L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for Montparnasse monde

Montparnasse monde du jour au lendemain

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Si vous n’écoutiez  pas la radio à 23h30 hier soir, grâce à nos moyens modernes de communication qui m’émerveillent tous les jours, vous pouvez néanmoins écouter l’émission d’Alain Veinstein consacrée à Montparnasse monde ou l’engranger pour quand vous aurez le temps, c’est à dire 34 minutes. J’étais dans mes petits souliers (donc pas ceux avec lesquels j’explore le monde) lors de l’enregistrement et les premières minutes ça s’entend  ; mais je prends un peu plus mes aises quand on entre dans le vif du sujet. Et pour tout vous dire c’était particulièrement important pour moi d’être invitée une deuxième fois à cette émission pour un livre aussi différent du premier, d’où cette sensible tension initiale.

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mai 19, 2011

Montparnasse monde printanier

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Dans la gare, le printemps a commencé petitement : au jour dit, ils nous ont distribué une jonquille. La bonne idée c’est que la distribution avait lieu le soir, donc sur le chemin du retour ; la fleur n’a pas eu à pâtir de nos trimballements ni de nos occupations de la journée. C’est quelque chose qui nous arrive, à nous usagers quotidiens des lieux, de temps en temps on nous fait des cadeaux. Très rarement des fleurs, le plus souvent il s’agit d’inventions nouvelles des géants de l’agro-alimentaire (comme on dit en page économique) qu’il faut bien tester sur le quidam. Barres de céréales, variétés de pseudo-yaourts buvables en petits flacons, mini canettes de boissons indéfinissables, souvent des produits dits de grignotages. Ils s’imaginent qu’arrivant de nos banlieues, dans nos bureaux parisiens toute la journée on grignote, ce qui fait de nous des coeurs de cibles sur lesquels lancer leurs produits.

Mais les fleurs à l’occasion du printemps, c’était du commercial mode SNCF, transilien plus précisément, et distribué en grand uniforme. Juste pour nous montrer comme ils nous aiment. J’ai posé ma jonquille sur un de ces éléments du mobilier urbain ferroviaire des quais, du type à base enrichie de rondelles, qu’elle tienne toute seule pour que je la photographie in situ.

Je sais maintenant que Régine Robin appelle tire-bouchons, ces mêmes empilements de rondelles. Régine Robin vit au plein coeur du Montparnasse monde quand elle est parisienne et rien ne lui échappe. Installées au Sélect, nous échangions hier nos points de vues de spécialistes à l’égard de la gare et je prenais des leçons d’autres villes, de ces mégapoles que son don d’ubiquité lui fait maîtriser comme moi mon pâté de maisons.

Aujourd’hui, comme je revenais à pied de Denfert-Rochereau par la rue Froidevaux j’ai constaté que le printemps était maintenant bien installé partout dans le quartier et jusqu’au cimetière.

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avr 7, 2011

Montparnasse monde dans tous ses états

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Il y a eu les notes sur ce carnet

le même carnet qui, tête-bêche, avait servi à reconstruire l’atelier 62.

Il y a eu, sur le blog, des chroniques, régulières sous forme de feuilleton du samedi de septembre 2008 à juin 2009, puis irrégulières, puis ces chroniques réunies aux éditions publie.net disponibles de mars 2009 à novembre 2010. Merci à François Bon et à Xavier Cazin pour le passage par cette version numérique.

Enfin, en avril dernier j’ai rebrassé toutes les cartes et les chroniques sont devenues récit, augmentées, organisées, affranchies des photos (il en reste juste cinq, en noir et blanc, plus celle en couleur de la couverture) et le quatrième état (la quatrième dimension ?) du Montparnasse monde c’est le livre en (beau) papier publié par les éditions Le temps qu’il fait, en librairie jeudi 20 janvier.

Je n’irai pas voir dans les librairies parisiennes si mes voisins de table me conviennent : moi, pendant ce temps-là je serai en Bretagne, invitée à Hennebont, par la ville, la DRAC, l’écomusée des anciennes forges, et le EPLEFPA St-Jean-Brévelay/Hennebont. J’aurai l’occasion d’en reparler.

