L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for par monts et par vaux

Murmure, rues de Porto

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Soit cette image saisie au vol ce début de semaine sur un bout de mur à Porto. Au vol vraiment parce qu’un cyclone dont on apprendrait plus tard qu’il se prénommait Henri commençait à faire des siennes – il irait, d’ailleurs, un peu plus tard dans la journée, jusqu’à me faire acheter une paire de bottes en caoutchouc pour parvenir à atteindre la Casa de Musica et assister au concert pour lequel nous  avions acheté nos places au retour du cimetière d’Agramonte. Soit donc cette image que je reconsidère aujourd’hui au moment de trier les photos de ce court séjour dans une ville d’une épatante vitalité créative. Et je me demande si la composition n’est pas trop belle et trop riche de regards pour résulter d’une succession de collages/arrachages fortuite. Je ne sais plus qu’en penser.

Comme je ne sais trop quoi penser de la juxtaposition dans la rue où nous logions agréablement, rua da Almada, des vitrines fourre-tout des boutiques-ateliers propres à la traditionnelle spécialisation laborieuse de la rue – petite métallerie, plomberie, serrurerie, tuyaux en tous genres et matériaux, électricité – toujours en activité, avec celles, tellement clean, des bars, restaurants, galeries, concepts-stores, agences de com’ ou de design, dans une alternance quasi rigoureuse. Je me demande combien de temps les occupants traditionnels des lieux s’y maintiendront et si la ville, soucieuse de la rénovation de ses anciennes magnifiques maisons, les aide d’une façon ou d’une autre à s’y maintenir. A longer ces vitrines et façades contrastées, naît le sentiment que dans cette rue un serpent se mord un peu la queue : un magasin “nouveau” expose joliment et vend de la vaisselle en tôle émaillée que l’on trouverait sans aucun doute “dans son jus” en fouillant dans l’arrière boutique de l’échoppe d’en face.

sept 20, 2015

Là où Manoel de Oliveira repose (Porto)

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C’est, dans la ville de Porto, au bout d’une courte rue qui porte bien son nom et le portait mieux encore avant, quand elle s’appelait Rua do Cemiterio, mais sans doute que ceux de l’hôtel, seul édifice un peu conséquent dans cette rue sans façons, n’appréciaient guère cette adresse à tête d’enterrement.

Alors on a débaptisé la rue, préféré comme enseigne la Méditation qui laisse entendre qu’on y dort bien. Ce que les occupants du bout ne démentiront pas, eux qui ne font pas qu’y passer et au service desquels fleurit  l’inévitable petit commerce de la dernière heure.

Manoel de Oliveira (1908-2015) repose là, à quelques pas de l’entrée du cimetière d’Agramonte, auprès de quatre des siens, à l’abri d’un toit qui pourrait en abriter un de plus. A moins que Manoel ne soit le dernier : les autres sont là depuis si longtemps. Un homme sans plus de contemporains à force de vivre.

Ce qui surprend un peu, et fait sourire, ce sont les qualités qu’il revendique, pour finir, du haut de ses 106 années accomplies. Cet homme-là, n’allez pas croire qu’il n’y avait que le cinéma qui l’intéressait dans la vie.
Tout autour de lui, la vie rangée des morts suit son cours.
Chacun son petit ménage.
Pour visiteurs, des chats, des mouettes, et nous ce dimanche 13 septembre 2015, juste avant la fermeture à 17h30.
sept 18, 2015

Photogénie d’une flaque

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C’était sur le chemin qui monte au col des Prés de Fromage, au dessus de Molines-en-Queyras,

une petite flaque de rien.

sept 6, 2015

Ponts & chaussées (& échassiers)

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Il y avait un ruisseau, il fallait le franchir. Construire un pont tombait sous le sens.

La chance, c’est qu’au village, pas loin, ils avaient enterré les fils électriques et sur les bras leur restaient des poteaux.

Alors d’une pierre deux coups : faire le pont et s’en débarrasser. C’est du solide.

