L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Archives for par monts et par vaux

Carte postale de Manosque

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dans la grande rue

les boutiques de fringues font de drôles d’étalages

hétéroclites

et je m’acclimate doucement

sept 26, 2008

Spécial Fête de l’Huma

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Avant. A 10h44 je me mets en marche sur les conseils de ma feuille de route RATP, à qui j’ai indiqué que je souhaiterais arriver à La Courneuve 8 mai 1945 à midi. Je vise donc le train de 10h59 qui me permettra d’attraper un métro de la ligne 4 à 11h15 à Montparnasse, qui lui même me permettra d’attraper un métro de la ligne 7 gare de l’Est à 11h34 et au bout du compte j’y serai à 11h52 à La Courneuve 8 mai 1945. Et après : navette.

La Fête de l’Huma, pour être franche je n’y suis jamais allée, j’y pense tous les ans mais la seule édition de ma feuille de route coupe mon élan. Donc au moins, maintenant, je saurai ce qu’il en est. 

C’est peu dire que l’expédition me soucie : parler deux fois dans la même journée pour une carpe de mon espèce ; je me demande maintenant si je n’aurais pas mieux fait de m’envoler mardi dernier avec C. (qui lui y est allé tous les ans jusqu’en 1979 à la fête de l’huma) pour les Açores dont il apprécie particulièrement le climat, stable, le relief, volcanique, la tranquillité des vaches qu’on y élève et la saveur du thé qu’on y cultive. Marcher, respirer, rêver là-bas avec lui.

Mais au lieu de ça, qu’est-ce qu’ils ne me feront pas faire les gars du 62 ?

Après. De retour au bercail vers 21 h, fourbue, ravie, et j’y retournerai même demain alors que je ne m’étais pas engagée sur le dimanche. Seule fausse note, mon cafouillage horaire pour le deuxième débat que je rejoins, après qu’on m’ait cherchée partout, avec une demi-heure de retard (je n’ai pas lu le dernier courrier qui avançait l’horaire de 18 à 17 heures…)

Longtemps parlé de boulots (les nôtres et ceux des autres), d’études, d’ateliers d’écritures et de bûcherons avec Thierry Beinstingel.

Beaucoup parlé avec des lecteurs et croisé nos histoires familiales qui se recoupaient du côté de Domfront ou de Billancourt. 

L’un d’eux me raconte qu’il avait une tante cantinière à la Régie. Cette dame (morte à 103 ans) y était entrée en 1918 pour fabriquer des obus et avait pris sa retraite, devenue cantinière des cadres, à la fin des années 1950. Propos qui aiguisent ma curiosité sur le personnel féminin de Billancourt et il n’est pas dit que je ne retournerai pas un de ces jours dépouiller certains journaux en y cherchant autre chose que les échos de l’atelier 62…)

Parlé aussi avec une bibliothécaire notulienne de fraîche date, qui m’invitera peut-être, et avec une Arrageoise, qui m’invitera, sûr, l’année prochaine, à partager des colères du présent.

 

sept 13, 2008

Oléron-Pamplie

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Pour la mi-août, le blog s’est offert une vue sur la mer, ce qui n’arrive pas tous les jours. Cette ouverture Atlantique résultait de l’invitation de Marie-Josée,  tenant librairie-cabane grande ouverte sur le port de Saint-Denis d’Oléron, à l’enseigne de la Pêche aux livres. Et pas n’importe quels livres, que des bien choisis pour passer l’océan puisque, comme une pancarte en avertit le chaland, cette librairie est la dernière avant 6000 km, ce qui lui confère une lourde responsabilité.

Donc au fond de la cabane nous avons sympathiquement parlé de forgerons –avec notamment une autre fille de forgeron – et Danièle, amie de la libraire et de la librairie a lu quelques pages du livre qui nous réunissait. Merci à elles de leur accueil.

Arriver à Oléron le samedi 16 août après-midi (en repensant beaucoup au savoureux film de la fratrie Podalydès), n’est pas, du point de vue de la circulation automobile, une mince affaire. C’est une chose assez inconcevable tant qu’on ne l’a pas vécue, et surtout quand on se garde bien soi-même de jamais toucher un volant – bien que nantie de l’officielle pemission, pourvue de tout son capital de points.

Quitter Oléron la nuit venue, cette fois dans la voiture de Marie Claude, venue du Temps qu’il fait, fut chose plus aisée. Le cap était mis sur la Gâtine poitevine où j’avais tout à découvrir, et en particulier des églises romanes dont j’avais, à juste titre, entendu le plus grand bien, et un beau lavoir dont j’ignorais l’existence.