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jan 15, 2011

Des épreuves et de la couleur des oeillets d’Antoine Doinel

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Mardi 14 décembre à 14 heures j’ouvrais l’enveloppe juste arrivée contenant les épreuves de Montparnasse monde à relire et corriger. Mercredi 15 à 16 heures 30, c’était fait, et je descendais poster l’enveloppe, pour retour à Cognac. Jeudi 16 à 15 heures 49, message de Georges Monti qui a intégré les corrections et conclut : c’est parti pour l’imprimeur, les dès sont jetés, les portières sont fermées, le train roule…

J’aime bien les échanges, ultra-pointus, qu’on peut avoir avec un correcteur ou un éditeur dans ces moments-là, aussi bien sur la forme que sur le fond du texte, ou sur ce que la forme trahit du fond. Il y a ce  beau texte de François Bon, en 2006, sur les corrections de son Tumulte.

Chapitre 12 de Montparnasse monde version papier “Dans la gare des choses apparaissent” (les chapitres sont désignés par leurs incipits dans la table), quand j’évoque les oeillets teints par Antoine Doinel dans la cour de son Domicile conjugal, Georges Monti a entouré mon teints et écrit en marge teints ou peints ? je ne vois plus la scène ; ce à quoi je réponds, du tac au tac et formelle : teints puisqu’il verse une fiole de colorant dans le seau d’oeillets – moi je la visualise très bien cette scène.

Après coup, épreuves postées, je me dis, en pensant à Antoine Doinel, que j’aurais pu joindre au livre un index des personnes citées, éclectique pour un roman de gare (petit plaisir du clin d’oeil sur la page de titre puisqu’il faut toujours des étiquettes pour aider à ranger les choses inclassables). Du coup je reviens à une copie du jeu d’épreuves gardée, la parcourt et passe un coup de fluo jaune sur les noms de personnes citées en me disant que ça servira plus tard, ailleurs ; sur le site je commence à préparer la rubrique d’accompagnement du livre.

Donc dans la gare et ses extensions plus ou moins naturelles, on croise, par ordre d’entrées en pages et pour m’en tenir aux gens connus par d’autres que par moi seule sans pour autant retenir les personnalités ayant laissé leurs noms à des voies (!) ou des édifices du quartier  : Gérard de Nerval, Victor Vasarely, Georges Pompidou, le père Noël, Marcel Proust, Harold Lloyd, Gargantua et Gargamelle, Francis Poulenc, Polichinelle, Antoine Doinel, Orphée et Euridyce, Nanni Moretti, Augustine Aguilard, Pellerin, Tippi Hedren, Javier Marias, William Shakespeare, Pierre Strobel, Fulgence Bienvenüe, Jean-Paul Belmondo, Peter Handke, Paul Gauguin, André Breton, Les Beatles, Marc Jolivet, Monsieur de Pourceaugnac, Pierre Bergounioux, Bécassine, Marcel Proust encore (mais cette fois avec sa grand-mère), Crésus, Dominique Cabrera, Christophe Tarkos et Jules Hardouin Mansard.

J’ai fait cela très vite, le train était parti, toutes mes excuses pour les oublis.

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déc 19, 2010

Montparnasse Monde 53

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L’appartement témoin de la gare est toujours à louer, cela doit bien faire maintenant deux ans. Je ne vérifie pas (j’ai la flemme mais je sais bien que c’est écrit) dans mon carnet noir à quelle date au juste j’ai vu apparaître l’affiche A LOUER 90 m2 sur la rambarde du balcon du quatrième étage de l’immeuble situé à l’angle de la rue de l’Arrivée et de l’avenue du Maine. Etage élevé, vue imprenable sur le Montparnasse monde. Je m’étonne qu’une si belle opportunité ne trouve pas preneur, même si je sais bien : la crise, la flambée de l’immobilier qui engendre l’immobilisme, vous et moi chassés du coeur de Paris. J’entends cela à la radio. Il me semble néanmoins que si l’agence en charge de la location de ce bien songeait à m’en confier la négociation, l’affaire se réglerait dans les meilleurs délais. Je ne manque pas d’arguments pour vanter les charmes du quartier, la proximité des commodités aussi bien que les beaux volumes, les parquets, les cheminées c’est si réconfortant l’hiver, la hauteur sous plafond et les doubles vitrages. Oui, bien sûr, à toutes les fenêtres vous avez des doubles vitrages.

