L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

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Au numéro 26 de la rua Marquês Praia e Monforte

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A Ponta Delgada, sur l’île de Sao Miguel dans l’archipel des Açores, quatre enfants attendaient. Impassibles.

Posés pieds nus à côté de leurs chaussettes et chaussures. Je les voyais en passant de jour comme de nuit. Insensibles à la fatigue une fois la ville et ses reflets éteinte.

Mais lors de mon dernier passage, le séjour tirait vers sa fin,  l’aînée du quatuor muet s’est détournée de mon objectif.

Piquée par quelle mouche ?

oct 20, 2023

Je me souviens de l’omnibus Sèvres Rive Gauche

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Désormais retraitée de mes fonctions autres que celles d’employée aux écritures ici-même à votre service, je savoure particulièrement les heures gagnées à la lecture et à la visite d’expositions en jours et heures creuses. Visites solitaires le plus souvent en ce qui me concerne mais je m’amuse d’y croiser parfois ces petits groupes qu’à l’époque où je pratiquais quotidiennement la courte ligne de train de banlieue omnibus Sèvres-Rive Gauche / Paris Montparnasse (supprimée depuis) j’avais intégrés à ma typologie personnelle des voyageurs sous l’appellation “club de dames en sorties culturelles”. Descendues des côteaux de Bellevue ou de Brimborion – maisons en meulière, pelouses, allées de graviers, perrons, rosiers, cerisiers, abricotiers -, leur petite troupe grossissant en chemin vers la gare d’où ledit omnibus les emmènerait au musée du Luxembourg ou au musée d’Orsay. Destinations confirmées quand elles s’en revenaient en fin d’après midi, catalogue de l’exposition dans un sac en plastique transparent ne laissant aucun doute sur ce qu’elles étaient allées faire à Paris avec un ticket de train acheté à l’unité. Des voyageuses sans Navigo. J’aimais écouter leurs conversations pleines, à la belle saison, de mariages, de baptêmes, de gîtes à dénicher pour loger les invités, l’hiver, de travaux dans leurs résidences secondaires – mais les artisans je ne vous dis pas le calvaire – et, à la mi-saison, de cousins et de cousines visités à Hong Kong, Montréal ou Sidney. D’autres vies que les nôtres, désormais délogées par la SNCF à moins que ne soit Ile-de-France Mobilités, de l’entre-soi des trains de Sèvres (longtemps appelés entre usagers “les petits gris”) désormais fondues dans les Transiliens ligne N en provenance de Rambouillet, Plaisir/Grignon ou Mantes-la-Jolie. Une autre classe de ma typologie personnelle des voyageurs de l’omnibus, le “détachement de retraités randonneurs”, non exclusivement genré contrairement au “club de dames en sorties culturelles” se caractérisait néanmoins par un certain déséquilibre défavorable aux hommes et une pratique de la ligne à contresens. De Paris/Mpontparnasse vers les forêts banlieusardes le matin et retour vers la capitale le soir.

oct 8, 2023

Du saladier de Nicolas de Staël et de quelques autres

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Dans la très belle rétrospective de l’oeuvre brève mais fournie de Nicolas de Staël qui s’ouvre ces jours-ci au Musée d’art moderne de la Ville de Paris on peut voir ce saladier bien garni dont les couverts assortis n’attendent que deux mains habiles à fatiguer la salade sans qu’aucune feuille ne leur échappe. La salade est verte et l’exposition compte plusieurs tableaux aux touches vert amande, vert plus ou moins grisé ou vert céladon, moins attendues que l’éblouissement des coloris des paysages siciliens.

Nombre de tableaux, dont ce saladier et une nature morte aux trois poires, vertes elles aussi, proviennent de collections privées d’où ils n’avaient jamais bougé ; nous les donner à découvrir n’est pas le moindre intérêt de l’exposition. Je lis dans des articles consacrés à celle-ci, qui soulignent tous sa richesse en “inédits”, que les commissaires ont su les débusquer jusqu’en des lieux parfois insolites comme des chalets haut perchés de Gstaad en Suisse.

Je ne sais pas si c’est le cas du saladier mais cela me rappelle une conversation entre Vaudois entendue, en Suisse donc, dans un train à crémaillère. Il y était question du coût de revient du chauffage d’un chalet, justement (avec ou sans collection particulière je ne sais), et chauffer ce chalet coûtait “un saladier” (sic). Une expression probablement locale que je n’avais jamais entendue. Que quelque chose nous coûte un bras ou la peau des fesses, on en a l’habitude et encore plus en période d’inflation, mais un saladier ? Et combien de saladiers a pu coûter le saladier de Nicolas de Staël ? Mystère.

PS J’avais évoqué déjà sur ce blog une exposition consacrée à Nicolas de Staël, c’était au MUMA du Havre en 2014.

