L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Monthly Archives: avril 2010

Forêt, vues d’ensemble et dernières

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Demain, back in town, back in family

satisfaite

de l’avancée du chantier d’écriture le matin

des marches en forêt aux heures de plus grand soleil

du retour à l’écriture en soirée.

Rentrer dans le Montparnasse monde

finir de le réécrire,

détaché des images

recomposé, élagué, étoffé,

j’y suis presque.

Filed under la vie tout venant
avr 29, 2010

Flèche de tout bois, aujourd’hui encore

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Forêt superbe

en son chaos de racines

la luxuriance vert cru des feuilles naissantes

les embrassements d’espèces altiers

le travail des hommes.

Filed under la vie tout venant
avr 28, 2010

Le bois comme un délassement du métal

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Le bois comme un délassement du métal

j’avais écrit à propos du forgeron

mais ces jours-ci c’est pour moi la forêt

comme un délassement de la ville

une respiration

la maison aux volets bleus est la dernière avant la forêt

installée , quelques jours à écrire, marcher, écrire

faire flèche de tout bois.

Filed under la vie tout venant
avr 27, 2010

Montparnasse Monde 49

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Un cheveu sur la soupe : le chariot dont le port d’attache est théoriquement la gare d’Austerlitz échoué sur le terre-plein central du boulevard Raspail quand il croise celui du Montparnasse, côté Denfert-Rochereau et son lion. Tellement peu à sa place qu’on a jugé bon de l’enchaîner en le cadenassant au mobilier urbain indicateur du carrefour, signe de la conscience qu’on a eu, tout de même, que ce chariot n’était pas de ce monde-là et qu’on aurait du mal à l’y retenir. Un chariot à bagages renvoyant à d’autres destinations et à d’autres destinées et qui a plus sûrement véhiculé les malles de Monsieur de Pourceaugnac ou le cartable lourd de ses livres de l’écolier Bergounioux que le balluchon de Bécassine. A force de le voir-là, de buter dans ses roulettes pour peu que l’on soit plusieurs à traverser en même temps, libérés par le passage au vert, enfin, du même petit bonhomme, je finis par me demander si la clef de l’antivol n’a pas été perdue. Et même s’il n’a pas toute sa raison d’être ici, bonne fille, je fais dans le Montparnasse monde une place au chariot d’Austerlitz.

Celle qui déambule et vocifère se tient le plus souvent boulevard du Montparnasse. Indifféremment sur l’un ou l’autre trottoir (quand celui aux numéros impairs emporte ma préférence, pour la vitrine de la librairie Tschann à lécher au passage et la marche sans entrave permise par sa largeur – et chaque matin le soleil pile dans l’axe). Ces temps derniers, j’ai entendu les cris un matin rue Delambre et un autre jour, à midi, boulevard Saint-Michel, près de son extrêmité Port-Royal, voies adjacentes à son territoire. Elle était revenue et ses pas la portaient un peu plus loin, sur des chemins de traverse. Celle qui déambule et vocifère parfois s’absente, s’abrite du monde ; quelques semaines l’on marche sans percevoir ces récriminations. De tout ce long hiver froid, on ne l’a guère entendue. On ne saura jamais au juste ce qui la blesse : sa marche est trop rapide. Sa voix, seule, signe sa présence, elle s’entend, mais ne se distingue pas autrement des passagers du Montparnasse monde. Si vous parvenez un jour à l’en isoler, vous verrez bien : une femme comme vous et moi.

Filed under Montparnasse monde
avr 23, 2010

Dublin, Dubliners, Dublinesca

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Découvrir Dublin, ce sera pour une autre fois (c’est convenu – consolation), ainsi en ont décidé les cendres…

Préparation pourtant soignée, avec Christine Weld et Fabrice Rozié, et je me réjouissais de parler et entendre parler là-bas de villes et de littérature, puisque la ville était le thème de ce 11e  festival franco-irlandais.

J’aurais parlé de tout ce que je lis de l’histoire et de l’invention littéraire de Paris sur les façades de ses maisons quand je marche quotidiennement dans la ville, de tous ces écrivains qui collent à mes basques.

Je me réjouissais aussi d’avoir l’occasion de tracer en lecture un parcours de découverte dans le cher Montparnasse monde et d’en montrer des images.

Et puis, de vive voix, j’aurais dit à Enrique Vila-Matas l’heureux moment passé à lire son récent Dublinesca, fourmillant de réflexions aussi réjouissantes et référencées que  le “Avoir une mère et ne pas savoir de quoi parler avec elle !” de la page 150 emprunté à la plume de l’écrivain tchèque (qui gagne à être connu) Vilém Vok. Un écrivain publié par le héros du roman, éditeur au catalogue estimé mais à la maison périclitée.

Toujours dans les parages, Joyce et Beckett, bien sûr, puisque la grande affaire c’est d’aller à Dublin LE jour où il faut aller à Dublin, mais jamais très loin non plus, parmi beaucoup d’autres, Paul Auster ou Edward Hopper (et Hammershoi aussi). Les villes autour de l’éditeur Riba grouillent de génies en tous genres, tandis que ses démons à lui le rongent de l’intérieur – sans parler du harcèlement exercé par son épouse et ses vieux parents, des gens qui “s’aiment depuis toujours, voilà précisément pourquoi ils se haïssent”.