Souvenir de gare. Ce couple non-cohabitant qui s’est tellement aimé dans l’omnibus Sèvres Rive Gauche, gare de Clamart 8h50 en direction de Paris puis aux places arrières, dites «en rotonde» du bus (double et articulé) 95, de Montparnasse à Palais-Royal, dans les années 1990.  Vraisemblablement des collègues de travail – ils quittent bras dessus bras dessous le 95 au même arrêt. Lui habite Sèvres R.G. ou Bellevue ou Meudon : il est déjà dans le train et elle le rejoint, toujours dans le deuxième wagon de tête, un peu moins chargé que le premier ; ils y sont plus à leur aise. Impatient, il attend sa belle à la porte, sourire aux oreilles et aux anges, en équilibre sur le marchepied, gênant les rares voyageurs qui souhaitent descendre et ceux, beaucoup plus nombreux, prêts à s’y engouffrer têtes baissées, indifférents aux émois voisins. Il tend la main à son élue, la soulève, l’enlève au quai chaque matin, rejouant sa scène de comédie américaine grande époque au nez et à la barbe d’un public captif, dépourvu de l’enthousiasme des deux héros et qui n’embarque pas, lui, pour Cythère.

Je profite de cette chronique 53 pour annoncer la parution en janvier 2011 du livre Montparnasse monde aux éditions Le temps qu’il fait. Texte qui trouve son origine dans ce qui a d’abord été le feuilleton du blog, puis un livre numérique aux éditions publie.net, enfin réécrit dans une version longue et affranchie des images (même si on en garde 5, en noir et blanc). J’en reparlerai bientôt mais déjà un grand merci à celles et ceux qui m’ont accompagnée jusque là dans cette aventure d’écriture. Sur le blog, les chroniques continuent, sans périodicité établie.

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déc 4, 2010

Montparnasse Monde 52

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Nous y revoilà, c’est la saison : les vents mauvais de novembre ont soufflé et, l’arbre* du Montparnasse monde  défeuillé, les chambres des appartements des premier, deuxième, troisième et quatrième étages de l’escalier C ont recouvré le jour. On s’aperçoit d’ailleurs à cette occasion que ces fenêtres-là sont moins souvent habillées de voilages plein jour que celles donnant directement sur les voies 365 (ou 366) jours sur 365 (ou 366). La plupart sont nues. Plusieurs mois par an, la nécessaire intimité de ces chambres est naturellement préservée par le feuillage de l’arbre et l’investissement rideaux se justifie moins ; à la mauvaise saison les volets se ferment tôt. Eté comme hiver, ce qui se passe à l’intérieur ne nous regarde pas, nous qui passons en trains. De novembre à avril, les habitants des escaliers A, B et C logent tous à la même enseigne ; plus aucun d’entre eux ne se berce d’illusion champêtre, le nez dans les frondaisons. Le paysage est de fer, uniformément. Les divergences de points de vues entre locataires s’estompent.

Sept minutes de train de banlieue et, judicieusement placée à proximité d’une conversation, j’emporte un grand pan de vie. Ainsi l’autre soir, au départ de Paris, un rang devant moi, voyageaient un couple, sans bagages, et une dame seule, avec valise, juste arrivée de Guingamp ; de ces seniors alertes et assez à l’aise financièrement pour tirer avantage d’une heureuse conjoncture – temporaire – des régimes de retraites. La dame seule arrivait en villégiature chez des banlieusards venus l’attendre à la descente du TGV, et bien aux petits soins pour elle. J’ai tendu l’oreille dès lors que je l’ai entendue dire à son amie – dont l’époux assis de l’autre côté de l’allée centrale interférait peu dans la conversation : Et puis, tricoter, pour quoi, pour qui ? Leur faire des pulls, est-ce qu’ils les mettraient seulement ? J’ai bien un canevas à finir, mais j’ai plus les yeux ni l’envie. Et comme une pelote, ses dires ont déroulé le dégoût de toutes choses et l’amertume d’une solitude récente. Rien ne trouvait grâce. Et l’invitation qui lui était faite, et ce séjour qui commençait dans l’omnibus Sèvres Rive Gauche, entourée d’affection visible pourtant, ne se réduisait pour l’heure qu’à l’effort surhumain d’avoir quitté Guingamp.

