L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

La question algeco

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Toujours à traîner dans ma boîte à questions envoyées par les moteurs de recherche ces interrogations provenant d’internautes en quête d’informations sur les algecos. Les aiguilleurs de requêtes me les adressent sous prétexte que, pour leur avoir un jour consacré un billet sur ce blog, je devrais tout  savoir sur ces éléments préfabriqués modulables de plus en plus présents dans le paysage urbain et appelés à remplir des fonctions de plus en plus diversifiées. J’ai assez tendance à penser que si des internautes qui ne sont pas tous chefs de chantiers, loin de là, s’y intéressent c’est aussi, dans certains cas, en proie à de sérieuses difficultés à se loger.

Si je ne sais répondre à toutes leurs questions je peux tenter de les sérier. Je vois ainsi trois grandes catégories d’interrogations se faire jour : les structurelles, les fonctionnelles et les opérationnelles.

Questions structurelles comme :  éléments démontables d’un algeco ; comment sont fabriqués les algecos ? ; algeco prix ; algeco dimensions – soit comment définir l’algeco ?

Questions fonctionnelles : algeco de plage ; algeco pour magasin ; algeco cuisine d’été ; algeco open space ; algeco art – soit différentes contributions à un inventaire des usages possibles de l’algeco

Questions opérationnelles : idée pour retaper un vieil algeco ?qui a amenagé un algeco ? ; habiter algeco ; logement algecodéplacement algecoalgeco idée – soit, une fois qu’on en possède un, comment l’installer, l’améliorer et l’aménager.

La question qui ne m’est pas posée mais à  laquelle je pourrais répondre avec certitude et en image serait celle de la capacité de l’algeco, moyennant un petit coup de pouce, à léviter.

NB : ces algecos-là s’installent sur le chantier ouvert à l’emplacement du Terminus, débit de boisson dont j’avais évoqué ici même la démolition.

Montparnasse monde c’est du gâteau

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Voilà que ce boulanger-pâtissier de la rue Delambre s’invente une nouvelle spécialité : le Montparnasse, étiqueté comme tel et placé d’honneur dans sa vitrine. Surgissement récent de ce gâteau dans le Montparnasse monde, recette secrète comme toute spécialité maison qui se respecte. Pas besoin d’être grand clerc ni maître queux, cependant, pour présumer que le chocolat figure en bonne place dans la liste des ingrédients. Je ne prends pas trop de risques non plus en présupposant que ce chocolat (de couverture à faire fondre dans une casserole au bain marie ?) est vigoureusement battu au fouet, à une certaine étape de la préparation, avec des oeufs (entiers ou blancs soigneusement séparés des jaunes et battus en neige ?), du sucre, de la farine stimulée par un sachet de levure et un corps gras – je ne sais pas si dans cette boutique la pâtisserie est pure beurre. Pas de grand mystère à imaginer ces quelques ingrédients et un modus operandi qui conduirait à la confection d’une sorte de cake au chocolat. Mais alors le secret ? Parce qu’il faut bien une touche personnelle, d’inspiration locale qui plus est, pour que le Montparnasse spécialité maison n”usurpe pas son appellation.

Certes, au lieu de me contenter de lécher la vitrine, je pourrais entrer dans la boutique et demander, rougissante, un Montparnasse, le déguster en bonne compagnie – je ne sais pas s’il en existe une version individuelle, comme en ce moment les bûchettes ramenant à des proportions amplement suffisantes leurs soeurs aînées crème au beurre – et tenter de percer par mes propres papilles ce secret (vous en faire profiter éventuellement si la recette me paraît bonne). Mais je n’en ferai rien : j’ai beau les reluquer dans un sens le matin, dans l’autre le soir (sauf le lundi jour de fermeture), le Montparnasse ne me met pas plus que ça l’eau à la bouche.

Je devrais néanmoins peut-être tenter un deal avec le boulanger-pâtissier de la rue Delambre : en échange de la publicité faite à son gâteau sur mon blog, une petite place en vitrine, à côté dudit gâteau, pour un excellent livre sur le quartier. Et lui suggérer l’instauration d’une carte de fidélité : pour cinq Montparnasse à croquer, un Montparnasse monde à dévorer. Irais-je jusqu’à lui proposer d’expérimenter la rencontre lecture/dégustation dans sa boutique un samedi après-midi ? Peut-être la bonne recette pour faire connaître in situ nos spécialités respectives…

Filed under Montparnasse monde

Traversée obligatoire

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Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais moi maintenant c’est tous les jours, au moins une fois par jour, en travers de ma route, de mon trottoir devrais-je dire (et parfois même sur un bout de trottoir de rien plusieurs de ces injonctions à la suite, contradictoires)

sans que forcément la justification du dévoiement saute aux yeux. J’ignore qui en décide et selon quels critères, mais l’ordre intimé me semble parfois quelque peu abusif. Par exemple photographique dans mon quartier ces jours-ci.

Ajout du 21 décembre : on me signale que la signalétique de mon quartier banlieusard est très en retard sur celle en usage pour détourner (et retourner) les piétons parisiens, ce qui se confirme et s’illustre quand on tourne à gauche – Merci Dominique.

