le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Du saladier de Nicolas de Staël et de quelques autres
Dans la très belle rétrospective de l’oeuvre brève mais fournie de Nicolas de Staël qui s’ouvre ces jours-ci au Musée d’art moderne de la Ville de Paris on peut voir ce saladier bien garni dont les couverts assortis n’attendent que deux mains habiles à fatiguer la salade sans qu’aucune feuille ne leur échappe. La salade est verte et l’exposition compte plusieurs tableaux aux touches vert amande, vert plus ou moins grisé ou vert céladon, moins attendues que l’éblouissement des coloris des paysages siciliens.
Nombre de tableaux, dont ce saladier et une nature morte aux trois poires, vertes elles aussi, proviennent de collections privées d’où ils n’avaient jamais bougé ; nous les donner à découvrir n’est pas le moindre intérêt de l’exposition. Je lis dans des articles consacrés à celle-ci, qui soulignent tous sa richesse en “inédits”, que les commissaires ont su les débusquer jusqu’en des lieux parfois insolites comme des chalets haut perchés de Gstaad en Suisse.
Je ne sais pas si c’est le cas du saladier mais cela me rappelle une conversation entre Vaudois entendue, en Suisse donc, dans un train à crémaillère. Il y était question du coût de revient du chauffage d’un chalet, justement (avec ou sans collection particulière je ne sais), et chauffer ce chalet coûtait “un saladier” (sic). Une expression probablement locale que je n’avais jamais entendue. Que quelque chose nous coûte un bras ou la peau des fesses, on en a l’habitude et encore plus en période d’inflation, mais un saladier ? Et combien de saladiers a pu coûter le saladier de Nicolas de Staël ? Mystère.
PS J’avais évoqué déjà sur ce blog une exposition consacrée à Nicolas de Staël, c’était au MUMA du Havre en 2014.
2 Comments
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(j’avais laissé passer ce billet) (le précédent du puzzle aussi – il m’a fait penser à G org s P r c et à son mode d’emploi de la vie) mes excuses donc – je vois qu’on serait,parce tableau et nos actions, bons à marier (j’avais lu la biographie de ce peintre avant de lire du même auteur la biographie du poète Char) (je me demande – et vous demande à vous puisqu’historienne, Employée – dans quelle mesure, dans nos psychés, ou nos âmes, ou nos mémoires, la place de l’histoire s’accroît(rait) comme l’âge lui-même… : plus on vieillit (prétend cette vulgate) et plus on l’aime (l’histoire)) (on me dit (je travaille pas mal sur la mémoire) assez souvent que les souvenirs comme les sentiments mentent – qu’on les reconduit en les réarrangeant à notre mode – qu’ils ne seraient ni fiables ni dignes de confiance – mais je n’en ai pas l’impression -j’ai sur ma table une reproduction d’un des tableaux de ce garçon (qui s’est flanqué en bas d’une tour, un jour de déprime),la Cathédrale (dit-elle en son envers), 1955 – on a tenté hier d’aller y voir (mais je n’aime guère l’emplacement de ce musée) hier mais l’affaire était complète (un samedi vous me direz…)- en tout cas, merci de l’image (et pos(t)ez-nous donc, s’il vous sied, ces trois poires (si vous les avez en mémoire…)
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Les trois poires m’ont beaucoup plu mais ma photo étant plutôt ratée je ne la publie pas par égard pour le peintre. J’ai visité l’expo dans ses tous premiers jours, de crainte de l’affluence par la suite, j’ai apparemment bien fait… J’espère néanmoins que vous la verrez dans de bonnes conditions (j’ai trouvé, alors que les salles n’étaient pourtant pas surpeuplées, que les lieux étaient terriblement bruyants ce qui gâche trop souvent le plaisir des visites)
