L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for variétés parisiennes

Prendre joliment l’air (suite)

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Année bouclée oblige, un peu de ménage dans les photos engrangées en 2018. J’y trouve de quoi étoffer ma collection de ces plaques à prises d’air ouvragées dont je ne sais toujours pas au juste comment les nommer.

J’ai donc croisé, depuis ma série précédente, du très élégant figuratif avec iris (et incrustation de la Société du Gaz de Paris)

du géométrique à angles droits : rareté

beaucoup plus communs, des enroulements

parfois fleuris

ou escargotés.

jan 2, 2019

Percée éphémère dans la ville (une de plus)

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Paris, Ve arrondissement, entre rue Henri Barbusse et boulevard Saint-Michel

au niveau d’une intrication de bâtis qui m’a toujours intriguée,

adviennent des choses qui, comme celles advenues un peu plus bas, près du fleuve,

ne m’ont pas échappé.

Aujourd’hui on en est là : plus aucun rapprochement n’est possible,

quand bien même les murs à vifs auraient des penchants l’un pour l’autre.

Moi j’archive la percée éphémère, une de plus. Parce que la perspective sur la rue Herschel depuis la rue Henri Barbusse, faisant fi du boulevard, on ne la reverra pas de sitôt quand ils auront fini leurs affaires.

Et pour découvrir ce qu’il en était des lieux côté boulevard Saint-Michel (et en savoir plus sur la famille Herschel), aller faire un petit tour chez l’ami Pendant le week-end. Merci à lui pour l’enquête.

oct 28, 2018

Cette dame au chignon vert

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surgie ces jours derniers, bien cadrée, rue de L’abbé de L’Epée (Paris 5e) me fait me souvenir qu’il y avait autrefois chez nous, ce livre, Ces dames aux chapeaux verts, de Germaine Acremant qui avait dû appartenir à l’une de mes soeurs aînées et que je n’ai jamais lu. En vertu d’un principe, bien établi dans ma petite tête, qu’un livre – et surtout un roman – acquis par l’une de mes soeurs n’était en aucun cas susceptible de m’intéresser. Non que l’on m’ait jamais dissuadée d’ouvrir quelque livre que ce soit : j’édictais mes “mises à l’index” toute seule comme une grande.

Ce qui m’impressionnait avec les chapeaux verts, outre leur logique publication dans la Bibliothèque verte, c’était le fait que l’auteure porte le même prénom que notre mère. Nous n’en connaissions pas beaucoup des livres signés d’une Germaine quelque chose et c’était même probablement le seul présent sur nos étagères. A ces côtés étaient rangés  Trois hommes dans un bateau (Jérôme K. Jérôme – autre nom intrigant – Bibliothèque verte également) et Les Carnets du Major Thompson (Pierre Daninos, collection Le livre de poche) que je n’ai jamais lus non plus. Les dames, les canotiers et le Major, tout ce monde-là faisant bon ménage en une improbable trilogie qu’il me reste à lire (ou pas).

PS du 12 août : on trouvera sur le blog Pendant le week-end le même cadre, vide ou autrement rempli. Merci au tenancier attentif.

août 8, 2018

Injonction piétonnière ciblée

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Toujours intriguée par la variété des formules écrites/imagées par lesquelles on nous enjoint, plus ou moins poliment, à passer notre chemin de l’autre côté de la rue. J’en ai déjà ici répertorié quelques exemples. Mais ce modèle-ci, croisé aujourd’hui dans le VIIe arrondissement, entre boulevard Saint-Germain et rue du Bac,  je ne l’avais encore jamais vu.

Certes, le quartier est riche en ministères et qui dit ministères dit bataillons de costards/cravates/serviettes à l’entour, cela va de soi. Mais à l’heure où l’injonction est aussi à être inclusif (jusque et y compris malheureusement en écriture) on aurait voulu me signifier que je n’avais rien à faire dans le quartier qu’on ne s’y serait pris autrement.

juil 29, 2018

De ce qu’il advient… (j’y reviens)

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Moi je trouve qu’ils ont bossé vite. Aujourd’hui c’était démontage de grue rue des Fossés Saint-Bernard. J’y passais rentrant à pied de la bibliothèque de l’Arsenal où je me réjouis toujours d’avoir quelques ouvrages à consulter (on vous les apporte encore à votre place après que vous ayez rempli à la main des bulletins papier de demande – un peu comme à Richelieu au XXe siècle quand je débutais dans le métier). La grue démontée ça sent la fin de chantier. Quelque chose de l’ordre de la commedia e finita, on démonte et on remballe, on va jouer ailleurs. Seulement là, un décor nouveau reste planté.

Pour mémoire quand j’ai commencé à m’intéresser à ce qui se tramait entre rue des Fossés Saint-Bernard et du Cardinal Lemoine on était le 15 janvier 2017 et ce qu’on longeait encore descendant vers la Seine, c’était l’immémoriale façade verte du garage Mercedes Benz “Jussieu automobiles”, photographiée cernée des palissades annonciatrices dès septembre 2016.

