L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for variétés parisiennes

Continuité des parcs

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Evidemment le titre du billet Continuité des parcs est un hommage à Julio Cortazar et une invitation à ouvrir ou réouvrir encore une fois son recueil Les armes secrètes aux pages 85 à 87 de l’édition folio achevée d’imprimé le 3 septembre 1973 à Saint-Amand (Cher) que j’ai depuis ce temps-là sous la main, trois pages qui sont celles de cette prodigieuse courte nouvelle, histoire dans laquelle tel est pris qui croyait la lire.

J’emprunte donc le titre de sa nouvelle à l’écrivain argentin pour donner une suite à mon récent billet Dérouler le tapis vert, qui s’achevait sur un suspense insoutenable : les jardiniers auraient-ils couvert toute la surface à verdir une fois leur stock de rouleaux d’herbes et de printemps mis à plat ?

Je suis aujourd’hui en mesure de répondre à la question et c’est non.

Mais le travail a été fait très proprement, les bords sont coupés net, un passage de tondeuse a uniformisé le tout et, avec un peu de patience, le raccord se fera le plus naturellement du monde puisque sur la terre non recouverte, de l’herbe commence à pousser. Bientôt de ces petits soucis de sous-estimation de calcul de surface et de raccords, plus rien ne paraîtra.

mai 12, 2012

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

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Mais jusqu’au 5 mai seulement, donc pas de temps à perdre, à la librairie Texture, 94 avenue Jean-Jaurès dans le 19e arrondissement. Elles sont bien, là, au milieu des livres, comme chez elles, les sculptures de Pierre Bergounioux, mais pas très faciles à photographier. Alors je donne juste un aperçu et pour les voir mieux et écouter le sculpteur les évoquer ainsi que le tome 3 de son Carnet de notes, visionner cette émission “Des mots de minuit” (France 2) du 11 avril dernier à laquelle Pierre Bergounioux participait.

PS : si vous cherchez d’autres articles de ce blog consacrés à Pierre Bergounioux, ses sculptures, ses écrits, ou aux jonquilles de Gif-sur-Yvette, voyez par ici :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

avr 14, 2012

Personne, étonnamment personne

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et à perte de vue, quand d’habitude il se trouve toujours quelques passants, quelques joggers considérant qu’au fond, de part ou d’autre des grilles, les longer, ça ne change pas grand chose, ou au moins quelques élèves du lycée, assis sur le muret, fumant l’interclasse. Sans parler de la longue file des cars de touristes, venus des PECO (langage de politologue/économiste/statisticien), et dont le stationnement le long du jardin est autorisé, sans doute même organisé et dument rémunéré à la ville. Les chauffeurs, chacun chez soi, tête dans le volant, en attendant. Entre les grilles, plusieurs fois j’ai photographié des poiriers bien élevés – mais pas cette année ; c’est un peu répétitif le cycle des saisons au Luxembourg. Pas blasée, non, juste en ce moment un léger accès de paresse photographique sur mes trajets quotidiens et leurs variantes – car c’en est une, et même une variante à variante : de part ou d’autre des grilles moi aussi, même si je ne vois pas la nécessité de courir.

mar 13, 2012

Au long bec emmanché d’un long cou

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Cet après-midi, par le vélux dans le toit de mon bureau (la photo n’est pas de saison mais situe l’action)

j’ai eu la visite d’un héron. Il s’est reposé un long moment, on aurait pu penser qu’il dormait debout,

et puis a pris son envol, piqué vers le bassin au centre du jardin.

Depuis je m’inquiète pour lui, au long bec emmanché d’un long cou, ce qu’il va devenir, sur ses longs pieds, dans la ville, nichant au sommet d’une montagne assez peu poissonneuse. Allant je ne sais où.

De quoi mon héron est-il le signe ? D’un proche printemps, comme les jonquilles à Gif-sur-Yvette ? Mais je sais maintenant que celles du printemps 2012 ont éclos dès le 26 décembre 2011. Alors, signe de quoi ?

Photographies copyright Martine Sonnet

fév 13, 2012

Résistance du trapèze

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Ne dites surtout pas au service cartographique de la RATP que l’usine a fermé il y a près de 20 ans, qu’ils sont tous partis (même si certains reviennent tourner autour), que les ateliers ont été dépecés, démolis (qu’on en a fait des livres en mots et en images), qu’il n’en reste plus rien et que l’on construit autre chose à la place : ils croient la forteresse ouvrière toujours dressée. Pas la peine d’aller désespérer les cartographes

qui ne savent pas que même le grand portail noir a disparu

(un jour

j’ai posé ma main dessus

il était grand temps).

août 14, 2011

Ile Saint-Louis emballage urbain

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Pointe Sud, ces temps-ci, l’île Saint-Louis ne se ressemble plus tout à fait

l’hôtel Lambert est emballé pour travaux

palissades bois, bâches et grue

rue Saint-Louis-en-l’Ile, perspective écorchée

pensée pour celle qui la chante.

