L'employée aux écritures

le blog de Martine Sonnet – ISSN : 2267-8735

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"Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?" Henri Michaux

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Bibliographie

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Une bibliographie de mes publications, mélangeant ce qui se range au rayon littérature et ce qui se range au rayon histoire, aussi à jour et exhaustive que possible, de mes premiers articles en 1980 au 30 octobre 2023.

Ouvrages

Couturière, Paris, Publie.net, 2012 [édition numérique seulement]

L’éducation des filles au temps des Lumières, rééd. en format de poche, Paris, CNRS Ed./Cerf, 2011, 356 p. (Collection Biblis)

Montparnasse monde, Cognac, le Temps qu’il fait, 2011, 139 p.

Atelier 62, rééd. en format de poche, Cognac, le Temps qu’il fait, 2009, 193 p. (Collection Corps neuf)

Atelier 62, Cognac, le Temps qu’il fait, 2008, 235 p.

Chronologie de la France moderne, Paris, PUF, 1996, 128 p. (Collection Que sais-je ? n°3178)

Chronologie de l’histoire de France (co-écrit avec Thérèse Charmasson et Anne-Marie Lelorrain), Paris, PUF, 1994, 876 p. (Collection Premier Cycle)

L’éducation des filles au temps des Lumières, Paris, Cerf, 1987, 354 p.

Articles de revues et chapitres d’ouvrages collectifs

(Nombre de mes articles et contributions à des ouvrages collectifs sont lisibles en ligne : n’hésitez pas à cliquer sur les liens).

« Deux mathématiciennes à la Caisse nationale des sciences : débuts croisés de Marie Charpentier et de Marie-Louise Dubreil-Jacotin», Le monde des mathématiques, sous la direction de Pierre-Michel Menger et Pierre Verschueren, Paris, Editions du Seuil, 2023, p. 313-357 (Les livres du nouveau monde).

« Faire connaître ses travaux : l’accès à la publication de la première génération de boursières et boursiers de la Caisse nationale des sciences »Modalités de la communication scientifique et technique : perspectives historiques / Communicating Science and Technology : Historical Perspectives, Muriel Le Roux ed., Bruxelles, Peter Lang, 2023, p. 157-184 (collection « Histoire des échanges, communications, postes et territoires).

«Comment la MiRe m’a ouvert les yeux », MiRe, 40 ans d’animation et de valorisation de la recherche, Paris, Drees, 2022, p. 52-53.

« L’intercalaire », Raymond Josué Seckel, le bibliothécaire des deux rives, textes réunis par Marie-Noëlle Bourguet-Seckel, Nadine Férey-Pfalzgraf et Jean-Didier Wagneur, Paris, Aux éditions des Cendres, 2021, p. 143-144.

« Les chercheuses de la Caisse nationale des sciences en France dans les années 1930 : l’insertion immédiate des femmes dans un métier neuf »Les femmes et le savoir / Women and Knowledge / Frauen und Wissen, sous la direction de J. Godlewicz-Adamiec, D. Krawczyk et al., Paris, Classiques Garnier, 2020, p. 149-168.

« Bienvenue dans ma vie de bureau »Refléxivité(s), livre liquide issu de l’expérience des Espaces réflexifs, sous la direction de Mélodie Faury et Anne-Marie Paveau, Québec, éd. Science et bien commun, 2019 (édition numérique seulement).

« Conduite à tenir pour vivre une année bergounienne », Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, sous la direction de Laurent Demanze, Caen, Passage(s), 2019, p. 175-179.

« Faire de la recherche son métier ? Les “sciences humaines” à la Caisse nationale des sciences (1930-1939) »Revue d’histoire des sciences humaines, 2019, n°34, p. 125-154.

« A Collective Biography of an Emerging Professional Group : Chemists Granted by the Caisse Nationale des Sciences (National Fund for Sciences) in the 1930s  »Perspectives on Chemical Biography in the 21st Century, Ed. by Isabel Malaquias and Peter J.J. Morris, Cambridge Scholars Publishing, 2019, p. 141-150.

« Elargir le cercle », La fabrique des transclasses, sous la direction de Chantal Jaquet et Gérard Bras, Paris, PUF, 2018, p. 119-138.

« Les femmes aussi travaillaient » [le travail féminin dans l’émission d’Eliane Victor], La Faute à Rousseau, juin 2018, p. 12-13.

« Quelques échos des pratiques musicales dans l’éducation des filles au XVIIIe siècle »Pratiques musicales féminines : discours, normes, représentations, sous la direction de Caroline Giron-Panel et Catherine Deutsch, Lyon, Ed. Symétrie, 2016, p. 35-56.

« Entretien avec Martine Sonnet et Thierry Beinstingel », mené par Maryline HeckEcrire le travail au XXIe siècle : quelles implications politiques ?, sous la direction de Aurélie Adler et Maryline Heck, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2016, p. 123-133.

« Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux », La Faute à Rousseau,juin 2016, p. 59-60.

« Geneviève Randon de Malboissière », Dictionnaire des femmes des Lumières, sous la direction de Huguette Krief et de Valérie André, Paris, Honoré Champion, 2015, p. 784-785.

« Registre des Forges d’Hennebont », L’arbre qui cache la forêt (des mots), [collectif d'élèves en CAP fleuriste et d'apprentis en BAC pro aménagement paysager et en production florale du lycée horticole de Saint Jean-Brévelay, Hennebont], Hennebont : ALESA, 2013, p. 15-29.

« Atelier 62 : un récit littéraire du travail en friction avec les sciences sociales», Intercambio, 2e série, vol. 5, 2012, p. 204-219.

« L’émoi des demoiselles en voyage. Du voyage dans quelques journaux intimes de jeunes filles du XIXe siècle »Genre & Histoire [En ligne], 9 | Automne 2011, mis en ligne le 09 juin 2012, consulté le 10 septembre 2012.

« Lire par dessus l’épaule de Manon Phlipon : livres et lectures au fil de ses lettres aux demoiselles Cannet (1772-1780) », Histoire et civilisation du livre, 2011, t. 7, p. 349-374.

« Le courrier des lecteurs d’Atelier 62 », La faute à Rousseau, 2011, n° 58, p. 37-39.

« Page arrachée aux mémoires apocryphes de la marquise de Verdelin, juillet 1778 », 100 monuments, 100 écrivains : histoires de France, sous la direction d’Adrien Goetz, Paris, Éd. du Patrimoine, Centre des monuments nationaux, 2009, p. 300.

« Elle me dit », Quai des lettres, n°18, décembre 2008, p.

« Les recherches de la MiRe achevées entre 2001 et 2005 et leurs débouchés éditoriaux : quelques éléments de repérage », La lettre de la MiRe, septembre 2007, n°14, p. 16-18.

« Territoires d’historiennes à la fin du XXe siècle : quelques éléments de mesure », Histoires d’historiennes, sous la direction de Nicole Pellegrin, Saint-Etienne, Presses universitaires de Saint-Etienne, 2006, p. 125-142.