Entre temps il y a eu brèche,

respiration dans le vis à vis, percée de perspectives dont, dans la succession des générations de passants dans la ville, nous aurons été les seuls témoins. A charge pour nous d’archiver ces hiatus fugaces du tissu urbain.

PS : la phase table rase du chantier est visible du ciel dans le billet du jour du blog Pendant le week-end, merci à lui de ses compléments toujours bien inspirés et illustrés.

juil 9, 2018

Petite typologie illustrée des butoirs : un additif

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Du temps où rien ne m’échappait du Montparnasse monde, fréquentation bi-quotidienne aidant, j’avais dressé une typologie des butoirs visant, en bout de chaque quai, à empêcher la répétition d’un accident photogénique en diable mais fatal pour Augustine Aguilard qui remplaçait ce jour là (22 octobre 1895)  son mari vendeur de journaux place de Rennes. Paix à son âme. Je n’y reviens pas (accident raconté page 81 dans le livre).

Ce qui me fait repenser aux butoirs dans toute l’étendue de leur gamme, c’est celui-ci, depuis peu en vitrine, avec tout un attirail ferroviaire miniature un peu en vrac (et même des cheminots couchés comme on dirait des gendarmes ralentisseurs) de la boutique d’antiquité/brocante du boulevard. Si je n’ai jamais repéré ce modèle à Montparnasse, je le trouve néanmoins des plus intéressant, couleur forme et matière, et surtout ses délicats petits ressorts garantissant une certaine douceur au contact d’arrêt. Respectueux égard pour la locomotive qui justifie à mes yeux que ce butoir fasse l’objet d’un additif délocalisé à ma typologie des butoirs montparnassiens. Et qui sait, d’ailleurs à quoi ressembleront les butoirs quand la rénovation de la gare sera achevée : étaient-ils inclus dans le cahier des charges ?)

PS : Une boutique d’antiquités/brocante décidément branchée transports air/fer/mer que j’ai déjà vu proposer à la vente des rangées de sièges de boeing, un grand plan ancien du métro parisien en provenance d’une station, cet engin de marine dont j’ignore le nom que je vous avais montré, et même une antédiluvienne petite cabine d’ascenseur en bois .

juin 13, 2018

Cassage de briques

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Quand on marche sur les larges trottoirs de l’avenue de France entre gare d’Austerlitz et BnF site François Mitterrand, comme cela m’est arrivé à plusieurs reprises ces temps derniers, juste avant de croiser le pont de la ligne 6 du métro quand celle-ci atteint la station “Quai de la gare”, la vue plonge sur un chantier de démolition. Pas un petit chantier, non, une entreprise conséquente s’attaquant à tout un ensemble immobilier. Il s’agit de faire vaste place nette et place au neuf : renouvellement urbain.

Des bâtiments de briques de cinq étages qui semblaient tenir encore très bien debout, n’avoir pas pris une ride. Moi j’ai toujours aimé la brique comme matériau de construction précisément pour sa qualité de résistance au temps. Alors j’ai un peu de peine à voir s’abattre ces immeubles ressemblant comme des frères à ceux de la cité dans laquelle j’ai grandi (pas étonnant, même époque de construction) et la crainte que les anciens habitants du quartier n’y retrouvent pas forcément leurs petits une fois l’opération faite.

Ce qui se profile à l’horizon est tout de même très différent.

En attendant là-bas ça casse des briques et pas de main morte.

Et pour remonter le temps, le blog ami Pendant le week-end a enquêté sur l’histoire du quartier. Merci à lui.

mai 12, 2018

Grands airs pour filets d’air

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Parmi les choses (assez nombreuses) que je ne peux m’empêcher de photographier quand j’en croise sur mon chemin dans la ville, il y a ces plaques ouvragées d’aération de caves que l’on rencontre au soubassement de certains immeubles. Si la plupart de ces dispositifs contrant le développement des moisissures en sous-sol se contentent d’être strictement fonctionnels, alignant sans prétention leurs rangées de petits trous ronds, il en existe aussi de plus ambitieux, exposant leurs découpes savantes. Ce sont ces plaques/grilles que j’engrange, celles qui se donnent de grands airs pour un filet d’air, en me demandant si s’exprimaient dans leurs dessins, à l’emporte-pièce, des fantaisies d’architectes ou si ces motifs ornementaux se choisissaient sur catalogues de tôliers métaliers, en prêt à poser.

Echantillon de ma collection avec effets tulipes et grappes de raisins.

