sans maître
le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735
"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux
Comme nos esprits, parfois, trop souvent.
La mort
sa grande faux
et sa valise à roulettes
(pour les lames de rechange
c’est qu’elle en use à courir les rues).
Ceux qui vivaient là, rue du Château mais qui n’en avaient que le nom, du château,
rouleau après rouleau, n’ont jamais vraiment choisi.
Pas moi qui leur jetterai la première brique.
Quatre posées là, bien rangées, quatuor inconséquent, sans têtes,
guère plus de jugeote,
quatre qui s’entêtent sous ma fenêtre à attendre qu’on les apprête,
que le marché dictant sa loi les étourdisse, les éblouisse, qu’enfin vienne leur tour de servir d’appâts.
C’était sur le chemin qui monte au col des Prés de Fromage, au dessus de Molines-en-Queyras,
une petite flaque de rien.
N’ont pris place sur la ligne de départ
celui à qui l’on peut écrire
celui qui se hausse du col
celui qui préfère prendre le métro avec sa provision de Metrocards
celui qui ne peut s’absenter : il vous livre en 24h chrono
celui qui se passe de commentaire
ni celui qui est allé droit dans le mur
rue des Boulangers, Paris, Ve arrondissement, et ne lâchera rien.
Je me couds une robe (point par point)
Je fais nettoyer mon manteau
et vous m’emmenez danser
à Chinatown, NYC.
Photos faites dans ce quartier en avril 2014 : bientôt un an, il serait temps d’y retourner dans la ville des villes.