L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Attention : à Clamart le 2 avril aura lieu le 21 mai

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Pas la peine de prendre le train de Paris-Montparnasse à Clamart samedi 2 avril pour venir à la rencontre du Montparnasse monde à la médiathèque Buanderie : pour le deuxième samedi consécutif le réseau des médiathèques de la ville sera en grève, je viens de l’apprendre. Je souhaite de tout coeur que la reconduction de la grève permette au personnel de se faire entendre dans l’affaire qui le tracasse, mais je suis tout de même bien déçue.

Même si ce n’est que partie remise : au samedi 21 mai à 16 heures.

Alors le samedi 2 avril, prenez plutôt le RER C entre Bibliothèque et Versailles-Chantiers via Massy : c’est un train d’écriture qui circulera au matin.

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Art de la perruque à Billancourt

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Aujourd’hui arrive chez nous ce cartable retrouvé à l’été 2008 dans le grenier de la vieille étable faisant office de cave quand nous avons vidé la maison de nos parents (pour reprendre l’expression de Lydia Flem). Mon frère aîné (et seul garçon de la fratrie) se souvient de ce cartable et pour cause : il est allé à l’école avec, au début des années 1950.

Il se souvient surtout que ces cartables tout cuir étaient fabriqués à la Régie Renault, à Billancourt dans l’atelier de sellerie, par un ouvrier originaire de Céaucé (comme nous) qui fournissait ses copains pères de famille. Parmi eux, notre père qui lui travaillait aux forges. (Et il va sans dire que pour aller de Céaucé à Billancourt, passage obligé par la gare Montparnasse, la dernière fille comme le père)

Excellente qualité des matériaux du cartable qu’un petit coup de cirage ravigote (j’aime bien les petits fermoirs métalliques), excellentes finitions. Les coutures n’ont pas lâché. Juste l’usure d’une bonne cinquantaine d’années au rebut.

En langue d’usine, c’est de la perruque, ces objets à usage personnels fabriqués avec les matériaux et l’outillage de l’atelier, sur le temps de travail. Et cela fait partie de ces petits arrangements pris avec le système pour rendre les choses supportables, forme d’appropriation matérielle de la raison d’être là, rivés à l’usine. Histoire de reprendre un peu la main.

Et aujourd’hui, avec nos façons nouvelles de travailler, c’est quoi la perruque se demande très justement Christian Fauré ?

Filed under la vie tout venant

Questions avec fins de non recevoir

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… faute de savoir ou d’expérience, quoi qu’en pensent les moteurs de recherche qui me les ont posées.

Le prix d’une clôture béton à Bordeaux, je n’en ai pas la moindre idée, non plus que le temps d’attente devant les piscines à Lourdes, sans parler de la vie en caserne de gendarmerie, sur laquelle je suis bien incapable de fournir la moindre information (j’ai juste noté ici un jour que les supérieurs du gendarme Racine Charles se désolaient que celle-ci ne semble pas l’emballer plus que ça).

Pas plus de compétences pour aider l’internaute qui se demande s’il est préférable d’aller travailler à Toulouse ou Bordeaux ni l’éclairer quant à savoir si distribuer les sandwich porte à porte là-bas est une idée porteuse.

Je mets dans un même sac (et je le jette à l’eau) les demandes de plans, croquis et dessins en tous genres, faute du coup de crayon propre à les satisfaire. Donc je ne vous esquisserai pas le plan salle de repos des jardiniers jardin du Luxembourg, je ne sais pas non plus dessiner un tombereau, un plan pour fabriquer une brouette de jardin, ni faire le croquis de la pose d’une clôture de jardins, mais mon père, lui, aurait su. Quant au dessin de fleurs d’hortensia : alors là, s’il y a bien une fleur que je n’aime pas c’est justement l’hortensia. J’ajouterai bien dans le sac les paroles Noël “sonnez musette” parce que je n’ai pas la moindre intention de vous le chanter, la prochaine fois non plus.

Je me vois par ailleurs assez mal vous raconter l’histoire des tuiles aux amandes d’Ardèche, qui ne faisait pas l’objet d’une UV lors de mes études en histoire à Paris 7, non plus que celle du permis de conduire de Claude François, n’ayant jamais été bonne cliente des journaux à potins.