Ajout du mardi 20 février : ce matin le blog ami “Pendant le week-end” vous en propose aussi (avec localisation et touche végétale)

fév 18, 2018

Sophie Calle orpheline tout à fait

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Au musée de la Chasse et de la nature (où je n’avais jamais mis les pieds) se tient jusqu’au 11 février prochain l’exposition Beau doublé, Monsieur le marquis !, confiant ses étonnantes collections aux bons soins de Sophie Calle et de son invitée la sculptrice Serena Carone. C’était bien la première fois que si j’avais été détentrice d’un permis de chasse j’aurais bénéficié du tarif réduit pour visiter une exposition - aucun regret pour autant de n’avoir pu m’en prévaloir à la caisse. Ce n’était pas la première fois en revanche que je visitais une exposition de Sophie Calle en me disant qu’il fallait absolument que L’employée aux écritures en parle. Forts souvenirs de Prenez soin de vous dans la salle des Imprimés de la chère vieille BN de la rue de Richelieu (qui avait donné matière à l’un des tous premiers billets de ce blog), comme de l’installation RACHEL MONIQUE au Palais de Tokyo également évoquée. D’ailleurs Monique la girafe a fait le voyage de l’atelier de l’artiste au musée de la Chasse comme elle l’avait fait au Palais de Tokyo. Retrouvailles.

L’exposition actuelle ne saurait se voir sans raviver l’empreinte de RACHEL MONIQUE parce que, comme la mère de l’artiste, en sa fin même, habitait cette installation, l’une des salles de Beau doublé, Monsieur le marquis ! respire des ultimes souffles de Bob, son père, de derniers mots possibles, suspendus, en dernier mot point final. Et au bouquet de soucis que la fille tendait à sa MOTHER se substituent trois reines marguerites pour son FATHER.

De ses contacts proches qui ne répondent plus, mère, père et tant d’autres cisaillés du fil des ans, de ses adresses à effacer dans ses agendas et autres répertoires, Sophie Calle ne sait pas trop quoi faire, cherche la méthode, nous consulte,

finit par nous poser directement la question, ouvrant un livre blanc dont elle nous invite à couvrir les pages,

moi j’ai répondu : “Je les écris pour les partager avec vous”.

Quant à ce que Sophie Calle et Serena Carone ont astucieusement éparpillé dans les autres salles du musée, je vous laisse les surprises. Juste souligner le bonheur de réemboîter le pas de la Suite vénitienne, de retrouver là, sorties du livre (un de mes livres de chevet), Des histoires vraies et combien il y aurait à dire à propos des textes de l’installation Le Chasseur français, saisissant survol, de décennie en décennie, de 120 ans de petites annonces d’hommes à l’affût. Profitez comme moi de la nocturne du mercredi : excellentes conditions pour visiter tranquillement en prenant le temps de tout lire.

jan 4, 2018

Des savoirs encombrants (et de l’obsolescence)

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Comme je passais hier soir rue Saint-Jacques, avait été déposé sur le trottoir, sensiblement à hauteur de l’abbaye du Val-de-Grâce et au coin de la place Alphonse Laveran, ce carton contenant une édition sans doute complète de l’Encyclopedia universalis. Pour s’en débarrasser parce que, probablement, aucune autre solution n’avait été trouvée quand il s’était agi de vider un appartement ou une cave – c’est fou ce qu’il se déverse des logements sur les trottoirs ces mois d’été à Paris, sans que les videurs ne cherchent de voies de recyclage pour ce qui peut encore servir ni ne fassent appel aux services compétents pour le reste. A se demander souvent quels liens unissaient les possesseurs des choses étalées sur la voie publique et les évacuateurs, et quand il s’agit, comme souvent, de se défaire d’un héritage encombrant, quelles rancoeurs voire quelles vengeances se libèrent dans ces expositions à touts vents. Mais là, l’Universalis, tout de même, me donnait encore plus à penser et pas seulement parce que la veille, distraction estivale de dix-huitiémiste, j’avais achevé la lecture du roman d’Arturo Pérez-Reverte, Deux hommes de bien, racontant les tribulations de deux membres de l’Académie royale de Madrid envoyés à Paris, peu avant la Révolution, se procurer, pour la bibliothèque de l’Académie, les 28 volumes de l’édition originale de l’Encyclopédie, l’autre, celle de Diderot et d’Alembert (et collaborateurs). Le carton dans lequel je butais hier signifiait crument qu’on ne sait plus quoi faire de la version imprimée d’une somme de connaissances rassemblées sur le papier il y a un demi-siècle, continuée et mise à jour sur d’autres supports et désormais en ligne. Soit, ces volumes sont plus lourds et moins maniables qu’une tablette, mais plus personne, nulle part, vraiment, pour avoir envie de les feuilleter ? Ce qui me chiffonnait encore, dans l’abandon dont j’étais témoin rue Saint-Jacques, rue originelle des imprimeurs parisiens, c’est que je me souvenais de l’investissement que l’achat (à crédit) de l’Encyclopédie universalis avait pu représenter, dans certaines familles de mes camarades de lycées dans les années 1970, d’une certaine fierté qui allait avec, et de l’invitation faite par ses possesseurs aux moins nantis (dont j’étais) à venir préparer chez eux leurs exposés en partageant cette ressource documentaire convoitée. Ce n’était pas rien, l’alignement de ces volumes au bas d’un meuble bibliothèque, ça en jetait (avant qu’on ne les jette).

août 5, 2017

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