Alphabet morse de la gare : long tiret suivi de deux pointillés. Les trois trottoirs roulants qui peinent à rattraper le temps perdu à rallier Montparnasse 3 Vaugirard. Succession d’un long, le plus ancien, le seul à double sens, dans la largeur du quai 24 et de deux courts, le dernier isolé dans un couloir peint en bleu. Chicanes aux extrêmités, destinées à entraver les chariots (mais inutiles : les bagages roulent par leurs propres moyens). Des affiches à l’attention spécifique des usagers de cette gare annexe les informent – mais pour la prochaine fois – qu’un temps suffisant pour l’atteindre est à inclure dans le délai d’acheminement, surtout depuis la ligne 4 du métro, porte d’Orléans – porte de Clignancourt. Près d’un kilomètre à parcourir : compter un bon quart d’heure, surtout si vous êtes chargés (et le trottoir roulant à grande vitesse du niveau métro qui ne fonctionne jamais).
Souvenir de gare : j’ai déraillé. Voie 25, donc en gare de Montparnasse 3 Vaugirard, le dimanche 7 août 2005 à 16h36 et des poussières, à bord du Paris-Granville de 16h36. J’avais pris place, m’installais à peine ; je voyageais seule, juste venue voir vite fait si tout allait bien pour le chat gardien solitaire de l’appartement. Le chat avait été content de ces 24 heures de compagnie et je repartais à la campagne. Le train s’était ébranlé, un peu plus que de coutume, avait roulé quelques dizaines de mètres – les passagers encore à faire de grands signes à ceux sur le quai -, avait été pris de quelques grands soubresauts nous soulevant de nos sièges, et puis plus rien. Jusqu’à l’annonce : déraillé, le dernier wagon. Tous redescendus à quai on l’avait vu, en misérable déséquilibre, affalé contre les dernières piles en béton de la gare après avoir labouré les traverses et arraché les installations électriques sur son passage. Seule consolation : sans avoir fait de victime.