L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Montparnasse Monde 17

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Posted by ms on 17 janvier 2009 at 8:06

 

Je n’adhère pas totalement à la stratigraphie officielle de la gare, celle des plans-coupes disséminés sur des panneaux dans les différents halls des différents niveaux à l’intention de ceux qui s’y perdent. Selon laquelle il n’y aurait que cinq niveaux : moins  1, métro ; 0, place Raoul Dautry ; 1, mezzanine ; 2, quais ; 3 hall Pasteur. Le moins 1, le 2 et le 3 je ne discute pas. Mon premier désaccord, d’ordre terminologique, porte sur le 0, beaucoup plus identifiable sous l’appellation  parvis, ainsi que sur le 1 qu’il suffit de désigner par Celio pour qu’on le situe. Demi-niveau qui complique bien assez les choses du fait de sa seule existence partielle et de son accessibilité, ou pas, selon les escaliers empruntés. Pas un pratiquant pour le penser en terme de mezzanine, c’est le magasin de vêtements homme qui l’ordonne (mes fils qui se fournissent là m’y donnent parfois rendez-vous) ; que l’enseigne ouvre un jour un rayon dame et  je ne m’habillerai plus ailleurs.

 

 

Outre le jardin Atlantique, naturellement mon niveau 4, que la stratigraphie officielle n’atteint pas, les plans-coupes de la gare escamotent également l’étage fantôme situé entre le moins 1 et le 0. Qu’on ne vienne pas me dire que je l’ai rêvé ce centre commercial dans le bar duquel j’ai si souvent bu des cafés dans les années 1980. Coude à coude avec des employés de la gare ou des trains, en fin de service, gros cartables posés à terre ou petits sacs plats rectangulaires, alors à la mode pour les hommes, qu’ils gardaient pendus à l’épaule. Qui d’autre se serait assemblé dans ce café si mal indiqué ?  Appendice hors circuits, galerie mal achalandée vouée à la faillite et à être murée.  Il fallait pour l’atteindre descendre vers le métro par des escaliers non mécaniques et savoir bifurquer à mi-hauteur. Ou bien, du parvis, feindre d’avoir à faire à la MGEN, en pousser la porte vitrée et suivre un couloir longeant un restaurant disparu (comportant lui-même plusieurs niveaux aveugles), qui finissait par permettre d’y descendre. Augmentée de ce niveau “moins 0,5″ et du jardin, ma stratigraphie personnelle de la gare compte sept niveaux.

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12 Comments

  • On 17 janvier 2009 at 11:33 Phileon92 said

    Bonjour Martine,

    Je me souviens très bien de “l’étage fantôme” que tu décris… j’ai notamment assidument fréquenté dans les années 80 une petite salle de jeux toute en longueur, constituée d’une vingtaine de flippers aligné le long des murs.

    Je me souviens que le monsieur d’un certain âge qui tenait cet endroit était fort aimable, ne rechignant jamais à convertir des billets en francs contre des espèces sonnantes et trébuchantes, pour alimenter ses machines.

    Et puis un beau jour, l’endroit a fermé, puis disparu… sacrifié à l’autel de la réhabilitation de la gare… ! Ce genre d’endroit ne devait plus être digne de figurer dans la nouvelle gare…

    D’ailleurs les flippers ont également disparu des cafés parisiens, détrônés par les jeux vidéos…

  • On 17 janvier 2009 at 13:15 PhA said

    Eh bien, avec ces étages qui apparaissent et disparaissent mystérieusement (JK Rowling n’a rien inventé), moi qui pratique cette gare régulièrement (mais qui ne la regardais qu’à peine avant de vous lire), je comprends mieux pourquoi je suis incapable d’y situer de mémoire quoi que ce soit.
    (Et les flippers dans les cafés…)

  • On 18 janvier 2009 at 9:12 ms said

    @Phileon92 : maintenant que tu le dis, oui, le bout de couloir aux flippers me revient – mais ne cadre pas trop avec le souvenir que je garde de cette galerie comme d’un lieu assez silencieux ; simple question d’horaires peut-être

