L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

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Signes de vie

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A certaines heures

pas forcément les plus chaudes

traversant à vélo les villages

les signes de vie

il fallait les chercher longtemps

(tiens, Placide Ménage a changé de numéro de téléphone). Heureusement la recrudescence des pois de senteurs

la fière solidité des squelettes

et, jamais loin, les bêtes, accourues, curieuses.

août 22, 2012

Rhabillée de la tête aux pieds

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Pour Anne à qui je disais récemment qu’échouaient chez L’employée aux écritures de nombreuses requêtes d’internautes portant sur des questions vestimentaires, ces quelques échantillons.

Au rayon dames certaines sont prévoyantes, songeant déjà à acheter des robes d’hiver en France et même des robes d’hiver pour toujours – souci d’éternité que ne partage pas celle qui veut une robe de moins de trente ans. Mais l’été n’a pas jeté ses derniers feux et les estivantes tardives – comme moi qui ne suis pas encore partie en vacances – rêvent encore d’une robe pour se promener le soir à porter sous un chapeau avec cerises. Ma boutique est fréquentée aussi par des clientes lettrées, sensibles aux souffrances du jeune Werther et désireuses de porter ses couleurs. Sinon, pourquoi vouloir assortir robe bleue souliers jaunes ou se lancer dans la recherche éperdue d’une robe jaune et bleue longue d’occasion avec malheureusement un budget limité contraignant à devoir se contenter d’une seconde main ?

Je me demande si la robe billet de métro que je suis incapable de fournir procède du même principe de confection qu’une robe vue dans mon enfance – mais sur qui et dans quelles circonstances je ne m’en souviens plus – résultant d’un assemblage de cravates de soie cousues bord à bord. D’abord on ne remarquait que le chatoiement et la bigarrure, et puis la porteuse-créatrice de la robe révélait son secret : la longueur qui était bonne avec le chic de l’effet cranté et l’ampleur évasée pile poil conférée par la forme des cravates. La matière des tickets de métro s’y prête moins, sans parler de la patience de la couturière.

Au rayon hommes,  le vêtement de travail est bien porté, qu’il s’agisse du bleu de travail qui dit son usine, de la tenue professionnelle employé de rayon, qui dit son grand magasin (à ce propos, connaissez-vous le magnifique Calicot de Xavier-Edouard, Michel et Philippe Lejeune ?) ou du costume employé aux écritures XIXe siècle, dont les manchettes de lustrine s’usent sur les bureaux des ministères. Le dimanche et les jours fériés on se met sur son 31, on s’interroge sur le noeud papillon d’avant et de maintenant et, jusqu’à Montigny-le-Bretonneux, on cherche un gilet homme beau. La requête pour une robe de chambre homme n’est pas localisée mais proviendrait d’un Langrois que ça ne m’étonnerait pas, sans vouloir me mêler de ses affaires je lui déconseille toutefois de se défaire de sa vieille, il s’en mordra les doigts.

Une chose qu’il ne faut plus me demander, ce sont les jupes noires : le rayon est liquidé.

août 5, 2012

Forte tête rue Pierre Nicole Paris Ve

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Je pensais que mon regard sévère aurait tôt fait de le convaincre de rectifier sa position acrobatique déplacée  - la chaleur n’excuse pas tout -

mais il m’a juste semblé, et encore au bout d’un certain temps, seulement rougir de son audace.

Une chance que je n’aie pas été pas accompagnée de jeunes enfants auxquels j’aurais appris qu’il faut toujours s’en remettre au petit bonhomme vert pour savoir quoi faire.

De quoi aurais-je eu l’air ?

D’être tombée sur la tête.

En tout cas, ce n’est pas son cousin berlinois qu’on verrait se mettre dans un état pareil. Son chapeau ne le supporterait pas.

juil 25, 2012

Cette pharmacie, Lhopitallier, vous vous souvenez

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Rue Soufflot, difficile de l’ignorer, depuis le temps

mais c’est fini,

la pharmacie ne sera plus de garde qu’au musée. En attendant, sans les boiseries, c’est un peu étrange

ce que l’on voit de la rue, des restes de papier peint très ancien,

et puis cette fenêtre intérieure, vue sur carrelages,

du balai tout ça

faire place nette

à qui ? j’y verrais assez bien des banquiers. Ce journal annonce des habilleurs.