Je photographie l’ïle Saint-Louis samedi matin 4 juin, en allant écouter Pierre Bergounioux à la bibliothèque de l’Arsenal. Je suis en avance, le café le plus proche sur lequel je comptais est fermé. La coiffeuse voisine qui ouvre son salon, il est 9 heures, auprès de qui je m’en étonne me dit qu’il ouvrira mais plus tard dans la matinée (et de fait j’y déjeunerai après le séminaire en excellente compagnie). Je retraverse un bras de Seine en quête d’un café ouvert sur l’île quasi déserte ; glacier fermé, pas encore de touristes. Troquet ouvert angle rues Saint-Louis-en-l’Ile et des Deux-Ponts, clientèle de quartier, des habitués, toilettes à la turque auxquelles on ne s’attend plus.

De ce qu’il s’est dit au séminaire Imaginaire des bibliothèques dont c’était la dernière séance avec Pierre Bergounioux pour invité, compte rendu à lire sur le blog Sédiments d’@elizaleg qui en était comme moi auditrice.

juin 10, 2011

Micro (ondes) sur trottoir

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De loin et sous un certain angle, l’objet au rebut, avec ses gros boutons (dont certains se révéleraient être des pieds) et son couvercle soulevé, tenait du tout ou partie de la chaîne haute fidélité et de l’antique fierté d’en acquérir une en “prêt à écouter” quand on ne savait pas la composer soi-même à partir d’éléments dépareillés négociés chez des fournisseurs sans vitrines, à des adresses qu’on ne donnait pas, et d’exposer les amis à son saisissant effet stéréo – mets toi plutôt là, juste entre les deux enceintes (et l’étrangeté de ce nom d’enceintes). Alors, des basses aux petits oignons Tamla Motown ou les premiers accords d’un Nouveau monde, sauce, un peu trop relevée, Karajan, vous décollaient à la verticale du tapis poils de chèvre blanc jauni non nettoyable. Fierté jamais éprouvée : au delà de mes moyens comme de mon souci, demeuré approximatif, du réglage des graves et des aigus.

Mais de plus près, il fallait se rendre à l’évidence que  ce dont on cherchait à se débarrasser sur le trottoir de la rue des Feuillantines (Paris, Ve), avait équipé une cuisine ou une kitchenette, vu le prix du mètre carré, puisqu’il s’agissait d’un four – à micro-ondes : précision que j’avance en marchant sur des oeufs (qu’on n’y fera pas cuire crois-je savoir) n’en ayant jamais davantage possédé que de chaîne haute fidélité mais pour d’autres raisons, comparables à celles qui, une génération plus tôt, avaient tenu à prudente distance de notre cuisine l’arrogance vaporeuse des cocotte-minute. Le pan soulevé ne procédait pas d’un dessus fonctionnellement amovible, mais attestait une certaine maltraitance exercée sur le flanc de l’appareil, pour voir si, des fois, avec l’aide d’un tournevis, cruciforme au besoin, ou d’un fer à souder emprunté au beau-frère, la panne serait domptable. Sans doute que non cette fois-ci.

avr 3, 2011

Sophie Calle’s Mother avec girafe et soucis

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Sophie Calle avait une mère et puis n’en a plus eu. C’est la vie (de la fille), c’est la mort (de la mère) : des choses qui arrivent.

Quand ces choses arrivent chacune fait ce qu’elle peut. Sophie Calle, elle, mais c’est Sophie Calle, achète une girafe. Et explique : Quand ma mère est morte, j’ai acheté une girafe naturalisée. Je l’ai installée dans mon atelier et prénommée Monique. Elle me regarde de haut. Avec ironie et tristesse. Il faut savoir que la mère de Sophie Calle s’est appelée Monique. Rachel aussi.

Un peu avant la mort de sa mère (et tout ce qui s’en est suivi, du cercueil bien garni, du cimetière – je m’ennuie déjà – et de l’expédition de la fille avec les bijoux de la mère, par procuration, au pôle Nord), Sophie Calle était allée à Lourdes, en TGV, départ de Montparnasse, voie 1, à 14h40, voiture 12, place 12. Wagon trop bruyant, alors elle s’était déplacée : voiture 11, place 33. De son drôle de pèlerinage à Lourdes elle nous montre ses souvenirs.

