L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for Montparnasse monde

Montparnasse monde rancunier

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Je le déserte pendant un mois (pour être honnête, où j’étais pendant ce temps-là, il m’est un peu sorti de la tête) et à mon retour qu’est-ce que je vois ? Le fronton qui me nargue.

Avec ses deux lettres éteintes et pas des muettes, soit une extinction extrêmement préjudiciable à la compréhension du texte.

Et deux autres, brouillées à mort, penchant chacune résolument de son côté.

Il faut dire que quand je n’étais pas là, je n’ai envoyé de lettres à personne. Visiblement la gare en a pris ombrage.

Moi qui avais un jour écrit

corps solide au fronton, jamais de lettre à terre, ni décrochée ballant dans le vide, ni même éteinte

de quoi j’ai l’air ?

(Outre une série sur ce blogMontparnasse monde est un livre paru l’année dernière aux éditions Le temps qu’il fait.)


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nov 1, 2012

Montparnasse monde trompeur

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C’était donc cela, juste un revêtement sur boule synthétique cotonneuse moulée à la louche, quand on les avait crues éclosions moussues spontanées sur lits de galets (quelle promesse ce serait “à la carte” l’éclosion moussue sur son lit de galets, j’en ai l’eau à la bouche),

surgies dans le cadre d’un énième plan de verdissement de la gare, superbes, généreuses, rebondies, choufleuresques.

Ce qu’il en reste aujourd’hui, pauvres d’elles, sans naturel et pourtant caduques, annonces d’hiver et désolation.

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sept 22, 2012

Montparnasse monde chapeaux pointus

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Si vous y comprenez quelque chose moi pas.

Résumons les données du problème : soit un fragment de sol, celui du hall Maine, sensiblement rectangulaire et dans son état d’usage normal, délimité par quatre cônes de signalisation danger surélevés fichés sur des tiges de métal (l’une des quatre étant tordues) enfoncées dans des caissettes en bois munies de poignées de tiroirs. N.B. Les quatre cônes ont sans doute, à une certaine époque, été reliés entre eux par un ruban d’alerte strié rouge-blanc dont subsistent des bribes encore solidaires de la pointe de chaque cône.

Les raisons d’être du déploiement d’un dispositif aussi élaboré outrepassent mes capacités d’entendement de la gare. Mais au moins le décor est planté.

Au cas où vous ne le sauriez pas, outre une série sur ce blogMontparnasse monde est aussi un livre paru l’année dernière aux éditions Le temps qu’il fait.)

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mai 26, 2012

Montparnasse monde fléché : on n’en a jamais fini

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Rappel des faits (ou comme disait Télé 7 Jours dans les années 1970 : si vous avez manqué le début et les dix premières minutes du film ou de la dramatique – on n’avait pas encore inventé le téléfilm – était racontées) :

Dans la gare (toujours la même), des flèches prétendant canaliser le flux des banlieusards sont apparues ces derniers temps et, le 23 février, je leur consacrais un premier billet dans lequel je me rebellais contre cette flambée d’autoritarisme directionnel.

Une dizaine de jours plus tard leurs flèches ayant du plomb dans l’aile, dans un deuxième billet (le 4 mars pour être précise), je ne donnais pas cher de leur peau.

Au risque – dont je suis pleinement consciente – de lasser, je me vois dans l’obligation de revenir encore une fois sur le sujet. En effet, j’ai constaté aujourd’hui que les flèches initiales qui étaient

1) peu convaincantes avec leurs arrondis

2) peu solides

ont été remplacées par un modèle beaucoup plus rustique, dont l’empatement impose une emprise plus large au sol.

Dans la gare, s’ils sont obstinés, moi aussi.

Montparnasse monde est toujours aussi un livre paru l’année dernière

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mar 30, 2012

Montparnasse monde fléché : ce qu’il en reste

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Ils y vont à l’économie et le résultat ne se fait pas attendre : c’était il y a quoi ? dix jours ? ces flèches neuves au sol de la gare dont je m’étais ici même émue.

