L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for Montparnasse monde

Montparnasse Monde 43

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Dans le Montparnasse Monde, la cantine est suspendue sensiblement à mi-hauteur : l’escalier qui, de l’extrêmité des voies 1 et 2, monte au jardin la dessert après trois volées d’escalier ; palier jonché de mégots. Je photographie le réfectoire au travers de la vitre de sa porte d’entrée. Je ne sais pas si les extérieurs sont admis là, comme dans certaines cantines, à un tarif qui paraît toujours prohibitif quand on y est invité par un membre du personnel qui, lui, bénéficie de la subvention de l’entreprise. A 11 heures le sel et le poivre seront rigoureusement disposés au centre de chaque table. Vers 14 h, fin du service, désordre et reliefs ; sel et poivre auront circulé au gré des goûts particuliers et régimes éventuels des rationnaires, il traînera des carafes vides, gouttes d’eau séchant au col, des croûtes de pain. La clémentine posée à côté du plateau : oubliée. Ce que je trouve astucieux, c’est le modèle de chaise choisi, qui facilite le balayage par simple élévation/accrochage aux tables, sans contraindre à leur retournement. On les voit si souvent à l’envers, assises posées sur les tables et pieds en l’air, les chaises dans les réfectoires. Entre 12h30 et 13H15 j’ai constaté comme une pause dans les départs des trains ; ici, ils déjeunent plus au calme.

Extension/Exercice de gare. La rue Delambre, je sais maintenant qu’il me faut 4 minutes et 12 secondes pour la parcourir de bout en bout. Ma montre n’est pas si précise et je n’ai jamais activé de chronomètre ni de podomètre, mais je venais de me procurer ce nouveau téléphone et j’ai voulu tester là sa fonction dictaphone, en procédant à la lecture intégrale de cette rue à stricte hauteur des yeux en partant du n°43 – trottoir des numéros impair donc -, sans altérer mon pas habituel. L’enregistrement s’est arrêté sur 4’12″, pendant lesquelles de la pharmacie qui fait angle avec Edgar Quinet, j’avais rallié la banque qui fait angle avec Raspail. Contente de moi. J’aime cette rue, et pas seulement pour ses sept cinémas, aussi pour sa droiture conjuguée à une juste suffisante longueur, permettant, d’un seul coup d’oeil, une appréciation globale de son trafic et de son activité : livraisons, déménagements, chantiers. Une rue qui ne tergiverse pas, ne vous cache rien et vous mène droit où vous voulez aller, dans un sens comme dans l’autre. J’aime aussi, vers neuf heures au matin, regarder les touristes en fin de petit déjeuner dans les salles à manger des hôtels qu’on aperçoit. Je les envie un peu, moi en marche vers la vie de bureau.

Delambre.m4a

(avec excuses pour les 10 premières secondes de mise en marche silencieuse: je m’exerçais)

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nov 21, 2009

Montparnasse Monde, à la limite

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C’était un lundi d’août dernier, je partais à la campagne par le train quittant Montparnasse Vaugirard à destination de Granville à 19H59, dont je descendrai à Flers à 22h19 pour continuer ma route à bord du taxi collectif de la communauté de communes du Domfrontais.

Par chance, ce soir là, un voyage sans histoires, ce qui est loin d’être toujours le cas.

Par chance encore, ce Corail Intercités s’échappait du Montparnasse monde par la voie 28 extrême limite de l’emprise de la gare, côté XVe arrondissement. Limite floue, comme j’avais tenté de l’écrire que ce soir-là, je pouvais filmer (le petit Olympus bleu me laisserait en plan un peu plus tard dans l’été).

Si je reparle de tout cela, c’est que depuis dimanche dernier, on peut lire dans la présentation soignée des éditions publie.net (en ligne ou en la téléchargeant) la totalité des 40 variations, proposées ici sous forme de feuilleton chaque samedi de septembre 2008 à juin 2009 : les épisodes 36 à 40 sont ajoutés aux 35 premiers, le tout sous une nouvelle couverture. L’écriture du Montparnasse monde continue, mais le feuilleton est devenu approximativement mensuel.