« Genre et partage du travail scientifique aux origines du CNRS (France, années 1930) », Documents de travail du MAGE, 2006, n° 9, p. 225-235.

« Les auteurs dans la Revue française du travail, puis Revue française des affaires sociales, de 1946 à 2004 : quels profils ? »Revue française des affaires sociales, 2006, n°4, p. 63-83.

« L’éducation des filles à l’époque moderne »Historiens et géographes,2006, n°393, p. 255-268.

« Echo du séminaire”Regards pluriels sur le monde du travail », 29 septembre-1er octobre 2005, Aix-en-Provence », La lettre de la MiRe, janvier 2006, n°8, p. 15-16.

« Dynamiques professionnelles dans le champ de la santé : présentation du dossier  »Revue française des affaires sociales, 2005, n°1, p. 7-15.

« Echo du colloque  sur “Les dynamiques professionnelles dans le champ de la santé”, 23-24 mai 2005 », La lettre de la MiRe, octobre 2005, n°7, p. 15-16.

« Combien de femmes au CNRS depuis 1939 ? »,  Les femmes dans l’histoire du CNRS.Paris, CNRS, 2004, p. 39-67.

« Geneviève Randon de Malboissière et ses livres : lectures et sociabilité culturelle féminines dans le Paris des Lumières »Lectrices d’Ancien Régime, sous la direction d’Isabelle Brouard-Arends. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2003, p. 131-142.

« Les femmes auteurs dans la Bibliographie annuelle de l’histoire de France »,  Mnémosyne. Association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre. Bulletin d’information, 2002, n°1, p. 49-59.

« Le savoir d’une demoiselle de qualité : Geneviève Randon de Malboissière (1746-1766) »,  L’educazione dell’uomo e della donna nella cultura illuministica, a cura di Lionello Sozzi. Memorie dell’Academia delle scienze di Torino, Classe di scienze morali, storiche e filologiche, 2000, ser. V, vol. 24, fasc. 3, p. 167-185.

« Les tendances historiographiques d’après la Bibliographie annuelle de l’Histoire de France (1975-1995) »Dix-huitième siècle, 1998, n°30, p. 155-164.

« Le « privilège » éducatif des Parisiennes à la fin de l’Ancien régime », L’éducation des femmes en Europe et en Amérique du Nord de la Renaissance à 1848 : réalités et représentations, sous la direction de Guyonne Leduc. Paris, L’Harmattan, 1997, p. 317-328.

« Que faut-il apprendre aux filles ? idéaux pédagogiques et culture féminine à la fin du XVIIIe siècle »Papers on French Seventeenth Century Literature,1995, vol. 22, n°43, p. 369-378.

« L ‘éducation des filles avant la Révolution », Notre histoire, n°121, avril 1995, p. 31-34.

« Une fille à éduquer »,  Histoire des femmes en Occident,sous la direction de Georges Duby et Michelle Perrot. T.3 : XVIe-XVIIIe siècles, sous la direction d’Arlette Farge et Natalie Zemon Davis. Paris, Plon, 1991, p. 111-139. Nombreuses traductions. Rééd. 2002 (Collection Tempus)

« Le travail des mères : approche historique »,  La famille : l’état des savoirs, sous la direction de François de Singly. Paris, La Découverte, 1991, p. 145-155. Rééd. 1997.

« Les leçons paternelles »Histoire des pères et de la paternité, sous la direction de Jean Delumeau et Daniel Roche. Paris, Larousse, 1990, p. 259-278. Rééd. Paris, Larousse, 2000, p. 269-288 (Collection in extenso).

« L’éducation des filles à Paris au XVIIIe siècle : finalités et enjeux »Problèmes d’histoire de l’éducation. Rome, Ecole française de Rome, 1988, p. 53-78.

« Ce qu’on ne dit pas aux filles… »,  Notre histoire, n° hors série, 1988, p. 55-58.

« Education et Première Communion au XVIIIe siècle », La Première Communion : quatre siècles d’histoire, sous la direction de Jean Delumeau. Paris, Desclée de Brouwer, 1987, p. 115-131.

« Apprendre à lire pour communier », Notre histoire, n°34, mai 1987, p. 31-34.

« Orientation bibliographique », L’histoire de l’enseignement, XIXe-XXe siècles : guide du chercheur, sous la direction de Thérèse Charmasson, Paris, Publ. de la Sorbonne, INRP, 1986, p. 9-51.

« La lecture dans les petites écoles »Dix-huitième siècle, 1986, n°18, p. 33-43.

« Cinq années de Bibliographie d’histoire de l’éducation française, 1976-1980 : repères pour un bilan historiographique »Histoire de l’éducation, 1985, n°26, p. 17-37.

« L’historiographie de l’éducation dans le Nord, 1976-1980 », Revue du Nord, t. 67, n°266, 1985, p. 807-809.

« Comment devient-on une « épouse-secrétaire » à Paris au XVIIIe siècle ? » Pénélope, pour l’histoire des femmes, 1984, n°10, p. 75-77.

« Instruire les filles du peuple : les institutions charitables d’enseignement féminin à Paris au XVIIIe siècle », Informationen zur Erziehungs- und bildungshistorishen Forschung, 1984, t. 25, vol. 3, p. 75-77.

« Petites filles modèles du XVIIIe siècle », Historia, n°455, novembre 1984, p. 25-32.

« L’éducation des filles à Paris au XVIIIe siècle », Pénélope, pour l’histoire des femmes, 1980, n°2, p. 11-14.

« Les almanachs politiques parus pendant la Révolution française »Bulletin des bibliothèques de France, 1980, t. 25, n° 1, p. 5-10

Collaborations et participations diverses à l’édition

Siméon-Prosper Hardy, Mes loisirs, ou Journal d’événements tels qu’ils parviennent à ma connoissance (1753-1789), volumes II-IX (1771-1787), publié sous la direction de Pascal Bastien, Sabine Juratic et Daniel Roche, Paris, Hermann, 2009-2023, 9 vol.

Pierre Strobel : penser les politiques sociales. Contre les inégalités : le principe de solidarité, co-coordonné avec Sandrine Dauphin et Lise Mingasson, La Tour d’Aigues, Ed. de l’Aube, 2008, 254 p. (collection Monde en cours)

Bibliographie annuelle de l’histoire de France,années 1996 à 2001, Paris, CNRS Editions, 1997 à 2002, 6 vol.

Les Colléges français ; 16°-18° siècles / Marie-Madeleine Compère, Dominique Julia. 2, Répertoire France du Nord et de l’Ouest  / avec la collab. de Philippe Marchand, Alain Oger, Philippe Pauchet, Martine Sonnet, Paris, Ed. du C.N.R.S., 1988, 710 p.

« Bibliographie d’histoire de l’éducation française », années 1979 à 1986, dans la revue Histoire de l’éducation, n°15-16, août 1982 à 43-44, septembre 1989.