Un adhésif de mauvaise qualité sous nos souliers et le marquage s’effrite. Il n’ont pas compté avec la fréquence de nos pas pressés dans un sens le matin, dans l’autre le soir.

Notre assiduité aura bientôt raison d’une tentative de signalétique qui en rejoindra bien d’autres au cimetière des fausses bonnes idées de la gare. Et pas besoin d’un carquois pour remiser des flèches dont aucun Cupidon ne voudrait s’encombrer. Elles sont auto-destructibles et c’est tant mieux.

Et pourtant, quand on veut bien s’en donner la peine, le Montparnasse monde se prête à un marquage durable. On ne remerciera jamais assez les collègues de Fulgence Bienvenüe d’avoir choisi les faïenciers de Choisy-le-Roi pour habiller et flécher élégamment les voûtes du métropolitain.

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mar 4, 2012

Montparnasse monde fléché

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Dans la gare, leur faculté d’invention n’a d’égale que leur détermination à nous faire filer droit. D’où cette signalétique nouvelle apparue sous mes pas ces derniers jours. Mais moi, indocile, toujours des chemins de traverse, je m’en suis déjà expliquée. Ils peuvent bien arrondir leurs flèches pour leur donner un caractère plus bienveillant (pour ne pas dire maternel) qu’injonctif, je ne les suivrai pas. N’empêche, ça les ennuie que nous banlieusards foulions les plate-bandes des grands voyageurs. Ce qu’il y a de foncièrement déplaisant, c’est qu’ils partent du principe que, usagers usés du quotidien, nous marchons tête baissée, contrits, repentants. Rampant quasiment. Sans compter que l’omnibus Sèvres Rive Gauche (le “petit gris” des initiés) n’a rien du profil d’oeuf figurant sur le pictogramme pour signifier l’idée d’un train. Beaucoup plus carré.

Au cas où vous ne le sauriez pas (très peu de gens le savent en fait), outre une série sur ce blogMontparnasse monde est aussi un livre paru il y a un an aux éditions Le temps qu’il fait.

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fév 23, 2012

Montparnasse monde c’est du gâteau

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Voilà que ce boulanger-pâtissier de la rue Delambre s’invente une nouvelle spécialité : le Montparnasse, étiqueté comme tel et placé d’honneur dans sa vitrine. Surgissement récent de ce gâteau dans le Montparnasse monde, recette secrète comme toute spécialité maison qui se respecte. Pas besoin d’être grand clerc ni maître queux, cependant, pour présumer que le chocolat figure en bonne place dans la liste des ingrédients. Je ne prends pas trop de risques non plus en présupposant que ce chocolat (de couverture à faire fondre dans une casserole au bain marie ?) est vigoureusement battu au fouet, à une certaine étape de la préparation, avec des oeufs (entiers ou blancs soigneusement séparés des jaunes et battus en neige ?), du sucre, de la farine stimulée par un sachet de levure et un corps gras – je ne sais pas si dans cette boutique la pâtisserie est pure beurre. Pas de grand mystère à imaginer ces quelques ingrédients et un modus operandi qui conduirait à la confection d’une sorte de cake au chocolat. Mais alors le secret ? Parce qu’il faut bien une touche personnelle, d’inspiration locale qui plus est, pour que le Montparnasse spécialité maison n”usurpe pas son appellation.

Certes, au lieu de me contenter de lécher la vitrine, je pourrais entrer dans la boutique et demander, rougissante, un Montparnasse, le déguster en bonne compagnie – je ne sais pas s’il en existe une version individuelle, comme en ce moment les bûchettes ramenant à des proportions amplement suffisantes leurs soeurs aînées crème au beurre – et tenter de percer par mes propres papilles ce secret (vous en faire profiter éventuellement si la recette me paraît bonne). Mais je n’en ferai rien : j’ai beau les reluquer dans un sens le matin, dans l’autre le soir (sauf le lundi jour de fermeture), le Montparnasse ne me met pas plus que ça l’eau à la bouche.

