
Ceux de la gare ne ménagent ni leur peine ni leur imagination pour nous la faire aimer mieux. Ainsi cet escalier de passage obligé métamorphosé en clavier de piano. Il fallait y penser. Je n’ai rien contre seulement je ne sais rien jouer de mes dix doigts de pieds – des autres non plus, d’ailleurs, je ne connais pas la musique. Mais portant de longue date une attention soutenue à la variété, musicale ou non, des sols du Montparnasse monde, je ne pouvais passer sous silence cette initiative. Ce que j’aime le plus dans l’idée c’est la grande confiance accordée (mieux que le pseudo piano) à nous autres, usagers de la gare lestés de nos valises de grands voyageurs ou de nos soucis de banlieusards, mais néanmoins censés nous jouer, les sautillant en mesure, des touches noires comme des touches blanches. Et sans fausses notes s’il vous plaît. Quel optimisme et comme on nous surestime ! Glenn Gould se réveillerait-t-il d’entre les morts je crains que ce clavier-là ne soit jamais bien tempéré. Bien piétiné, en revanche il l’est, des graves aux aigus et des aigus aux graves.

(et si vous ne le savez pas : Montparnasse monde c’est une série sur ce blog mais aussi un livre)