Revues surréalistes françaises autour d’André Breton : 1948-1972 / par Marguerite Bonnet et Jacqueline Chénieux-Gendron ; avec la collab. de José Pierre, José Vovelle, Philippe Bernier et Martine Sonnet, Millwood, N.Y., London, Nendeln, Liechtenstein, Kraus international, 1982, 294 p.

Inédits divers en ligne

« Je est Hardy : usages de la première personne du singulier dans “Mes loisirs ou Journal d’événemens tels qu’ils parviennent à ma connoissance” de Siméon Prosper Hardy », document de travail inédit mis en ligne sur HAL, décembre 2021, 15 p.

Repasseuses, revue Tiers Livre, 2013.

Notes de voyages avec livre 1. des départs2. des villes3. des hôtels4. des rencontres, Paris, Mélico, 2010 (les deux dernières parties – 5. des retours; 6. chambre 62 – ne sont plus en ligne)

Année compte double : petit journal du 1er décembre 2007 au 30 novembre 2008 augmenté de son index alphabétique, catégorique et subjectif, s.l., s.n., s.d., 92 p.

Voir aussi mes textes parus sur le site remue.net

et, ici et là, des textes sur des blogs amis comme Chasseur de tête accueilli par Pierre Cohen-HadriaPetite typologie illustrée des butoirs montparnassiens chez Urbain, trop urbainLa valise à New York, chez Cécile Portier ; New York, jeu de miroir, chez Maryse Hache.

Comptes rendus d’ouvrages notamment pour les revues

Recherche & Formation ; Annales, histoire, sciences socialesTravail, genre et sociétésRevue française des affaires socialesLe mouvement socialHistoire de l’éducationLa quinzaine littéraireBulletin des bibliothèques de France

et (ajout du 14 novembre 2022) pour le site fabula.

NB : rubrique à compléter mais en attendant les portails de revues en ligne Cairn et Persée permettent d’accéder à certains d’entre eux

nov 13, 2022

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

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Reprenons ou plutôt recueillons les jonquilles là où nous les avions laissées, fin 2015, au terme de la lecture du Carnet de notes 2011-2015 : sur le talus. La parution récente du Carnet de notes 2016-2020 permet en effet de prolonger les observations botanicoclimatiques sur l’éclosion des jonquilles en terrain pentu de la vallée de l’Yvette, juste en dessous du bois d’Aigrefoin.

Donc, si vous avez manqué le début (comme disait le Télé 7 jours familial de mes jeunes années téléspectatrices), les jonquilles 2016 prenant une longueur d’avance, avaient pointé leur nez dès le 6 décembre 2015 et c’était Gabriel, de passage à Gif, qui s’en était avisé. J’avais souligné cette précocité dans mon précédent bilan d’étape par lequel il convient de passer pour remonter l’éphéméride jusqu’en 1991.

En 2017, les choses rentrent (provisoirement) dans l’ordre, c’est le 4 février que La première jonquille est à demi éclose ; quatre jours plus tard, donc le 8, Cinq jonquilles ont fleuri. Le 20 novembre, Pierre Bergounioux consignant quelques arguments en vue de sa participation prochaine à une émission de Radio France dans laquelle il sera question de variations climatiques, entre clémence des hivers et fruits tardifs, en administre la preuve définitive par la floraison de plus en plus précoce des jonquilles.

Jonquilles bonne filles qui ne le démentent pas puisque un mois plus tard, le 23 décembre 2017, la floraison 2018 s’amorce, et cette fois c’est Cathy qui a l’oeil : Cathy, retour des courses, m’annonce que la première jonquille vient d’éclore à la place habituelle – sous-entendu sur le talus. Le 4 janvier 2018 le bouquet annuel s’étoffe ce ne sont pas moins de six jonquilles qui ont fleuri.

Le 14 janvier 2019 la première jonquille déplisse sa corolle à la place habituelle, sur le talus, si ce n’est à son heure, du moins à son année. Trois jours plus tard, le 17, La jonquille du talus s’est épanouie. Le 3 février Deux nouvelles jonquilles déplissent leur corolle, et le 7 février six jonquilles sont fleuries.  Mais le 5 avril les jonquilles ont passé.

Pour mieux revenir. Dès le 22 décembre de cette même année 2019, la cohorte 2020 pressée d’en découdre, trompe la vigilance de l’observateur : Trois pousses de jonquille sont sorties de terre, hier ou dans la nuit, à l’emplacement habituel. Le 4 janvier 2020 Les deux premières jonquilles viennent d’éclore sur le talus. Le 10 Ce sont cinq jonquilles qui sont en fleur, sur le talus. Le 1er février De nouvelles jonquilles fleurissent, et le  29 février, profitant des largesses de l’année bissextile Toutes les jonquilles sont fleuries.  Mais, pauvres d’elles, dès  le 30 mars Les jonquilles sont fanées. Cathy les a étêtées. Leur épargnant le premier confinement.

Qu’à cela ne tienne, deuxième vague épidémique plus ou moins mal maîtrisée, les fleurs 2021 sont prêtes à affronter la troisième. Le 18 décembre Les premières jonquilles sont sorties de terre, à la place habituelle, sur le talus. Avant que, le dernier jour de l’année, Pierre Bergounioux ne referme son Carnet de notes 2016-2020 sur cette ultime mention : La première jonquille a fleuri. Un signe d’espoir – le même jour On perçoit le très léger grain de lumière – par temps lugubres.

PS. Si vous découvrez le blog et souhaitez continuer votre lecture par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux, passez donc par ici :

Un printemps bergounien malgré tout

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

Filed under coin lecture
mai 2, 2021

Un printemps bergounien malgré tout

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Pandémie et confinement tendant à nous faire perdre le Nord, j’ai oublié de mettre en ligne aux premiers jours d’avril, comme je me l’étais promis, la suite de mon année bergounienne. Je m’en aperçois et je boucle donc l’année, après mes extraits consacrés à l’été, à l’automne et à l’hiver. Un petit bol d’air corrézien nous fera du bien. Donc toujours selon les principes de ma “Conduite à tenir pour vivre une année bergounienne” publiée dans le livre collectif Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, dirigé par Laurent Demanze en 2019, suite de ma contribution inspirée par ma relecture des trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010) pour y puiser le schéma de l’année bergounienne archétypique. Je rappelle que tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites des Carnets.

Avril, mai, juin.