La mère de Sophie Calle avant de mourir a dit aux siens : “Ne vous faites pas de souci”. Souci a été son dernier mot.

L’installation de Sophie Calle RACHEL, MONIQUE, est à voir jusqu’au 27 novembre, au sous-sol du Palais de Tokyo. Je dis bien à voir, à voir absolument, les yeux émus et tendrement amusés.

De Sophie Calle, j’avais beaucoup aimé en 2008 dans la chère vieille Bibliothèque nationale de la rue de Richelieu, l’installation “Prenez soin de vous”. Je l’avais dit dans un des tous premiers billets de ce blog Femme rompue par mail.

nov 21, 2010

Mercredi, septembre, cinquième arrondissement

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Les enfants du cinquième arrondissement le mercredi, dès neuf heures le matin, sur les trottoirs des rues calmes du cinquième arrondissement, cheminent. Enfants uniques ou petites grappes de deux, trois, ou quatre, escortés d’une jeune fille ou d’une grand-mère avec laquelle ils conversent d’égal à égal. Enfants porteurs de raquettes ou violons sous étuis, bombes sur la tête, bottes aux pieds, justaucorps et chaussons dans sac de danse, feuilles de papier canson dans cartons au format demi-raisin, en marche vers leurs leçons de tennis, de musique, d’équitation, de danse, ou de dessin. Et, qui sait, moins ostensiblement, de catéchisme ? Les emplois du temps des enfants du cinquième arrondissement bannissent l’oisiveté. Début d’année scolaire : inscriptions toutes fraîches – à grand renfort d’attestations d’assurances, justificatifs de domicile, certificats médicaux de non-contr’indication – et efffectifs au complet. Viendra la mauvaise saison, avec elle la fatigue, les frimas et les épidémies ; les trottoirs des rues calmes du cinquième arrondissement, le mercredi, seront moins courus. Mais subsiteront ici et là, à demeure sans domiciles, les hommes couchés des encoignures, leurs duvets et leurs ballots.

Au creux de l’angle Feuillantines/Pierre Nicole, le chat noir

Post scriptum j’ai créé la catégorie “variétés parisiennes” pour ce genre de billets : archives revisitables.

sept 24, 2010

Scènes d’une boulangerie parisienne

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Les scènes se passent dans une boulangerie de la rive gauche, sur un boulevard de mon itinérance quotidienne Cette boulangerie n’a jamais été sympathique mais propose de bons financiers à la pistache et j’aime bien, d’une part, les financiers, d’autre part, tout ce qui est à la pistache.

Acte I, à la veille des dernières petites vacances de printemps de la zone C : comme je me trouve dans la boutique, les deux jeunes vendeuses parlent entre elles à mots couverts mais je comprends que leurs patrons les soupçonnent de distraire de la monnaie de la caisse.

Acte II, à la rentrée de ces même congés, jour de réouverture de la boulangerie : queue jusque sur le trottoir mais je prends mon tour et quand il arrive je comprends pourquoi l’attente et les étranges bruits de jackpot : une machine infernale dans laquelle il faut introduire ses pièces et qui rend automatiquement la monnaie trône sur la caisse ; personne n’y comprend rien et les vendeuses en réexpliquent le fonctionnement à chaque client.

Acte III : après avoir un certain temps évité la boutique, le jour où ma gourmandise l’emporte je paie mon financier à la pistache avec le plus gros billet à ma portée (20 euros) par esprit de rébellion contre une technologie prétendument hygiéniste à l’égard des clients mais surtout suspicieuse envers le personnel ; je constate qu’une affichette explicative a été collée sur l’appareil antipathique, spécifiant d’introduire les pièces LENTEMENT et UNE PAR UNE dans la fente (comme les billets de train dans les composteurs).

Acte IV, hier matin : je me demande si la machine a passé l’été, déroge à mon boycott et règle mon achat avec un billet de 5 euros – les temps sont durs ; mais grande est ma jubilation à la lecture de la nouvelle affichette apparue sur l’engin démoniaque, ajoutant aux recommandations antérieures la demande expresse d’attendre calmement le retour des pièces dues et de NE PAS TAPER SUR LA CAISSE.

Trop prise au dépourvu pour pouvoir photographier discrètement ; une autre fois peut-être. Et puisque j’y pense, à propos des boulangers parisiens, j’en profite pour suggérer de lire le beau livre que l’historien américain Steven L. Kaplan, a consacré à ceux du XVIIIe siècle, Le meilleur pain du monde : les boulangers de Paris au XVIIIe siècle.


sept 9, 2010

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