L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Forte tête rue Pierre Nicole Paris Ve

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Je pensais que mon regard sévère aurait tôt fait de le convaincre de rectifier sa position acrobatique déplacée  - la chaleur n’excuse pas tout -

mais il m’a juste semblé, et encore au bout d’un certain temps, seulement rougir de son audace.

Une chance que je n’aie pas été pas accompagnée de jeunes enfants auxquels j’aurais appris qu’il faut toujours s’en remettre au petit bonhomme vert pour savoir quoi faire.

De quoi aurais-je eu l’air ?

D’être tombée sur la tête.

En tout cas, ce n’est pas son cousin berlinois qu’on verrait se mettre dans un état pareil. Son chapeau ne le supporterait pas.

Cette pharmacie, Lhopitallier, vous vous souvenez

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Rue Soufflot, difficile de l’ignorer, depuis le temps

mais c’est fini,

la pharmacie ne sera plus de garde qu’au musée. En attendant, sans les boiseries, c’est un peu étrange

ce que l’on voit de la rue, des restes de papier peint très ancien,

et puis cette fenêtre intérieure, vue sur carrelages,

du balai tout ça

faire place nette

à qui ? j’y verrais assez bien des banquiers. Ce journal annonce des habilleurs.

Je vous dirai, je passe souvent par là.

Questions directes pour attendre l’été

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L’employée aux écritures affectée par la précocité de l’effondrement estival de la fréquentation de son blog que rien ne justifie puisque, à ma connaissance, l’été n’est pas là, a décidé, au cas où les neuf visiteurs passés hier reviendraient aujourd’hui, de se rendre utile en répondant à quelques questions posées récemment par des internautes.

Comment faire une remarque à l’employée ? Avec des gants de préférence mais pas de boxe.

Comment rabattre ses cheveux ? Les averses de ces jours-ci s’y prêtent parfaitement et à moindre frais, à condition d’être rapide : sortez de chez vous dès les premières gouttes et tout se passera bien.

Que cultiver au jardin en avril ? Je passe, j’arrive trop tard, désolée. Mais l’internaute cherchant un renne de Noël en matière végétale a tout intérêt à le planter un soir de pleine lune en juillet : il sera au mieux de sa forme pour épater les invités de son réveillon.

Comment teinter des semelles de chaussures ? Plantez un crayon (encore très peu taillé sinon il n’aura pas la taille nécessaire) au centre du soulier, équipez le d’un mouchoir en tissu, de préférence uni blanc, hissez la voilure et faites flotter la chaussure à la surface d’un pot de peinture de diamètre  égal à votre pointure multiplié par Pi et de la couleur souhaitée. Au besoin faites composer un mélange de teintes si vous ne la trouvez pas toute faite. NB : Si vous chaussez petit, portez des semelles de crêpe et appréciez les tons violacés, un pot – modèle familial – de confiture de myrtille rend le même service et se recycle au petit déjeuner.

Comment ranger les livres hors poussière ? Je ne connais pas de bonne méthode, il y a beaucoup de poussière sur certains des miens, mais le développement du numérique laisse entrevoir quelques espoirs.

Quel effet du gel sur les tuyaux ? Nocif.

Quelles habitudes le casse-noix moucheté ? Je simplifie parce que c’est un oiseau des plus sophistiqués dans son mode de gestion de ses provisions alimentaires. Disons que son bec extrêmement dur lui permet, en saison, de casser les graines des pommes de conifères, du pin cembro par exemple, pour en extraire les amandes dont il se constitue pour l’hiver de petites réserves connues de lui seul et qu’il retrouve (même sous la neige) dans la plupart des cas.

Où trouver des cageots ? Ici, rue Gambetta, s’ils y sont encore.