*Voir Montparnasse Monde 50

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nov 24, 2010

Montparnasse Monde 51

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Quand j’en aurai soupé de toutes mes allées et venues dans la gare, le matin dans un sens, le soir dans l’autre, j’irai m’affaler dans l’un des deux fauteuils du salon aménagé en vitrine du magasin Pier Import ; mes affaires jetées sur la table basse, je vous regarderai passer. Vous serez ma télévision. La fatigue vient, je le sens bien. Tellement d’années de pratique. A une époque, le magasin m’a servi de raccourci pour entrer dans ou sortir de la gare,  mais un jour compression de personnel, fermeture de caisses, et l’axe de traversée pour sortie discrète sans achat a perdu tout son intérêt. Un raccourci qui vous gagnait quoi ? à peine une minute ? encore fallait-il supporter la vue de leur bimbeloterie exotique, fauteuils et autre meubles tout rotin forcément lascifs, coussins et poufs habillés coton des Indes, crument éclairés néon. A bien y réfléchir, longer leur salon aux bras de fauteuils tendus vers nous – comme l’offrande d’un répit toujours possible – nous fait peut-être autant de bien que la minute gagnée autrefois à traverser leurs rayons. On en faisait quoi d’ailleurs de cette minute une fois sortis de la gare, fiers de notre combine comme s’il y avait de quoi ?

Dans la gare et à ses abords, je respecte autant qu’il m’est posssible toutes les consignes visant à nous rendre ATTENTIFS ENSEMBLE, sauf que je n’étiquette jamais mes bagages ; un seul en principe, arrimé à mon dos, ce qui me permet de ne jamais le lâcher et encore moins de m’en éloigner. Une idée qui ne me viendrait même pas.  Attentive ensemble, donc, mais sans trop aimer, pour autant, croiser ceux sur le pied de guerre. En patrouille, par trois, par quatre ou par cinq, pas vraiment rangés ni au pas, ensemble et dispersés à la fois, scrutateurs, se parlant entre eux et à leurs outils de transmission sophistiqués sans doute mais crachotants ; mitraillettes au côté, fûts pointés vers le sol. Porteurs de rangers aux pieds, de bérêts sur têtes rases et de treillis ; tenue de camouflage peut-être efficiente – et encore, à la seule saison des feuilles jaunissantes – pour leurs éventuelles incursions au Jardin Atlantique mais qui perd toute pertinence au milieu de la foule des usagers. Où, accoutrés de la sorte, l’on ne voit plus qu’eux. S’il faut vraiment nous confier à des anges gardiens le temps de notre traversée du Montparnasse monde, j’aimerais beaucoup mieux qu’ils aillent nous les chercher chez Wim Wenders.

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nov 1, 2010

Montparnasse monde un peu ingrat

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Les travaux de la CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain) sur le parvis de la gare ont duré des mois ; parfois, des entrailles ouvertes s’élevaient des fumées,

je les ai surveillés le jour

je les ai surveillés la nuit

et croyez-vous que, le trou rebouché, au moment de refaire le bitume, ils m’auraient proposé d’apposer, pour l’éternité, l’empreinte de mes pas pressés dans le Montparnasse monde ?

pas du tout, dommage : les illustres voyageurs croisant dans ces parages m’auraient emboîté le pas – le beau cortège que nous aurions formé ;

mais bientôt, du bitume neuf, plus rien ne paraîtra.