Je ne me dépatouille pas mieux de certaines requêtes à dominantes géographiques. Le village fantôme au centre de la France, je ne l’ai jamais traversé, les usages pour pendre une crémaillère suisse, je les ignore et, malgré une assez bonne maîtrise du quartier, je suis au regret de ne pouvoir indiquer la rue Edgar Kiné à coté de Montparnasse à qui la cherche.

Vous vous abstiendrez également désormais de chercher chez moi un objet rebondissant pour chien, je ne renvoie pas la baballe.

Que l’on m’interroge, en revanche, sur les bienfaits de l’écriture, je ne m’en lasse pas, mais ma discrétion naturelle me retient d’expliquer comment envoyer un mail à Pierre Bergounioux (je suggère simplement de lui adresser une lettre en papier chez son éditeur qui transmettra).

Et de cette revue de questions maintenant c’est la

La prochaine levée

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Elle est annoncée pour vendredi à 12 heures 25 minutes mais, entre nous, je n’y crois qu’à moitié.

J’hésite même un peu à confier ma lettre à cette boîte enchâssée dans la meulière du mur de l’école. Moi qui m’inquiète tellement à propos du courrier, qui arrive ou s’égare, du facteur, qui est passé ou pas encore, et si quelqu’un, par hasard, l’aurait aperçu dans le quartier ? Ou au moins son vélo, accoté contre un arbre, petit signe d’espoir. Je pose la question. Parce que des nouvelles et des réponses à mes écritures, j’en attends toujours, plus ou moins.

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Pessoa avec interphone

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J’avais déjà croisé l’homme dans la rue Soufflot, c’était le 20 octobre 2009 mais je m’en souviens comme si c’était hier. Aujourd’hui, j’ai osé m’avancer jusqu’à sa porte. Je ne vous donnerai pas l’adresse, il n’aime pas trop être dérangé, sans compter qu’il en change souvent.

J’ai sonné timidement, juste une fois. J’ai attendu un certain temps (sans doute était-il occupé à ranger ses effets dans sa malle, il venait d’arriver ou allait repartir avec toute sa suite) et finalement Personne a répondu.

Filed under utopiques

Ours et autres animaux désoeuvrés

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Les nouvelles étagères en bois destinées au rangement des livres dont l’usage se répand ne leur laissent aucune chance : elles sont si peu profondes que les livres ne s’y logent qu’à plat (donc de face ce qui est plus vendeur) et tiennent debout sans artifice. Les deux ours de la rue Delambre n’ont d’ailleurs déjà plus d’autre ouvrage qu’un malheureux vieil in-12 à caler de leurs arrières-trains. Les deux bêtes se tournent résolument le dos, ont fini d’être solidaires, chacun envisageant désormais son avenir hors paire.

La chose n’est pas sans conséquences douloureuses sur le marché de l’emploi, mais en dépit de la vague de suicides qui a décimé la petite usine de ***, personne ne prête la moindre attention au mal être ni à l’avenir incertain des ouvriers du presse-livre à l’heure du numeric turn.

On s’inquiéte à juste titre du devenir des libraires, des bibliothécaires, des éditeurs et même parfois des auteurs, mais aucun rapport officiel pour se pencher sur le sort des fabricants de presses-livres, aucune mesure d’accompagnement en leur faveur, aucune pétition de soutien. Les ouvriers du presse-livre avaient pourtant atteint un savoir-faire admirable dans l’art de coincer entre deux petites plaquettes de marbre perpendiculairement jointives, un lion superbe et généreux, un fier cheval cabré, un éléphant inébranlable,  un ours renfrogné, aux fins de les faire garants, généralement par paire et disposés en vis à vis, de la verticalité des ouvrages rangés dans nos bibliothèques de salons.

De sévères compressions de personnel frappent ces professionnels de la compression des livres auxquels le seul secteur de reconversion proposé, est celui de la plaque funéraire,  aux prises lui-même avec la montée en puissance de la crémation peu favorable à l’expansion de son marché.

(Nouvelle moutûre, illustrée et augmentée, d’un texte que j’avais confié au Convoi des glossolales n° 366 du vendredi 12 novembre 2010)

Filed under variétés

Distance à parcourir

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Encore bien loin de se faire entendre

et qui sait même si, arrivé là, l’appareil sera en état de fonctionner.

