L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

Les Salons (petite pensée pour Diderot en passant)

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Posted by ms on 26 mai 2008 at 17:04

 

Ma toute fraîche expérience de la fréquentation des salons du livre en province, comme auteure et non plus seulement lectrice, m’inspire une ou deux réflexions  - mais je me garderai bien de toute généralisation abusive, ne m’appuyant que sur mes venues à Limoges, fin mars, et Caen, ce dernier week end.

Dans les deux cas ma présence était liée à une opportunité de parole sur Atelier 62, dans le cadre d’une table ronde, “Littérature et mémoire ouvrière” à Limoges animée par Gérard Meudal, et d’un café littéraire, animé par Baptiste Liger à Caen. A Limoges comme à Caen, j’ai apprécié la façon dont les animateurs menaient leurs affaires, mettant en oeuvre un savoir faire sensible et en empathie avec les livres qu’ils évoquaient. 

Cette parole qui m’était donnée, avec petite lecture à Caen, a certainement joué dans ma perception positive de ma participation à ces Salons. Je ne les aurais pas vécus de la même façon s’il s’était agi de n’être là que pour rester assise à une table derrière une pile de livres. Mais cette présence plus “passive” complémentaire, je l’ai beaucoup mieux supportée que je le pensais.

Essentiellement sans doute parce que de nombreuses discussions ce sont nouées avec des visiteurs qui connaissaient le livre, l’ayant lu déjà ou simplement repéré par les articles et émissions de radio dont il a pu bénéficier. A Caen, c’était facile d’embrayer du cas de l’arasement de Billancourt à celui de la SMN, dont l’effondrement, retracé dans un livre d’Alain Leménorel, cause à son voisinage et à son monde un traumatisme comparable. A Caen, où je pensais qu’on me parlerait aussi de la fin d’un monde rural  et de son artisanat, géographiquement tout proche, c’est bien d’usines et d’ouvriers dont il était question dans nos échanges.

J’en ai profité pour rappeler à mes interlocuteurs l’existence de la pétition à signer pour l’indispensable inscription d’un lieu de mémoire ouvrière dans les aménagements à venir de l’île Seguin et le colloque du 17 juin à Boulogne, procédant de la même opération de sensibilisation initiée par les anciens travailleurs du site. Longuement parlé avec des gens qui étaient des adeptes de la librairie La Réserve à Mantes-la-Jolie et avaient participé à la fête de ses 30 ans l’année dernière. Longuement parlé aussi avec le libraire qui m’accueillait sur son stand, Laurent du Brouillon de culture, qui se pose plein de questions sur Internet et librairie et envisage, en espérant une amélioration du délai de mise à jour pour les livres réservés, de rejoindre le portail Place des libraires.

A Caen, j’ai noué également des contacts en vue de déplacements à venir dans la bibliothèque de la ville, et je l’espère dans celles d’Ouistreham et d’Honfleur. J’ai aussi retrouvé avec plaisir une blogueuse de la médiathèque de Lisieux, où j’etais passée en Décembre.

Petite pierre à l’avancement de la sociologie des auteurs, mais je ne suis pas Bernard Lahire, j’ai affiné mon observation initiée à Limoges d’une sous-catégorie parmi les habitués des salons provinciaux que l’on pourrait définir comme “auteur venant avec son épouse pour laquelle on rajoute une chaise et qui le remplace en cas d’absence momentanée”.

Appareil photo oublié encore une fois, sinon je vous aurais montré les assiettes dressées pour le banquet-lecture “A table avec Gustave Flaubert” du dimanche midi, avec serviettes pliées en bonnet d’évêque comme au repas de noces d’Emma.

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10 Comments

  • On 26 mai 2008 at 21:10 PdB said

    Courage pour demain (déjà)
    Et puis la catégorie (pourquoi sous ?) que vous avez mise au jour comporterait-elle aussi des affidés de le gent masculine ?`
    Ah…
    Vous vous souvenez de “la Nuit Américaine” et de la femme du régisseur qui vient sur les tournages (elle y tricote) pour que son mari ne succombe pas aux avances des femmes de mauvaise vie dont le cinéma, c’est connu, est peuplé ?