Printemps théorique parce que certaines années l’hiver revient au seuil d’avril, quand ce ne sont pas les giboulées qui frappent à contre-temps mars en mai puisque nous avons eu mai en mars. Néanmoins,profiter des vacances dites de printemps pour descendre en Corrèze même si les huit ou dix jours du séjour ne procurent qu’un avant-goût (de trop peu) de la cure régénérative de juillet. Mettre le cap sur les Bordes, lever 5h30, départ 6h, arrivée 11h, horaire susceptible de varier en fonction des arrêts facultatifs à Orléans, Clermont-Ferrand et/ou Brive. Faire éventuellement l’acquisition d’une carte de pêche en chemin, juste avant d’arriver. Dès l’après-midi ou, au pire, le lendemain passer voir les stocks de matière première à souder au camp des Bohémiens et à la chaudronnerie, en faire provisions : toujours au moins des dents de faucheuses (coriaces à arracher) et des riblons à la pelle. En soirée monter sur le plateau taquiner les truites de la Dadalouze, s’il s’en trouve quelques unes de précoces. Respirer, enfin, respirer. De retour dans la vallée de l’Yvette, si la saison se respecte, tout est vert, soudain, et on se rappelle que c’est déjà le mois de mai ; en avril et mai souhaiter aux plus proches (et à soi-même) leurs anniversaires. Un jour férié, le 1erou le 8 mai faisant parfaitement l’affaire, rentrer dans Paris en voiture, stationner le long du boulevard Edgar Quinet et selon une habitude qui s’invétère finir d’atteindre la Foire de Paris à la porte de Versailles par le métro, ligne 12. Faire là ses emplettes-cadeaux d’anniversaires au pavillon abritant les artisans du monde. L’année scolaire tirant vers sa fin, dernier vendredi de semaine B, derniers bulletins, derniers conseils de classes, s’autoriser à respirer la paix divine du soir de juin à dix heures précises, quand tout est parfum, profusion, gloire et s’offrir même le luxe d’une traversée du campus giffois du CNRS pour s’y saouler aux effluves de l’allée des tilleuls. Combiner le dernier book day fraternel parisien de la saison dans son circuit habituel (rue de Provence, passage Verdeau, métro pour le Quartier Latin puis rue de l’Odéon, boulevard Saint-Michel et bistro rue Monsieur-le-Prince avant de se séparer) avec un passage à la foire au livre ancien de la place Saint-Sulpice. Retour cartable plein à craquer, dos cassé pour trois jours. Corriger les copies du brevet et prendre enfin congé du collège dans la paix mystérieuse, un peu magique, du dernier jour.

PS. Si vous découvrez le blog et souhaitez continuer votre lecture par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux, passez donc par ici :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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avr 9, 2020

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

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Je continue à déposer ici, saison après saison, ma “Conduite à tenir pour vivre une année bergounienne” publiée dans le livre collectif Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, dirigé par Laurent Demanze en 2019. Une contribution inspirée par ma relecture des trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010) pour y puiser le schéma de l’année bergounienne archétypique. Premier janvier 2020 oblige, ce sont les mois de janvier, février et mars que je propose aujourd’hui, accompagnés des meilleurs voeux de L’employée aux écritures. Tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites des Carnets.

Janvier, février, mars. Guetter, à Gif-sur-Yvette sur la butte en lisière du bois d’Aigrefoin, l’éclosion de la première jonquille ou le premier chant du merle, événements qui surviennent à dates variables et font le nouvel an. Pour le reste, oublier au plus vite un premier trimestre pénible, du premier dimanche de janvier, le jour le plus triste de l’année, au dernier jour du premier mois de l’année, le pire, après quoi dans l’antre noir et glacé où l’an est en gésine, attendre que février s’achève pour quitter la face d’ombre, le versant noir de l’année ; un mois plus tard, gagner enfin une prometteuse heure d’été en espérant ne pas avoir vu passer le mois de mars. Résister coûte que coûte à ces trois mois sans échappatoires corréziennes, sans forces de la nature à éprouver que le surgissement effronté, sortis du bois, de quelques chevreuils gourmands de bourgeons ou d’une laie suivie de ses marcassins. Mois d’hiver avec, pour tout viatique, des après-midis dominicales à suivre le cours de la Mérantaise qui mêlera son filet d’eau à celles de l’Yvette. Se plier au temps cadencé, semaine A semaine B, de l’emploi du temps du collège. Arracher à la nuit d’avant l’aube les heures d’écriture, de lecture, d’étude, les instants à s’appartenir. Concéder le peu qu’il reste de jour, hors du collège, à la vie domestique : lessives, provisions de pain, courses au supermarché, cuisine – steaks hachés/coquillettes les mercredis. Cours du matin dispensés, semaine contrainte bouclée, s’accorder dans l’ébriété vague des samedis après-midis et leur insidieux parfum de désœuvrement une virée en hôtel des ventes, à Rambouillet, à Versailles – en revenir accompagné d’un crocodile empaillé d’un bon mètre de long- voire jusqu’à Chartres si le ciel s’y prête. Toujours à craindre, l’hiver, la neige et le verglas qui rendent la butte difficilement praticable. Compter, en toutes saisons mais encore plus fâcheux par mauvais temps, avec les incartades de la R 21 ou du RER B, les embarras et les dangers publics sur la N 306. Anticiper en se donnant de la marge, quitte à tuer une heure d’avance dans la salle d’attente du cabinet médical (glisser dans le cartable la dernière livraison des Actes de la recherche en sciences sociales) ou, pire, livré aux courants d’air glacé de la gare. Janvier, février, mars : tenir bon et, au premier soleil, ouvrir grand portes et fenêtres, chasser l’hiver de la maison à grands coups de balais.

Illustration : fanal au pignon de la gare RER B de Gif-sur-Yvette.

PS. Si vous découvrez le blog et souhaitez continuer votre lecture par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux, passez donc par ici :

Un printemps bergounien malgré tout

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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jan 1, 2020

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

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La parution cette semaine du riche Cahier de l’Herne consacré à Pierre Bergounioux (127e de la collection) permet à L’employée aux écritures préposée (par elle-même) à la tenue du calendrier de l’éclosion de la première jonquille sur le talus de Gif-sur-Yvette, depuis 1991, d’anticiper sur la parution du prochain Carnet de notes.

Le Cahier de l’Herne Pierre Bergounioux nous offre en effet un extrait des notes de ce prochain Carnet, couvrant les jours du samedi 1er décembre 2018 (Sa 1.12.2018 dans la graphie de l’auteur) au lundi 4 février 2019 (Lu 4.2.2019). Et la jonquille primeure est bien là où on l’attend :

Lu 14.1.2019 Debout à sept heures moins le quart [...]. Il a fait doux, sous les nuages, et la première jonquille déplisse sa corolle à la place habituelle, sur le talus.

Restera bien sûr à compléter la série avec les éclosions 2016, 2017 et 2018 puisque nous en étions arrêtés à 2015. Patience, patience, patience et en attendant il me reste beaucoup à lire dans la revue : j’ai évidemment commencé par les extraits du Carnet inédit.

Pierre Bergounioux dévoile également dans le Cahier de l’Herne un extrait du journal tenu par ses parents, Raymond et Andrée Bergounioux – au sommaire sous le titre “Journal tenu par les parents (1952)” – par lequel j’ai poursuivi ma lecture. Pour mémoire, des pages du même journal parental avaient été divulguées dans un numéro des Moments littéraires (n° 24, 2e semestre 2010) que j’avais évoqué ici. Toujours aussi émouvant de remonter, une génération en amont, aux limbes de cette écriture des jours (et du soin des enfants) qui noircira des milliers de pages sous couverture jaune Verdier.