 

Le circuit du dimanche après-midi dans le Mellois passant tout près de la villégiature de Denis Montebello, nous sommes allés frapper à sa porte : ça tombait bien, il était déjà l’heure de l’apéritif et Martine et lui nous ont réservé le meilleur accueil. Avant de déboucher le Côte de Blaye, ils nous ont guidé vers l’étonnant cimetière qui surplombe leur maison. Nous avons ensemble parlé des livres en papier et de quelques autres.

De retour chez Marie Claude et Jean-Pierre, nous avons réveillonné d’un succulent pot-au-feu aux légumes du potager, bienvenu dans la nuit fraîche. Encore merci. (Seule une vue aérienne du potager rendrait compte de son harmonieux dispositif de cultures en damier, mais je ne suis pas équipée pour – j’ai mon permis de conduire, pas mon brevet de pilote)

août 18, 2008

Instantané alsacien

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Descendue du train à 13h53 en gare de Rosheim (67560), tombée nez à nez avec

et pensé à une autre Casse, celle de Pierre Bergounioux.

De passage à Strasbourg, entre deux trains, juste le temps de faire un saut jusqu’à la librairie Kléber que je voulais connaître de longue date, mais comme j’étais vraiment pressée (billet non échangeable et non remboursable…) j’ai apprécié que la littérature se trouve au rez-de-chaussée juste à l’entrée. J’en ai profité pour acheter les Cahiers de jeunesse de Beauvoir, qui ont considérablement alourdi mon bagage et lesteraient idéalement tout sac de plage bien composé (mais je n’en ai pas, n’allant jamais en vacances au bord de la mer et c’est pas demain de la veille, avec les méduses qui s’incrustent).

J’ai cruellement souffert au cours de mon séjour alsacien du monopole du toréfacteur strasbourgeois Reck sur tous les débits de boisson de la région – il se vante d’ailleurs sur son site de sa forte implantation locale. Obligée de passer au thé à toute heure, alors qu’en tant normal, j’alterne. Et je me suis souvenue qu’avec C., quand on était passé par là il y a juste 20 ans, on s’était déjà dit que si jamais on croisait le représentant de la maison, pour le moins, on aurait deux mots à lui dire… 

juil 19, 2008

En pays de connaissances

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Etre chaleureusement accueillie par Nadine et Patrice samedi dernier à la librairie des Temps Modernes à Domfront, c’était venir au plus près de l’épicentre bas-normand et bocager de l’Atelier 62, de ces lieux-mêmes dont s’était arraché le marcheur parti grossir les rangs du peuple de Billancourt.

J’ai donc rencontré des lecteurs contents de pouvoir me garantir que l’homme sur la couverture, c’était tout à fait lui et son allure et bien le béret posé toujours comme ça. Et j’ai rencontré aussi directement certains personnages du livre ou leurs descendants, lecteurs qui se sont bien reconnus, comme ils ont reconnu leurs voisins. Des gens qui s’étonnent que moi, la plus petite, je me souvienne de leurs histoires à eux tous dans ce temps-là et qui pensent qu’il fallait que je sois drôlement observatrice.

Tous heureux de reparler ensemble de la camionnette de l’épicier ambulant – et qui la revoient bien, bleue comme j’ai dit, mais quel modèle c’était ? – ou de la folle vitesse qu’on pouvait prendre en descendant à vélo la grande côte de Montgaucher.

La rencontre la plus émouvante a été celle de Christiane, fille de Fernand G. qu’on appelait le Zouave du fait de son service militaire qui avait beaucoup marqué les esprits, et elle “la Petite Zouave”. Elle m’explique que le bon compagnon de son père, le ramoneur dit “Patte de Pie” avait aussi une fille, comme elle orpheline de mère, et que toutes les deux avaient été mises en pension chez les soeurs. Elle se souvient d’un dimanche où elles étaient allées déjeuner ensemble avec leurs deux pères et qu’elles avaient emporté de chez les soeurs un livre lu à l’ombre dans un champ pour passer l’après-midi.

C’est quand elle me racontait tout cela que le photographe du Publicateur libre est passé, ça tombait bien, il y avait aussi des amis à elle, dont une autre Christiane qui lui avait offert Atelier 62, ma tante Hélène et mon cousin Antoine, d’autres personnages du livre résidant sur le Mont Margantin. Photo de groupe très attendue.