  • On 26 mai 2008 at 21:32 ms said

    Dans mon voisinage immédiat, ni à Limoges ni à Caen, l’inversion de la figure n’était observable. La Nuit américaine et la femme du régiseur : y’a de ça.
    Et quel chouette film La nuit américaine, le plus beau sur l’amour du cinéma à mon avis.

  • On 26 mai 2008 at 22:09 michèle pambrun said

    Truffaut dans “Les films de ma vie” dit que d’abord il a vu beaucoup de films, qu’ensuite il s’est mis à noter le nom du metteur en scène en sortant de la salle, puis qu’il revoyait souvent les mêmes films, le nom du metteur en scène déterminant le plus souvent ses choix…
    Mais j’étais passée pour prendre des nouvelles du hamster, m’assurer qu’il n’engloutissait pas trop de glaces.

  • On 26 mai 2008 at 22:21 PdB said

    “les 400 coups” aussi était bien à ce sujet-là d’amour du cinéma
    mais à ce sujet, je crois que tous les films de wells sont tellement magnifiquement faits qu’ils en parlent aussi beaucoup…
    mais ça y est, le hamster est parmi nous ? je croyais que c’était pour demain …?

  • On 26 mai 2008 at 22:31 admin said

    oui PdB c’est fait de ce matin (faut suivre dans le Petit journal !) la glace j’applique sans modération et j’ingurgite raisonnablement.
    J’aimerais quand même aller à la Academic Pride de demain après-midi, départ 14h30, MSH bd Raspail, mais pas sûre d’être en état
    A propos de Truffaut, je reviens à Caen, où j’ai aussi, au pied levé, remplacé Antoine de Baecque dans une table ronde, retenu à Paris par impondérable universitaire.

  • On 27 mai 2008 at 8:51 PdB said

    sur quoi donc, cette table ronde ? le ciné ? faudrait nous en parler aussi…

  • On 27 mai 2008 at 9:31 redonnet said

    “Salons du livre provinciaux” ?
    Parce que y’en a qui ne le sont pas ?

  • On 27 mai 2008 at 11:07 ms said

    Bertrand, vous avez raison, la Porte de Versailles, avec son emprise sur le périph, abrite aussi des “scènes de la vie de province”.
    PdB : “Malaise dans la culture française”, avec Jacques-Pierre Amette et Didier Rykner, animée par Denis Demonpion. Heureusement que j’étais là, pour suggérer à mi-course, qu’au lieu de seulement déplorer, on pourrait peut-être aussi se réjouir de certaines choses qui se passent sur Internet, par ex. musées virtuels comme Musea (en histoire des femmes) ou remue.net et son sillage en littérature…

  • On 27 mai 2008 at 11:29 PdB said

    Le problème, avec la réjouissance, c’est qu’elle fait la part (belle?) à la jouissance – on peut jouer sur les mots aussi- et que, dans le monde contemporain, actuel et moderne, il n’y a pas lieu du tout de se réjouir – enfin je trouve. En même temps, et parallèlement, et sensiblement aussi, il nous faut toujours aussi tenter la joie de vivre, le positif et le présent tourné vers le futur; l’(avenir et l’espoir. On met tout ça dans un sac, on secoue, et on prend, au hasard… Pour penser à l’appareil photo, il vous en faut un – à vous, pas un quart. N’hésitez plus : achetez-le.
    D’autre part, académic pride sous la pluie, ça va être coton… et la glace, ça va ? Vous vous reconnaissez au miroir ? Bon courage :-) )

  • On 27 mai 2008 at 12:40 ms said

    Le hamster temporaire est très sensible aux encouragements qui lui sont prodigués : merci

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