Je vous dirai, je passe souvent par là.

juil 17, 2012

Questions directes pour attendre l’été

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L’employée aux écritures affectée par la précocité de l’effondrement estival de la fréquentation de son blog que rien ne justifie puisque, à ma connaissance, l’été n’est pas là, a décidé, au cas où les neuf visiteurs passés hier reviendraient aujourd’hui, de se rendre utile en répondant à quelques questions posées récemment par des internautes.

Comment faire une remarque à l’employée ? Avec des gants de préférence mais pas de boxe.

Comment rabattre ses cheveux ? Les averses de ces jours-ci s’y prêtent parfaitement et à moindre frais, à condition d’être rapide : sortez de chez vous dès les premières gouttes et tout se passera bien.

Que cultiver au jardin en avril ? Je passe, j’arrive trop tard, désolée. Mais l’internaute cherchant un renne de Noël en matière végétale a tout intérêt à le planter un soir de pleine lune en juillet : il sera au mieux de sa forme pour épater les invités de son réveillon.

Comment teinter des semelles de chaussures ? Plantez un crayon (encore très peu taillé sinon il n’aura pas la taille nécessaire) au centre du soulier, équipez le d’un mouchoir en tissu, de préférence uni blanc, hissez la voilure et faites flotter la chaussure à la surface d’un pot de peinture de diamètre  égal à votre pointure multiplié par Pi et de la couleur souhaitée. Au besoin faites composer un mélange de teintes si vous ne la trouvez pas toute faite. NB : Si vous chaussez petit, portez des semelles de crêpe et appréciez les tons violacés, un pot – modèle familial – de confiture de myrtille rend le même service et se recycle au petit déjeuner.

Comment ranger les livres hors poussière ? Je ne connais pas de bonne méthode, il y a beaucoup de poussière sur certains des miens, mais le développement du numérique laisse entrevoir quelques espoirs.

Quel effet du gel sur les tuyaux ? Nocif.

Quelles habitudes le casse-noix moucheté ? Je simplifie parce que c’est un oiseau des plus sophistiqués dans son mode de gestion de ses provisions alimentaires. Disons que son bec extrêmement dur lui permet, en saison, de casser les graines des pommes de conifères, du pin cembro par exemple, pour en extraire les amandes dont il se constitue pour l’hiver de petites réserves connues de lui seul et qu’il retrouve (même sous la neige) dans la plupart des cas.

Où trouver des cageots ? Ici, rue Gambetta, s’ils y sont encore.

juil 8, 2012

Abonnés au téléphone, 1935

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Je ne l’ai pas cherchée, je cherchais celle d’Arras, Pas-de-Calais, mais les anciens annuaires sont communiqués sur microfilms à la BnF (cote microfilm 999, communiqué en mezzanine salle X) et la bobine regroupait tous les départements compris dans l’ordre alphabétique de Maine-et-Loire à Yonne. Donc il y avait l’Orne, 61, juste avant le Pas-de-Calais, 62, et défilant à toute vitesse le film pour atteindre le Pas-de-Calais je lâche le bouton du défilement rapide trop tôt et me voilà dans des communes dont les noms me sont familiers.

Alors évidemment passer au défilement lent pour atteindre Céaucé, entre Carrouges et Cercueil (Le), et trouver la toute petite liste des abonnés au téléphone en 1935 à Céaucé (où je naîtrai 20 ans plus tard). Et la recopier : elle est si courte que pas la peine de demander si par hasard il serait possible d’en obtenir une copie et à quelles conditions.

Donc en 1935, vous pouviez appeler, en demandant à l’opératrice le

11 André (Henri), hôtelier, camionneur.

23 Bain-Thouverez, ingénieur, secteur électrique.

5 Bazile (Alexis), minotier, Ambloux.

14 Bordeau (Théodore), Hôtel Lion d’Or.

2 Boullier, hongreur.

13 Coisnon (Frédéric), Hôtel Voyageurs, gare.

12 Guesdon Ruppe, cycles, autos, électricité.

9 Guêtré, pharmacien.

3 Guibout (Raphaël), boucher.

19 Guillet, secrétaire syndicat agricole.

17 Jousse (Fernand), boucher, route de la Gare.

18 Ménage (Placide), mécanicien.

15 Morice (Victor), café Loré.

20 Pautonnier, agriculteur, château Montchauveau.

6 Piel (Paul), courtier en bestiaux.

10 Ray (Fernand), garagiste, route de Domfront.

7 Raymond, docteur en médecine.

4 Roux, docteur-médecin.

22 Taburet-Forêt, beurre et oeufs.

16 Verron (Albert), notaire.

1 Villette, grains.

Les André, Bazile, Coisnon, Guesdon, Guibout, Jousse, Ménage, Pautonnier, Piel, Ray, Dr Raymond et Dr Roux, Taburet, Maître Verron et le marchand de grains Villette, il me semble de toute enfance en avoir entendu parler le temps des vacances passées là-bas, ou même à la ville quand le camionneur André livrait les barriques du cidre production maison. Des autres, un quart de siècle plus tard, au moins chez nous, il n’était plus question (ou alors j’ai oublié).

