L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Réminiscence à la cithare

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Saisie au vol, cette cithare posée au bas de la vitrine du loueur d’instruments de musique, sur le boulevard en descendant vers les Gobelins. Décorative, je ne pense pas qu’elle soit à louer.

Cette cithare m’en a rappelée une autre, une réplique un peu plus petite, au bois plus clair, pareillement pourvue de sa clé, mais une clé moins ouvragée si je me souviens bien. La cithare  était arrivée chez nous, un Noël du tout début des années soixante de l’autre siècle, par la grâce du Comité d’établissement de la Régie Nationale des Usines Renault. Cadeau aux enfants du personnel.

Les cordes de cette cithare sans prétention autre que d’amusement enfantin, justement pincées, jouaient parfaitement leur partition. C’est peut-être ce qui a le plus attiré mon attention comme je passais devant la boutique du loueur, ce jeu de partitions surgies du fond de mon âge, glissées entre table et cordes. Nous avions exactement les mêmes, feuilles cartonnées à la savante découpe trapézoïdale tronquée et aux notes hors de portées.

Pas besoin de connaître la musique, oeil et doigts agiles, aptes à suivre leurs zigs et leurs zags suffisaient à faire naître la mélodie, pas forcément au bon tempo, mais reconnaissable. Que des airs relevant d’un répertoire assez populaire pour supporter nos anicroches sans perdre leur entrain.

Et je trouvais ce système de notation musicale absolument prodigieux : une invention sur mesure faite pour nous.

Filed under la vie tout venant

La Seine charrie

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Râteaux du ciel

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Tendre vers, faire de son mieux, essayer de capter : quoi ?

Au moins unis, tous dans la même direction, y croire. Tenir.

Voir venir.

Montparnasse monde : persistance et aggiornamento

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Soit ce que je j’écrivais ici-même le 18 avril 2009 de ce magasin, quand Montparnasse monde était le feuilleton du samedi de ce blog  :

Extension de la gare : à Inno, appellation qui proviendrait de l’abréviation d’une enseigne antérieure, “Innovation”, mais c’est sans importance et d’ailleurs depuis les travaux de l’été 2007 ils ont rebaptisé « Monoprix » ce supermarché de la rue du Départ. Manoeuvres fréquentes dans l’univers de la grande distribution. Ne plus dire aux miens que je fais les « courses à Inno en rentrant », le temps qu’il me faudra. Et penser à me faire établir la carte Monoprix pour répondre enfin « oui » au passage en caisse : à chaque client ils demandent et moi, tête baissée fourrageant dans mes sacs, un « non » contrit. Inno traversé aussi en ligne droite, sans céder à la séduction des gondoles, comme raccourci propre à gagner au plus vite la place Edgar Quinet depuis la rue de l’Arrivée et vice versa. Plaisir gratuit renouvelable à l’infini de passer la porte au tambour tournant sans altérer d’un bémol le rythme de ma marche. Aux comptoirs longés, bouffées successives et rapprochées de  soupe asiatique qui réchauffe, de viennoiseries qui cuisent et de café qu’on moud. Racourci pratiquable du lundi au vendredi de 9 h à 21 h 50,  20 h 50 le samedi.

Soit cette image saisie hier comme j’y faisais mes courses de vendredi soir,

occasion de constater (comme je l’ai signalé immédiatement sur twitter) que je n’étais pas la seule à me souvenir de ces temps anciens. Relisant sept ans après l’épisode de mon vieux feuilleton consacré au magasin, un certain nombre de mises à jour m’apparaissent indispensables :

1) Je ne dis plus jamais que je fais des “courses à Inno en rentrant” puisque depuis près de trois ans que j’habite Paris intra muros et plus précisément les confins du Montparnasse monde, j’y vais exprès et non plus en passant sur mon chemin de retour quotidien en banlieue. Quand je saisis mon cabas toilé réutilisable (aux armes d’un Proxi normand) il me suffit de dire que “je vais faire des courses à Inno”point.

2) Je réponds désormais oui quand on me demande en caisse si j’ai la carte Monoprix, puisque mon intention exprimée en 2009 s’est depuis traduite dans les faits.

3) J’accède dorénavant au magasin le plus souvent côté Edgar Quinet, entrée dépourvue de porte à tambour. De même lorsqu’il m’arrive de l’utiliser encore comme raccourci pour gagner la gare.

4) La bonne odeur de café a disparu avec la fermeture récente de l’espace Malongo que je regrette infiniment ainsi que son personnel sympathique. Une enseigne de café américain, que je boycotte systématiquement, devrait prendre la place m’a-t-on dit à l’accueil quand je me suis inquiétée de la disparition du café Malongo.

5) Attention, les horaires d’ouverture que j’indiquais ne sont plus valables. Le magasin ferme désormais à 21h du lundi au samedi.

Filed under Montparnasse monde

Qui a perdu la tête

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sur les pavés mouillés de la place Alphonse Laveran, Paris, Ve arrondissement

?

Flèche de tout bois

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Les arboriculteurs municipaux de cette ville de l’Essonne (réputée pour ses jonquilles), où je me rends régulièrement consulter des archives, s’y entendent à faire flèche de tout bois et la bonne volonté de certaines de leurs plantations, se pliant à tous leurs caprices, m’inquièterait presque.

Des mains et des couleurs

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Celle ou celui qui avait eu la main bleue, comme d’autres l’ont verte, l’avait perdue sur le bord du chemin. Du moins la droite. Ses deux mains étaient-elles de la même couleur ? Rien n’est moins sûr. La gauche pouvait être verte, favorable à la luxuriance de la végétation, encore qu’au sol sur lequel la main bleue s’était égarée, l’herbe rase et rêche ne laissât rien présager d’un tel talent.

La main bleue passe pour être favorable à la pureté des cieux, tenir à distance tout nuage, mais celle-ci, égarée, à laquelle il manquait déjà un doigt, poussiéreuse qui plus est, avait vu de longtemps s’émousser ses pouvoirs, ne dissipait plus grand chose. J’aurais pu me baisser, la ramasser, la secouer avant de la glisser dans ma poche droite et de la porter aux objets trouvés. Je ne l’ai pas fait : je crois qu’on m’aurait ri au nez.

Filed under utopiques

Coup de pinceau, juste un

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Le peintre en herbe s’est découragé trop vite.

Paysage rapporté du bord de la falaise

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à l’éolienne tronquée

Brexit, valises et stéréotypes (ou Brexit au Montparnasse monde)

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Comme je suivais ce couple, hier à la mi-journée marchant sur le trottoir des numéros impairs du boulevard du Montparnasse, je songeais que, quoi qu’il advienne des discussions en cours, ces deux valises-là, Grande Bretagne et Petite Bretagne, au pas cadencé, avaient décidé se faire la malle.

Pour être honnête, je prenais aussi acte du fait que fusionnel dans le choix de ses bagages, ce couple n’en échappait pas pour autant aux stéréotypes de genre les plus éculés : Monsieur traînait la grande Bretagne et Madame le modèle réduit. Alors qu’ils auraient pu tout aussi bien répartir équitablement leur fardeau dans deux valises de volumes identiques égaux à la moitié de la somme des volumes d’une grande et d’une petite ; soit deux moyennes Bretagne sexuellement interchangeables.

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