L’employée aux écritures, à qui ses histoires de marquise ont légèrement monté à la tête, peut bien rêver à de somptueux atours

dans lesquels elle finirait l’année en beauté, il n’en demeure pas moins qu’arrivée trop tard pour être
celle qui distribue les tartines dans l’encoignure de la porte et le jeune homme, gilet bleu culotte jaune la regarde,
celle dans la ronde devant le château, le sang des Valois coulait dans ses veines,
celle admirable quand elle choisissait ses colliers,
celle le soir sous le grand tilleul, sa main dans la main du précepteur,
celle enjointe par son mari de dormir maintenant, il le veut, la comédie est finie,
celle qui fait naufrage, et pourtant l’île et son amoureux si proches,
celle dont les yeux de fougère se sont ouverts quand tant d’autres se fermaient,
celle qui a lu trop de romans, alors dans la calèche,
celle que l’homme magnifique de l’autre côté de la baie n’a jamais pu oublier,
celle qu’Aurélien trouva laide, la première fois qu’il la vit,
celle qui manigance tout dans ses lettres avec son amant,
celle pour qui le vice consul de France à Lahore ruina sa carrière,
celle tremblante au côté de son mari sur le champ de courses,
celle de la petite bande au bout de la plage, en polo avec une bicyclette,
et même celle qui était, comme vous le savez déjà sans rien en savoir encore…
que vais-je bien pouvoir trouver à faire pour m’occuper en 2010 ?