Abonnés au téléphone, 1935

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Je ne l’ai pas cherchée, je cherchais celle d’Arras, Pas-de-Calais, mais les anciens annuaires sont communiqués sur microfilms à la BnF (cote microfilm 999, communiqué en mezzanine salle X) et la bobine regroupait tous les départements compris dans l’ordre alphabétique de Maine-et-Loire à Yonne. Donc il y avait l’Orne, 61, juste avant le Pas-de-Calais, 62, et défilant à toute vitesse le film pour atteindre le Pas-de-Calais je lâche le bouton du défilement rapide trop tôt et me voilà dans des communes dont les noms me sont familiers.

Alors évidemment passer au défilement lent pour atteindre Céaucé, entre Carrouges et Cercueil (Le), et trouver la toute petite liste des abonnés au téléphone en 1935 à Céaucé (où je naîtrai 20 ans plus tard). Et la recopier : elle est si courte que pas la peine de demander si par hasard il serait possible d’en obtenir une copie et à quelles conditions.

Donc en 1935, vous pouviez appeler, en demandant à l’opératrice le

11 André (Henri), hôtelier, camionneur.

23 Bain-Thouverez, ingénieur, secteur électrique.

5 Bazile (Alexis), minotier, Ambloux.

14 Bordeau (Théodore), Hôtel Lion d’Or.

2 Boullier, hongreur.

13 Coisnon (Frédéric), Hôtel Voyageurs, gare.

12 Guesdon Ruppe, cycles, autos, électricité.

9 Guêtré, pharmacien.

3 Guibout (Raphaël), boucher.

19 Guillet, secrétaire syndicat agricole.

17 Jousse (Fernand), boucher, route de la Gare.

18 Ménage (Placide), mécanicien.

15 Morice (Victor), café Loré.

20 Pautonnier, agriculteur, château Montchauveau.

6 Piel (Paul), courtier en bestiaux.

10 Ray (Fernand), garagiste, route de Domfront.

7 Raymond, docteur en médecine.

4 Roux, docteur-médecin.

22 Taburet-Forêt, beurre et oeufs.

16 Verron (Albert), notaire.

1 Villette, grains.

Les André, Bazile, Coisnon, Guesdon, Guibout, Jousse, Ménage, Pautonnier, Piel, Ray, Dr Raymond et Dr Roux, Taburet, Maître Verron et le marchand de grains Villette, il me semble de toute enfance en avoir entendu parler le temps des vacances passées là-bas, ou même à la ville quand le camionneur André livrait les barriques du cidre production maison. Des autres, un quart de siècle plus tard, au moins chez nous, il n’était plus question (ou alors j’ai oublié).

Ce qui est sûr, c’est que je revois très bien Fernand Ray, sa salopette graisseuse et son mégot, accoté dos au mur près de la porte de son garage, Citroën, signalé par son antique pompe à essence – le garage concurrent, Renault, qui serait tenu plus tard par un Laureille (orthographe non garantie) n’avait pas le téléphone ou n’existait pas encore en 1935.

Filed under variétés

Ordre de réexpédition temporaire

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Ce mois de juin, je blogue pro, je m’explique : je suis invitée par le blog collectif interdisciplinaire Espaces réflexifs, une initiative née sur twitter autour de nos échanges sur nos façons de faire et d’être dans nos recherches.

J’y prévois un billet hebdomadaire chaque fin de semaine, sous forme de journal, ce sera un Essai d’ego-histoire au plus-que-présent, c’est ainsi que j’ai intitulé ma série.

On peut donc lire :

Bienvenue dans ma vie de bureau, posté le samedi 2 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 23, posté le dimanche 10 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 24, posté le dimanche 17 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 25, posté le dimanche 24 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 26, prendre congé, posté vendredi 29 juin

Filed under la vie tout venant

Montparnasse monde chapeaux pointus

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Si vous y comprenez quelque chose moi pas.

Résumons les données du problème : soit un fragment de sol, celui du hall Maine, sensiblement rectangulaire et dans son état d’usage normal, délimité par quatre cônes de signalisation danger surélevés fichés sur des tiges de métal (l’une des quatre étant tordues) enfoncées dans des caissettes en bois munies de poignées de tiroirs. N.B. Les quatre cônes ont sans doute, à une certaine époque, été reliés entre eux par un ruban d’alerte strié rouge-blanc dont subsistent des bribes encore solidaires de la pointe de chaque cône.

