans la plaine de Billancourt, près de Boullogne.

Ce jour le Roi accompagné de Monsieur et de Monsieur le comte d’Artois ses deux frères, chasse depuis trois heures après midi jusqu’à près de sept heures du soir dans la plaine de Billancourt et dans celle de Boullogne. Je vois Sa Majesté qui paroissoit fort gaie parler très grâcieusement au prince de Soubise capitaine des chasses de ce canton, avant que de remonter dans sa voiture en terminant la chasse au bout du Pont de Séve, où l’on crie à plusieurs reprises ; vive le Roi. Sa Majesté n’étoit accompagnée comme pendant la chasse que des deux princes ses frères et du duc de Villeroy capitaine de ses gardes. Madame Clotilde et Madame Elisabeth sœurs du Roi regardoient la chasse de la terrasse du château de Bellevuë où elles s’étoient rendues de Versailles.

Et je saisis l’opportunité que m’offre Hardy de signaler que j’ai très récemment mis en ligne sur le site complémentaire à ce blog une page de photos faites à Billancourt, justement, le lundi 3 août dernier, dans la matinée, y circulant sur mon vélo (de ville, très différent de celui de campagne).

Où l’on verra que la plaine trapézoïdale se hérisse en certains endroits de grues et que l’île, en son état actuel, ne se prête guère qu’aux châteaux de sable.

Où l’on verra aussi que le portail noir Emile Zola a disparu depuis mon dernier passage.  On n’y posera plus les mains. On ne le prendra plus en photo.

Filed under du XVIIIe siècle

Images sans suite et post-scriptum

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Comme les bergers qui gardaient leurs troupeaux dans le grand vallon sous la pointe de Rasis, L’employée aux écritures n’a plus qu’à écrire, là où elle trouve support.

Le petit Olympus mu 700 bleu qui ne me quittait pas d’une semelle, sur les quais de gare, les routes de campagne, les rues des villes dans lesquelles j’allais parler de la forge et sur les sentiers de montagne refuse obstinément depuis lundi dernier de se prêter à mes vues. 

Sa toute dernière image - les moutons rencontrés en montant vers le lac Chalantiès - a été confiée au petit journal de Tiers Livre, l’avant-dernière c’était cette rosée qui persistait, la matinée bien avancée, dans le sous-bois au dessus de Valpreveyre.

 

 

Je ne montrerai donc pas les trois magnifiques lacs Malrif où nous étions hier et les ombles chevaliers dans les eaux claires du plus profond et l’idée persistante que sur ces lacs on aurait pu ramer

Retour ce soir, train de nuit et Paris-Austerlitz hagarde au petit matin. 

Post-scriptum

 

Et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion, je n’écouterai plus non plus Ferré chanter Aragon puisque mon ipod aussi fait des siennes…

Filed under vie technologique

Face à cet arrêt de bus “Salle Polyvalente”

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où nous attendons, sur un banc à l’ombre, la navette des Escartons qui relie entre eux les villages du Queyras, une mince vieille dame solidement permanentée, vêtue bien repassé et chaussée ville, portant sac à main et valise (qui pourrait rouler mais qu’elle tient par la poignée en la soulevant bien), descendue du car en provenance de la gare de Montdauphin, se précipite sur nous.

“Je cherche un hôtel, mon docteur m’a prescrit des anti-dépresseurs, mais vous comprenez je ne veux pas les prendre et je viens ici, je préfère, dites-moi où est l’hôtel”. Nous lui répondons que l’air léger de ces montagnes lui profitera certainement et lui indiquons l’office de tourisme du village, ouvert heureusement en ce dimanche après midi.

La regardant s’éloigner, sa mise inhabituelle dans ce décor et sa valise toujours haut soutenue, comme si elle ne voulait surtout pas risquer de l’abîmer, nous restons assez interloqués par sa confidence, qui semblait lui être impérieuse, à propos de la raison de sa villégiature. Un peu perplexes aussi, à nous demander si elle ne confondrait pas un établissement local aux pensionnaires parfois un peu décalés de la vie ordinaire avec un hôtel.

Au creux de l’après-midi, l’un d’eux, était venu nous exposer ses préoccupations incompréhensibles, juste comme on s’asseyait à une terrasse pour y déjeuner enfin, à 15 h, après une longue marche en forêt, au cours de laquelle nous nous étions un peu perdus : des descentes de bois ayant brouillé les sentiers et leurs bifurcations. Mais la bonne surprise du surgissement, tout près, d’un chevreuil.

Quelques kilomètres plus loin, à un autre arrêt où nous changeons de navette pour continuer à remonter, mon oeil – et l’objectif qui le prolonge et qui tombera en panne le lendemain – irrésistiblement attirés par la trace autocollante  laissée sur le panneau d’affichage par le passage de quelque collègue.

Filed under la vie tout venant

Vert chemin de fer sans wagon

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L’employée aux écritures vous met sur la voie : celle recyclée à destination des cyclistes, sur deux roues à côté des rails, et des “vélo-raillistes“, sur quatre roues et sur les rails. Six kilomètres entre Ambrières-les-Vallées et Saint-Loup-du Gast, dans le nord de la Mayenne, aux confins de l’Orne.

De Céaucé, les anciennes voies ferrées, relayées par un chemin de halage, permettent de descendre vers le sud, à pied, à cheval ou à vélo, jusqu’à Laval. Vers le nord, au départ de Domfront on peut atteindre le Mont-Saint-Michel.

Malheureusement ces deux itinéraires ne se raccordent pas : à hauteur de Céaucé, longtemps qu’on a perdu dans les champs de maïs la trace de l’ancienne voie, bien avant qu’on songe à les réutiliser sur le mode loisir. Juste ici et là une maisonnette de garde-barrière pour nous rappeler qu’on arrivait jusque-là autrefois en train.

Avec C., à la fin des années 1980, nous avions caressé l’idée d’acheter la maisonnette de la route des Aunais qui était à vendre – malheureusement pas dans nos prix et ça ne s’était pas fait.

Pédalant vers Saint-Loup-du-Gast, en pensant à un autre Saint-Loup – bien que la selle de mon vélo ne soit pas une selle Proust homologuée par la Poste et le notulographe (le 16 août dernier) – j’ai bien aimé les assemblages fer des rails/bois des traverses avec tout ce qui poussait entre, dont une étrange figure, motus et bouche cousue. Et la touche ajoutée, violette et poison, des digitales.

 

 

 

 

 

 

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