L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Poétique de la voirie (64)

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Se baisser

pièce après pièce

les examiner

avec un peu de chance

recoller tous les morceaux

Trottoirs gravés et palimpseste urbain

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De fonte en comble,  livre récent de Gilles Ortlieb, aux éditions Le temps qu’il fait, consacré aux plaques d’égout en fonte produite à Pont-à-Mousson que l’auteur a rencontrées sur les trottoirs du monde, s’achevant par quelques pages évoquant les dates de chantier de voirie gravées dans le bitume bien de chez nous m’amène à rouvrir mon dossier les concernant puisque ce calendrier décousu arrête aussi souvent mon regard.

L”ami blogueur de Pendant le week-end, Pierre Cohen-Hadria, et moi avons eu, un temps, le projet de reconstituer une année de ce calendrier éparpillé sur les trottoirs parisiens en photographiant systématiquement les dates comprises entre le 5 octobre 2015 et le 4 octobre 2016, du moins en ses jours ouvrés. Nous avons assez rapidement dû renoncer, vaincus par le rythme effréné des travaux et la superposition de leurs millésimes sous nos pas mais j ‘en retrouve néanmoins une soixantaine dans mes archives.

J’ai continué à photographier certaines des dates piétinées, m’attachant désormais à tenter de remonter le plus loin possible dans le siècle précédent. A ce jour j’atteins le 9 octobre 1992. Qui dit mieux ?

J’engrange aussi les incongruités du palimpseste

comme ce 50 octobre 2015

ou ce 90 novembre 2015.

PS Pour en revenir aux plaques d’égouts, j’en ai aussi une petite collection et j’avais évoqué ici-même celles produites par la fonderie Queruel Lorfeuvre de Flers dans l’Orne. C’était en 2009 et j’étrennais mon premier téléphone à tout faire.

Peinture à l’eau

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Etre repeint après la manif, pour en effacer toutes traces rageuses, une routine pour ce long mur.

Mais cette fois, par lassitude peut-être, le mur a été repeint sans nuance et même sur des affiches que l’on n’a pas pris soin d’arracher avant de passer le coup de pinceau cache-misère. Et les pluies de l’été finissent par avoir raison de cette négligence en portant aux yeux des passants témoignage de la couleur choisie la fois d’avant.

Montparnasse monde déplacé

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Je croyais connaître le quartier : sa gare et ses extensions, du moins celles intégrées à mon Montparnasse monde. Mais voilà que cet après-midi, attendant un autobus 21 à l’arrêt Berthollet-Vauquelin en direction de Saint-Ouen et, ce faisant, cherchant à m’occuper parce qu’on les attend longtemps, dans l’été parisien, les autobus, je consulte le plan de la ligne affiché à la station. Et là, je n’en crois pas mes yeux : le cimetière du Montparnasse a été déplacé rive droite, au niveau du lieu-dit La Fourche, à l’emplacement du cimetière de Montmartre dont je me demande bien où il est passé. Ma vigilance sur l’actualité du quartier aurait été défaillante ? Les compétences cartographiques de la RATP laisseraient à désirer ? Je ne sais pas quoi en penser.

Filed under Montparnasse monde

Poétique de la voirie (63)

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A petits pas

à grands pas

où va le monde ?

(dans un sens comme dans l’autre)

Montbauron du nouveau (en allant au musée Lambinet)

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Depuis mon dernier passage rue Montbauron à Versailles, le long de la palissade métallique entourant l’ancienne annexe de la Bibliothèque nationale sur laquelle je fais une légère fixation, il s’est passé quelque chose.

Plus exactement quelqu’un ou quelqu’une est passé

ne se contentant pas comme moi de photographier systématiquement le cadre vestige de l’affichette annonçant la fermeture du lieu le 5 avril 1997. On notera que trois punaises sur quatre résistent, celle du coin inférieur droit ayant lâché prise depuis ma photographie du 11 février dernier, après 26 ans de bons et loyaux services.

J’étais en chemin vers le musée Lambinet et ses collections XVIIIe siècle où m’attendaient Louis XV et la comtesse du Barry, tout droit sortis de la manufacture de céramique de Sèvres et non échappés d’un film récemment projeté en ouverture du festival de Cannes.

Mais à propos d’écran, visitant le musée réouvert depuis peu après une belle rénovation, je me suis souvenue des mots de Louis-Sébastien Mercier que j’avais cités ici-même le 2 octobre 2010 (car L’employée aux écritures a de la suite dans les idées)

pour nous bientôt nous ne lirons plus que sur des écrans

en découvrant l’aménagement du salon de l’appartement XVIIIe et son écran de cheminée – l’un de ces écrans parfois illustrés auxquels faisait allusion l’auteur du Tableau de Paris – signé, comme les fauteuils, Jean-Baptiste Claude Sené (Paris, 1748 – 1803), bois sculpté et soie jaune, m’enseignait le cartel.