Coeur de liasse

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Sortir la liasse pesante de son carton gris, évaluer que desserrant sa ceinture on y trouvera des feuilles volantes de divers formats, des feuilles cousues en cahiers, des registres reliés et qu’il faudra du temps pour en faire le tour ;

comprendre qu’il y a eu des repentirs,

des egos bien dimensionnés

et que finalement ce que je cherche dort au coeur de ce cahier parcheminé à rabat serré par des lanières, Livre des gages des domestiques et autres gages, où l’on faisait mémoire notamment des sommes versées au maître à danser des cinq filles mineures de dame Marie-Anne Gambetta veuve du sieur Jean-Baptiste Rex.

Remettre chaque pièce à sa place, poussières d’encre de 300 ans trop sèche collée au bout des doigts, reboucler la courroie autour du papier kraft qui maintient la liasse et reglisser cette dernière dans le carton gris. Rapporter le carton. Montrer ouvert son ordinateur en sortant de la salle et qu’aucun document volé ne s’y cache. Reprendre ses affaires au vestiaire. Quitter les archives.

Filed under du XVIIIe siècle

De la ville fantôme où l’histoire tourne en rond

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Quelques jours de cela, j’ai traversé une ville fantôme. Défense d’y naître comme d’y trépasser, jamais vous n’y trouveriez de pré/dis/posé à vous enregistrer, vous souhaiter la bienvenue ou prendre congé de vous, civilement. Et si d’aventure pareil événement, inaugural ou final (voire entre les deux, matrimonial) vous est advenu, ou à vos aïeux, dans cette ville du temps de sa splendeur, inutile de leur commander des extraits d’actes ou des fiches, individuelles ou familiales, avec ou sans mentions marginales, qui en attestent : ils ont d’abord scotché la fente de la boîte à lettres puis le dernier du bureau, en partant, l’a arrachée. S’est dit : prise de guerre.

Le commerce n’a pas survécu : plus moyen d’y trouver chaussure à son pied. Encore que dans cette boutique ils n’aient jamais eu un choix bien exaltant et que l’absence de vitrine à lécher leur ait toujours été un handicap pour développer leur affaire. Quand ils ont définitivement baissé le rideau qu’ils n’ont jamais eu, s’en étant toujours tenus aux deux battants de portes pleines qui protégeaient parfaitement la marchandise du soleil (mais aussi de toute convoitise), les successeurs désignés par l’enseigne, la compagnie des sapeurs-pompiers du district a très poliment décliné l’offre. Certes la signalétique était en place, mais leurs engins – sans parler de la grande échelle qu’ils avaient toujours un mal fou à replier après usage – ne rentraient pas.

Conséquence logique de toutes ces désertions, le correspondant local du principal organe de PQR couvrant la région a mis la clef sous la porte. Il avait hérité de l’ancien bureau du garde-champêtre, le dernier titulaire de la charge, un cul-de-jatte  ayant obtenu une dérogation  lui permettant de simplement afficher les avis à diffuser de part et d’autre de sa fenêtre. Une fois le dernier chien de la ville écrasé par la camionnette louée par l’officier d’état civil pour son déménagement, après le refus des soldats du feu d’occuper l’ancien magasin de chaussures, le localier a commencé à s’ennuyer comme un rat mort et puis finalement s’est pendu. Les pompiers arrivés trop tard n’ont pu que constater son décès qui n’a jamais été consigné sur aucun registre ni annoncé par voie de presse. Et pour cause.

Filed under utopiques

Quidam n’est pas n’importe qui

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C’est le moins qu’on puisse dire, avec tous les textes importants, jubilatoires, fantastiques, etc. etc – il y en a pour tous les bons goûts – que Pascal Arnaud nous a donnés à lire ces dernières années, domaine français et domaine européen 50/50 au catalogue.

Ces jours-ci, les éditions Quidam, indépendantes et audacieuses comme on les aime, ont besoin d’un coup de main, alors si on achète leurs livres maintenant en répondant à leur appel à souscription, on les aide à passer le cap. C’est très bien expliqué, et comment faire et le pourquoi du comment, sur le bloc-notes de Lekti-ecriture, alors allez-y voir et vous comprendrez que c’est urgent.

Quant aux livres à commander, vous avez l’embarras du choix, moi j’ai fait le mien (ceux de Philippe Annocque et de Romain Verger, je les avais déjà, mais c’est l’occasion si vous vous ne les avez pas encore découverts).

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