Ni vu ni connu, les gravillons bouchent les trous, à moins qu’un jour le ravinement rende les alvéoles à la lumière, à la pluie et aux entorses. Dans ces jours de juillet où se construisait le pont, de bric de broc de bois et de béton, deux grands oiseaux blancs étaient apparus aux abords du ruisseau et du plan d’eau qui s’en gorge,

DES GRANDES AIGRETTES

Des cousines éloignées de mon héron de bureau. Elles étaient seulement de passage. La semaine dernière j’y suis retournée mais je ne les ai pas revues. Le pont est toujours là.

sept 1, 2014

Un beau samedi au Havre avec Nicolas de Staël

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J’aime la ville du Havre depuis ce jour d’enfance où le facteur avait déposé dans la boîte à lettres familiale une carte postale (envoyée par ?) sur laquelle une belle géométrie d’immeubles s’égayait de massifs de rosiers rouges à l’acmé de leur floraison. Un rêve de ville moderne en fleur. J’aimais déjà les villes. Je n’y suis allée que beaucoup plus tard, dans les années 1970, les roses étaient moins rouges que dans mon souvenir mais la ville bougeait, c’était sensible.

Ce dernier samedi j’y étais attirée par l’exposition qui commence juste, au musée d’art moderne André Malraux (encore dit MuMa, mais je n’aime pas trop l’appeler comme ça), des derniers paysages peints, Lumières du Nord – Lumières du Sud, entre 1952 et 1955 par Nicolas de Staël.

Un musée en heureuse harmonie de décor, côté mer comme côté ville.

Les toiles de de Staël, beaucoup de petits formats et pour la plupart extraites de collections particulières (lire Collection particulière sur un cartel me laisse toujours songeuse) sont là parfaitement montrées ; je n’en photographie que des ensembles parce que leurs résonances sont pour beaucoup dans l’émotion suscitée par ces derniers paysages peints par Nicolas de Staël. L’exposition du Havre et son pendant Staël la figure à nu qui se tient au musée Picasso d’Antibes célèbrent ensemble le centenaire de la naissance du peintre en 1914.

A la sortie du musée, pas loin la plage, en profiter puisqu’on est là,

enfin retraverser la ville et croiser son tout jeune tramway bien assorti, couleur et design, à la ville de Perret.

PS : un conseil si vous allez là-bas, ne misez pas tout comme je l’avais imprudemment fait sur la “cafétéria” du Musée qui, ce jour-là au moins, fonctionnait en fait comme un vrai restaurant, entièrement réservé qui plus est. Adieu petit en-cas et café sur place… et il n’y en pas autour.

PS bis : un autre conseil, de lecture cette fois : lire l’enfance havraise d’Emmanuel Delabranche, le livre s’appelle Une ville (13 boucles) et existe en papier et sous forme numérique aux éditions publie.net.

juin 18, 2014

Chaussure à mon pied ?

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Voilà que je m’avise, triant et classant mes photos récentes, que le même jour – samedi 24 mai – dans la même ville – Londres – j’ai photographié sans en être consciente deux fois trois chaussures, certes dans des contextes bien différents : une gare et un musée. Une gare dans laquelle j’aurais pu aussi au passage et entre deux passages de trains enregistrer d’excellents pianistes, donc une gare à tout faire comme je les aime.

Pareille continuité photographique, en nombre et en nature (plus ou moins morte), ne se rencontre pas tous les jours et pourtant j’ai le déclencheur facile en particulier sur les étalages de souliers de belle facture.

