L’employée aux écritures prie son lectorat fidèle de bien vouloir excuser son inconstance ces temps-ci : c’est qu’elle se prépare à déménager et que, pour tout vous dire, ce déménagement implique une longue et soigneuse préparation compte tenu de la réduction, de l’ordre du tiers, du nombre de mètres carrés qui seront à sa disposition, à loyer égal, passant de la ville de banlieue dans laquelle elle a toujours vécu depuis l’âge de six mois (à quatre adresses différentes, tout de même, j’ai déjà déménagé dans ma vie) à la ville capitale. Le tri sélectif avant mise en cartons prend donc un certain temps.
Le 29 avril prochain, les jeux seront faits, je serai Parisienne (mais trop tard pour ressembler à celles de Kiraz qui me faisaient rêver sur le papier glacé des Jours de France que notre mère rapportait, après moult consultations, du cabinet médical dans lequel elle faisait le ménage – cf Atelier 62, chapitre 7 – enfin si vous l’avez parce que pour la Sodis il manque toujours : c’est un vrai faux indisponible).
Dans tout ce que nous manipulons ces jours-ci, partageons, réorientons, transmettons suivant les cas, il y a des boîtes de Légo, beaucoup de boîtes de Légo, vraiment beaucoup de boîtes de Légo, de toutes les tailles et de toutes les gammes et chacune avec sa notice. Il fut un temps, dans un appartement antérieur, ou une surface non négligeable de notre salle de séjour était en permanence jonchée de ces petites briques, exactement comme dans cette scène si juste du Caïman de Nanni Moretti où parents et enfants cherchent ensemble la pièce qui manque. Car il manquera toujours une pièce.

Illustration : Mur de briques de la boutique Légo de Manhattan, NYC, un soir d’octobre 2012.