PS 1 : Pour faire le tour des extraits d’ores et déjà lisibles du prochain Carnet de notes, je signale que les pages “Lu 23.10.2017″ à “Di 29.10.2017″ sont parues il y un an dans un autre numéro des Moments litéraires (n°40, 2e semestre 2018) qui réunissait les extraits des journaux couvrant cette même semaine de l’automne 2017 de 25 écrivains. Lecture fascinante que cette juxtaposition des 25 tranches de vie concomitantes. A lire aussi, octobre 2018, Lu 1.10.2018 à Me 31.10.2018, dans Pierre Bergounioux : le présent de l’invention (dirigé par Laurent Demanze, éd. Passage(s), 2019, avec petite contribution de L’employée aux écritures déjà évoquée sur le blog). Enfin, dans La Nouvelle Revue française, n°634, juillet 2019, l’extrait correspondant au mois de juillet 2018 a été publié. C’est tout ce que j’ai repéré.

PS1 bis Mais le Notulographe complète heureusement mon repérage, merci à lui : dans la revue Europe, n°1057 de mai 2017 a été publié le mois de juillet 2016.

PS 2 : Pour continuer votre lecture sur ce blog par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

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Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

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Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

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Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

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nov 1, 2019

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

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Pour faire suite à un billet précédent consacré aux mois de juillet et d’août, un autre extrait de ma contribution au récent livre collectif Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, dirigé par Laurent Demanze. J’en rappelle le principe : une relecture de ses trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010) dessinant l’archétype d’une année bergounienne. Tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites de ces trois volumes.

Septembre, octobre, novembre, décembre.

Voici venir les tristes mois à la finale en –bre, c’est tout dire. Remettre un pull sur sa chemise et reprendre le chemin du collège, pré-rentrer, rentrer, toucher son emploi du temps, expérimenter chacune des journées de la semaine qui forme l’unité de base de l’année scolaire, classe après classe rencontrer les parents. C’est un automne de huit mois qui a débuté en septembre. S’armer de courage pour le traverser, honorer les commandes, les invitations, les sollicitations de toutes sortes, et rester réceptif à ce moment récurrent, […] à la frontière de l’été et de l’automne, où le grand passé entrouvre ses portes de corne, où les morts nous font signe. Les entendre, et ce qui s’est déjà écrit de leurs dits, en corriger les épreuves, en signer les services de presse, accompagner les livres parus, leurs traductions, leurs rééditions sous habits neufs. Aspirer au dernier jour de la première moitié du premier trimestre ; dans ces temps-là souffler quelques jours et retarder sa montre d’une heure. Faire la part des distractions propres aux mois en -bre : Fête de l’Huma, FIAC, Salon du livre jeunesse de Montreuil, y aller, ou pas, mais pour rien au monde ne manquer la bourse aux minéraux de l’hôtel PLM Saint-Jacques, même quand l’inattendu a déserté ses étalages - vingt ans que nous fréquentons cette bourse. Tout nous émerveillait au début. On sortait de la vieille Corrèze. On n’avait rien vu. Au 11 novembre, l’automne s’aigrit. Tout périclite, penser à la vignette automobile et au vaccin contre la grippe. Décembre, léger répit au collège avec la semaine de stage des troisièmes. Faire le dos rond - la vie devient domiciliaire et familiale – pour amortir ce temps obscur, immobile et froid de décembreLe ciel est pareil à une feuille de fer, la lumière pauvre, comme si la nuit restait mêlée au jour. Ne pas tenter de les démêler, n’en extraire que la date du 15*, anniversaire, – 12 ans, 15 ans, 21 ans, 25 ans, 30 ans, 31 ans – , des cahiers de 288 pages propres à serrer chacun quatre ou cinq mois de la vie précieuse de Pierre Bergounioux. Et quand, pour une fois, le dernier jour de l’année coïncide avec la dernière page de ce cahier, l’événement mérite pierre blanche : c’est arrivé le 31 décembre 2001.

* Si la toute première entrée du premier volume est bien datée du 16 décembre 1980, c’est par la suite toujours à la date du 15 décembre, donc la veille, que l’anniversaire du Carnet est mentionné.

P.S. Pour continuer votre lecture sur ce blog par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

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Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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sept 10, 2019

Compression d’étés bergouniens

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Invitée par Laurent Demanze – merci à lui – à m’associer à un volume autour de l’oeuvre de Pierre Bergounioux concocté à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’écrivain-sculpteur, j’ai eu l’idée de revenir, pour deuxième lecture, après m’y être immergée dès parutions, à ses trois premiers Carnets de notes (1980 à 2010). J’ai fait comme lui, j’ai extrait ma lecture et au fil des pages, celles que je reparcourais en terrain connu, celles que je noircissais, de notations récurrentes en éternels retours Essonne-Corrèze, Corrèze-Essonne, la trame de l’année bergounienne s’écrivait. Le livre collectif vient de paraître aux éditions Passage(s), c’est Pierre Bergounioux : le présent de l’invention, ouvrage collectif dirigé par Laurent Demanze.

De mes pages intitulées “Conduite à tenir pour vivre une année bergounienne”, j’ai choisi de reprendre ici, en guise d’échantillon, le paragraphe consacré aux deux grands mois d’été. La scène se passe donc à Gif-sur-Yvette (Essonne) puis en Corrèze avant retour à Gif.

N.B. : Tous les passages composés en italiques ci-dessous sont des citations extraites des volumes 1, 2 et 3 du Carnet de notes* .

Juillet-août

C’est juillet le magnifique, la saison prodigue, l’apogée de l’an. Le temps est venu de libérer les heures dédiées aux passions[tenues]en lisière, le restant de l’année. Toutes affaires essonniennes cessantes, après dépôt à la Poste d’un ordre de réexpédition du courrier, rejoindre la Corrèze au plus vite, ses terres, ses eaux, ses maisons initiales. Un mois durant, y reprendre corps dans ses lignées et au-delà, s’incarner en son âge géologique. Livres fermés, ferrailler, souder, sculpter, collectionner, arpenter, pêcher sur la Triouzoune et du côté de Chaveroche, traquer les bêtes faramineuses et le Grand Sylvain. Vivre le mois corrézien dans la conscience dévorante de l’urgence d’agir, parce que bientôt nous avons franchi la limite du 20 juillet, passé laquelle se profile, déjà, la fin du loisir, de l’oubli, du bel été. Commencer alors à prendre congé des uns et des autres restés à demeure, préparer la maison des Bordes pour huit mois de somnolence, procéder aux rangements rituels d’avant retour, transférer les soudures de la saison [n] à l’étage de la petite grange. Et quand vient le dernier jour de juillet, la fin des hautes heures, des instants d’oubli, qui ne règnent qu’une fois l’an, faire la route dans l’autre sens – la seule pensée du retour est déjà chargée de crainte- voiture alourdie de ce qui aura été extirpé de terre natale. Août à Gif c’est l’inverse de juillet aux Bordes, le temps a changé de nature, l’angoisse d’août supplanté l’humeur exubérante, large, inventive, heureuse de juillet. Au bureau chaque matin, rétablir la circulation du sang d’encre, de notes jetées sur le papier, en pages couvertes – deux si possible avant midi -, demi-format quand la douleur est trop vive, avant révision, rabotage/polissage, dactylographie, relecture, corrections, point final, pour envoi dans les mois à venir. En août, rompre le sceau effrayant du livre prochain. Éclaircie bienvenue dans ces jours de labeur, jouir de l’instant rare, merveilleux, qui succède aux grands retours de vacanciers partis au loin, déballer des cadeaux toujours attentionnés aux passions des uns et des autres.