Filed under variétés
sept 18, 2023

Poétique de la voirie (64)

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Se baisser

pièce après pièce

les examiner

avec un peu de chance

recoller tous les morceaux

sept 6, 2023

Trottoirs gravés et palimpseste urbain

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De fonte en comble,  livre récent de Gilles Ortlieb, aux éditions Le temps qu’il fait, consacré aux plaques d’égout en fonte produite à Pont-à-Mousson que l’auteur a rencontrées sur les trottoirs du monde, s’achevant par quelques pages évoquant les dates de chantier de voirie gravées dans le bitume bien de chez nous m’amène à rouvrir mon dossier les concernant puisque ce calendrier décousu arrête aussi souvent mon regard.

L”ami blogueur de Pendant le week-end, Pierre Cohen-Hadria, et moi avons eu, un temps, le projet de reconstituer une année de ce calendrier éparpillé sur les trottoirs parisiens en photographiant systématiquement les dates comprises entre le 5 octobre 2015 et le 4 octobre 2016, du moins en ses jours ouvrés. Nous avons assez rapidement dû renoncer, vaincus par le rythme effréné des travaux et la superposition de leurs millésimes sous nos pas mais j ‘en retrouve néanmoins une soixantaine dans mes archives.

J’ai continué à photographier certaines des dates piétinées, m’attachant désormais à tenter de remonter le plus loin possible dans le siècle précédent. A ce jour j’atteins le 9 octobre 1992. Qui dit mieux ?

J’engrange aussi les incongruités du palimpseste

comme ce 50 octobre 2015

ou ce 90 novembre 2015.

PS Pour en revenir aux plaques d’égouts, j’en ai aussi une petite collection et j’avais évoqué ici-même celles produites par la fonderie Queruel Lorfeuvre de Flers dans l’Orne. C’était en 2009 et j’étrennais mon premier téléphone à tout faire.

août 21, 2023

Peinture à l’eau

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Etre repeint après la manif, pour en effacer toutes traces rageuses, une routine pour ce long mur.

Mais cette fois, par lassitude peut-être, le mur a été repeint sans nuance et même sur des affiches que l’on n’a pas pris soin d’arracher avant de passer le coup de pinceau cache-misère. Et les pluies de l’été finissent par avoir raison de cette négligence en portant aux yeux des passants témoignage de la couleur choisie la fois d’avant.

août 3, 2023

Montparnasse monde déplacé

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Je croyais connaître le quartier : sa gare et ses extensions, du moins celles intégrées à mon Montparnasse monde. Mais voilà que cet après-midi, attendant un autobus 21 à l’arrêt Berthollet-Vauquelin en direction de Saint-Ouen et, ce faisant, cherchant à m’occuper parce qu’on les attend longtemps, dans l’été parisien, les autobus, je consulte le plan de la ligne affiché à la station. Et là, je n’en crois pas mes yeux : le cimetière du Montparnasse a été déplacé rive droite, au niveau du lieu-dit La Fourche, à l’emplacement du cimetière de Montmartre dont je me demande bien où il est passé. Ma vigilance sur l’actualité du quartier aurait été défaillante ? Les compétences cartographiques de la RATP laisseraient à désirer ? Je ne sais pas quoi en penser.

Filed under Montparnasse monde
juil 30, 2023

Poétique de la voirie (63)

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A petits pas

à grands pas

où va le monde ?

(dans un sens comme dans l’autre)

juin 2, 2023

Montbauron du nouveau (en allant au musée Lambinet)

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Depuis mon dernier passage rue Montbauron à Versailles, le long de la palissade métallique entourant l’ancienne annexe de la Bibliothèque nationale sur laquelle je fais une légère fixation, il s’est passé quelque chose.

Plus exactement quelqu’un ou quelqu’une est passé

ne se contentant pas comme moi de photographier systématiquement le cadre vestige de l’affichette annonçant la fermeture du lieu le 5 avril 1997. On notera que trois punaises sur quatre résistent, celle du coin inférieur droit ayant lâché prise depuis ma photographie du 11 février dernier, après 26 ans de bons et loyaux services.

J’étais en chemin vers le musée Lambinet et ses collections XVIIIe siècle où m’attendaient Louis XV et la comtesse du Barry, tout droit sortis de la manufacture de céramique de Sèvres et non échappés d’un film récemment projeté en ouverture du festival de Cannes.

Mais à propos d’écran, visitant le musée réouvert depuis peu après une belle rénovation, je me suis souvenue des mots de Louis-Sébastien Mercier que j’avais cités ici-même le 2 octobre 2010 (car L’employée aux écritures a de la suite dans les idées)

pour nous bientôt nous ne lirons plus que sur des écrans

en découvrant l’aménagement du salon de l’appartement XVIIIe et son écran de cheminée – l’un de ces écrans parfois illustrés auxquels faisait allusion l’auteur du Tableau de Paris – signé, comme les fauteuils, Jean-Baptiste Claude Sené (Paris, 1748 – 1803), bois sculpté et soie jaune, m’enseignait le cartel.

La harpe, elle, étant l’oeuvre de Jean-Henri Naderman (Fribourg, 1735 – Paris, 1799), bois sculpté et doré à deux tons, décoré de vernis Martin.

mai 29, 2023

Poétique de la voirie (62)

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Cher Max Ernst

à deux pas d’ici

La femme 100 têtes

vous attend

mai 23, 2023

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