J’ai repensé après à tous les doutes qui étaient les miens pendant l’écriture, sur le fait que j’embarquais avec moi dans cette histoire à leur insu des gens qui n’avaient rien demandé… et à celui qui me disait ne pas comprendre mes inquiétudes et que tout ce monde-là serait content qu’on parle de lui ; il avait raison.

Merci Nadine et Patrice d’avoir permis ces échanges (et aussi pour les délicieux petits gâteaux de la pâtisserie d’en face). En rentrant de Domfront à Céaucé, arrêt à Saint-Laurent pour y cueillir des cerises du meilleur effet à notre fenêtre de cuisine.

 

juin 30, 2008

Parvis à Privas

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Sympathique en diable, le premier Parvis du livre à Privas, une initiative de Vincent Gloeckler, libraire accueillant, passé depuis peu de Limoges à la préfecture de l’Ardèche où sa librairie Lafontaine voisine, sous l’étonnant beffroi de l’hôtel de ville, avec un non moins sympathique bouchon littéraire tenu par le libraire d’avant.

Du 5 au 8 juin, Vincent Gloeckler organisait des rencontres autour de livres, éparpillées sur la place piétonne, dans des médiathèques, au théâtre ou encore au lycée. Nous étions quatre auteurs, invités au prétexte joliment sarcastique que : « 68/2008, oui Monsieur, cette histoire-là bouge encore » sur lequel nous avons assez librement brodé.

J’ai juste croisé Virginie Linhart, mais nous sommes appelées à nous revoir en septembre, à la fête de l’Huma, pour parler ensemble de nos pères et de leurs usines. Patrick Raynal et Philippe Delepierre sont restés comme moi jusqu’au déjeuner familial – merci Isabelle – du dimanche dans une grande maison pleine de livres.

A Privas, j’ai aussi fait l’heureuse connaissance d’Ingrid, qui fait partie de l’équipe de la librairie et a grandi à Billancourt, au plus près de l’usine Renault puisque lorsqu’elle était enfant sa mère était responsable d’un foyer de travailleurs adossé à la Régie. Elle me raconte un émouvant retour sur les lieux et les quelques traces écrites de cette histoire qu’elle y a collectées, vieux papiers de la maison jonchant encore son sol.

Désolée pour l’absence d’images une fois de plus : bien pensé à prendre l’appareil, mais pas suffisamment à temps pour charger sa batterie vide avant de partir, et déjà trois autres chargeurs dans le petit sac à dos bleu à quoi se limite toujours mon bagage pour se genre d’expédition. Sac qui ne suffisait plus, au retour, aux livres, tuiles aux amandes (“mes soixante tuiles” disait l’étiquette de Vincent…) et aux vendanges d’octobre glanés sur le parvis.

Rentrée chez moi, j’ai soigneusement colorié l’Ardèche sur la carte de France des départements dans lesquels j’ai dormi au moins une nuit. En ce moment, ma cartographie de bien modeste voyageuse prend des couleurs. 

juin 9, 2008

Les Salons (petite pensée pour Diderot en passant)

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Ma toute fraîche expérience de la fréquentation des salons du livre en province, comme auteure et non plus seulement lectrice, m’inspire une ou deux réflexions  - mais je me garderai bien de toute généralisation abusive, ne m’appuyant que sur mes venues à Limoges, fin mars, et Caen, ce dernier week end.

Dans les deux cas ma présence était liée à une opportunité de parole sur Atelier 62, dans le cadre d’une table ronde, “Littérature et mémoire ouvrière” à Limoges animée par Gérard Meudal, et d’un café littéraire, animé par Baptiste Liger à Caen. A Limoges comme à Caen, j’ai apprécié la façon dont les animateurs menaient leurs affaires, mettant en oeuvre un savoir faire sensible et en empathie avec les livres qu’ils évoquaient. 

Cette parole qui m’était donnée, avec petite lecture à Caen, a certainement joué dans ma perception positive de ma participation à ces Salons. Je ne les aurais pas vécus de la même façon s’il s’était agi de n’être là que pour rester assise à une table derrière une pile de livres. Mais cette présence plus “passive” complémentaire, je l’ai beaucoup mieux supportée que je le pensais.

Essentiellement sans doute parce que de nombreuses discussions ce sont nouées avec des visiteurs qui connaissaient le livre, l’ayant lu déjà ou simplement repéré par les articles et émissions de radio dont il a pu bénéficier. A Caen, c’était facile d’embrayer du cas de l’arasement de Billancourt à celui de la SMN, dont l’effondrement, retracé dans un livre d’Alain Leménorel, cause à son voisinage et à son monde un traumatisme comparable. A Caen, où je pensais qu’on me parlerait aussi de la fin d’un monde rural  et de son artisanat, géographiquement tout proche, c’est bien d’usines et d’ouvriers dont il était question dans nos échanges.