* Je n’ai pas repris, pour cet exercice ou plutôt ce clin d’oeil, le sombre quatrième volume (2011-2015), plus récent, sur lequel j’avais déjà écrit.

P.S. Pour continuer votre lecture sur ce blog par quelques autres articles dans lesquels il est question de Pierre Bergounioux :

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Un printemps bergounien malgré tout

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Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Jonquilles primeures à Gif-sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

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Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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juin 28, 2019

Opus 500 et jour de l’an

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Pour célébrer, d’une pierre deux coups, son cinq-centième billet (par temps de grande paresse blogueuse) et le premier jour d’une année nouvelle, bonne fille, L’employée aux écritures vous décroche la lune et ses cratères. Je mentirais si je prétendais que nous partîmes 500 mais que par un prompt renfort etc. puisque les statistiques de visites du blog loin d’avoir jamais affiché de tels sommets tutoieraient plutôt les abysses (*), mais grand merci (et bonne année) à la poignée de fidèles de L’employée que l’intermittence de ses écritures ne décourage pas de passer voir de temps en temps s’il y a du neuf…

(*) Très heureuse toutefois que les billets les plus lus demeurent, année après année, ceux dans lesquels il est question de jonquilles, de Gif-sur-Yvette, de ferrailles, de carnets de notes et donc, vous l’aurez reconnu, de Pierre Bergounioux.

jan 1, 2017

Lui et nous : à propos du “Carnet de notes 2011-2015″ de Pierre Bergounioux

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En février 2016 est paru aux éditions Verdier le quatrième tome du Carnet de notes de Pierre Bergounioux (j’en ai déjà parlé). Dans le n°72 de La Faute à Rousseau, juin 2016, disponible depuis quelques jours, je rends compte de ma lecture de ce bel ouvrage. Je remercie l’Association pour l’autobiographie qui publie cette revue de m’avoir proposé d’écrire à propos du travail de Pierre Bergounioux et de me permettre de reprendre mon compte rendu sur ce blog.

Au fil de quatre volumes de ses Carnets de notes, dix années de nos vies de lecteurs fidèles de Pierre Bergounioux ont absorbé trente-cinq années de la sienne, en une compression dont nous ne sortons pas indemnes. D’autant moins indemnes que des 12775 jours (et des poussières bissextiles) consignés, les 1825 derniers sont les plus sombres ainsi partagés avec lui. Les années 2011 à 2015 posent une lourde addition de douleurs et de deuils, l’âge avançant, bien sûr, puisque nous avons emboîté le pas de Pierre Bergounioux tout jeune trentenaire, prenant à bras le corps son métier de professeur de français en collège de banlieue parisienne et que le voilà, trente-cinq ans plus tard, retraité malgré lui d’une carrière bouclée in fine à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris où l’écrivain a enseigné la littérature de 2007 à 2014.

Le quatrième tome rompt avec le découpage du Carnet en tranches décennales qui a prévalu jusqu’au troisième. Une pagination de même ordre que celles des précédents, 1204 pages, ne donne à lire que cinq années[1]. Par un effet d’abîme, la décision et les modalités de cette rupture s’inscrivent dans le journal à l’occasion de divers échanges avec les éditrices. Le rythme de la « dactylographie » à l’ordinateur des notes, jetées manuscrites sur des cahiers en leur premier état, de leur envoi chez Verdier et de la correction des épreuves s’accélère (d’où quelques coquilles oubliées dont étaient exempts, me semble-t-il, les tomes précédents). La relation des jours tragiques de la fin de l’année 2015, au plan personnel « bergounien » avec la mort de la mère de l’auteur le 12 novembre et au plan collectif avec les attentats du lendemain, se vit, s’écrit, se corrige et se reçoit, chez le libraire en février 2016, en temps quasi réel.

Des années 1980 consignées sans projet éditorial ni souci du lectorat, à cette concordance acquise des temps du diariste et du lecteur, nous avons pris part à cette vie d’écrivain in progress. Dans la conscience, désormais présente, chez l’auteur de notre réception attentive – voire addictive – réside vraisemblablement la discrétion couvrant depuis 2009 les faits et gestes de certains proches soustraits à la relation du quotidien familial. Là n’est pas la moindre ambiguïté de l’entreprise, voulant garder trace de ce qui aura fait ses jours et son monde, Pierre Bergounioux entraîne avec lui celles et ceux de son cercle intime ainsi qu’une foule de connaissances, liées à ses jours originels corréziens ou au monde lettré parisien qu’il a rallié, que nous nous sommes appropriés. Mais ici comme là les rangs se clairsèment : « le monde que j’ai habité, s’absente » note-t-il apprenant la mort de François Maspero (mardi 14 avril 2015).

Géographiquement, la vie bergounienne garde entre 2011 et 2015 sa même bipolarité, partagée entre la Corrèze et la région parisienne, générant des allées et venues de l’une à l’autre, villégiatures rituelles d’avril et de juillet ou, de plus en plus fréquents hélas, départs dans l’urgence pour cause de problème familial. La Corrèze c’est Brive, la ville de l’enfance de l’auteur, où demeure encore en 2011 sa mère qui la quitte en 2012 pour une maison de retraite médicalisée proche du domicile de Pierre, son fils aîné, et les Bordes, lieu-dit de la commune de Davignac, maison de famille de son épouse où l’écrivain s’adonne  à ses activités de « sculpteur-ferrailleur ». La région parisienne c’est toujours Gif-sur-Yvette, où la maison que nous avons vue se construire en 1989-1990 a désormais besoin de travaux de réfection (on refait la terrasse, on change les fenêtres, on isole les combles, on change le ballon d’eau chaude), et Paris intra muros où appellent les cours aux Beaux-Arts et une infinité d’invitations littéraires et amicales. Entre les deux, des routes et leurs embarras (bouchons sur la N 306, la N118 ou l’A6) et le RER B, ses récurrents incidents d’exploitation ou « graves de voyageurs » qui ruinent tout emploi du temps, sans parler des voisins subis dans l’entassement des heures de pointe, ni des courants d’air sur les quais. Omniprésente et constante, mais encore plus prégnante dans les transports publics, l’angoisse éprouvée par Pierre Bergounioux à l’idée d’y être victime d’un malaise cardiaque ou lié à son hypertension, voire d’y finir ses jours, seul, sans prendre congé de sa chère Cathy.