    @PhA : si je vous aide à vous y retrouver un peu mieux dans cette gare, ma tentative n’est pas tout à fait vaine…

    Et question flippers, cafés et gares, en ce qui me concerne, les seuls un peu approchés – mais uniquement à cause des garçons qui y étaient aggripés – c’était ceux des cafés autour de la gare de Meudon Val Fleury, proche du lycée, au tout début des années 1970 – gare qui comme chacun sait ne conduit pas à Montpatnasse et avait à l’époque pour terminus Invalides.

  • On 18 janvier 2009 at 10:56 D. Hasselmann said

    Les magasins Célio sont souvent situés dans des sous-sols, allez savoir pourquoi !

  • On 18 janvier 2009 at 11:36 PdB said

    Dans ce temps-là, de ce côté-là de ce lieu moderne, j’allais à la MGEN en désensibilisation (acariens et autres : je fus asthmatique alors une intramusculaire toutes les semaines, le petit flacon dans le frigidaire chez ma mère, rue fabert, avant le repas, et apostrophes) et il y avait dans ce couloir demi-étage sur la gauche une chapelle où, quand une fois j’y entrai, des femmes noires étaient en prière (quelque chose m’a fait penser aux îles, Martinique ou autre, l’Outremer, un peu comme l’église Saint Joseph à côté de chez moi à présent), est-elle toujours là, cette chapelle, MS ?

  • On 18 janvier 2009 at 12:01 ms said

    toujours là, PdB, sur la gauche face à la gare, je n’y suis jamais rentrée, l’accès MGEN/galerie était lui sur la droite
    (asthmatique, ça ne m’étonne pas trop)

  • On 18 janvier 2009 at 12:10 PdB said

    C’est même pourquoi l’armée n’a pas voulu de moi (seulement 80 jours dont 30 en infirmerie : trop malade, même pas un homme, pauvre garçon, ah la vie civile et tous ces sous-trucs, quelle honte…) mais depuis une certaine année 63 je n’ai plus eu de crise… est-ce bête…

  • On 21 janvier 2009 at 0:05 PdB said

    Eh, en vrai il y a quand même deux persones sur la belle photo des niveaux (sans compter les reflets…) … hum, hum… :-) )

  • On 21 janvier 2009 at 0:21 ms said

    Je sais bien, PdB, je sais bien, mais je n’ai pas pu faire mieux : la batterie d’escalators sans personne, c’est vraiment dur (mais personnellement je n’en vois qu’une : celles du reflet ne comptent pas)

  • On 21 janvier 2009 at 10:53 PdB said

    je crois qu’il y en a une )à l’extrême gauche sur l’escalator qui descend – genre manteau bleu mais tête coupée : elle ne compte pas non plus (je crois en voir aussi assez déshumanisées sur l’escalator du dessous); en même temps il me semble voir que celle qui monte a une barbe, et ça, c’est assez cher…!

  • On 22 janvier 2009 at 0:08 PhA said

    En tout cas, ce feuilleton est un bon moyen de se rappeler à la mémoire de l’usager. Hier, le train s’arrêtant inhabituellement à Vaugirard, j’y ai quitté la gare directement, avec un regret tout de même : je n’allais pas pouvoir vérifier le nombre des niveaux ! (Et coup dur au retour : on a supprimé définitivement mon 15h, qui roulait depuis des temps immémoriaux. J’en étais tout désemparé. Tout fout le camp…)

  • On 15 février 2009 at 11:05 gilda said

    Ça alors, les flippers et le café, peu fréquentés une fois, deux peut-être, mais la trace dans mon souvenir et puis longtemps après plus rien ou plus l’accès alors je croyais VRAIMENT avoir rêvé.
    Oh merci. C’est beau d’apprendre qu’un rêve était une réalité.

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