J’avoue que ce blog est un peu, à l’image de ce godet, en suspension, ce qui ne vous aura pas échappé si vous croisez habituellement dans les parages. Quand L’employée aux écritures déserte, c’est qu’elle est trop occupée par ailleurs. (Depuis le retour des vacances d’été il s’agissait d’immobilier, affaire en passe d’être réglée, encore que les travaux… refrain connu).
Honnêtement, il manquait aussi sans doute l’envie, mise à mal par les injonctions à écrire comme ci ou comme ça, avec des .e par ci et des .e.s par là rendant ce qui s’écrit imprononçable pour peu d’effets sur la cause. Cause que je soutiens bien évidemment mais en pensant qu’on commencerait par combler les écarts de salaires entre les travailleuses et les travailleurs on y verrait plus clair qu’avec ces rustines collées à tout bout de mots. Pour ce qui est d’user des “celles et ceux” ou de féminiser les intitulés de professions, grades etc, aucune objection de ma part, bien au contraire (à condition qu’on me laisse mon métier de chercheuse sans me transformer en chercheure, après tout j’aurais aussi bien pu être danseuse et non pas danseure). Mais ne demandez pas à L’employée aux écritures d’écrire des .e : une bonne fois pour toutes c’est non. Et je profite de ce billet (puisque je n’en écris pas souvent) pour exprimer l’agacement que me cause chaque courriel reçu adressé à de “Cher.e.s collègues” ou à de “Cher.e.s ami.e.s” envoyant valser mon accent grave. J’y tiens à cet accent grave et j’aimerais mieux que le zèle inclusif se déploie sans écorcher l’intégrité orthographique des unes.
La vraie raison d’être de ce billet, précisément aujourd’hui 1er décembre 2017, est qu’il y a juste dix ans, à l’incitation du petit journal (en deux lignes par jour) collaboratif initié en novembre 2007 par François Bon en son Tiers Livre, j’ouvrais une année – 1er décembre 2007 – 30 novembre 2008 – de courtes notations quotidiennes, reprises et augmentées plus tard de leur index. Compilation toujours lisible d’une année pour moi pas du tout comme les autres.