L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Traversée obligatoire

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Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais moi maintenant c’est tous les jours, au moins une fois par jour, en travers de ma route, de mon trottoir devrais-je dire (et parfois même sur un bout de trottoir de rien plusieurs de ces injonctions à la suite, contradictoires)

sans que forcément la justification du dévoiement saute aux yeux. J’ignore qui en décide et selon quels critères, mais l’ordre intimé me semble parfois quelque peu abusif. Par exemple photographique dans mon quartier ces jours-ci.

Ajout du 21 décembre : on me signale que la signalétique de mon quartier banlieusard est très en retard sur celle en usage pour détourner (et retourner) les piétons parisiens, ce qui se confirme et s’illustre quand on tourne à gauche – Merci Dominique.

PS : cela fait maintenant trois ans, huit mois et des poussières de jours que L’employée aux écritures vous fiche ses billets et celui-ci est le 300e. Pour tous les échanges et toutes les rencontres nés autour du blog : merci.

Filed under variétés

Montparnasse monde récessif

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Noël 2008

Noël 2011

Du toit de la guérite ACCUEIL Transiliens au droit de l’extrêmité des Voie 13 Voie 14, le Père Noël s’est fait la malle et son attelage n’en mène pas large. La gare ne nous fera pas de cadeaux cette année.

Au cas où vous ne le sauriez pas (très peu de gens le savent en fait), outre une série sur ce blogMontparnasse monde est aussi un livre paru au début de cette année aux éditions Le temps qu’il fait. Merci à Thierry Beinstingel qui en parle cette semaine dans les notes de lecture de ses Feuilles de route.

Filed under Montparnasse monde

L’employée écrit parfois ailleurs

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Cette semaine pas de nouveau billet chez L’employée aux écritures, pour la lire mieux vaut passer sur le site ami remue.net. Merci à Dominique Dussidour pour l’accueil et la mise en ligne des extraits d’un texte en chantier depuis bientôt quatre ans.

Ceci n’est pas une photo en noir et blanc (contrairement à ce que l’on pourrait croire).

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Flaque de rien

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Mais tout de même, immobiliser le vélo le temps de la saisir

pour l’arrondi des feuilles, comme boucle écrite

quelque part en Mayenne

(pas celle de Jean-Loup Trassard, bien plus au nord la mienne).

Le jour où il a plu – New York City 5

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Une fois n’est pas coutume, je trouve logique d’intégrer dans ma courte série New York City en le contextualisant un peu plus précisément le billet confié à Cécile Portier pour son blog Petite Racine il y a un mois (dans le cadre des échanges du premier vendredi du mois – en novembre je n’y ai pas participé mais bel ensemble à découvrir chez Brigitte Célérier). Avec Cécile, notre échange d’octobre avait pour thème les valises.

Dans cette semaine newyorkaise, le vendredi matin s’est passé à explorer les rayons de la librairie Strand, de la cave au grenier, une librairie où l’on trouve des trésors cachés bien exposés

un étonnant photo-maton au sous-sol (mais c’est à l’extérieur dudit photo-maton que je me suis involontairement tiré le portrait,

et cinq chaises défraîchies alignées sous la fenêtre à l’étage des livres d’art, donnant vue sur une chouette de l’autre côté du carreau et sur la la ville mouillée

parce qu’il faut savoir que ce matin là il pleuvait fort. Une fois sortis, nos achats réglés aux caisses du rez-de-chaussée, nous sommes restés longtemps sous l’auvent du magasin, la pluie ne faiblissait pas, mais ce n’était pas du tout un problème, c’était jouir de la ville d’une autre façon.

C’est alors que j’ai remarqué la valise, toute proche, délaissée, qui tombait bien puisqu’au retour (il fallait malheureusement commencer à penser au retour) j’aurais une valise à écrire pour Cécile. Et cette valise sous la pluie m’a fait penser que

le voyageur qui voulait faire provision d’eau pour continuer sa route sera déçu quand il sortira à son tour de la librairie. A cause de l’inconscient qui a cru faciliter la tâche des éboueurs et la marche des piétons, à moins qu’il ne s’agisse d’un plaisantin toujours prêt à faire une farce, en redressant sa valise à la verticale et en la rapprochant de la poubelle. Ce qui peut suggérer que l’aventure de la valise finit là, ce vendredi 23 septembre, et provoquer son enlèvement par les services de la voierie ou un réemploi par une voyageuse sans bagage. J’y ai pensé moi qui voyage un peu léger. Le voyageur bibliophile monté sur la pointe des pieds jusqu’au 4e étage de la librairie, petite flaque à sa suite sur chaque marche, avait pourtant pris soin de poser sa valise bien à plat sur le trottoir, couvercle rabattu grand ouvert, pour qu’elle se remplisse. Au lieu de quoi, la valise de qualité médiocre se détrempe, la pluie la traverse et son propriétaire n’en sait rien, tout absorbé qu’il est, lui, dans la contemplation d’un incunable. Mains glissées dans les fins gants blancs qu’on lui a fournis, il n’ose cependant tourner les pages de l’un des deux seuls exemplaires subsistants de l’anonyme “Art admirable de faire communiquer les vases mis à la portée de tous”, imprimé à Lyon, en langue vulgaire, dès 1478.