D’octobre 2012 à novembre 2015 s’ajoute aux itinéraires habituels le passage quotidien à l’EHPAD de Saint-Rémy-lès-Chevreuse pour une visite à « Mam » et si le temps le permet une promenade dans le morne quartier pavillonnaire ; fauteuil roulant poussé par un fils désespéré par l’aphasie et la dépendance maternelles comme par le spectacle de la triste compagnie assemblée dans l’institution. Cette scansion journalière se superpose à la multitude de celles, hebdomadaires (provision de pain du dimanche matin), mensuelles (écumage de la brocante sur le parking du supermarché), semestrielles (rentrer et sortir les plantes fragiles en début et fin de saison), annuelles (se vacciner contre la grippe) etc. qui émaillent le Carnet, règlent la vie bergounienne comme du papier à musique. Les obligations d’ordre médical y surajoutent désormais leur propre rythme : analyses de contrôles, consultations des spécialistes, renouvellement des traitements à la pharmacie.

Au milieu de tout cela, la vie de famille et le travail. Les cours, les jurys d’admission et d’examens aux Beaux-arts, la lecture, la relecture et l’extraction des lectures, l’écriture. Ces années-là beaucoup de commandes, pré- et postfaces, contributions à catalogues et livres d’artistes ; également un important travail avec des cinéastes documentaristes, des conférences, des interviews et des interventions de colloques à répétition. Dans le labeur d’écriture, de poignants moments de découragement, liés au sentiment « d’épuisement du sujet » ; découragement qui atteint aussi parfois le sculpteur glaneur des rebuts de métal dans les casses de Corrèze, constatant qu‘il « sollicite la ferraille depuis trente ans et n’escompte plus de révélations » (dimanche 26 avril 2015).

Une sombre tonalité donc pour ces cinq années mais une fascination intacte du lecteur assidu depuis le premier Carnet de notes. Cet homme hors du commun qui a voué, à dix-sept ans, sa vie à l’étude, nous ressemble et qu’importe si les choses ne seront jamais égales par ailleurs. Dans le miroir tendu de ses jours ordinaires et de leurs accidents de parcours (y compris les plus triviaux comme ses démêlés électro-ménagers), nous nous reconnaissons et nous attendons, impatients déjà, la suite de cette somme autobiographique qui année après année se fait de plus en plus œuvre unique en son genre.


[1] Interrogé sur le doublement, de fait, du volume du Carnet lors d’une rencontre récente en librairie Pierre Bergounioux l’attribuait principalement à sa disponibilité plus grande du fait d’occupations professionnelles moins prégnantes.

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Couleurs Bergounioux (au couteau)

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juin 23, 2016

Jonquilles primeures à Gif-Sur-Yvette : suite des Carnets de Pierre Bergounioux

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Je repique ci-dessous, d’un précédent billet, la scrupuleuse consignation des dates de floraison des premières jonquilles sur le talus de Gif-sur-Yvette servant en la matière de butte témoin, issues des trois premiers tomes (1980-2010) du Carnet de notes de Pierre Bergounioux. Et je les complète au fil de ma lecture du quatrième, 2011-2015, qui vient de paraître toujours sous la belle couverture jaune des éditions Verdier. Cinq années qui nous donnent beaucoup à lire puisque le livre (1203 pages paginées) est aussi épais que chacun des carnets décennaux qui l’ont précédé : il va de soi que je ne m’en plaindrai pas.

2016. Comme celles de 2012 apparues dès 2011, les jonquilles 2016 prennent de l’avance, beaucoup d’avance. Des jonquilles qui mettent un peu de couleur dans la plus sombre des fins d’année. C’est Gabriel, en visite, qui le premier s’en aperçoit :

Dimanche 6 décembre 2015. C’est lui qui a attiré notre attention, au retour de la promenade, sur les premières jonquilles, trois, dont deux sont écloses, l’autre bien près de le faire, sur le talus. Les éclosions continuent : Mercredi 9 décembre 2015. Trois jonquilles supplémentaires ont fleuri. Dimanche 13 décembre 2015. Deux jonquilles supplémentaires ont éclos – huit en tout.

Jeudi 8 janvier 2015. Voilà plusieurs jours, déjà, que la première jonquille a éclos, à la place habituelle, sur le talus, près de l’allée.

Le doute demeure donc quant au jour exact de primo-éclosion mais il faut dire qu’en ces jours sanglants de janvier 2015 le coeur n’y est pas.

Dimanche 19 janvier 2014. Je descends l’allée pour voir, comme ça, où en sont les jonquilles. La température est si clémente, depuis le début du mois, que je ne suis pas outre mesure surpris de découvrir que trois d’entre elles ont fleuri et que deux autres, un peu plus loin, sont bien près d’éclore.

Jeudi 7 mars 2013. Deux jonquilles ont fleuri, deux autres déplissent leur corolle et le bouton du restant a jauni.

En 2012 rien ne va plus sur le talus : la première jonquille fleurit dès 2011 :

Jeudi 22 décembre 2011. On vient d’entrer dans l’hiver et trois jonquilles, déjà, ont percé, au flanc du talus, dont l’une semble tout près d’éclore. Son jaune, visible, transparaît dans le bouton. En conséquence de quoi, logiquement : Lundi 26 décembre 2011. La première jonquille vient d’éclore – un 26 décembre !

Jonquille qui ne reste pas solitaire puisque

Mercredi 11 janvier 2012. Cinq jonquilles sont écloses, au flanc du talus, et les oiseaux se sont remis à chanter.

Tout rentrerait dans l’ordre, mais ce serait compter sans les gelées tardives, et

Dimanche 4 mars 2012. De nouvelles jonquilles sont sorties, après les six écervelées qui avaient fleuri dès le début de l’hiver et que le froid du mois dernier a cuites.

Dimanche  27 février 2011. Trois nouvelles jonquilles se sont ajoutées aux dix qui avaient fleuri, sur le talus, dès la mi-février. (Ce qui nous fait, si je compte bien, treize jonquilles en tout à cette date sur le talus).

Samedi 27 février 2010. Je découvrirai, en descendant à la boîte aux lettres, que trois jonquilles ont déplissé leur corolle, sur le talus, et j’y vois comme la promesse, fragile, de survivre à cet hiver que j’ai cru le dernier.

Dimanche 22 février 2009. La première jonquille a déplissé sa corolle, sur le talus.

Dimanche 24 février 2008. Il fait bon. Toutes les jonquilles sont fleuries. (Mais dès le mercredi 13, noté déjà :  Du RER, j’aperçois les premières fleurs sur un prunus).

Mardi 20 février 2007. Les prémices de printemps font d’une pierre trois coups puisque : Un merle chante, sur un arbre, près de la gare de Courcelle. Les premières fleurs viennent de sortir aux branches du prunier sauvage et la plupart des jonquilles sont écloses.

