L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Montparnasse Monde 2

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Posted by ms on 27 septembre 2008 at 12:51

 

Pièces défectueuses gâchant les effets mosaïques bicolores recherchés au sol du hall Maine ; les neuves, pour réparer, trop brillantes et les degrés de patines ne se rejoindront jamais. Pas pressés emprisonnés dans du ciment trop frais. Plaques métalliques carrées, au jugé 50 cm de côté, relief granuleux sensible, régulières scansions du béton par l’acier au sol du hall Pasteur, dit des TGV. Sol mat ou sol brillant  (mat ou brillant, comme on disait des tirages photo dans les officines spécialisées – il y en avait eu une dans la gare-même, au niveau métro). Brillant de cireuse ou luisant d’eau, les jours de pluies drues. J’ai constaté une certaine porosité des lieux.

 

 

Gare sans pas perdus, toute en lignes de fuites, propice aux évitements. Figures imposées, corps de ballet réglé, cadencé, tendant à la méthodique déconstruction des croisements. Flux de voyageurs qui ont cru, voire espéré, un temps s’atteindre : disloqués, écartelés, par les côtés, par en dessus, par en dessous. Triés sur le volet. Grandes Lignes/Banlieue. Arrivées/Départs et rues qui vont avec. Vous y arriverez et vous en partirez. Pas d’égarés, ni en amont ni en aval. Mais moi je ne me laisse pas faire. Je caresse la gare à rebrousse-poils, étire son emprise, la rends élastique et y loge mon monde. Extensions nécessaires, histoire d’habiter Montparnasse (et réciproquement).


Filed under Montparnasse monde
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14 Comments

  • On 27 septembre 2008 at 14:53 PdB said

    le feuilleton depuis Manosque ? Très fort !!!
    Et très bien, le sensation que vous donnez de ce lieu de passage pourtant si pratiqué par tous… on voit aussi où vous placez la photographie qui ne les enregistrera pas…
    Bon retour (par la Gare de lyon ? en Tgv?)

  • On 27 septembre 2008 at 16:10 PhA said

    “… une certaine porosité des lieux” (écho)

  • On 27 septembre 2008 at 21:31 lostinsolitude said

    Belle description du sol, rugueux, inégal, quel œil averti, et quel pas expert pour percevoir ces aspérités, ce luisant dû à la lustreuse.

  • On 27 septembre 2008 at 21:46 ms said

    25 ans de pratique quasi bi-quotidienne, quand même…

  • On 28 septembre 2008 at 12:14 gilda said

    Belle idée que ce feuilleton. Peut-être me donnera-t-il le courage de reprendre un projet un peu cousin que j’avais sur ma chère ligne 13 (mis de côté quand vu en librairie il y a quelques années un projet qui traitait quasiment du même sujet) ?

    Est-ce qu’il y aura un épisode sur le jardin du dessus, celui si mystérieux auquel on accède par un escalier ?

  • On 28 septembre 2008 at 12:15 gilda said

    PS : Effectivement c’est un peu troublant ces mots en rouge qui ne sont pas des liens. En même temps, assez vite, on se fait une raison. (en fait j’imaginais qu’ils menaient à des photos).

  • On 28 septembre 2008 at 15:19 ms said

    Du jardin et de cet escalier, il y en aura, et plusieurs épisodes, oui. Pour les mots en rouge, dans mon esprit ce sont les “mots de la gare”, mais “de l’extérieur”, à la lecture, ce n’est peut-être pas si évident. Je mets la question à l’étude…

  • On 28 septembre 2008 at 18:54 PhA said

    Le lecteur sur écran a la tentation du clic. C’est sain aussi de parfois décevoir ses attentes.

  • On 28 septembre 2008 at 20:52 michèle pambrun said

    Ce que la gare trie, sépare, discerne, discrimine, aussi, c’est l’allure.
    Il y a ceux qui marchent vite parce qu’ils savent où ils vont, il y a ceux qui hésitent parce qu’ils cherchent et finalement se dirigent vers le plan du métro et puis il y a ceux qui traînent, qui rôdent, qui n’ont rien choisi parce qu’ils n’ont rien à choisir.

  • On 28 septembre 2008 at 23:33 ms said

    Michèle, à Montparnasse, pas vraiment de rôdeurs, comme il y en a gare de Lyon par exemple, ça ne s’y prête pas

  • On 29 septembre 2008 at 17:12 michèle pambrun said

    Oui, ou à la gare Saint-Lazare, c’est à elle que je pensais. Et je suis d’accord avec vous, la gare Montparnasse étant celle (avec Austerlitz) que je connais le mieux (en bonne fille du sud-ouest).

  • On 29 septembre 2008 at 18:19 PdB said

    Justement (?) j’étais à Austerlitz il y a quelques semaines et la gare m’a fait l’effet d’une gare de province (pardon, de région) : pas l’une de celles du monopoly en tout cas (ni de la métropole) : quelque chose de lent, vide, perdu, bizarre, ancien, voué à la fermeture prochaine, Montparnasse lui a tout pris, ou alors bientôt (je ne sais quelle urbanisme enfiévré a dans la tête ce cher bébert – ce n’est pas son surnom, je ne crois pas) à Masséna…

  • On 1 octobre 2008 at 10:50 Dominique Hasselmann said

    Gare aux gares, l’inattendu y rôde, un train peut en cacher un autre.

  • On 1 octobre 2008 at 12:24 ms said

    oui mais mon feuilleton n’est quand même pas un film d’action !

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