Nous ne l’avons pas vu paraître le bibliophile, n’avons pas été témoins de son désappointement, n’avons pas eu à lui proposer de mouchoir pour recueillir des larmes que sa valise n’était plus en état de contenir. Pourtant nous sommes restés longtemps, immobiles, devant la porte de la librairie Strand.

Et puis la pluie toujours égale nous avons gagné un autre abri, juste une rue à traverser, d’où nous avions un autre point de vue.

Il a beaucoup plu sur Manhattan cette matinée du 23 septembre 2011 et les livreurs n’avaient pas la tâche facile.

Filed under New York City

Montparnasse monde florissant malgré moi

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Contre toute attente, au moins de ma part,

ces végétaux surgis dans le paysage de la gare à l’occasion d’un rhabillage discutable des pieds et têtes d’escalators

touffes fichées drues dans le béton, ont réussi à fleurir : bonne fille, je félicite les jardiniers auteurs de l’exploit. Moi, je ne donnais pas cher de leur peau fibreuse.

Montparnasse monde est aussi un livre sur lequel on peut en savoir plus.

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Le furet de l’abribus m’a tuer

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La campagne publicitaire pour l’ouverture d’une succursale du Furet du Nord en proche banlieue Sud colonise les deux faces de mon abribus le plus quotidien, celui du coin de la rue au bout de mon allée. Je me souviens de mon émerveillement lors de la découverte, que je situe vers 1969 ou 1970, de cette librairie à l’étrange enseigne, Furet du Nord, alors implantée en un lieu unique, Lille, quand celles que je pratiquais dans ma banlieue (déjà la même) n’avaient vraiment rien de mirobolant* et que je ne m’aventurais pas encore dans les librairies parisiennes.

En dépit de ce bon souvenir, une chose sûre est que le Furet de Cachan ne me verra pas souvent passer, ni encore moins repasser, par chez lui parce que d’un côté de l’abri nous infliger une citation de Marc Lévy écrivain

et de l’autre nous présenter Shirley S. écrivain amateur qui fait son marché au rayon stylos, franchement !

Naturellement l’écrivain patenté et vendeur qui, narquois les mains dans les poches, se vante “de toutes ces choses que j’ai écrites” (comme s’il y avait de quoi) est un homme, aussi naturellement que l’écrivain amateur acheteuse de stylos est une femme. L’inversion des rôles est inconcevable. Histoire de nous accabler encore un peu plus, la femme écrivain amateur écrit au stylo. Pas fichue de se servir d’un clavier l’écrivaine en herbe. On lui souhaite bien du courage : ses chances de passer de l’autre côté du miroir/abribus déloger Marc Lévy sont des plus minces.

Ceci était une leçon de marketing sexiste ordinaire – mais pas de littérature contemporaine avec laquelle toute ressemblance ne saurait être que fortuite.

* Je précise, pour donner l’échelle, que la librairie la plus proche du domicile familial était alors tenue par un couple d’ex-tripiers qui appréciaient particulièrement de ne plus avoir à se lever à 2h du matin pour aller aux Halles.

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Dia Art Foundation : Beacon – New York City 4

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Donc, descendre du Metro-North Railroad à Beacon – il filera sans vous vers Poughkeepsie : à quoi peut bien ressembler Poughkeepsie ? – et suivre à pied la signalétique, discrète mais présente Dia:Beacon et cette façon de l’écrire, toujours. Se dire qu’il y aura bien une cheminée d’usine pour guider le regard puisque le musée que l’on cherche avait été autrefois une usine. D’abord, à voir, il y a juste l’Hudson, toujours là, les rails au bord tout au bord du fleuve (sur lesquels on est passé, il y a quoi ? à peine un quart d’heure), et le bâtiment de briques dont on commence à penser que ce peut être là.

Finalement, à l’approche, une cheminée apparaît, mais plus loin, pas accolée à l’ancienne imprimerie de boîtes de biscuits devenue musée d’art contemporain. De la brique, de grandes fenêtres latérales et des sheds qui font tomber la lumière sur les établis ; avant même d’atteindre l’édifice si bien marié au paysage l’évidence que l’on ne regrettera pas d’avoir prélevé une journée sur la semaine new-yorkaise pour venir jusqu’ici.

Le billet d’entrée, on l’a, combiné à celui du train aller et retour depuis Grand Central, le tout pour 31,50$, une affaire. Le musée s’impose d’abord par son jardin, jardin sans limites matérialisées et qui descend jusqu’aux rails, gagne le paysage ferroviaire.

Jardin de savante composition, aux installations sonores et olfactives, à la géométrie douce. Jardin à rêver longtemps qui a lui seul, déjà, justifierait le voyage.

Ici tout est beau, dehors, dedans,

les murs, les fenêtres, les toits

je ne peux pas tout montrer. De l’intérieur je vous donne juste deux toutes petites idées.