PS : cela fait maintenant trois ans, huit mois et des poussières de jours que L’employée aux écritures vous fiche ses billets et celui-ci est le 300e. Pour tous les échanges et toutes les rencontres nés autour du blog : merci.

Filed under variétés

Montparnasse monde récessif

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Noël 2008

Noël 2011

Du toit de la guérite ACCUEIL Transiliens au droit de l’extrêmité des Voie 13 Voie 14, le Père Noël s’est fait la malle et son attelage n’en mène pas large. La gare ne nous fera pas de cadeaux cette année.

Au cas où vous ne le sauriez pas (très peu de gens le savent en fait), outre une série sur ce blogMontparnasse monde est aussi un livre paru au début de cette année aux éditions Le temps qu’il fait. Merci à Thierry Beinstingel qui en parle cette semaine dans les notes de lecture de ses Feuilles de route.

Filed under Montparnasse monde

L’employée écrit parfois ailleurs

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Cette semaine pas de nouveau billet chez L’employée aux écritures, pour la lire mieux vaut passer sur le site ami remue.net. Merci à Dominique Dussidour pour l’accueil et la mise en ligne des extraits d’un texte en chantier depuis bientôt quatre ans.

Ceci n’est pas une photo en noir et blanc (contrairement à ce que l’on pourrait croire).

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Flaque de rien

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Mais tout de même, immobiliser le vélo le temps de la saisir

pour l’arrondi des feuilles, comme boucle écrite

quelque part en Mayenne

(pas celle de Jean-Loup Trassard, bien plus au nord la mienne).

Le jour où il a plu – New York City 5

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Une fois n’est pas coutume, je trouve logique d’intégrer dans ma courte série New York City en le contextualisant un peu plus précisément le billet confié à Cécile Portier pour son blog Petite Racine il y a un mois (dans le cadre des échanges du premier vendredi du mois – en novembre je n’y ai pas participé mais bel ensemble à découvrir chez Brigitte Célérier). Avec Cécile, notre échange d’octobre avait pour thème les valises.

Dans cette semaine newyorkaise, le vendredi matin s’est passé à explorer les rayons de la librairie Strand, de la cave au grenier, une librairie où l’on trouve des trésors cachés bien exposés

un étonnant photo-maton au sous-sol (mais c’est à l’extérieur dudit photo-maton que je me suis involontairement tiré le portrait,

et cinq chaises défraîchies alignées sous la fenêtre à l’étage des livres d’art, donnant vue sur une chouette de l’autre côté du carreau et sur la la ville mouillée

parce qu’il faut savoir que ce matin là il pleuvait fort. Une fois sortis, nos achats réglés aux caisses du rez-de-chaussée, nous sommes restés longtemps sous l’auvent du magasin, la pluie ne faiblissait pas, mais ce n’était pas du tout un problème, c’était jouir de la ville d’une autre façon.

C’est alors que j’ai remarqué la valise, toute proche, délaissée, qui tombait bien puisqu’au retour (il fallait malheureusement commencer à penser au retour) j’aurais une valise à écrire pour Cécile. Et cette valise sous la pluie m’a fait penser que

le voyageur qui voulait faire provision d’eau pour continuer sa route sera déçu quand il sortira à son tour de la librairie. A cause de l’inconscient qui a cru faciliter la tâche des éboueurs et la marche des piétons, à moins qu’il ne s’agisse d’un plaisantin toujours prêt à faire une farce, en redressant sa valise à la verticale et en la rapprochant de la poubelle. Ce qui peut suggérer que l’aventure de la valise finit là, ce vendredi 23 septembre, et provoquer son enlèvement par les services de la voierie ou un réemploi par une voyageuse sans bagage. J’y ai pensé moi qui voyage un peu léger. Le voyageur bibliophile monté sur la pointe des pieds jusqu’au 4e étage de la librairie, petite flaque à sa suite sur chaque marche, avait pourtant pris soin de poser sa valise bien à plat sur le trottoir, couvercle rabattu grand ouvert, pour qu’elle se remplisse. Au lieu de quoi, la valise de qualité médiocre se détrempe, la pluie la traverse et son propriétaire n’en sait rien, tout absorbé qu’il est, lui, dans la contemplation d’un incunable. Mains glissées dans les fins gants blancs qu’on lui a fournis, il n’ose cependant tourner les pages de l’un des deux seuls exemplaires subsistants de l’anonyme “Art admirable de faire communiquer les vases mis à la portée de tous”, imprimé à Lyon, en langue vulgaire, dès 1478.

Nous ne l’avons pas vu paraître le bibliophile, n’avons pas été témoins de son désappointement, n’avons pas eu à lui proposer de mouchoir pour recueillir des larmes que sa valise n’était plus en état de contenir. Pourtant nous sommes restés longtemps, immobiles, devant la porte de la librairie Strand.

Et puis la pluie toujours égale nous avons gagné un autre abri, juste une rue à traverser, d’où nous avions un autre point de vue.