Le numérique c’est la possible révolution permanente du texte, son travail ou ses tâtonnements partagés.

A signaler aussi : la très pertinente lecture de Montparnasse monde par Pages à pages.

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nov 7, 2009

Montparnasse Monde 42

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La gare, j’y vais toujours le coeur battant ; tellement fort, même, que je suis rassurée par la récente et soudaine apparition dans le Montparnasse Monde d’un défibrillateur prêt à l’emploi : sous tension, avec deux petites lumières fixes vertes, meilleur indice de ses bonnes dispositions à notre égard que ne le seraient des clignotants rouges. Un défibrillateur qui a pris place au niveau quai, entre bureau ACCUEIL et composteurs ; en plein dans le passage mais c’est exprès. Du matériel fiable : pas lui qui refuserait de remplir son office sous prétexte qu’il faudrait d’abord retourner votre billet, et jusqu’à trois fois, comme l’exigent parfois ses voisins de potences mal lunés. Une présence rassurante, parce que les raisons pour les coeurs de défaillir dans une grande gare parisienne, quand bien même ne ferait-on qu’y transiter entre deux trains, ne manquent pas. Et je ne parle pas de l’état dans lequel sont nos oreillettes et nos ventricules, à nous usagers ballotés quotidiens du Tumulte des lieux, toujours à la merci d’une sévère mise en garde pour notre bien ou d’une annonce catastrophe par haut-parleur. Dans la gare, désormais, quoi qu’on nous dise, nos coeurs fatigués peuvent lâcher en toute sécurité.

Souvenir de gare, un peu par raccroc. Dans les années 1990, plutôt vers le début, B. avait un temps fait le ménage chez une cardiologue – justement -, qui vivait seule avec sa fille adolescente dans l’immeuble d’habitations à longue façade donnant soit Jardin Atlantique, soit avenue du Commandant Mouchotte. Mais B. n’aimait pas trop s’y rendre, malgré les seulement 10 minutes porte à porte qui l’en séparaient – 7 minutes de train de banlieue pour Montparnasse en partant d’une chambre meublée alors sous-louée place de la gare. Arrivée là, il ne lui restait plus que l’escalier qui repousse les voies 1 et 2 à gravir pour accéder à l’immeuble par une petite grille dont elle détenait la clef. Une aubaine pour B. qui n’aimait pas du tout marcher (je n’oublie pas sa démarche si particulière, lente, presque douloureuse, elle si active par ailleurs). Donc B. s’était assez rapidement brouillée avec la cardiologue, à cause de sa fille et de son fouillis disait-elle. Des années plus tard, quand elle est partie de chez nous aussi sans prévenir – sa façon habituelle de rompre, avec tout le monde – nous nous sommes demandés si B. supportait la présence d’adolescents dans les familles ; elle qui ne connaissait plus ses propres enfants depuis longtemps quand ils avaient atteint cet âge-là. L’ultime malheur de B. c’est que son coeur n’a pas lâché au bon endroit : pas de défibrillateur au fond de sa cour.

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oct 24, 2009

Gares à 4 mains

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Dans le cadre des “vases communicants” voyant chaque premier vendredi du mois blogueuses et blogueurs échanger leurs espaces d’écriture le temps d’un billet, Fenetres open space et L’employée aux écritures ont décidé, elles, un “partage/échange”.

C’est à dire que nos deux blogs proposent aujourd’hui simultanément la mise en ligne, via un Calaméo réalisé par Anne (merci à elle pour ce travail), du texte que nous avons lu ensemble au 104 le 28 juin dernier, intitulé Paris Nord – Paris Montparnasse, montage d’extraits du livre Franck d’Anne, qui paraîtra en 2010, et d’extraits de Montparnasse Monde paru en 2009 chez publie.net.