Les raisons d’être du déploiement d’un dispositif aussi élaboré outrepassent mes capacités d’entendement de la gare. Mais au moins le décor est planté.

Au cas où vous ne le sauriez pas, outre une série sur ce blogMontparnasse monde est aussi un livre paru l’année dernière aux éditions Le temps qu’il fait.)

Filed under Montparnasse monde

Berlin couleurs ferroviaires

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avec maisons et train

avec train et position élevée pour aiguilleurs

et sans train mais en gare devenue musée (ça c’est le vert Allemagne de l’Est dit l’homme qui m’accompagne qui s’en souvient très bien)

Continuité des parcs

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Evidemment le titre du billet Continuité des parcs est un hommage à Julio Cortazar et une invitation à ouvrir ou réouvrir encore une fois son recueil Les armes secrètes aux pages 85 à 87 de l’édition folio achevée d’imprimé le 3 septembre 1973 à Saint-Amand (Cher) que j’ai depuis ce temps-là sous la main, trois pages qui sont celles de cette prodigieuse courte nouvelle, histoire dans laquelle tel est pris qui croyait la lire.

J’emprunte donc le titre de sa nouvelle à l’écrivain argentin pour donner une suite à mon récent billet Dérouler le tapis vert, qui s’achevait sur un suspense insoutenable : les jardiniers auraient-ils couvert toute la surface à verdir une fois leur stock de rouleaux d’herbes et de printemps mis à plat ?

Je suis aujourd’hui en mesure de répondre à la question et c’est non.

Mais le travail a été fait très proprement, les bords sont coupés net, un passage de tondeuse a uniformisé le tout et, avec un peu de patience, le raccord se fera le plus naturellement du monde puisque sur la terre non recouverte, de l’herbe commence à pousser. Bientôt de ces petits soucis de sous-estimation de calcul de surface et de raccords, plus rien ne paraîtra.

Mystère de Mister Louis Dupont

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Ce qu’a fait Louis Dupont pour mériter sa rue, on ne le saura pas. Fait d’armes ? Sage gouvernement de sa commune ? Ingénieuse invention ? Acte de bravoure ? Oeuvre de philanthropie ? Production artistique remarquable en son temps ?

C’est une vieille histoire, la plaque est ancienne, oubliée de plusieurs aggiornamenti signalétiques, plus du tout aux normes – ce qui ne l’empêche pas de rester lisible (quoiqu’écornée) et de remplir son office. Face à elle, je sais où j’en suis de mon tour de pâté de maisons. Mais plus personne parmi les riverains pour se souvenir de son inauguration. Ni si le nom de Louis Dupont s’était imposé sans discussions ou si, au contraire, le conseil municipal avait délibéré longtemps avant qu’une majorité en sa faveur se fasse jour. La concurrence pouvait être encore rude même si Victor Hugo et Jean Jaurès avaient été servis les premiers et avec largesse – on leur avait attribué des avenues non loin de là.

J’essaie de m’informer en recourant à un moteur de recherche, posant à mon tour une question. La requête Louis Dupont connaît 26 900 000 réponses. Embarras du choix, lequel est le mien ? Mieux inspirés, ses parents l’auraient prénommé Théophraste : les Théophraste Dupont ne sont que 113 000, ce qui ne décourage pas aussi radicalement l’envie d’en savoir plus. Louis Dupont, mal armé pour la postérité avec son nom propre si commun, restera un inconnu distingué de mon quartier.

Filed under variétés

Dérouler le tapis vert

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Se faire livrer

prédisposer les rouleaux

épouser les angles

dérouler

veiller aux raccords : avoir commandé assez de rouleaux, parce que le réassort pourrait, comme dans le cas du papier peint,  des pelotes de  laine ou des écheveaux de coton mercerisé pour canevas, ne pas être du même bain.

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