La première fois que je suis allée voir Le temps qu’il fait à Cognac, à l’automne 2007, c’était pour faire connaissance et reporter les premières épreuves corrigées d’Atelier 62 (et j’en revenais ayant appris magistralement de Georges Monti que les virgules, quoi qu’on fasse, vont par deux). La deuxième fois, en janvier 2008 j’y étais allée pour préparer l’envoi du service de presse du livre (mais nous étions tristes ensemble, Georges, Marie Claude Rossard et moi, parce que le lendemain je portais ma mère en terre).
La troisième fois, jeudi dernier, j’étais invitée par Le texte libre, librairie associative bien engagée, pour y parler du livre – qui cette fois encore suscitera facilement les paroles des uns et des autres, et les croisements d’itinéraires. Et la règle qui veut qu’à chaque rencontre un fils ou une fille de forgeron soit présent est une fois de plus respectée : je n’aurais jamais imaginé que nous étions aussi nombreux.
Arrivée à Cognac, flânerie à pied avec Marie Claude de la gare à l’ancien chais qu’occupe la maison d’édition où nous nous arrêtons avant de rejoindre la librairie. Le temps d’une discussion sur les écritures en cours, ce qui les porte et les supporte, les manuscrits empilés, et de faire une petite provision de livres à rapporter. Deux tous récents, Zozo chômeur éperdu de Bertrand Redonnet et A l’immortelle Bien-aimée de Virginie Reisz, deux plus anciens, Couteau suisse de Denis Montebello et Ouailles de Jean-Loup Trassard. De Trassard je rapporte aussi le très beau petit Coutumes incertaines, avec photographies, hors commerce. Avec Marie Claude, nous nous faisons la réflexion que Montebello, Redonnet et moi figurons à la fois au catalogue du Temps qu’il fait et à celui de Publie.net et que c’est une heureuse interférence.
Après une nuit dans le très beau moulin de Prézier – je m’y sens un peu en vacances – direction les Deux-Sèvres, pour une lecture apéritive d’extraits d’Atelier 62 sur fond d’outillage en provenance de la boutique paternelle, remis en état et en service pour certains à Verrines-sous-Celles dans l’entreprise Poget. Il y a même semble-t-il dans l’équipe des vocations rentrées de forgerons qui se sont révélées à l’occasion de l’arrivée des machines et outils.
Lecture de l’atelier in situ faite, déjeuner quelques kilomètres plus loin au très ambiant Café du Boulevard à Melle, petite ville retrouvée avec plaisir et dans laquelle je me demande toujours comment la densité en habitants sympathiques peut être aussi élevée.
En chemin, arrêt églises romanes à Aulnay et Verrines, entourées l’une comme l’autre de magnifiques cimetières, et retour TGV par Saint-Maixent (pas de changement contrairement à l’aller, donc pas de café Au buffet de la gare d’Angoulême, lieu mythique : j’y retournerai.)