Gare du Nord et gare Montparnasse : main dans la main

Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.
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oct 2, 2009

Montparnasse Monde 41

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Dans la gare, au risque de perdre un jour le Nord, je circule sans boussole. Mais mon sens de l’orientation relativement fragile m’oblige à réfléchir, arrêtée au calme, quelques minutes avant de parvenir à situer mes quatre points cardinaux. Ce qui ne se pourrait en aucun cas un vendredi soir quand le flux des partants, qui n’ont plus rien à faire de cette semaine ni de cette ville, me réduirait à boule de flipper cognée d’une valise l’autre, jusqu’à ce que game is over. En période bleue, l’obstacle principal à la position de mes repères réside dans la croyance spontanée mais trompeuse que les rails, billes en tête, pointeraient l’Ouest dès le départ. La superposition mentale d’un plan de Paris sur l’emprise de la gare, pour demander un certain effort, ne laisse aucun doute : les voies partent plein sud et s’ajusteront à leur destination sorties de Paris seulement, la ligne des forts franchie. J’en déduis que me plaçant derrière les butoirs, donc face aux voies, j’ai Brest à main droite, Strasbourg à main gauche, je regarde Marseille et tourne le dos à Lille.

Epigraphie de la gare. ESSANRAPTNOM ERAG  : énigmatique verso des belles lettres de façade*. Je relève l’inscription, en recopiant avec application ses lettres capitales dans mon carnet du moment, noir. Photographie intégrale du texte malaisée : il faudrait se tenir à niveau constant sur un escalator le temps de la saisir. Je ne maîtrise pas cet art acrobatique de l’arrêt sur marche roulante – et voir mes enfants en faire un jeu quand ils en avaient l’âge me rendait anxieuse. Reste à décrypter le subliminal de l’inversion. ESSANRAPTNOM ERAG. Hypothèse audacieuse : le fronton crypterait assez grossièrement un message relatif à une affaire de RAPT et le NOM de la voyageuse qui en savait trop - d’origine scandinave probablement -, enlevée dans la gare, serait ERAG. Une espionne venue du froid capturée dans une nasse, maladroitement retournée en cet ESSAN initial ne servant qu’à noyer le poisson. Je ne suis pas capable de démêler plus avant les fils de cette intrigue. Pas plus que d’imaginer ce que serait le monde entier Montparnasse à l’envers :  il faudrait que je lui tende un miroir.

*Voir Montparnasse Monde 16

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sept 26, 2009

Montparnasse Monde, réminiscence 2

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Samedi dernier, je venais de rater d’une poussière de seconde un train qui me ramènerait chez moi après être allée voir Sogni d’oro de Nanni Moretti, le temps d’attendre le suivant quinze minutes plus tard, j’ai rejoint et traversé le jardin, en pensant très fort à la tôle larmée (c’est le nom du motif finalement) et à

Voie 1 Voie 2. Butoirs repoussés par l’escalier d’accès au jardin Atlantique : huit volées de marches étroites sans alternative mécanique. Six volées inférieures en métal à motif grains de riz en quinquonce – récurrent au sol de la gare – et les deux dernières en bois rainuré, plus douces, absorbantes, comme une invitation au jardin. Escalier dans lequel on se croise peu, conformément au principe de dissuasion des rencontres. Essentiellement fréquenté, contre leur gré, par des voyageurs fourvoyés, valises balottées à leur suite, dans une gare qu’ils ne comprendront jamais : Montparnasse 1 main station– Montparnasse 2 Pasteur des TGV – Montparnasse 3 Vaugirard des diesels. Il existe un autre escalier, plus secret, pour monter au jardin.

Et qu’un jour j’irai filmer dans l’escalier secret (en essayant de trembler moins).

Chez Radio Marelle, j’en dis plus sur Montparnasse Monde, et Pierre Ménard propose un atelier d’écriture qui s’en inspire.