Entre Barcelone, qu’habite le héros, Dublin, New York, Londres et Paris, les fils d’écriture se croisent et se recroisent jusqu’à tisser une toile qui n’attend plus qu’un bon moteur de recherche… Parce que l’éditeur retiré des affaires est devenu un peu hikikomori sur les bords.

Dublinesca n’a fait que croître et embellir mon envie d’aller à Dublin, mais au terme d’une journée passée à scruter le nuage, j’ai fini par me résoudre ce soir à défaire mon bagage et ranger ma tenue de voyage.

avr 16, 2010

Chez mélico, en avril, on fait des rencontres

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En résidence virtuelle sur le site mélico de janvier à juin 2010 avec mes Notes de voyages avec livre, ce mois-ci on en est à 4. des rencontres.

C’est la suite logique, après 1. des départs, 2. des villes, 3. des hôtels (et avant 5. des retours).

Le tout, c’est l’histoire des voyages faits en 2008 et 2009, toujours avec Atelier 62 dans mon sac, pour aller en parler, en particulier dans des librairies, des bibliothèques ou des entreprises. La vie qu’on mène dans ces moments-là.

A nouveau un grand merci à toute l’équipe de mélico pour leur accueil et leur travail de mise en forme sur mes textes et photos (ça paye moins de mine quand je leur envoie !) et pour la mise en ligne.

avr 12, 2010

Encombrants ?

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La fin du monde miniature avait frappé d’abord les footballeurs, les indiens, les cow-boys, leurs montures et des guerriers de tous poils, sans oublier un cycliste et un cochon de ferme qui passaient par là. Fond de caisse à jouets renversée, secouée, qu’ils s’extirpent tous de leurs derniers liens de caoutchoucs fondus. Chus tous ensemble, pêle-mêle couchés les ennemis d’hier, sur le trottoir, sans ménagement. Premier mercredi du mois – les sirènes de la ville couvraient la rumeur de leurs exercices –  à la bonne grâce des coureurs d’aubaines précédant le camion dévoreur (qui en croque d’autrement plus costauds des reliefs de mondes finis, canapé fauteuils assortis table basse : engloutis, ronds des verres et des bouteilles d’apéros qui collaient encore). Des enfants dans une maison avaient fini d’en être. Saisir l’image, au pied de l’arbre, en passant, sans les relever ni ramasser. Sans m’en encombrer.

Filed under variétés
avr 7, 2010

Questions qui se posent de temps en temps

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Séance de questions-réponses, comme à l’Assemblée nationale (mais avec la collaboration de nos moteurs de recherches favoris)

Martine Sonnet date de naissance : un dimanche d’octobre 1955, au petit matin ; selon l’état civil, mais je pourrais aussi proposer quelques autres dates tant il est vrai qu’on n’en finit pas de finir de se mettre soi même au monde avec plus ou moins de douleur.

Je ne tiens donc pas encore un blog de septuagénaires et en suis navrée pour l’internaute égaré qui en cherchait un. En revanche la quête d’une employée réceptive a touché son but : je me reconnais, bonne pioche.

En ce qui concerne les souvenirs du fonctionnement d’une maison, j’en ai, mais toutes les maisons ne fonctionnent pas de la même façon (par exemple au niveau des compteurs eau, gaz, électricité, des robinets, des chaudières etc.), et toutes les maisons ne laissent pas les mêmes souvenirs. Dans le cas particulier de la maison des morts, je transmets la question à Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski.

Je n’ai jamais goûté au gibier mangé sous torchon et si j’ai bien entendu parler d’ortolans qui se croqueraient ainsi assez goulument, à l’abri des regards, avec des petits craquements d’os, je n’en sais rien de plus que ce que j’ai lu dans la presse à propos de leurs amateurs.

Aux renseignements demandés sur un cimetière potager je répondrai que tous les cimetières le sont puisqu’on n’y mange les pissenlits par la racine.

Pour ce qui est des vies antérieures captées par photos l’historienne dix-huitiémiste, jamais très loin, fait remarquer que l’invention de la photographie étant somme toute récente, la part de nos vies antérieures captées par ce procédé ne saurait remonter au-delà de la Monarchie de Juillet, ce qui en réduit grandement l’intérêt.

Enfin, même si vous me le demandez très poliment, ne comptez pas sur moi pour vous montrer le saut de la mort au trapèze. Je n’ai pas envie, là juste maintenant, d’ajouter un opus à ma collection de vies antérieures ni, par conséquent, d’aller tout de suite mastiquer des pissenlits dans un cimetière, même potager.

Quant au problème du chat noir rue Edgar Quinet Béziers : moi je ne réponds que des chats noirs du Boulevard Edgar Quinet Paris XIVe arrondissement, qui longe le cimetière du Montparnasse monde.

avr 3, 2010

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