Ce qui est sûr, c’est que je revois très bien Fernand Ray, sa salopette graisseuse et son mégot, accoté dos au mur près de la porte de son garage, Citroën, signalé par son antique pompe à essence – le garage concurrent, Renault, qui serait tenu plus tard par un Laureille (orthographe non garantie) n’avait pas le téléphone ou n’existait pas encore en 1935.

Filed under variétés
juin 30, 2012

Ordre de réexpédition temporaire

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Ce mois de juin, je blogue pro, je m’explique : je suis invitée par le blog collectif interdisciplinaire Espaces réflexifs, une initiative née sur twitter autour de nos échanges sur nos façons de faire et d’être dans nos recherches.

J’y prévois un billet hebdomadaire chaque fin de semaine, sous forme de journal, ce sera un Essai d’ego-histoire au plus-que-présent, c’est ainsi que j’ai intitulé ma série.

On peut donc lire :

Bienvenue dans ma vie de bureau, posté le samedi 2 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 23, posté le dimanche 10 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 24, posté le dimanche 17 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 25, posté le dimanche 24 juin

Aperçus vie de bureau, semaine 26, prendre congé, posté vendredi 29 juin

Filed under la vie tout venant
juin 3, 2012

Montparnasse monde chapeaux pointus

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Si vous y comprenez quelque chose moi pas.

Résumons les données du problème : soit un fragment de sol, celui du hall Maine, sensiblement rectangulaire et dans son état d’usage normal, délimité par quatre cônes de signalisation danger surélevés fichés sur des tiges de métal (l’une des quatre étant tordues) enfoncées dans des caissettes en bois munies de poignées de tiroirs. N.B. Les quatre cônes ont sans doute, à une certaine époque, été reliés entre eux par un ruban d’alerte strié rouge-blanc dont subsistent des bribes encore solidaires de la pointe de chaque cône.

Les raisons d’être du déploiement d’un dispositif aussi élaboré outrepassent mes capacités d’entendement de la gare. Mais au moins le décor est planté.

Au cas où vous ne le sauriez pas, outre une série sur ce blogMontparnasse monde est aussi un livre paru l’année dernière aux éditions Le temps qu’il fait.)

Filed under Montparnasse monde
mai 26, 2012

Berlin couleurs ferroviaires

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avec maisons et train

avec train et position élevée pour aiguilleurs

et sans train mais en gare devenue musée (ça c’est le vert Allemagne de l’Est dit l’homme qui m’accompagne qui s’en souvient très bien)

mai 20, 2012

Continuité des parcs

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Evidemment le titre du billet Continuité des parcs est un hommage à Julio Cortazar et une invitation à ouvrir ou réouvrir encore une fois son recueil Les armes secrètes aux pages 85 à 87 de l’édition folio achevée d’imprimé le 3 septembre 1973 à Saint-Amand (Cher) que j’ai depuis ce temps-là sous la main, trois pages qui sont celles de cette prodigieuse courte nouvelle, histoire dans laquelle tel est pris qui croyait la lire.

J’emprunte donc le titre de sa nouvelle à l’écrivain argentin pour donner une suite à mon récent billet Dérouler le tapis vert, qui s’achevait sur un suspense insoutenable : les jardiniers auraient-ils couvert toute la surface à verdir une fois leur stock de rouleaux d’herbes et de printemps mis à plat ?

Je suis aujourd’hui en mesure de répondre à la question et c’est non.

Mais le travail a été fait très proprement, les bords sont coupés net, un passage de tondeuse a uniformisé le tout et, avec un peu de patience, le raccord se fera le plus naturellement du monde puisque sur la terre non recouverte, de l’herbe commence à pousser. Bientôt de ces petits soucis de sous-estimation de calcul de surface et de raccords, plus rien ne paraîtra.

mai 12, 2012

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