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août 1, 2009

Montparnasse Monde, réminiscence 1

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En guise d’épilogue (au moins momentané) : ce que je voyais du premier étage du train direct de 15h34 qui m’emmenait à Rambouillet écouter Philippe Annocque lire et parler Liquide, le samedi 23 mai dernier, juste le temps de retrouver le grand jour. Ce devait être un TER. (Ceci est un exercice de blog – première mise en ligne de vidéo perso – au moins autant qu’un exercice de gare : merci de votre compréhension, comme ils disent !)

Quant à la lecture d’extraits de Montparnasse Monde au 104 dimanche dernier, heureux moment partagé, on pourrait bien en avoir des échos sonores, chez Anne Savelli qui nous invitait, sans trop tarder : on fera lien bien sûr

- et pour tout vous dire, j’avais d’abord écrit “inventait” au lieu d’”invitait”, lapsus ayant à voir avec une conversation menée en parallèle à la préparation de ce billet sur twitter (parce que je twitte depuis quelques temps, alors que je ne facebouquine toujours pas : pas la peine, j’ai déjà deux homonymes dans la place…).

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juil 4, 2009

Montparnasse Monde 40

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La gare nous tient à l’oeil, mais c’est bien réciproque. Du moins en ce qui me concerne, même si je crains toujours, usant de mon appareil photographique, que l’on repère en haut lieu sécuritaire mon manège et se méprenne sur mes intentions toutes pacifiques – pour ne pas dire affectueuses. Toujours est-il que mon acuité visuelle n’est nulle part aussi fine et que mon point aveugle m’en fait voir-là de toutes les couleurs (dans les limites du spectre de la gare). Plongée au coeur du monde Montparnasse j’atteins, à très peu de choses près, la vision panoramique qui confère à la mouche son caractère insaisissable. La seule qui permette de suivre cette roulette échappée de son essieu de valise, et tous à shooter dedans, sans la sentir, pieds insensibles, absorbés qu’ils sont par l’affichage tardif de leur TGV, partis comme un seul homme et la roulette, entre eux, de l’un à l’autre, et sur elle-même comme une toupie. La gare, pour un peu, je n’en croirais pas mes yeux.

Dans la gare, mes autres sens ne sont pas au repos, si l’on en excepte le goût* – sauf, cas peu probable, à me trouver là mâchonnant un chewing-gum pas trop vieux, mobilisant encore un peu mes papilles gustatives. Pour le reste, j’ai l’ouïe fine, l’odorat développé et la sensibilité au monde Montparnasse à fleur de peau. J’entends celle qui confie à son téléphone “quand je vois Marie-Louise avec son poulet, ça me remet les idées en place” – ce qui stimule en outre mes facultés cognitives puisque je me demande bien comment une conversation peut en arriver là. Je sens bien que la gare ne sent pas partout la rose – je marchais un soir le long d’un quai de banlieue avec P.A. en lui parlant d’écrire la gare et lui : “mais l’odeur, tu la sens, l’odeur ?”.  Et j’ai la chair de poule rien qu’à penser à l’ombre de la personne de l’accident de personne. Qu’on ne me dise pas que je nourris pour ce lieu une passion insensée, même si je cherche encore quel sens donner à mon entreprise : la gare, au fond, j’en attendais quoi quand j’ai commencé ?

*Voir Montparnasse Monde 34

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juin 27, 2009

Montparnasse monde de vive voix (et à refaire)

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La ville ne bruit que de cela : Anne Savelli clôt sa résidence au 104 en nous invitant Sereine Berlottier, Pierre Ménard, Sébastien Rongier et moi à lire avec elle là-bas, salle 200, dimanche 28 juin à 17h. Après la lecture, à 18h30, nous nous retrouverons les unes et les autres autour de nos livres dans la librairie du 104, Le merle moqueur.