Mais sachez que ces vastes espaces sont idéalement habités par les oeuvres de Louise Bourgeois (se surprendre à caresser l’araignée la plus impressionnante de toute la création, s’en faire la proie), Richard Serra (marcher infiniment en ses ellipses), Sol Lewitt, les Becher, Agnes Martin, Donald Judd, Robert Ryman, Blinky Palermo, Imi Knoebel, Robert Smithson, On Kamara, Joseph Beuys, Dan Flavin, et forcément j’en oublie…

Retour silencieux vers la gare après avoir résisté à la tentation du grand livre trop lourd à rapporter (on le commandera) ; soirée en ville.

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Take the Metro-North Railroad – New York City 3

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Tout commence à Grand Central Terminal

train de 9h52 (weekends & holidays) pour Poughkeepsie, ce train partira de la voie 35 (voie 35, et la numérotation continue bien au delà, pas comme à Montparnasse où à 28 la messe est dite)

train à grande largeur

le but c’est de remonter le cours de l’Hudson jusqu’à Beacon, arrivée à 11h10 ; rails posés juste juste au bord de l’eau

poteaux électriques, vieux, au bord, juste juste au bord, encore plus au bord que les rails (si c’est possible)

le fleuve large comme je n’en ai jamais vu (le géographe dit : on n’en a pas vraiment de notre côté des fleuves continentaux, le Danube peut-être)

et la succession des ponts

je les remets dans le bon ordre au départ de NYC (photos faites au retour : c’est pourquoi l’heure à l’horloge de Grand Central Terminal ne correspond pas au texte – tout s’explique)

ponts sur l’Hudson, longs comme le fleuve est large – de l’ordre du jour sans pain

ponts sur l’Hudson, pas deux pareils, mais les eaux, par endroits, boueuses

des ponts, des îles, des presqu’îles, et une académie militaire aussi sur les bords de l’Hudson, loin, de l’autre côté

des ports de plaisance

et enfin Beacon, petit port et sa jetée

à Beacon, si cela vous intéresse, il y a une maison à vendre  (il faudrait se mettre à plusieurs pour l’acheter et la remplir), mais ce n’est pas elle qu’on est venu visiter, c’est le musée d’art contemporain, une merveille, j’en reparlerai.

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Les invités : Cécile Portier

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Premier vendredi du mois : Cécile Portier, de la très belle Petite Racinede Contact, de saphir antalgos, et de nombreux textes sur remue.net, rend visite à L’employée aux écritures et réciproquement. Nous nous sommes toutes les deux prises au mot : valises, il y aurait des valises dans notre échange. Et comme chaque mois, Brigitte Célérier a établi la liste des blogs participant aux “vases communicants” : merci à elle.

Voyager léger

C’est préférable de voyager léger. N’est-ce pas.

Est-ce vraiment raisonnable, alors, de prendre cette petite jupe d’été, ces 2 robes mi-saison, ces 3 pulls chauds, ces 4 jeans? Ces 5 petites culottes, les faut-il? Ces 6 paires de chaussettes?

Mieux vaut ne pas s’encombrer, d’accessoires ou de scrupules.

Alors laissons tout.

Pourtant, les petites culottes…

Mettons deux petites culottes et un scrupule en moins.

Mais lesquelles choisir? Celle à fleurs, celle à dentelles, celle en soie, celle en coton? Celle dont l’élastique lâche mais qui est si douce à porter, qu’on dirait qu’elle vous accompagne, comme une vieille amie bienveillante à qui on ne la fait plus? Ou bien celle-ci, sévère, inconfortable, mais plus élégante ?

Mettons cinq petites culottes mais un regret de plus (d’avoir renoncé à celle dont l’élastique lâche).

Mettons cinq petites culottes, mais si le temps est froid, s’il est chaud, si d’aventure il fallait aller danser, ou bien jardiner, ou bien ou bien ou bien…

Comment choisir entre la paire de galoches et celle d’escarpins, entre la pelisse et le maillot de bain?

C’est impossible de choisir.

Alors tout redéfaire, tout déballer.

Désespérer.

Et puis se dire cela, que ce qui pèse lourd ce n’est pas les choses qu’on emporte, mais ce qui les contient. Que ce qu’il faut, pour voyager léger, c’est une valise légère. Légère mais solide. Une valise qui tienne son contenu comme on dit de quelqu’un qu’il tient parole.

Les paroles données, les paroles tenues pèseront toujours moins lourd que les scrupules et les regrets.

Ce qu’il faut, c’est une valise à paroles.

Ca tombe bien, nous avons ça en magasin. Et avec elle, on peut y aller, ça tient sans craquer, la petite jupe d’été, les 2 robes mi-saison, les 3 pulls chauds, les 4 jeans, les 5 petites culottes, non, les 6, et puis aussi la brosse à dents, la brosse à cheveux, la brosse à sourcils, et même la brosse à reluire, ainsi que les 7 pêchés capitaux, les 8 merveilles du monde, les 9 vies du chat, les 10 commandements, les 11 coton-tiges, les 12 coups de minuit et les 36 chandelles.

Et va aussi pour les chemises de nuit  et les petits bibis.

Valise en papier – suitcase mail – de l’artiste Vanessa Notley (et merci à Juliette Mezenc pour la découverte!)

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