Il a beaucoup plu sur Manhattan cette matinée du 23 septembre 2011 et les livreurs n’avaient pas la tâche facile.

Filed under New York City

Montparnasse monde florissant malgré moi

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Contre toute attente, au moins de ma part,

ces végétaux surgis dans le paysage de la gare à l’occasion d’un rhabillage discutable des pieds et têtes d’escalators

touffes fichées drues dans le béton, ont réussi à fleurir : bonne fille, je félicite les jardiniers auteurs de l’exploit. Moi, je ne donnais pas cher de leur peau fibreuse.

Montparnasse monde est aussi un livre sur lequel on peut en savoir plus.

Filed under Montparnasse monde

Le furet de l’abribus m’a tuer

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La campagne publicitaire pour l’ouverture d’une succursale du Furet du Nord en proche banlieue Sud colonise les deux faces de mon abribus le plus quotidien, celui du coin de la rue au bout de mon allée. Je me souviens de mon émerveillement lors de la découverte, que je situe vers 1969 ou 1970, de cette librairie à l’étrange enseigne, Furet du Nord, alors implantée en un lieu unique, Lille, quand celles que je pratiquais dans ma banlieue (déjà la même) n’avaient vraiment rien de mirobolant* et que je ne m’aventurais pas encore dans les librairies parisiennes.

En dépit de ce bon souvenir, une chose sûre est que le Furet de Cachan ne me verra pas souvent passer, ni encore moins repasser, par chez lui parce que d’un côté de l’abri nous infliger une citation de Marc Lévy écrivain

et de l’autre nous présenter Shirley S. écrivain amateur qui fait son marché au rayon stylos, franchement !

Naturellement l’écrivain patenté et vendeur qui, narquois les mains dans les poches, se vante “de toutes ces choses que j’ai écrites” (comme s’il y avait de quoi) est un homme, aussi naturellement que l’écrivain amateur acheteuse de stylos est une femme. L’inversion des rôles est inconcevable. Histoire de nous accabler encore un peu plus, la femme écrivain amateur écrit au stylo. Pas fichue de se servir d’un clavier l’écrivaine en herbe. On lui souhaite bien du courage : ses chances de passer de l’autre côté du miroir/abribus déloger Marc Lévy sont des plus minces.

Ceci était une leçon de marketing sexiste ordinaire – mais pas de littérature contemporaine avec laquelle toute ressemblance ne saurait être que fortuite.

* Je précise, pour donner l’échelle, que la librairie la plus proche du domicile familial était alors tenue par un couple d’ex-tripiers qui appréciaient particulièrement de ne plus avoir à se lever à 2h du matin pour aller aux Halles.

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Dia Art Foundation : Beacon – New York City 4

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Donc, descendre du Metro-North Railroad à Beacon – il filera sans vous vers Poughkeepsie : à quoi peut bien ressembler Poughkeepsie ? – et suivre à pied la signalétique, discrète mais présente Dia:Beacon et cette façon de l’écrire, toujours. Se dire qu’il y aura bien une cheminée d’usine pour guider le regard puisque le musée que l’on cherche avait été autrefois une usine. D’abord, à voir, il y a juste l’Hudson, toujours là, les rails au bord tout au bord du fleuve (sur lesquels on est passé, il y a quoi ? à peine un quart d’heure), et le bâtiment de briques dont on commence à penser que ce peut être là.

Finalement, à l’approche, une cheminée apparaît, mais plus loin, pas accolée à l’ancienne imprimerie de boîtes de biscuits devenue musée d’art contemporain. De la brique, de grandes fenêtres latérales et des sheds qui font tomber la lumière sur les établis ; avant même d’atteindre l’édifice si bien marié au paysage l’évidence que l’on ne regrettera pas d’avoir prélevé une journée sur la semaine new-yorkaise pour venir jusqu’ici.

Le billet d’entrée, on l’a, combiné à celui du train aller et retour depuis Grand Central, le tout pour 31,50$, une affaire. Le musée s’impose d’abord par son jardin, jardin sans limites matérialisées et qui descend jusqu’aux rails, gagne le paysage ferroviaire.

Jardin de savante composition, aux installations sonores et olfactives, à la géométrie douce. Jardin à rêver longtemps qui a lui seul, déjà, justifierait le voyage.

Ici tout est beau, dehors, dedans,

les murs, les fenêtres, les toits

je ne peux pas tout montrer. De l’intérieur je vous donne juste deux toutes petites idées.

Mais sachez que ces vastes espaces sont idéalement habités par les oeuvres de Louise Bourgeois (se surprendre à caresser l’araignée la plus impressionnante de toute la création, s’en faire la proie), Richard Serra (marcher infiniment en ses ellipses), Sol Lewitt, les Becher, Agnes Martin, Donald Judd, Robert Ryman, Blinky Palermo, Imi Knoebel, Robert Smithson, On Kamara, Joseph Beuys, Dan Flavin, et forcément j’en oublie…

Retour silencieux vers la gare après avoir résisté à la tentation du grand livre trop lourd à rapporter (on le commandera) ; soirée en ville.

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