Anne et moi croiserons nos textes, nos voix et nos gares : Anne lira des extraits de Franck texte inédit dans lequel la gare du Nord joue un rôle de premier plan et moi des extraits de Montparnasse Monde tout entier bâti autour de celle que vous savez.

La veille de cette lecture, le samedi 27 donc, le feuilleton du samedi en sera à son épisode 40, qui fermera cette saison – comme on dit des séries TV. Merci à vous qui avez suivi.

Je me donne un peu de temps pour penser la suite de ce chantier, qui passe successivement par plusieurs états : des notes manuscrites prises sur un carnet de fond de sac depuis 3 ans maintenant, des ébauches de textes en fichier word, des développements et fignolages directement sur le serveur avant publication sur le blog, et enfin la reprise du tout en livre numérique aux éditions publie.net, livre lui même évolutif avec mises à jour… A celà se superpose l’investigation photographique qui a pris un peu le pas sur l’écriture et tiré celle-ci “à flux tendu” ces dernières semaines.

Sans souci de régularité de livraison hebdomadaire et sortie des appariements deux textes/une image, je souhaite chercher de nouveaux agencements, inventer des continuités, sérier les registres, bref refaire le monde. Tout cela dans mon arrière-boutique avant que ce soit un peu présentable (si jamais ça doit le devenir un jour) sous une forme ou sous une autre.

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juin 21, 2009

Montparnasse Monde 39

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Les salles d’attente de la gare je ne les fréquente pas puisque la (dé)raison d’être de ma présence en ce lieu ne se réduit jamais à la perspective d’un train. Mais, à supposer que je rentre un jour dans le rang des usagères ordinaires, ma carte escapade ne m’ouvrira pas leur saint des saints : le salon « Grands Voyageurs » qui dispense à ceux-là, exclusivement, ses honneurs et aménités. Avec obséquiosité, du moins vu, au dérobé, de l’extérieur : le salon ne s’ouvre sur l’accès latéral Commandant Mouchotte qu’au moyen de meurtrières horizontales vitrées sécurité. Pour la tranquillité et l’entre soi de ceux à l’intérieur. Je respecte la distance de courtoisie (comme au guichet de la Poste) et ne colle pas l’objectif de l’appareil photo sur un rai ajouré. Sans faire de paranoïa excessive, escapade et Grand Voyageur, c’est un peu torchon et serviette. Je me demande pourtant si mon entreprise d’écriture ne justifierait pas l’obtention d’un mot de passe dérogatoire, au moins à usage anthropologique. Je ne cherche pas à me faire plaindre, mais dans la gare, je n’ai pas forcément tous les atouts dans mon jeu.

Dans mon bureau au dessus des voies, je ne voyais pas le temps passer. Tout d’un coup, il pouvait être 7 heures du soir, voire plus tard encore, et je devais me sauver : les courses, la cuisine. Je n’étais jamais restée aussi tardivement dans aucun des bureaux par lesquels j’étais passée. Et je n’en rentrais pas fatiguée. La gare, le bureau, le jardin et moi, nous formions un écosystème. J’étais bien et je n’étais pas la seule : nous étions tous bien ensemble au dessus de la gare Pasteur, tous angles arrondis, sur les voies 1 à 9 ; nos fenêtres côté jardin. Même les chargés de mission que leur archéologie familiale ne scotchait pas, comme la mienne, à la gare, vivaient avec elle en parfaite harmonie, recourant à ses nombreux services – intrinsèquement ferroviaires ou adventices – autant que de besoin. Qui descendait acheter le journal ; qui des cigarettes ; qui un billet de train ; qui un sandwich si vraiment pas le temps d’aller plus loin ; qui y garait sa voiture un jour exceptionnel nécessitant une voiture (par exemple pour y transporter du matériel et des provisions de pique-nique). Et toujours proposer aux autres d’en profiter : se rendre mutuellement service et avec la gare. J’ai beaucoup aimé cette vie-là, mon petit éco-système dans notre symbiose générale.

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juin 20, 2009

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