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août 16, 2010

Montparnasse monde acéphale (avec iPads)

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Acéphales, sensiblement asexués, sans âges, du moins sans grands âges, et épidermes quasi incolores : les iPadistes, suspendus, ont envahi ces jours derniers le Montparnasse monde. Leur relative indétermination sexuelle nous épargne les stéréotypes déplaisants, encore qu’il y aurait à dire sur certaines tenues dominante rose (comme s’il fallait tout de même que). Les ongles sont dénués de vernis et, quand on peut les regarder de près, les mains sont égales dans l’insignifiance,  au-delà d’être toutes assorties à de jeunes cols deux fois blancs.

Les partis pris de la campagne publicitaire d’Apple ne cessent de m’intriguer. Ces êtres sont couchés – quand on s’attendrait à les voir faire l’éloge de la mobilité – et dénués des qualités qui nous définissent “à vue d’oeil” dans nos vies quotidiennes. Les iPadistes, corps réduits – fraction d’abdomen, cuisses et mains  blanches – n’ont pas figure humaine mais affichent leur jeunesse décontractée et occidentale.

La saturation de mon champ visuel par ces personnages n’empêche pas que se profilent, comme  à contre-jour, les exclus que ce choix implique : les moins jeunes, les moins blancs, les moins sveltes ou les habillés autrement qu’en jean. C’est ce qui me gêne dans la campagne d’Apple : son caractère exclusif. Je me souviens des publicités United Colors de Benetton, parfois limites certes, mais qui nous réveillaient quand celles-ci, avec leur peuple uniforme d’allongés, nous endormiraient plutôt.

La confiscation “bien portante décomplexée” des possibles prodigieux de la tablette vantée – virtuellement libérateurs  à condition de pouvoir suivre – suggérée par les images choisies  a quelque chose de déplaisant. Ce n’est pas un progès “partagé par tous”, comme on dit à la SNCF, qui s’affiche, loin de là.

juil 23, 2010

Montparnasse Monde 50

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A votre droite, sens de la marche quittant Paris, un arbre s’inscrit si parfaitement dans une encoche faite aux immeubles qu’on en arriverait presque à croire que le maître d’oeuvre a élevé son bâtis autour de lui déjà là. Respectueux pour son antériorité dans le Montparnasse monde et prévoyant pour l’expansion encore à venir de sa ramure. L’ensemble immobilier, on l’imagine plutôt locatif – est-ce qu’on achèterait si près des voies ? – et plutôt social – la si grande proximité des rails minore sans doute le prix du loyer au m2 et peut-être la convoitise des bailleurs privés. J’imagine la frustration qui serait la mienne si je me trouvais, habitant là, à occuper l’un de ces deux ou trois appartements dont la vue sur les voies est occultée à la belle saison par les feuilles de l’arbre, quand les bourgeons ont livré tous leurs possibles. Mon intranquillité à l’approche de chaque printemps avec l’espoir anxieux que celui-ci sera tardif et mon soulagement à l’approche de l’automne.

Que l’on prenne la peine de soulever la gare et de la déplacer jusqu’à pouvoir la déposer sur un sol horizontal et le caractère bancal de l’édifice sautera aux yeux. Pas besoin de s’encombrer d’un niveau à bulle pour le confirmer. Elle penchera, prête à tomber, et de plusieurs côtés à la fois, un peu à la façon d’une toupie instable. Les chances que l’expérience se réalise  in vivo restent des plus ténues alors pour prendre toute la mesure du différentiel des dénivelés, entre accès latéraux Mouchotte et Vaugirard d’une part, ras de parvis et rez de Jardin Atlantique d’autre part, je compte des marches d’escaliers à l’ancienne ; le nombre de celles des escalators ne prouvera jamais rien. Donc, pour accéder latéralement au niveau quais selon que l’on pratique le côté Vaugirard ou le côté Mouchotte, 15 ou 36 marches sont à gravir ; quant au Jardin Atlantique auquel on accède sans effort, de plein pied, par la place des Cinq martyrs du lycée buffon et l’allée de la Deuxième D.B., le rejoindre depuis le parvis contraint à grimper les 40 marches qui mènent au niveau quais, puis les 65 de l’escalier qui le dessert partant de là. C’est dire si la gare déplacée du mont Parnasse à la plaine des Sablons aurait l’air de guingois. Mais inutile de rêver : je ne redresserai jamais la situation à moi toute seule.

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juin 26, 2010

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