Mercredi 1er mars 2006. En début d’après-midi, le soleil aidant, la neige a fondu et j’ai découvert que la première jonquille venait d’éclore, au jardin.

Jeudi 10 février 2005. La première jonquille vient d’éclore.

Mardi 3 février 2004. Lorsque je rentre, à midi, je découvre que deux jonquilles viennent d’éclore. Elles avaient attendu le 28, l’an passé.

Mais malheureusement, pas d’entrée datée 28 février 2003 dans le journal publié ; on imagine que celle-ci n’a pas été dactylographiée, est restée au stade manuscrit sur l’un des cahiers qui contiennent en moyenne neuf mois de vie. Peut-être que le 28 février 2003 rien n’avait été notable hormis l’éclosion de la première jonquille, qui du coup, en a fait les frais. Nous savons juste que le jeudi 20 février 2003, Cathy montre à Pierre, en lui faisant faire le tour du jardin les premières primevères, derrière la maison, le mercredi 26 février que la saison accuse un retard de deux semaines, au moins sur l’an passé. Enfin, le mardi 4 mars seulement : Les jonquilles s’épanouissent l’une après l’autre mais rien n’est encore apparu aux branches des arbres fruitiers.

Deus semaines de retard, cela conduit à chercher l’éclosion des jonquilles vers la mi février 2002. Et effectivement, le jour même du retour de son voyage à Cuba, le mardi 12 février 2002, Cathy attend Pierre à la gare RER du Guichet, ils rentrent ensemble et : à Gif, les jonquilles viennent d’éclore.

Mercredi 7 février 2001. La première fleur vient d’éclore à une branche basse du prunier sauvage. Mais pas trace encore de jonquille quand Pierre part pour les forges de Syam dans le Jura, le lundi 12 février, où il passera la semaine. Il quitte Syam le vendredi 16 à  six heures et quart après avoir gratté le givre qui couvrait le pare-brise, et atteint Gif à onze heures et quart. Première chose qu’il y remarque : Cinq ou six jonquilles viennent de se déplisser, sur le talus, et de nouvelles fleurs sont venues aux branches du prunier sauvage.

Jeudi 24 février 2000. La première jonquille vient d’éclore, sur le talus.

Samedi 20 février 1999. En descendant chercher le courrier, je découvre que la première jonquille s’est ouverte, sur le talus. Deux autres la suivront, en fin de journée et j’entendrai chanter le merle, à la nuit tombante.

Vendredi 27 février 1998. Les fleurs continuent d’éclore aux branches des arbres, ainsi que les jonquilles. (Elles “continuent” : la toute première à fleurir n’est pas datée cette année-là).

Mardi 18 février 1997. L’hiver tourne. Les jonquilles sont en bouton, au flanc du talus.

Dimanche 17 mars 1996. Après l’hiver aigre dont nous sortons à peine, les signes sont en retard, les jonquilles en bouton, les jacinthes mussées en terre. Le prunier sauvage devant la terrasse n’a pas sorti une seule fleur. Mardi 19 mars. De nouvelles jonquilles viennent d’éclore, après les trois qui se sont ouvertes hier. C’est donc du lundi 18 qu’il convient de dater les premières éclosions 1996, même si le journal n’a pas d’entrée pour cette date.

Jeudi 16 février 1995. Les premières jonquilles – trois – ont éclos hier, et les premières fleurs sont apparues aux branches basses du prunier, devant la terrasse. Et douze jours plus tard, le mardi 28 : Il fait doux et toutes les jonquilles sont écloses. Nous sommes sortis de février, des mois noirs.

Dimanche 27 février 1994. Matin calme, couvert et doux. Hier, la première jonquille avait fleuri. Deux autres l’ont suivie.

1993 : PAS DE JONQUILLE ! Ou alors, elles sont bien cachées. A défaut, se contenter du prunier. Dimanche 7 mars. Le prunier sauvage se couvre de fleurs – la première avait éclos le 30 janvier mais la vague de froid a retardé d’un mois l’apparition des autres.

Mercredi 18  mars 1992. La lumière est éblouissante. Les oiseaux s’égosillent. Jonquilles et jacinthes sont fleuries, le prunier devant la terrasse, gainé de blanc.

Dimanche 10 mars 1991. Le ciel est pur, l’aube pleine d’oiseaux. Les jonquilles ont fleuri. Les premières étaient déjà écloses vendredi me dit Cathy.  Mais faute de regarder comme il faut, comme elle, je ne m’en étais pas aperçu. Je retarde sur la saison. Les neiges de février, le froid, m’ont fait supposer que la reverdie était loin, encore, et je n’attendais rien.

Dans le tome 1 du Carnet de notes, 1980-1990, ce ne sont pas les jonquilles du talus qui annonçaient la fin de l’hiver, et pour cause : en février mars 1990, la famille vient de s’installer dans la maison près du bois, le terrain n’est pas encore tout à fait défriché ni aménagé et ce sont les pruniers en bordure de l’avenue du Général-Leclerc qui donnent le signal du printemps. Jeudi 15 mars 1990. Encore une journée radieuse, délicieuse. (…) Je remonte avec ravissement l’avenue du Général-Leclerc entre deux haies de pruniers roses en fleur. Un an plus tôt, alors que la maison est en cours de construction, le mardi 14 mars 1989 : Le premier printemps a pomponné de blanc et de rose les arides talus de la ligne de Sceaux. Je ne remonte pas au delà puisque m’intéressaient les jonquilles du talus.

PS du jeudi 3 mars 2016 : Si vous êtes arrivés jusque là, c’est que vous êtes sensibles aux écrits et peut-être aussi aux sculptures de Pierre Bergounioux. Je me permets donc de vous fournir les liens vers quelques autres articles de ce blog dans lesquels il en est question, par exemple :

Art de la jonquille chez Pierre Bergounioux : mise à jour 2016-2020

Un printemps bergounien malgré tout

Ouvrir l’année à Gif-sur-Yvette avec Pierre Bergounioux

Une jonquille par temps de chrysanthèmes (offerte par Pierre Bergounioux)

Tristesse des mois en -bre (selon Pierre Bergounioux)

Compression d’étés bergouniens

Lui et nous : à propos du Carnet de notes 2011-2015 de Pierre Bergounioux

“Vies métalliques”, rencontres avec Pierre Bergounioux

Enfin visibles à Paris : des ferrailles de Pierre Bergounioux

Mots de la fin (provisoire) du Carnet de notes 2001-2010 de Pierre Bergounioux

Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010, lecture in progress

Lecture en cours : Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2001-2010

“Un concert baroque de soupapes”, Pierre Bergounioux sculpteur

Dans Les moments littéraires, Bergounioux

Histoire, littérature, sciences sociales – et Bergounioux

D’une page 48 de Bergounioux, et tout son monde est là

Couleurs Bergounioux (au couteau)

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fév 12, 2016

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