La harpe, elle, étant l’oeuvre de Jean-Henri Naderman (Fribourg, 1735 – Paris, 1799), bois sculpté et doré à deux tons, décoré de vernis Martin.

Poétique de la voirie (62)

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Cher Max Ernst

à deux pas d’ici

La femme 100 têtes

vous attend

Poétique de la voirie (61)

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A tous les étages

Eau

Gaz

Printemps en prime

Relecture de Proust avec mentions marginales

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J’avais évoqué ici-même mon intention de relire, cinquante ans tout rond après ma première lecture, A la Recherche du temps perdu de Marcel Proust : c’est chose en cours. Une lecture infusée de longue date, préparée par les visites des expositions suscitées par les anniversaires célébrés en 2021 et 2022, cent-cinquantenaire de la naissance et centenaire de la mort, au musée Carnavalet, au musée d’Art et d’histoire du Judaïsme et à la Bibliothèque nationale de France. J’ai aussi assisté, les 19 et 20 janvier dernier, au Collège de France, au colloque marquant la clôture de ces célébrations.

Ayant en outre achevé, juste avant d’aborder, ou plutôt de ré-aborder, le premier volume de la Recherche, la lecture de la biographie de l’auteur par Jean-Yves Tadié, forte de ce bagage j’entre directement dans le texte – “Longtemps…” (vous connaissez la suite). Ne consultant donc pas la chronologie des pages introductives, je ne découvre pas les quelques discrètes annotations au crayon noir que comportent ces pages de mon volume de la Pléiade acheté d’occasion. Les folio ou livre de poche, selon les tomes, de ma première lecture avaient trop mal vieilli ; jaunis et ne demandant qu’à se débrocher, ces livres n’ont pas été de mon dernier déménagement.

C’est donc par hasard, hier, que je m’aperçois que chaque mention initiale d’année de la chronologie comporte la précision de l’âge correspondant de Marcel Proust et que le prix de l’avion que celui-ci projetait d’offrir à Alfred Agostinelli a été actualisé par un lecteur ou une lectrice à la fin du XXe siècle : vingt-sept mille francs de 1914 soit indique la mention anonyme “1998 =452 520 F”.

Mais surtout, surtout, il y a cette dernière mention qui m’émeut à l’ultime entrée de la chronologie, p. CXLIII

Je la reçois un peu comme cette poignée de main que l’on dit être passée, de main en main, d’Arthur Rimbaud à André Breton et qui n’en finit pas de courir.

J’ignore la généalogie de la famille Gineste/Albaret mais que la petite-nièce ou le petit-neveu de Céleste qui s’est un jour défait de ce volume sache que celui-ci est arrivé en de bonnes mains, sous de bons yeux. J’ai dès lors suspendu mon entreprise de gommage.

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Montparnasse monde à messages évolutifs

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Traversant la gare en ses nouveaux atours – que j’apprécie en eux-mêmes et pour la valeur d’archive précieuse que la rénovation récente confère à mon entreprise d’écriture de la gare -, je constate une nouvelle évolution des affichettes nous dissuadant de nous installer dans certaines voitures. Petit rappel historique 2008-2023.

Nous avons d’abord connu les potences dont nous étions les malheureux gibiers.

Quand celles-ci ont commencé à rouiller, un rajeunissement s’est imposé et j’avais souligné ici même en son temps l’aggiornamento du support faisant entrer le message dans l’ère si non numérique du moins d’un format tablette en trompe l’oeil.

Un nouvel avatar de l’affichette croisé récemment se caractérise, à la fois par le passage du format “paysage” au format “portrait” des paramètres de nos imprimantes et par la formulation inédite de son message que je cherche à lire entre les lignes.

Mon hypothèse. La Partie de train restant en gare n’informait que d’une immobilité : libre à quiconque cherchant à simplement se poser, sans prétention au voyage, de s’y installer : une invitation faite aux casaniers de la gare sans aller toutefois jusqu’à leur souhaiter la bienvenue. La Partie de train (qui) ne prend pas de voyageurs est susceptible de partir mais sans nous, à notre nez et à notre barbe, ce qui change la donne. Et me fait penser à ces autobus de la RATP qui nous narguent d’un “SANS VOYAGEURS” affiché au fronton, en passant à vive allure devant les abribus (mal nommés car si peu protecteurs contre les éléments qu’ils soient pluvieux ou venteux) près desquels nous attendons vainement que l’un d’eux s’arrête et condescende à nous emmener. On ne veut décidément plus de nous nulle part, ni dans les trains ni dans les bus.

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