Il me faut bien avouer aujourd’hui que, deux semaines plus tard, ni dans une vitrine ni dans l’autre, je n’ai encore encore arrêté mon choix.

juin 6, 2014

Un souvenir de Berlin

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Ailes de l’ange

offertes

au repos

musée du cinéma

Berlin

nos regards éblouis

plumes célestes

désirs d’envols

Ailes du désir

fév 14, 2014

Agriculture de montagne

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La terre en pente

le faucheur appuyé

les bêtes en paix

le col des Prés de Fromage

août 27, 2013

Souvenirs d’une exposition…

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qui ne sont pas des tableaux. Ranger un peu les photos faites en 2012 m’incite à partager cette série faite au musée de Nice cet été lors d’une visite de l’exposition Klein, Byars, Kapoor (maintenant terminée). Excellents choix d’oeuvres et juste une salle par artiste. Des trois, ce sont celles de Kapoor qui se laissaient photographier le plus aisément, mais je les ai toutes également aimées. Quelques jours auparavant nous avions visité l’exposition EXTRA LARGE, dite aussi XXL, à Monte Carlo, rassemblant des oeuvres monumentales des collections de Beaubourg, parmi lesquelles déjà une étonnante demi-sphère miroir d’Anish Kapoor. Très bon moment passé là aussi, mais sur le rocher on vous tient à l’oeil et pas question de rapporter de souvenirs personnels. Heureusement qu’à Nice il en allait autrement (et d’autant plus autrement qu’ailleurs dans le musée était exposée une oeuvre de Felix Gonzalez-Torres)

déc 26, 2012

Oloé du bord de l’eau

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Le concept de l’oloé – le lieu Où Lire Où Ecrire : quête incessante - est une heureuse invention d’Anne Savelli auteure de Franck (mais pas seulement) paru l’année dernière, livre fort avec dérives et rencontres en villes, en gares et en prisons, le tout nimbé d’amour et accompagné magnifiquement en images et en voix sur la Toile. Son livre numérique Des Oloé Espaces élastiques où lire où écrire qui vient de paraître est lui natif du web, conçu lors de sa résidence virtuelle chez mélico – à qui je livrais dans le même temps mes Notes de voyages avec livre et où, en ce moment, des textes de Philippe Annocque et de Thierry Bienstingel sont accueillis.

Ce début juillet 2011, j’ai habité un Oloé auquel je mettrais bien ***** s’il en allait des Oloé comme des hôtels, mais mon Oloé n’était pas un hôtel mais un moulin sur un bras de Seine à Andé dans l’Eure, assez connu pour que je me dispense de raconter son histoire ; une longue histoire commençant au XIIe siècle et fortement enrichie à partir du milieu du XXe des présences des hôtes, artistes, musiciens et cinéastes notamment, et écrivains, reçus là par Suzanne Lipinska conquise par le lieu et désireuse de le partager.

Au moulin j’écrivais en bon voisinage avec Maurice Pons (et ses chats) vivant là à demeure ; ma chambre à soi d’une semaine située juste au dessus de chez lui. Souvenirs forts de Georges Perec dans les murs, comme de François Truffaut, de Jules, de Jim et de Catherine, pour ne pas dresser une trop longue liste de celles et ceux passés par là.

Précieuse semaine sans autres pensées que celle d’écrire quand l’ordinaire des jours c’est l’éparpillement et assez souvent le spectre des choses à faire dans le reste de la journée qui vient se mettre en travers de l’écriture des petites heures du matin tôt. Chantier en cours, chantier au long cours, esquissé jusqu’à son terme.

Le dimanche, comme tous les dimanches sans doute, un bateau de croisière est passé, apparition étonnante dans ce paysage ressenti comme l’écho d’un lointain “sentiment de la nature au XVIIIe siècle” ; beau sujet à méditer dans un parc dans lequel le végétal et la rocaille se fondent à la perfection.

Je me suis plue à Andé parce que dans la nature sans me ressentir à(de) la campagne. Nuance. Sentiment partagé me dit Suzanne Lipinska : je ne serais pas la seule,  assez loin de là, à aimer le moulin sans trop goûter la campagne. Grande pensée amusée pour les pages de Georges Perec à propos de  la campagne dans Espèces d’espaces(le chapitre IX, p.101-107 dans mon édition, collection Médiations Denoël/Gonthier, achetée en septembre 1978, je l’ai noté à l’intérieur).

Sur la Seine croisent les bateaux du dimanche et sur l’herbe les bateaux des autres jours au fond desquels des arbres poussent.

juil 22, 2011

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