L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Montparnasse Monde 10

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Posted by ms on 22 novembre 2008 at 8:19

Alphabet morse de la gare : long tiret suivi de deux pointillés. Les trois trottoirs roulants qui peinent  à rattraper le temps perdu à rallier Montparnasse 3 Vaugirard. Succession d’un long, le plus ancien, le seul à double sens, dans la largeur du quai 24 et de deux courts, le dernier isolé dans un couloir peint en bleu. Chicanes aux extrêmités, destinées à entraver les chariots (mais inutiles : les bagages roulent par leurs propres moyens). Des affiches à l’attention spécifique des usagers de cette gare annexe les informent – mais pour la prochaine fois – qu’un temps suffisant pour l’atteindre est à inclure dans le délai d’acheminement, surtout depuis la ligne 4 du métro, porte d’Orléans – porte de Clignancourt. Près d’un kilomètre à parcourir : compter un bon quart d’heure, surtout si vous êtes chargés (et le trottoir roulant à grande vitesse du niveau métro qui ne fonctionne jamais).

Souvenir de gare : j’ai déraillé. Voie 25, donc en gare de Montparnasse 3 Vaugirard, le dimanche 7 août 2005 à 16h36 et des poussières, à bord du Paris-Granville de 16h36. J’avais pris place, m’installais à peine ; je voyageais seule, juste venue voir vite fait si tout allait bien pour le chat gardien solitaire de l’appartement. Le chat avait été content de ces 24 heures de compagnie et je repartais à la campagne. Le train s’était ébranlé, un peu plus que de coutume, avait roulé quelques dizaines de mètres – les passagers encore à faire de grands signes à ceux sur le quai -, avait été pris de quelques grands soubresauts nous soulevant de nos sièges, et puis plus rien. Jusqu’à l’annonce : déraillé, le dernier wagon. Tous redescendus à quai on l’avait vu, en misérable déséquilibre, affalé contre les dernières piles en béton de la gare après avoir labouré les traverses et arraché les installations électriques sur son passage. Seule consolation : sans avoir fait de victime.

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5 Comments

  • On 22 novembre 2008 at 13:54 PhA said

    C’est vrai qu’il ne fonctionne jamais, ce TRGV (d’ailleurs les enfants râlent) ! C’était pourtant bien rajeunissant, de monter là-dessus, tapis volant sous la terre.

  • On 22 novembre 2008 at 22:25 PdB said

    J’aime beaucoup voir les touristes qui stationnent sur les tapis roulants, que ce soit à Châtelet, Montparnasse,ou Invalides : ils sont là, avec leurs valises ou sacs à dos, leurs chapeaux casquettes ou trucs péruviens, et contemplent le passage du monde stressé et parisien qui fait la gueule parce qu’il est en retard, que son chef de bureau a fait une crasse, ou que la reconnaissance n’est pas au rendez-vous des efforts faits pour la mériter ou simplement par amour du travail bien fait : les gens qui passent, il y avait cette vision à Roma Termini, l’année dernière, juste à cette époque, où je cherchais une carte téléphonique, ce même type de déambulation pressée, outrée, obligée, attendue sans doute, les gens avec ces plis sur le front

  • On 23 novembre 2008 at 7:34 ms said

    PhA : je conseille vivement le dernier trait d’union vers Vaugirard, celui au couloir bleu, joyeusement rebondissant à la marche (si on se pose seulement dessus on ne sent rien).

    PdB : je rêve de voir Paris, rien qu’un jour, en touriste ; d’où l’idée jamais concrétisée de passer une nuit dans un hôtel parisien intra-muros pour savoir ce que je verrais en sortant de l’hôtel au matin et connaître mes impressions (du type de celles qu’on peut avoir à Rome effectivement)

    J’y reviendrai sûrement dans le feuilleton à propos du Novotel Montpar dont j’aime beaucoup l’enseigne lumineuse comme on la voit des trains, la nuit, mais que je n’arrive pas à photographier.

  • On 23 novembre 2008 at 19:02 gilda said

    Seuls les plus hardis explorateurs se lancent dans un Paris Granville, ses dangers sont bien connus, en particulier les vaches féroces en chasse sur les voies :-) !

  • On 23 novembre 2008 at 22:48 PhA said

    Il faudra donc à l’occasion que j’aille y rebondir, ne sera-ce que pour le plaisir !

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