J’en ai profité pour rappeler à mes interlocuteurs l’existence de la pétition à signer pour l’indispensable inscription d’un lieu de mémoire ouvrière dans les aménagements à venir de l’île Seguin et le colloque du 17 juin à Boulogne, procédant de la même opération de sensibilisation initiée par les anciens travailleurs du site. Longuement parlé avec des gens qui étaient des adeptes de la librairie La Réserve à Mantes-la-Jolie et avaient participé à la fête de ses 30 ans l’année dernière. Longuement parlé aussi avec le libraire qui m’accueillait sur son stand, Laurent du Brouillon de culture, qui se pose plein de questions sur Internet et librairie et envisage, en espérant une amélioration du délai de mise à jour pour les livres réservés, de rejoindre le portail Place des libraires.

A Caen, j’ai noué également des contacts en vue de déplacements à venir dans la bibliothèque de la ville, et je l’espère dans celles d’Ouistreham et d’Honfleur. J’ai aussi retrouvé avec plaisir une blogueuse de la médiathèque de Lisieux, où j’etais passée en Décembre.

Petite pierre à l’avancement de la sociologie des auteurs, mais je ne suis pas Bernard Lahire, j’ai affiné mon observation initiée à Limoges d’une sous-catégorie parmi les habitués des salons provinciaux que l’on pourrait définir comme “auteur venant avec son épouse pour laquelle on rajoute une chaise et qui le remplace en cas d’absence momentanée”.

Appareil photo oublié encore une fois, sinon je vous aurais montré les assiettes dressées pour le banquet-lecture “A table avec Gustave Flaubert” du dimanche midi, avec serviettes pliées en bonnet d’évêque comme au repas de noces d’Emma.

mai 26, 2008

Si vous passez par Royan…

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Ne manquez surtout pas de rendre visite à la librairie du Rivage, dans laquelle Patrick, Catherine et Valérie m’accueillaient samedi pour parler d’Atelier 62. Georges et Marie Claude du Temps qu’il fait avaient fait eux aussi la route depuis Cognac (et même encore plus loin). Merci à tous.

Comme je n’ai pas encore tous les réflexes de la parfaite blogueuse, j’y suis allée sans appareil photo (je possède un quart d’appareil en copropriété familiale), ni enregistreur (je n’en possède pas). Donc, pour les photos de la soirée, celle de Patrick faisant les présentations dans la librairie, c’est Catherine qui l’a faite, pour le ressac dans la nuit au sortir du restaurant à Saint-Palais, je vous laisse imaginer. Quelques beaux martellements de grains aussi.

Patrick fait les présentations

Emerveillée encore une fois de la densité et de la qualité des échanges qui se nouent autour de ce livre, depuis le tout début de l’aventure il y a deux ans et demi. A Royan il paraît que nous étions une quarantaine dans la librairie dont les tables avaient été poussées. De fidèles lecteurs/amis de la librairie et des membres de la Ligue des droits de l’homme, qui s’associait à la soirée ; le vin était offert par un magasin bio ami aussi, merci. Une journaliste de Sud Ouest est passée en coup de vent.

Patrick a son rangement à lui pour les livres et n’est pas fanatique de signalétique : il se sentirait un peu dépossédé de son trésor si tout le monde s’y retrouvait d’emblée… Ce qui se comprend mieux quand on sait que sa vie de libraire n’a commencé qu’il y a 3 ans, après une autre qui n’avait rien à voir. Quand on voit où il en est aujourd’hui, avec les livres et avec les lecteurs qui le suivent, on se dit que le métier était fait pour lui. Le Rivage fait partie du groupement de librairies Initiales, qui vient de fêter ses dix ans.

Dans l’après-midi, explorant avec lui le rayon des livres qu’il bichonne tout spécialement (Escampette, Temps qu’il fait, Fata Morgana and co) Patrick me conseille vivement de lire Allain Glykos (qu’il a reçu il n’y a pas longtemps) que je ne connais pas. Ce sera fait sans tarder, en commençant par A proprement parler et Aller au diable qui m’ont paru très bien (à l’Escampette les deux) : Glykos semble maîtriser l’art de la découpe des mots en 4.

Merci encore à toute l’équipe du Rivage de son accueil (qui donne envie de revenir très vite) et bonnes lectures à tous. J’ai quitté Royan avec un seul regret : rater les tapas chez Roberto dans quelques semaines..

mai 19, 2008

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