Je devrais néanmoins peut-être tenter un deal avec le boulanger-pâtissier de la rue Delambre : en échange de la publicité faite à son gâteau sur mon blog, une petite place en vitrine, à côté dudit gâteau, pour un excellent livre sur le quartier. Et lui suggérer l’instauration d’une carte de fidélité : pour cinq Montparnasse à croquer, un Montparnasse monde à dévorer. Irais-je jusqu’à lui proposer d’expérimenter la rencontre lecture/dégustation dans sa boutique un samedi après-midi ? Peut-être la bonne recette pour faire connaître in situ nos spécialités respectives…

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déc 22, 2011

Montparnasse monde récessif

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Noël 2008

Noël 2011

Du toit de la guérite ACCUEIL Transiliens au droit de l’extrêmité des Voie 13 Voie 14, le Père Noël s’est fait la malle et son attelage n’en mène pas large. La gare ne nous fera pas de cadeaux cette année.

Au cas où vous ne le sauriez pas (très peu de gens le savent en fait), outre une série sur ce blogMontparnasse monde est aussi un livre paru au début de cette année aux éditions Le temps qu’il fait. Merci à Thierry Beinstingel qui en parle cette semaine dans les notes de lecture de ses Feuilles de route.

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déc 7, 2011

Montparnasse monde florissant malgré moi

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Contre toute attente, au moins de ma part,

ces végétaux surgis dans le paysage de la gare à l’occasion d’un rhabillage discutable des pieds et têtes d’escalators

touffes fichées drues dans le béton, ont réussi à fleurir : bonne fille, je félicite les jardiniers auteurs de l’exploit. Moi, je ne donnais pas cher de leur peau fibreuse.

Montparnasse monde est aussi un livre sur lequel on peut en savoir plus.

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nov 1, 2011

Preuves tangibles du Montparnasse monde

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Quand je vous disais les “plafonds composites souvent mal raccordés” et les “vagues déferlantes pour couvrir le hall Maine, mais le souffle océanique escompté n’y est pas” (ici ou p. 15 du livre)

quand je vous disais “le déhanchement immanquablement éprouvé sur nos banquettes, un peu avant l’entrée en gare de nos trains de banlieue” (ici ou p. 85 du livre)

quand je vous disais qu’au jardin “dès que les lavandes sortent de terre, le carré de gauche, quand on se tient dos tourné à la gare le regard portant sur Perpignan, prend de l’avance sur celui de droite et garde celle-ci jusqu’au terme de la floraison (ici ou p. 86-87 du livre)

quand je vous parlais de mon bureau, la pièce 2071 s’ouvrant sur un couloir courbe (ici ou p. 81 du livre)

j’avais raison, vous le voyez bien. Hissez-vous au 56e étage de la tour et vous en aurez le coeur net.

Dire que j’ai attendu d’être dans ma 56e année pour y aller voir, au 56e, saisissant l’occasion de ce salon du livre sur Paris dressant là, les 10 et 11 juin derniers, une librairie éphémère. Si je n’étais pas trop peinée de ne pas être du nombre des 56 auteurs invités à dédicacer* leurs oeuvres capitales, je souffrais quelque peu en revanche de constater que Montparnasse monde avait échappé à la vigilance des bibliographes ayant composé les tables. Le libraire associé à l’opération à qui je faisais part de mon désappointement, navré, désolé, confondu de l’oubli, m’a promis qu’il me revaudrait cela.

* Je venais de lire La signature d’Allain Glykos parue à L’escampette, une savoureuse auto-analyse de l’auteur en situation de (ne pas) signer ses livres un 17 août derrière sa table de formica à l’invitation de la librairie d’une rue piétonne vouée aux transhumances plagistiques en pleine île d’Oléron. De quoi me souvenir que dans cette île, j’avais été invitée, moi, pour Atelier 62, un samedi 16 août. D’Allain Glykos, j’avais déjà évoqué sur ce blog son subtil  A proprement parler, paru chez le même éditeur.

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juin 26, 2011

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